"Pour faire le portrait d'un oiseau..." Ce premier vers d'un poème de
Jacques Prévert n'a cessé de tournicoter dans ma tête pendant toute la lecture, seulement le premier vers car ici, il ne saurait être question de cage même une cage dont on laisserait la porte ouverte.
C'est un petit livre, tout blanc et noir, à lire et à relire d'une merveilleuse écriture poétique qui, pour qui aime la compagnie des oiseaux, les observe, les écoute, les protége.
C'est un petit livre, tout noir et blanc, de souvenirs égrenés au fil des pages. On s'écrie " Ah, tiens ! lui aussi l'écrivain, le conteur, pense cela ou perçoit cela comme je le vois... ".
Un petit livre, tout blanc et noir, rempli d'évocations de moments éphémères, qu'il nous est donné, du coup, de revivre à l'envi en feuilletant les pages.
Grâce à ce petit livre, j'ai retrouvé le chardonneret de Carel Fabritius , ne pouvant me détacher de sa frêle patte entravée et de son regard perdu dans l'immensité de sa liberté volée. J'ai volé , en pensées, auprès des oies en migration. J'ai chanté avec le pinson, sautillé avec le merle dans les feuilles mortes de l'automne, ressenti sans peur la présence ténébreuse des corneilles, éprouvé la peine de la perte du caneton ou du rouge-gorge.
Tout est beau, dans ce livre, ce manuel poétique à l'usage de l'observateur silencieux des porteurs de plumes.
Et savez-vous ? J'ai tant feuilleté et feuilleté les pages qu'il s'en est échappé un rouge-gorge, celui-là même qui m'accompagnait, tout à l'heure, au potager alors que je préparais celui-ci pour son repos hivernal.
Merci à Babélio et aux Editions esperluète pour ce bien bel envoi dans le cadre de la Masse Critique. Un merci tout particulièrement pour le petit mot qui accompagnait l'envoi.