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EAN : 9782359841121
80 pages
Esperluète éditions (20/09/2019)
4.83/5   6 notes
Résumé :
En fin d’après-midi, l'été, quand on va s’asseoir avec son livre sur le banc au fond du jardin, il y a de grandes chances pour que, à peine installé, on l’entende, du haut de la cheminée de la maison. C’est toujours elle qu’il choisit, à cette heure-là. (...)
Sur le banc, on quitte un instant son livre et on lève les yeux vers lui qui, là-haut, vous fait face, tête dressée, bec grand ouvert, et lance sans se presser ses phrases flûtées par-dessus ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un livre dédié aux oiseaux, quelle bonne idée !
Un tout petit livre à mettre dans sa poche quand on va au parc, au jardin, en forêt.
C'est beau, c'est duveteux, de la soie tant la plume de Nicole Malinconi est douce et sensible.
La vie de ces petits êtres gracieux, au chant mélodieux qui nous tire de notre quotidien et nous apporte la paix rien qu'à les regarder se démener, faire leur nid, nourrir les petits, plonger sur l'insecte convoité, le tout illustré par les magnifiques gravures de Kikie Crèvecoeur. Mais il y a aussi leurs malheurs, le petit caneton trop faible, l'oiseau qui s'assomme dans la baie vitré que l'on tient dans ses mains en attendant qu'il reprenne conscience et puis aussi le chat, qui pour une fois perd son aura de dieu en vous ramenant un pauvre rouge-gorge, est-ce le familier de la maison ou un autre ? Et beaucoup, beaucoup plus de chapitres sur ces champions de l'intranquillité qui nous hypnotisent autant que les flammes d'un feu de cheminée. C'est une très bonne lecture, reposante, toute simple.
Charlotte Guisset de la maison d'éditions &esperluète m'a envoyée une biographie de Nicole Maliconi que les babelionautes belges doivent bien connaître puisqu'elle vit à Namur, a obtenu le prix Rossel en 1993 pour son roman "Nous deux". Une des écritures majeures de la littérature Belge contemporaine et une des plus touchantes aussi. Après quelques recherches sur le site, je n'ai trouvé que peu de critiques sur ses nombreux livres ce qui m'étonne car elle traite de thèmes universels : l'avortement, l'hôpital, le chômage, les migrants (elle est d'origine italienne) et puis, elle s'intéresse à des personnages forts peu sympathiques : nazis, compagne et complice de meurtrier, l'auteure cherche à comprendre plus qu'à juger. Une auteure aux multiples facettes, qui fait preuve d' un grand intérêt, de curiosité et de sensibilité à propos de notre monde.
Un grand merci à babelio et aux éditions &esperluètes dont le catalogue offre de belles lectures. Et n'oubliez pas "Poids plumes" est un livre à offrir où à s'offrir.
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Petite boule de plumes ne doit pas poser trop longuement. Le danger guette.
Vous avez sûrement déjà observé une enfilade d'hirondelles sur les fils, supports audacieux qui disparaissent peu à peu ?
Et le moineau tout étourdi par le choc de la baie vitrée vous pince-t-il le coeur ?
Dans mon jardin, le rouge-gorge qui fait son chef, vient se baigner presque chaque soir dans l'assiette en céramique. Je le regarde toujours s'ébrouer avec délice.

Poids plumes est dédié à pas moins de 80 variétés d'oiseaux, il comporte à peu près autant de pages.
Pourtant ce n'est pas un livre léger comme le sont ses héros. D'anecdotes en analyses, il va à l'essentiel.
Nous voilà rassurés, nous ne sommes pas seuls à rester derrière une fenêtre ou une baie vitrée à observer les visiteurs furtifs du jardin ou à nous immerger parmi eux, sur un banc. Ils sont fascinants.
Petits ou grands, marchant ou bondissant sur l'herbe, perchés sur une cheminée ou sur les fils électriques, seul ou en groupe, tous différents et pourtant en harmonie.
Ce livre m'apparaît un peu comme un carnet de bord, un récit d'observations très attentives et très justes, du vécu saupoudré amoureusement de poésie et sobrement illustré d'esquisses en noir et blanc.
Nicole MALINCONI n'est pourtant pas une rêveuse, elle fait montre d'une honnêteté qui peut déranger lorsqu'elle aborde le comportement de l'homme vis-à-vis de ces volatiles et l'impact de notre seule présence, parfois fatale. Une baie vitrée sur une trajectoire, un gentil félin qui s'amuse…
Mais il n'y a pas de jugement, juste de l'inquiétude qui affleure en filigrane.

Quand on referme ce petit ouvrage il n'y a pas de manque, tout a été abordé avec lucidité.
Seule l'envie de retourner se poster à l'affût du moindre mouvement dans les arbres, du moindre frou-frou d'ailes colorées nous reprend. Allons savourer ces petits moments de bonheur gratuit. Ces volatiles apportent tant de vie dans la moindre parcelle de verdure, le moindre coin de ciel… Pourvu que cela dure !
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"Pour faire le portrait d'un oiseau..." Ce premier vers d'un poème de Jacques Prévert n'a cessé de tournicoter dans ma tête pendant toute la lecture, seulement le premier vers car ici, il ne saurait être question de cage même une cage dont on laisserait la porte ouverte.

C'est un petit livre, tout blanc et noir, à lire et à relire d'une merveilleuse écriture poétique qui, pour qui aime la compagnie des oiseaux, les observe, les écoute, les protége.
C'est un petit livre, tout noir et blanc, de souvenirs égrenés au fil des pages. On s'écrie " Ah, tiens ! lui aussi l'écrivain, le conteur, pense cela ou perçoit cela comme je le vois... ".
Un petit livre, tout blanc et noir, rempli d'évocations de moments éphémères, qu'il nous est donné, du coup, de revivre à l'envi en feuilletant les pages.

Grâce à ce petit livre, j'ai retrouvé le chardonneret de Carel Fabritius , ne pouvant me détacher de sa frêle patte entravée et de son regard perdu dans l'immensité de sa liberté volée. J'ai volé , en pensées, auprès des oies en migration. J'ai chanté avec le pinson, sautillé avec le merle dans les feuilles mortes de l'automne, ressenti sans peur la présence ténébreuse des corneilles, éprouvé la peine de la perte du caneton ou du rouge-gorge.

Tout est beau, dans ce livre, ce manuel poétique à l'usage de l'observateur silencieux des porteurs de plumes.

Et savez-vous ? J'ai tant feuilleté et feuilleté les pages qu'il s'en est échappé un rouge-gorge, celui-là même qui m'accompagnait, tout à l'heure, au potager alors que je préparais celui-ci pour son repos hivernal.


Merci à Babélio et aux Editions esperluète pour ce bien bel envoi dans le cadre de la Masse Critique. Un merci tout particulièrement pour le petit mot qui accompagnait l'envoi.

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Je recommande de lire ce livre dans un parc ou un jardin, un endroit où on peut lever la tête au fil de la lecture pour regarder les oiseaux familiers . c'est ce que j"ai fait depuis ma véranda et le merle, le rouge-gorge , les pinsons qui peuplent mon jardin m'ont fourni de vivantes illustrations . de courts textes illustrés par des vignettes en noir et blancs nous invitent à "vagabonder" et à regarder d'un autre oeil les oiseaux familiers que nous oublions , tellement nous sommes habitués à les voir . Une écriture fluide et agréable , très poétique . Un livre un peu court , j'aurais eue plaisir à en lire un peu plus et je trouve que parfois les vignettes des illustrations sont vraiment petites . Un grand merci à Babelio et aux éditions esperluette pour ce livre reçu pour le dernière opération masse critique . Et j'ai en plus découvert une auteure dont les précédents livres me paraissent bien intéressants .
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Un recueil de textes très courts de cette autrice dont j'ai lu et beaucoup apprécié ses ouvrages auto-biographiques. Ici un tout autre registre. Elle s'attache à écrire de façon très poétique et contemplative des moments d'observation d'oiseaux, que ce soit à partir de la fenêtre de sa maison, ou en promenade le long des chemins du halage ou au bord du lac. L'été, l'hiver, les oiseaux lui parlent, elle les écoute et se ressource à leur contact.

Les textes sont illustrés par des oeuvres de Kikie Crêvecoeur dont je connais les livres pour enfants.
La rencontre de deux artistes que j'apprécie, pour un ouvrage différent, hybride, une parenthèse apaisée et méditative salutaire.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le chardonneret

Pour un comme lui qui n'a jamais fait que voler de chardon en chardon, s'accrochant à n'importe quelle minuscule frêle tige, tête en bas s'il le faut pour décrocher ses graines favorites, poussant ses allures d'acrobate jusqu'à faire son nid en bout de branche, à tout vent, puis s'en allant siffler avec les autres dans les haies, et qui tout d'un coup se voit ainsi attaché, le fil à la patte, il y a de quoi s'élancer aussitôt et tâcher de déguerpir de là au plus vite, et insister en dépit de cette chaîne qui le rabat à chaque coup sur le perchoir ; et même là, continuer à s'agiter, le bec ouvert, comme à bout de souffle. (p. 32)

ndl : Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux...
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Un jour, dans le jardin, plus aucun tremblement ni sursaut dans les feuilles.
Plus de feuilles.
Ni brindille chapardée, ni plume perdue dans l'herbe.
Plus de frôlements près de la vasque ;
finis, les sifflements, les roulades, les éclats,
les appels.
Le buisson est vide.
Ils se cachent.
Ils se taisent.
Ils manquent.
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Une pie plonge du haut de l'immeuble. Disons plutôt qu'elle tombe comme une pierre.
À la voir piquer ainsi vers le sol, on pourrait croire qu'il y a là, au fond, un point précis que nous ne voyons pas, une proie immobile, offerte à son regard de pie, irrésistible ; alors on se penche à la fenêtre.
On la voyait déjà foncer comme un rapace, bec en avant, mais la voilà qui atterrit dans l'herbe, rebondit, pattes jointes, et s'éloigne de son point de chute par petits sauts, comme si de rien n'était. Pour peu, on se sentirait roulé.
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Vous l'avez enterré ( le rouge-gorge ) dans le jardin en vous disant que, si ça tombe, c'était lui, le petit dodu solitaire qui venait sautiller, cet hiver, sur la terrasse. On ne le voyait pas souvent ; il venait quand les autres ne rodaient pas autour de la mangeoire , ou bien, il les chassait carrément, mais à chaque fois, à le voir promener ses couleurs dans la grisaille, c'était comme si, un instant, vous sortiez de l'hiver, et vous vous surpreniez à sourire en le regardant.
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L'effraie

Bien plus tard cette nuit où elle venait de s'envoler, quatre formes blanches étaient apparues sur le bord du trou, blotties l'une contre l'autre, se bousculant parfois, un peu vacillantes ; quatre petites faces lunaires qui déjà se mettaient à onduler de gauche et de droite elles aussi, comme avec précaution , et nous faisaient sourire sans bruit. Elles se dépêchaient de reculer dans le trou, chaque fois que le souffle rugueux s'approchait, et l'effraie plongeait dans le nid. (p. 76)
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Videos de Nicole Malinconi (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicole Malinconi
Le mercredi 10 mars 2021, Nicole Malinconi se prêtait au jeu de la rencontre "en librairie" de façon virtuelle en dialoguant avec la libraire Maya Orianne, de la librairie "A livre ouvert" à Bruxelles. Elles y évoquent le récit de Nicole Malinconi paru aux Impressions Nouvelles en janvier 2021, "Ce qui reste".
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