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EAN : 9782070315833
176 pages
Gallimard (21/10/2004)
3.68/5   14 notes
Résumé :
« Ce qui me fascine dans mon aventure, c'est la marche sur le mur entre la vie et les grandes profondeurs annonciatrices de la mort. C'est aussi le souvenir de ces profondeurs. "Les réanimés ne se souviennent de rien" (de rien, mais de conversations entre les médecins !). La rencontre avec la part de l'homme qui marche, geint ou hurle quand la conscience n'est pas là.
J'ai été conscient de ne plus savoir où j'étais -, d'avoir perdu la terre. Pas d'autre doul... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Selon Marcel Arland, l'un des vieux amis de Malraux, Lazare est le plus beau de ses livres, le plus sincère. Je ne suis pas loin, moi aussi, de le penser. Malraux raconte là sa confrontation avec la maladie après l'attaque qui l'a conduit à être hospitalisé 15 jours. Sur son lit de malade, face à la mort, il note ce qu'a été pour lui cette proximité : " Je ne rencontre pas plus le bilan de la vie que le vertigineux passé de la noyade. Aucun attendrissement pour ce qui doit disparaître avec moi. Peu de souvenirs de sentiments, même d'amour....Des images, pas d'évènements, sauf si je les cherche." Et plus loin, considérant les fleurs qu'on lui a offertes, il note :" il y a des cyclamens et j'aime leurs pétales charnus comme j'aime les champignons. Quel Japonais m'a dit : si vous regardiez les fleurs de la même façon que vous regardez les chats, vous comprendriez honorablement la vie."
J'aime ses discussions avec le médecin qui le soigne. le voyant rire, Malraux remarque : "Le rire dévoile dans les hommes leur visage d'enfant. le professeur devient à la fois un praticien goguenard et un gamin à bouclettes, malgré le front sérieux." Mais la conversation devient grave. À Malraux qui lui demande ce qui aide les malades, le professeur répond que les sceptiques sont plus déprimés que les croyants. Malraux avait déjà évoqué ce qu'il appelle l'aquabonisme, c'est-à-dire le sentiment qui vous fait dire à quoi bon vivre, dans ses Antimemoires. le médecin lui rappelle son ami Jacques Méry, ce professeur du Lycée de Saïgon dont il dresse la figure dans plusieurs de ses oeuvres antérieures. "L'aquabonisme dit le professeur nous le soignons, maintenant.
- Auriez-vous guéri Lawrence (Laurence d'Arabie, d'après Malraux qui s' était intéressé à cet aventurier de legende, aurait été un aquaboniste) ?
- Qui sait ? Je vous soigne bien. Mais aurait-il accepté d'être soigné ?

Il faut lire Lazare, récit d'une résurrection qui donnera à Malraux deux à trois ans de répit, avant son décès en 1976. Il faut le lire comme un long poème incantatoire où l'on retrouve la plupart des thèmes qui parsèment son oeuvre.
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Je dois avouer que c'est un livre complexe. André Malraux nous livre une oeuvre entre souvenirs et présent, voire même, peut-on parler de délires dus à sa maladie. J'ai eu quelques difficultés mais cela reste une belle lecture néanmoins.
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J'ai lu "La condition humaine" il y a bien longtemps. Et comme Malraux est un auteur incontournable qui couvre, comme Sartre, un demi siècle d'histoire, j'ai lu ce récit. Il me semble que ça parle d'un homme, Malraux, qui a des visions, ceci sur fond de deuxième guerre mondiale. ça se lit bien, c'est bien fait, mais ça ne m'a pas laissé de souvenirs imprérissables. Je m'attendais en fait à mieux. Je n'ai pas trop compris où il voulait en venir. C'est sans doute à lire en replaçant la sortie du livre dans un contexte historique.
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Délire tourmenté d'un malade qui mèle son passé et son présent. Retour sur la guerre, sur la mort...
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Sur le fond vert déjà jauni par l'été, de grandes vagues d'ombelles déferlent dans le vent. La première ligne allemande est un peu plus bas, au-dessus de fleurs blanches à demi sèches ; le vent, qui dessine au loin sur elles de longs ramages, les secoue furieusement devant les trous d'observation. Deux versants opposés, la rivière au fond. Le versant russe s'élève dans une telle sérénité, que les barbelés semblent des clôtures champêtres. Pas un homme, pas un animal. Le canon s'est tu. Il fait beau comme avant la guerre.
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J'ai été atteint d'une maladie du sommeil ; mes jambes se sont à plusieurs reprises dérobées et je suis tombé, comme en syncope mais sans perte de connaissance ; puis, deux fois au cours de la même semaine - la seconde fois, précédée d'un tournoiement convulsif. Examens. Professeurs et docteurs ne pourront se consulter que dans douze jours. En attendant, sclérose des nerfs périphériques et menace sur le cervelet, donc menace de paralysie. Laquelle ?
(incipit).
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- Ce qui commence à disparaître, c'est la formation de l'homme. La science peut détruire la planète, elle ne peut pas former un homme. Les sciences humaines le montrent à merveille. L'Homme n'est pas ce qu'elles posent, mais ce qu'elles cherchent. Ce qui rendait compte du monde avait formé les hommes - en se formant, si je puis dire. Pas seulement les religions: le Romain, qui éblouit l'Europe depuis la Renaissance jusqu'à Napoléon, n'était pas un type religieux.
- Pourquoi n'apprendraient-ils pas à se former tout seuls ?
- L'homme occidental reste informe parce qu'il attend. La science,en tant que croyance et non en tant que science, est croyance en une explication future du monde. Et les Occidentaux ont toujours l'air de croire qu'ils vont remplacer les Croisades par l'instruction civique. La formation de l'homme passe par le type exemplaire:saints, chevalier, caballero, gentleman, bolchevik et autres. L'exemplarité appartient au rêve, à la fiction, c'est la science-fiction.
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La mort qui tourne autour de moi me livre à ceci, qui me parvint, il y a trente ans, de l'autre côté de la vie.
Le mot : convulsion me hante. Le texte que je corrige depuis onze jours pourrait le prendre pour titre? Pourtant sa violence s'éloigne (non son égarement). J'avais envie d'ajouter à ce récit les souvenirs qu'il appelle aujourd'hui en moi.
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Mon aumônier du Vercors connaissait seulement ce que lui avaient enseigné le séminaire de Lyon (jamais il n'était venu à Paris) et un sacerdoce d'une inaltérable charité du cœur. C'est lui qui avait baptisé les Juifs à tour de bras parce "qu'il en resterait toujours quelque chose". L'histoire de l'attaque de la Vistule l'avait frappé de stupeur. Lorsque je lui avais envoyé Les Karamazov, en lui signalant l'importance que beaucoup d'entre nous donnions à la phrase d'Ivan: " Si le monde permet le supplice d'un enfant par une brute, je ne m'oppose pas à Dieu, mais je rends mon billet", il m'avait écrit: C'est un terrible problème, puisque c'est le problème du Mal... Mais le Mal n'est pas plus fort que la Rédemption, la Rédemption est plus forte que le Mal." Moi qui ne crois pas à la Rédemption, j'en suis venu à penser que l'énigme de l'atroce n'est pas plus fascinante que celle de l'acte le plus simple d'héroïsme ou d'amour. Mais le sacrifice, et le Dieu du Christe ne serait pas Dieu sans la crucifixion.
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