Cela fait maintenant plusieurs tomes que
Shôhei Manabe reste coincé dans le monde de la prostitution. Depuis le début de la série, l'auteur racle les bas-fonds de la société nippone, là où l'argent fait défaut. En s'attardant sur ces filles, souvent très jeunes, qui offrent leur corps pour de l'argent,
Shôhei Manabe continue de dépeindre une partie de la société complètement gangrénée, ainsi qu'une jeunesse nippone complètement désillusionnée. Des jeunes qui ont du mal à trouver leur place au sein de l'économie nippone et qui, en marge de cette société capitaliste, vont chercher leur salut ailleurs, la prostitution n'étant qu'une des nombreuses possibilités. Néanmoins, en s'attardant trop longtemps sur les hôtesses de l'Erorin, l'auteur fait stagner son intrigue et a souvent tendance à se répéter. de plus, il délaisse totalement son personnage principal et le business des usuriers. La première moitié de ce tome est ainsi consacré aux déboires de
Mizuki, aux prises avec son harceleur, et d'Anna, toujours confrontée à des petits amis qui en veulent à son argent.
Heureusement, en fin de tome, l'auteur va parvenir à relancer quelque peu son intrigue et à recentrer son récit autour des prêteurs-sur-gages. Il y a tout d'abord la suite des péripéties de Yoshinori (le petit ami d'Anna), qui a intégré l'équipe d'Ushijima afin de subtiliser les fichiers clients de Buy Buy Finance pour le compte d'une organisation concurrente. Il y a ensuite cette famille qui est lentement prise au piège dans la spirale de l'endettement, avec un fils accro aux machines à sous et une mère qui spécule sur les marchés boursiers. Ces deux histoires permettent une nouvelle fois de démontrer que les états d'âme n'ont pas leur place chez les yamikins et que le monde dans lequel évoluent les prêteurs-sur-gages est sans pitié. Lorsque l'auteur se concentre sur un Ushijima dépouillant méticuleusement ses victimes, leur ôtant argent et toute dignité, le récit connaît immédiatement un regain d'intérêt. Mais dans le cas de ce septième tome, ce n'est malheureusement pas suffisant pour pouvoir parler d'un bon tome.