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EAN : 9782848115573
80 pages
Des Falaises (14/10/2022)
3.83/5   3 notes
Résumé :
Le Petit Palais présente pour la première fois en France, une grande rétrospective dédiée au peintre anglais Walter Sickert du 14 octobre 2022 au 29 janvier 2023.
Cet artiste résolument moderne, aux sujets énigmatiques et souvent perturbants est peu présent dans les collections françaises. Pourtant, Sickert tissa des liens artistiques et amicaux avec de nombreux artistes français et importa en Angleterre une manière de peindre très influencée par ses séjours ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Walter Sickert (1860-1942)
"Walter Sickert, scènes de vie", Laurent Manoeuvre (2022)
Expo au Petit Palais achevée fin janvier 2023

Ah quand la logeuse de Sickert à Camdan London lui dit un jour qu'un de ses anciens locataires, un timide étudiant vétérinaire, s'était livré à d'étranges virées nocturnes en 1888 avant de disparaître !

La bio de Walter Sickert nous renseigne qu'il fut quelques décennies après sa mort suspecté d'être derrière le tueur en série Jack l'Eventreur mais que cette hypothèse fut abandonnée ?? du coup ma curiosité due à la rétrospective des oeuvres de Sickert exposées au Petit Palais qui vient de s'achever et le magnifique petit catalogue y attenant que j'ai sous les yeux sont éclipsés par cette nouvelle. Enfin comment est-ce possible d'introduire cela sans jugement, ni quoi ni qu'est-ce, quand on sait que la rumeur peut tuer à son tour. Bon ici ça va Sickert était déjà mort, mais on a voulu qu'il soit mort deux fois ou quoi ? Bon ne comptons pas sur moi pour ajouter un pataquès à cette histoire, mais quand même : où on en dit trop ou pas assez ??

Alors ça veut dire quoi ? Basé à Londres comme Jack, comédien à ses débuts, allemand d'origine, un physique ressemblant au profil hypothétique du tueur, avec tout le barouf que suscite encore aujourd'hui la légende de ce tueur en série édifiée en mythe, le mythe de son siècle n'a jamais été élucidé, rappelons-le ? Tout est parti d'un nouveau meurtre commis cette fois dans le quartier de Camden et non de Whatechapel où réside le jeune peintre Stickert qui a peint en série les fameux "the Camden Town Nudes" qui rappellent étrangement les scènes de crimes commis par Jack l'Eventreur. Des écrivains adoubés par une presse anglaise non repue de l'éventrologie font valser leur imagination en déclarant avoir trouvé le coupable avançant mille détails troublants, sauf que l'essentiel se révélera être bidon, seul subsite au pire le fait que Sickert fut fasciné par les crimes commis par le mystérieux Jack l'Eventreur.. A chacun ses démons, le peintre les convertit en or à coups de .. pinceaux ! La normalité devrait-elle être chez l'artiste maintenant ? Est-ce l'artiste qui est mauvais ou l'homme ? Ca me renvoie au rapport du sexe et la mort chez Faulkner quand il dit dans Bruit et fureur ceci : "Quentin, qui aimait par-dessus tout la mort, qui n'aimait que la mort, qui aimait et vivait dans une anticipation de la mort délibérée et presque perverse, comme un amant aime et refuse d'approcher le corps de sa bien-aimée qui l'attend, prêt, amical, tendre, inconcevable jusqu'à l'instant où, incapable de supporter plus longtemps l'abstention, mais l'attente elle-même, il se lance, plonge de son plein gré, se noie dans le renoncement à la lutte." C'est Pascal Quignard qui explore aussi ce terrain qui sent le chèvrefeuille !.. Je ne sais pas s'il faut abhorrer le sexe, en tout cas il n'apaise pas !..

Bon oublions un peu cette histoire, rappelons-nous simplement que cette série "The Camden Town Nudes " prend une valeur symbolique, elle constitue en plus peut-être ce que l'impressionniste un peu post-impressionniste Sickert a fait de mieux en peinture.

Quand j'ai ouvert le catalogue qui m'amène à la chose dont je parle, j'ai flashé pour un paysage anglais bien vert presqu'un camaïeu, je me suis dit que pour un anglais quoi de plus normal que de réussir un paysage vert anglais avec la palette verte d'un peintre anglais. J'étais bien loin de savoir ce qui a il fut un temps agité les esprits : ce n'était assurément pas ces paysages apaisants du Kent ou d'ailleurs.

Quant à ses contemporains, comme Pissarro et Degas, ils ne tarirent pas d'éloges le concernant. Pour ce qui est des névrosés qui ont suivi et que je déteste comme Lucien Freud et Francis Bacon, dont les noms sont rappelés en quatrième couverture du catalogue, que les peintures de Sickert ont eu un effet sur eux-mêmes je m'en contrefiche.

Bon enfin voilà un personnage qui ne laisse pas indifférent ! Merci à The happy Valley de me l'avoir fait découvrir ainsi qu'à Laurent Manoeuvre pour la partie documentaire.
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Un petit livre concis et richement illustré, qui complète parfaitement la visite de la belle exposition du Petit Palais consacrée à cet excellent peintre, qu'il ne faut pas réduire à la tocade de Patricia Cornwell, laquelle veut à tout prix l'identifier à Jack l'éventreur. de Dieppe aux théâtres populaires de Londres, ce dandy, à l'aise dans les plus sordides gargotes a développé une peinture inspirée par tous les courants de l'art de son temps, qui mérite vraiment d'être réévaluée.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La pudibonde époque victorienne n'a pas permis l'éclosion de la peinture de Nu, genre qui au contraire, joue un rôle important en France. C'est avec un Nu fauve que Matisse propose, en 1898, une nouvelle vision picturale
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Cet immoraliste en est arrivé à vivre seul dans une grande maison d'un faubourg populeux. Afin de ne plus tenir à quoi que ce soit de régulier qui l'empêche de faire ce dont il a envie, à la minute même. Cela sans un sou. Et il remue les idées les plus délicates et précieuses, entouré de vagabonds, vêtu comme un ouvrier d'ici, mais sentant bon et propre dessous! Je crois que c'est l'homme le plus absolument distingué que j'ai connu. (lettre de Jacques-Emile Blanche à André Gide, à propos de Walter Sickert)
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Walter Sickert s'est le plus souvent élevé contre le conservatisme de la Royal Academy. Or, en 1924, deux ans après son installation définitive à Londres, il est élu associé de la vénérable assemblée. Le portraitiste William Orpen remarque : "La surprise n'aurait pas été plus grande si Trotsky avait rejoint le Carlton Club." […] Il en devient membre à part entière en 1934, mais démissionne dès 1935, par solidarité avec le sculpteur Jacob Epstein, dont les œuvres sont jugées indécentes.
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Au début des années 1960, ces Nus volontairement dénués de toute recherche esthétique, auront un fort impact sur l'école de Londres ..
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Eugène Boudin, de Honfleur à Deauville.
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