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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme on déguste des petites douceurs avec une tasse de thé, j'ai savouré ce recueil de nouvelles de Katherine Mansfield

12 courtes histoires (sauf pour La Baie qui comporte une centaine de pages) tellement pleines d'émotion, de sentiments mais aussi des témoignages sur la vie, les pensées de familles aisées, frivoles :

. La garden-party,  La baie,  Son premier bal 

ou de petites gens :

. La femme de chambre, La vie de la mère Parker

ou sur le couple 

. La leçon de chant, La jeune fille, Mariage à la mode, le voyage, Miss Brill, Mr et Mme Colombe

mais aussi la mort 

. Les filles de feu le colonel, La vie de la mère Parker (sûrement ma préférée, la plus touchante et la plus sensible)

J'aime la littérature anglaise par la minutie de l'écriture, son raffinement, sa façon de mettre en place décor et personnages avec parfois une note d'humour (anglais bien sûr) et la présence de la nature :

Quant aux roses, elles comprenaient, à n'en pas douter que les roses sont les seules fleurs qui impressionnent les gens dans une garden-party, les seules que tout le monde soit sûr de reconnaître. Des centaines, oui, littéralement des centaines de boutons s'étaient ouverts en une seule nuit ; les buissons verts s'inclinaient très bas comme s'ils avaient été visités par des archanges (p103)
L'auteure a connu très tôt des soucis de santé (tuberculose) et est décédée à 34 ans mais aussi une vie sentimentale assez mouvementée. Une urgence de vivre mais aussi d'écrire de courts textes ne se sentant pas la force physique d'écrire un roman. On ressent le travail de recherche du mot exact, de l'observation de moments de vie autour d'elle, imaginant le destin de personnes de son entourage, de scènes de rue ou de campagne. 

C'est une écriture féminine, délicate comme on un nuage de lait dans une tasse de thé. Tout est dit en parfois 4/5 pages, une tranche de vie, un instantané à travers les yeux d'une écrivaine de grand talent.
http://mumudanslebocage.wordpress.com
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Katherine Mansfield, c'est une plume à la fois très classique et très sobre au service d'une écriture délicate, minutieuse, tout en finesse pour nous plonger dans une tranche de vie en apparence quelconque. Elle révèle derrière le quotidien le plus banal tout ce qu'il y a de noirceur, de violence, de tristesse ou de regrets. Elle met en avant les échecs amoureux, les occasions ratées, les vies gâchées. de ce point de vue il y a un petit quelque chose De Maupassant. Elle arrive à saisir en quelques lignes l'essentiel d'une atmosphère, le contexte d'un événement. Il y a quelque chose d'impressionniste dans sa façon de dépeindre les états d'âme de ses personnages. Bref, j'adore son écriture. Par contre il y a peu d'actions dans ses nouvelles et très rarement une chute au sens habituel du terme.
Quelques mots sur chacune des nouvelles du recueil :
Sur la baie : une tranche de vie d'une famille plutôt aisée
La garden-party : la préparation d'une garden party dans une famille riche et la découverte du monde extérieur, de la différence sociale et de l'injustice par la plus jeune des soeurs que la mort d'un pauvre voisin émeut alors que tout le reste de sa famille ne pense qu'à la fête.
Les filles de feu le colonel : le colonel est mort, ses deux filles qui ont vécu comme enfermées sous une cloche de verre, sont à un moment où la possibilité d'un changement est possible...
Monsieur et Madame Colombe : un amoureux est éconduit
Jeune fille : un récit assez mystérieux avec un narrateur anonyme
Vie de Maman Parker : la plus poignante des nouvelles du recueil
Mariage à la mode : une tranche de vie qui met en avant la distance qui s'est installée dans un couple
Le voyage : le point de vue d'une fillette (l'auteur elle-même probablement) sur un voyage qui va l'éloigner pour longtemps de sa famille
Miss Brille : la sortie hebdomadaire d'une vieille dame
Son premier bal : le premier bal d'une jeune fille de la bonne société, avec toutes ses émotions, de l'enthousiasme aux petites angoisses.
La leçon de chant : une vieille fille professeur de chant dont le cours se ressent des états d'âme fugitifs qui suivent les changements de temps et les messages de son amoureux
L'étranger : l'histoire des retrouvailles d'un couple après une longue séparation . Lui, très fusionnel, aimerait tout connaître de son épouse, ne faire qu'un avec elle. Elle semble l'aimer mais d'une autre manière,en gardant une part de secret.
Jour férié : une journée banale de fête genre fête foraine
Une famille idéale : le retour à la maison d'un grand-père qui travaille encore, pour les autres sa famille est la famille idéale, mais en réalité sa seule satisfaction est son entreprise qui disparaîtra sans doute avec lui car son fils est un incapable
La femme de chambre : le dévouement indéfectible d'une domestique pour sa maîtresse jusqu'au sacrifice
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Série de tranches de vie qui font parfois sombrer le quotidien le plus banal dans toute sa noirceur – la mort, plus ou moins violente, plus ou moins prévisible, y rôde en effet souvent, de même que la tristesse, le doute, les regrets… – ces nouvelles de Katherine Mansfield sont pour moi une découverte comme je les aime.

D'un style foncièrement classique, sobre mais délicat, parfois très poétique, la nouvelliste nous décrit avec beaucoup de réalisme des lieux et des personnages divers et variés, de la Nouvelle-Zélande à l'Angleterre, entre XIXème à son crépuscule encore lumineux et XXème à son aube flamboyante, des hommes, des femmes, des enfants… tous à un moment particulier de leur existence routinière, moment imprévu qui la bouleverse, ou moment préparé par toute une succession d'évènements pressentie par le reste du récit. Pour ce faire, pas ou peu d'intrigue, mais une insistance sur les sensations, les sentiments, les atmosphères, les conversations…, sur la vie, dans toute sa simplicité et ses cahots qui viennent parfois la bousculer.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Cruels sont les arrêts de la destinée ! Née dans le lointain pays du long nuage blanc, Katherine Mansfield, a achevé sa course terrestre près de Fontainebleau, à l'âge de 34 ans, fauchée par une hémorragie hémoptysique, suite fatale de la tuberculose. Cruels, car l'oeuvre de Mansfield, bien que succincte, est riche de petites merveilles littéraires.  L'étoile filante quelle fut brilla au firmament de la nouvelle, exercice où elle excella, digne émule De Maupassant et de Tchekhov, mais dans un style qui n'est qu'à elle. le présent recueil, dont le titre est tiré d'un des plus remarquables textes du volume, rend parfaitement justice à la femme de lettre  oubliée. On y découvre son talent à tirer le suc de l'apparente insipidité de la vie, sans recours à une intrigue apparente et sans recherche intempestive de l'effet à produire. Tout est joliment dit et l'humour discret de plusieurs de ses nouvelles est vraiment délicieux. 
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Le recueil dont je fais la critique propose quatre nouvelles. Quatre nouvelles qui sont joliment rédigées. J'ai eu entre les mains l'édition Folio bilingue, c'est à dire le texte anglais accompagné d'une traduction.

La première nouvelle, The Garden Party, propose un personnage principal, Laura, très touchant dans son innocence et dans sa conception de ce qui est "bien". Le récit et les autres personnages qui y participent ont beaucoup de charme.

La deuxième nouvelle, The Young Girl a un autre atout: le principe du narrateur anonyme, mystérieux.

Dans la troisième nouvelle, Her First Ball, l'auteur confirme son style mélodieux et prenant. On suit l'entrée dans la société mondaine d'une jeune fille qui est partagée entre un enthousiasme démesuré pour ce qu'elle découvre et l'angoisse de ne pas être à sa place.

Enfin, dans The Stranger, c'est une histoire de couple, de séparation, de retrouvailles, qui nous envoûte. La relation entre cet homme qui aimerait tout connaître de son épouse, ne faire qu'un avec elle, et de cette femme qui semble aimer tendrement son mari tout en gardant une certaine indépendance à son égard, une part de secret, est vraiment belle.

J'ai aimé cette rencontre avec Katherine Mansfield. C'est une auteure à la plume agréable.
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La nouvelle n'est pas un genre que j'affectionne. Pourtant, ce recueil de nouvelles de Katherine Mansfield est un réel bonheur de lecture. le style est très agréable, les mots coulent tout seuls : il y a bien longtemps que je n'avais pas lu un livre aussi bien écrit. Au cours de chaque histoire, il ne se passe pas grand chose, mais tout est question d'atmosphère. On est délicatement plongé au coeur de la vie des différents protagonistes, et on observe d'un oeil attendri ces tranches de vies ordinaires qui font écho à notre propre existence. Un coup de coeur particulier pour la nouvelle intitulée « La garden party ».
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💜 Découvrir enfin Katherine Mansfield, dont Virginia Woolf écrivit qu'elle avait "𝑙𝑎 𝑠𝑒𝑢𝑙𝑒 𝑒́𝑐𝑟𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒 𝑑𝑜𝑛𝑡 𝑗'𝑎𝑖𝑒 𝑗𝑎𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑒́𝑡𝑒́ 𝑗𝑎𝑙𝑜𝑢𝑠𝑒", fut un ravissement ; lecture et ravissement d'ailleurs partagés avec ma chère @clairethefrenchbooklover

En refermant Printemps d'Ali Smith il y a quelques semaines, j'avais été prise d'une furieuse envie de lire Katherine Mansfield et Rainer Maria Rilke. Heureux hasard, les deux étaient présents dans ma PAL.
Printemps enchanté de Rilke fut dévoré en un après-midi tandis que nous avons savouré les quinze nouvelles de ce recueil au rythme d'une par jour.

Dès la première nouvelle, et la plus longue, 𝐒𝐮𝐫 𝐥𝐚 𝐛𝐚𝐢𝐞, j'ai été conquise par l'écriture raffinée de l'autrice, par l'acuité de son regard et par sa restitution fidèle des comportements humains.
Peu d'action ici mais plutôt des instantanés de vie ; en quelques pages, quelques mots, Katherine Mansfield pose une ambiance, un personnage, un contexte.
De ce point de vue, la nouvelle 𝐉𝐨𝐮𝐫 𝐅𝐞́𝐫𝐢𝐞́ ressemble même plus à une carte postale qu'à une histoire.

Sans détailler chaque nouvelle, je vais en évoquer quelques-unes qui m'ont un peu plus marquée, touchée ou enchantée.

◼ 𝐒𝐨𝐧 𝐩𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞𝐫 𝐛𝐚𝐥, qui suit une jeune fille lors de sa première participation à un bal, m'a inévitablement rappelé L'invitation à la valse de Rosamond Lehmann.
◼ 𝐋𝐚 𝐯𝐢𝐞 𝐝𝐞 𝐌𝐚𝐝𝐚𝐦𝐞 𝐏𝐚𝐫𝐤𝐞𝐫, sur une femme de ménage et son patron pour le moins égoïste, m'a mis les larmes aux yeux.
◼ 𝐋'𝐞́𝐭𝐫𝐚𝐧𝐠𝐞𝐫, dans la description des tourments intérieurs de M. Hammond, m'a renvoyée à La Prisonnière de Marcel Proust.
◼ 𝐌𝐚𝐫𝐢𝐚𝐠𝐞 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐦𝐨𝐝𝐞, assez caustique, est très actuelle, elle m'a beaucoup plu !
◼ Et 𝐌𝐢𝐬𝐬 𝐁𝐫𝐢𝐥𝐥, cruelle mais certainement ma préférée, traite d'une femme qui passe son dimanche après-midi dans le parc, à observer les gens autour d'elle. Elle m'a beaucoup émue.
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