Chez Katherine Mansfield l'idée n'est jamais exprimée. Point de métaphores en forme, mais elles sont suggérées. Le poirier chargé de fleurs est lié à la béatitude de Bertha Young. Une petite lampe dans une maison de poupées, une mouche que tue un directeur de banque, deviennent le centre d'un conte. C'est le propre même du plus grand art que de donner ainsi à une émotion diffuse le support concret d'un objet.
[extrait de la préface d'André Maurois]
De l'enfance elle a gardé ce rêve enchanté de la Nouvelle- Zélande par un matin d'été. Mais ce n'est pas seulement la Nouvelle-Zélande de son enfance qui baigne dans une lumière féérique. Partout elle retrouvera cette extase qui lui donne la communion mystique avec un paysage.
[extrait de la préface d'André Maurois]
Ce ne serait pas une mauvaise méthode pour porter un diagnostic sur la philosophie d'un écrivain que de déterminer les mots dont il se sert le plus souvent. Dans le cas de Katherine Mansfield, on trouverait beautiful... delightful... exquisitely. Plus que par tout autre fait, elle est frappée par la beauté du monde.
[extrait de la préface d'André Maurois]
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE :
« Je ne parle pas français », in Katherine Mansfield, félicité, traduit de l'anglais par J.-G. Delamain, préface de Louis Gillet, Paris, Stock, 1932, p. 57.