Si je n'avais pas apprécié le précédent opus de Manzor, aurais-je ouvert celui-ci, pas sûr...
Apocryphe : On qualifie généralement d'
apocryphe (du grec ἀπόκρυφος / apókryphos, "caché") un écrit "dont l'authenticité n'est pas établie" (Littré). Cependant, dans le domaine biblique, l'expression désigne, à partir de la construction des canons, un écrit considéré par les autorités religieuses comme non authentique.
Dixit wikiped.
De fait, Manzor tape fort.
Oubliez le gars à la couronne d'épines, mort sur la croix en martyr, puis ressuscité sans avoir laissé de descendance, et dites bonjour à David de Nazareth, p'tit fillot méconnu du saint homme, avide de justice et de vérité.
L'on connait tous l'histoire du gars, mort pour les siens, dans les grandes largeurs.
Ce que l'on imagine mal, c'est la possibilité d'une filiation.
Manzor fait fi de tout cela en revisitant les textes sacrés tout en y insufflant un putain de rythme et de suspense, mâtinés de quelques leçons d'histoire pouvant toujours faire briller leur débiteur aux divers congrès Civitas majoritairement axés sur la tolérance et l'ouverture d'esprit comme chacun le sait, mais je m'égare. Ils ne sont et ne seront jamais le public visé.
Apocryphe s'adresse pourtant au plus grand nombre.
Il pourrait rebuter les puristes tout comme les allergiques au propos.
Il serait juste dommage de passer à côté.
Le récit se veut une alternative crédible à la parabole ancestrale sans toutefois être asséné de façon péremptoire.
Libre à chacun d'y adhérer, tout du moins de se prêter à cette vision divergente, afin de réécrire
L Histoire sans toutefois la bouleversifier dans son intégralité.
Car c'est là que l'auteur fascine en mêlant habilement faits/personnages légendaires et thriller historique.
Des figures mémorables au service d'un récit biblique de très haute volée, tant sur le plan de l'intrigue originale et travaillée que de l'écriture intrigante et ciselée, Manzor fait montre d'une audace louable sans jamais tomber dans la provoc' gratuite et la facilité.
L'on pourrait avoir l'indignation facile et hurler au sacrilège.
L'on pourrait également s'ouvrir le chemin des possibles, une appétence finalement récompensée.