« La femme est l'avenir de la femme ». C'est ce qu'écrit avec malice
Héléna Marienské dans «
Fantaisie-sarabande », une écrivaine récompensée par de nombreux prix littéraires comme le Prix Lire-Magazine du meilleur premier roman, le Prix
Madame Figaro ou encore le Prix
Jean-Claude Brialy. C'est le récit d'une passion amoureuse entre deux femmes sur fond d'intrigue policière, ce qui donne un livre déjanté qui mêle fantaisie et humour noir… Une lecture originale qui ne laissera aucun lecteur indifférent, mais est-ce réussi ?
En Lorraine, une jeune femme prénommée Annabelle s'ennuie dans une vie terne. Elle tourne en rond dans un environnement familial défavorisé et nocif. Pour s'en sortir, elle devient une prostituée de luxe et à cette occasion va croiser le chemin d'un grand pianiste avec lequel elle aura une aventure.
Le musicien disparaît, ce qui va l'obliger à rencontrer son épouse, Angèle, qui ne va pas tarder à tomber à son tour sous le charme d'Annabelle. C'est donc le récit de cette rencontre entre deux femmes qui se libèrent de leurs chaînes à leur manière.
Autour de cette rencontre au sommet, gravite un policier qui enquête sur la disparition du mari d'Angèle.
Héléna Marienské s'amuse à réunir meurtre et pornographie dans un emballage de comédie dans ce curieux «
Fantaisie-sarabande » qui met en scène l'histoire caustique de l'émancipation de ces deux femmes que rien - à priori - ne relie.
À la lecture de la quatrième de couverture, on pourrait s'attendre à lire un polar, un roman d'initiation ou encore un manifeste féministe aux accents érotiques. En réalité, on referme le livre avec beaucoup d'incertitudes quant au genre littéraire tant ce roman déroute. Il s'agit véritablement d'un O.L.N.I., un Objet Littéraire Non Identifié.
L'originalité du récit tient en premier lieu à ces personnages féminins principaux hauts en couleur: Angèle Guillométaz, romancière bourgeoise parisienne d'une quarantaine d'années mariée à un pianiste, et Annabelle Mansuy, jeune escort girl de luxe et étudiante en sciences-politiques qui cherche s'échapper de sa condition familiale.
Il y a aussi et surtout l'originalité du style.
Héléna Marienské s'amuse à réunir meurtre et pornographie dans un emballage de comédie. Ce cocktail littéraire était donc plein de promesses qui se sont avérées rapidement déçues.
On s'attendait à davantage de développements sur le sujet fort de la vengeance d'une femme bafouée, mais
Héléna Marienské privilégie ici une histoire d'amour sans relief au dépend d'une enquête policière vite négligeable. La trame narrative peine à trouver sa vraie nature (érotique, polar, comédie ?) et s'essouffle un peu, entre scènes de sexe d'un torride convenu et réflexions personnelles (très "presse féminine") sur un monde où la femme est réduite à un objet de désir, de souffrance. Ça méritait d'être creusé !
Il y a du sexe, de l'humour, une écriture crue, vive et pétillante. Mais pourtant ce roman - plus érotique que policier - peine à convaincre à cause d'un style trop froid et un récit peu inspiré. On ressent davantage les fantasmes d'une bourgeoise qui s'encanaille que l'imagination et le talent d'écrivaine.
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