AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782738451279
222 pages
Editions L'Harmattan (26/05/1997)
3.5/5   2 notes
Résumé :
" Voici ses Vers libres. Escaliers, déchirures, chaos de lumière, ce livre semble conserver encore la chaleur des brouillons de ces papiers où l'encre est du sang; et en effet jamais dans notre langue n'est tombé un aussi violent tourbillon de lumière spirituelle sur le mot, comme dans ces pages comblées de visions."

Cintio Vitier

L'écrivain et patriote cubain José Marti (1853- 1895)... >Voir plus
Que lire après Vers libres. Edition bilingue : français - espagnolVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est un recueil de poèmes de José Martí, traduit en français, rempli de liberté, d'humanité et de divers émotions et sentiments. Je vous conseille de les lire. En lisant certains, j'ai eu des larmes aux yeux, même voir aux bords des pleurs. Même si parfois, je suis assez déçue de la traduction française. Elle est souvent mauvaise ou, les poèmes pouvaient se traduire d'une autre manière plus littéraires, donc plus proches du texte original.
Mais ceci n'efface en rien de José Martí qui est un intellectuel, révolutionnaire, poète cubain que j'admire énormément. J'aimerais être comme lui. Il est l'un de mes idoles intellectuels latino-américain qui me fascine beaucoup.
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
La vie n'est pas
Une coupe enchantée, qui se change soudain
En fiel pour les malheureux, et en pétillant
Tokay pour l'homme heureux. La vie est grave,-
Fragment de l'Univers, formule reliée
A l'immense formule, esclave ligotée
A un chariot d'or, qui aux propres regards
De tous ceux qu'il emporte en sa course rapide
Se cache en une gloire de poussière d'or,- esclave
Par d'invisible et lourdes chaînes
A l'inlassable éternité attachée !

Notre terre est un cirque, comme celui de Rome ;
Près de chaque berceau c'est une panoplie
Invisible qui attend l'homme, et où flamboient
Comme un poignard cruel frappant qui le brandit,
Les vices, et comme des écus de pureté
Les vertus : la vie est cette vaste arène,
Et les hommes sont les esclaves gladiateurs,-
Mais le peuple et le roi, en silence regardent
Des gradins élevés, dans l'ombre solitaire.
Mais ils regardent ! Et celui qui dans le combat
A baissé son écu, ou bien l'a écarté,
Ou lâche a supplié, ou a offert son cœur
Faible et soumis à l'impitoyable dague
De l'adversaire, les farouches vestales
Assises sur le trône d'implacable pierre
Le condamnent à mort, pollice verso,
Et la dague enfoncée jusqu'à la garde vile,
Sur l'arène cloue le lâche gladiateur.

Relève, ô peuple, ton écu, car cette vie
Est grave, et toute action est une lourde faute
Que l'on porte plus tard tel un anneau d'esclave
Fermé autour du cou, ou grande récompense
Qui permet d'échapper au funeste destin !

Voyez-vous les esclave ? Comme des corps sans vie
En grappes réunis, derrière votre dos
Ils seront là vie après vie, et vous du front.

Livide et angoissée, cette sinistre charge
En vain vous halerez, jusqu'à ce que le vent
De votre châtiment barbare apitoyé,
Des atomes derniers ne fasse que poussière !
Ah quelle atroce vision ! ah quelle terrible
Procession de coupables ! Comme en une noire
Plaine je les contemple, effrayants, haletants,
Arbres privés de fruits, lianes séchées
Et pitoyables, en une funeste contrée
Où le soleil est sans clarté, l'arbre sans ombre !
Ils rament en silence, comme sur un vaste
Océan privé d'eau, tandis que sur le front
Ceinte est la corde comme le joug du bœuf,
Et à l'arrière enfin, leurs maigres corps zébrés
De cruels coups de fouet, la foule des captifs !

Voyez-vous ces carrosses, ces blancs linges fins
Amènes et légers, ce superbe coursier
La crinière tressée, les rênes magnifiques,
Cette selle de riches parures d'argent
Garnie, et le minuscule escarpin
Prison, en même temps, du pied comme des cœurs ?
Or voyez donc qu'ici les autres vous méprisent
Comme une race vile, sans courage et sans vie !
Commenter  J’apprécie          20
Aigle Blanc

Debout chaque matin,
Près de ma couche rude se dresse le bourreau.-

Le soleil brille, le monde naît, le vent fait fuir
De mon crâne les mauvaises pensées, -
Et mon aigle malheureux, mon aigle blanc
Qui chaque nuit dans mon âme renaît,
Vers l'aube universelle étend ses ailes
Et en direction du soleil prend son vol.
Et silencieusement le barbare bourreau
D'un nouveau coup de poignard lui transperce
Le cœur vaillant chaque matin.
Et au lieu du vol clair vers le soleil altier
Entre les pieds des gens, ensanglanté, brisé,
En quête d'une graine l'aigle va et se traîne.

Oh nuit, soleil de l'affligé, sein accueillant
Où le cœur sa vigueur renouvelle,
Continue, occulte le soleil, prends la forme
D'une femme, libre et pure, pour que je puisse
Révérer tes pieds, et de mes baisers fous
Couvrir ton front et réchauffer tes mains.
Délivre-moi, nuit éternelle, du bourreau,
Ou donne-lui, pour qu'il me frappe, à l'aube
Naissante, une épée vierge et rédemptrice.
De quoi la feras-tu ? De lumière d'étoiles !
Commenter  J’apprécie          60
Fleurs du ciel

J'ai lu ces deux vers de Ronsard:
"Je vous envoye ce bouquet que ma main
Vient de trier de ces fleurs épanouies",
et j'ai écrit ceci:

Des fleurs ? Je ne veux pas de fleurs ! Celles du ciel
Je voudrais moissonner !
Qu'il craque, tel le pan
D'un mont lézardé, ce vêtement fatigué
Qui m'étreint et m'enchaîne de ses tentacules
Ainsi que de serpents,- qui dans mon âme rassasient
Leur faim, introduisant dans la sombre caverne
Séjour de mon esprit, leur noire
Tête, leur bouche rouge et souriante ! -
Qu'il tombe, comme un charme, ce tissu
De racines enchevêtré ! - Que surgissent
A la place de mes bras des ailes, - et qu'il semble
Que, quand je monterai par l'éther solennel,
De mes yeux, pleins de cet univers où ils vont,
Des torrents lumineux sur les hommes descendent !

Et que folâtrent dans la rosée des jardins
D'aimables troubadours moissonnant des fleurettes : -
Moi, pâle d'amour, dressé dans les ténèbres,
Enveloppé dans une gigantesque cape
De lumière astrale, en mon jardin, le ciel,
Je ferai un bouquet magnifique d'étoiles :
Pour saisir la lumière ma main ne tremblera ! :

Enfin je chercherai, dans les nues endormies,
Ma bien-aimée, et sur son sein la plus brillante
Je fixerai, et j'éparpillerai les autres
Sur sa vaporeuse chevelure dorée.
Commenter  J’apprécie          40
Arbre de mon âme

Comme un oiseau qui traverse l'air clair
Je sens que viennent à moi tes pensées
Et là dans mon cœur établissent leur nid.
L'âme s'épanouit : ses rameaux frissonnent
Comme les lèvres tendres d'un jeune homme
Lors du premier baiser à une jolie femme :
Les feuilles chuchotent : elles ressemblent
A des ouvrières bavardes et envieuses,
Occupées à préparer le lit nuptial
Pour la demoiselle d'une riche maison :
Vaste est mon cœur, et il a tout à toi :
Tous les malheurs y contiennent, ainsi que tout
Ce qui au monde pleure, et souffre, et meurt !
Des feuilles mortes, de la poussière, des branches
Brisées je le débarrasse : je lisse avec soin
Chaque feuille, et les tiges : puis j'enlève
Tous les vers et les pétales rongés
Des fleurs : je rafraîchis le gazon à l'entour
Et pour te recevoir, oiseau immaculé !
J'apprête mon cœur transporté de joie !
Commenter  J’apprécie          50
Aux grands espaces

Aux grands espaces moi je veux m'abandonner
Là ou l'on vit en paix protégé d'un manteau
De lumière, gonflé d'une enivrante joie,
Sur des nuages blancs on peut se promener, -
Lieu de séjour de Dante ainsi que des étoiles.
Moi je sais, oui je sais, parce que je l'ai vu,
Lors de moments très purs, de quelle façon brise
Une fleur son calice, - et c'est d'une pareille
Façon, oui, pareille, que l'âme rompt le sien.
Ecoutez-moi, voici : - cela vient tout d'un coup
Comme une aurore qui nous surprend, et de même
Qu'aux tout premiers rayons du soleil printanier
Les aimables lilas se recouvrent de fleurs...
Malheureux que je suis : je voulais vous le dire
Et à l'affût du vers, j'ai vu devant mes yeux
Les images grandioses alignées
Tels des aigles joyeux côte à côte perchés.
Mais voici que les hommes en criant font partir
Bien loin de moi les nobles oiseaux d'or :
Ils s'en vont, ils s'en vont : voyez comme s'écoule
Le sang de ma blessure.
Si vous me demandez un symbole du monde
De notre temps, voici : c'est une aile brisée.
On cisèle l'or aisément, rarement l'âme ! -
Voyez ma peine : c'est que mon âme vit
Traquée telle une biche au fond d'une caverne : -
Oh non, ce n'est pas bien :
je me vengerai, en pleurant !
Commenter  J’apprécie          30

Les plus populaires : Non-fiction Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (6) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5266 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}