AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,02

sur 2939 notes
C'est d'abord un roman écrit dans une très belle langue : chaque description est ciselée, les métaphores sont originales, imagées, le vocabulaire choisi avec soin, les phrases sont belles, musicales... Ça pourrait sembler le "minimum syndical" quand on écrit un roman, mais hélas ça n'est pas si fréquent !

L'univers, ensuite, dans lequel Carole Martinez nous entraîne est celui de la littérature hispanophone : celui de l'épopée, du voyage et de la quête, à la "Don Quichotte" ; l'univers aussi d'un Gabriel Garcia Marquez, d'une Isabel Allende, du film "cria cuervos" : la magie, l'inexplicable est présent, comme une composante naturelle de la vie, de la vie des femmes en particulier.

L'histoire racontée est celle de Frasquita, jeune femme pauvre du sud de l'Espagne, dans une époque qui n'est pas précisément définie, qui pourrait être n'importe laquelle, entre le Moyen-âge et la première guerre mondiale, en gros. Frasquita est "initiée" par sa mère à une sorte de magie blanche : elle apprend les prières qui "guérissent" les brûlures, les blessures, et même qui ressuscitent les morts. Elle reçoit aussi un don qui lui est propre : ce qu'elle coud ou qu'elle brode est sublimé, prend l'aspect du vivant.

Mariée, mère de 5 filles et d'un fils, elle est jouée et perdue par son mari. Commence alors pour elle et ses petits une "traversée", un long chemin, sur lequel elle rencontrera bien des personnages pittoresques, un ogre, des révolutionnaires, pour échouer finalement dans un quartier espagnol à la lisière de la médina d'une ville algérienne.

J'ai adoré ce récit, adoré ces personnages féminins, vraies incarnations du "féminin-sacré" qui m'ont rappelé des figures décrites par Clarissa Pinkola Estes dans Femmes qui courent avec les loups...
Lien : http://exigeante.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          200
Un roman magique !
Coeur de femme, larmes de femmes et espoir au feminin !
Une histoire cousue de fil d'or, d'amour et de sang !

Un roman a lire, a relire et a offrir !!!!!!!!!!!!
Commenter  J’apprécie          202
Je me rends compte que je n'ai toujours pas posé ma critique sur ce livre qui fût un coup de coeur. Sans doute parce que tout a probablement déjà été dit. Un coup de coeur ? Eh oui ! Pour le style poétique, les chapitres contés, mais également comme toile de fond la transmission des poids et devoirs intergénérationnels, comme autant de schémas répétitifs qui finissent par être brisés par la génération suivante, lorsque la précédente a tenté de s'en affranchir jusqu'à la folie. de cette ode à la femme, de la difficulté de l'être sous tous ses aspects fragiles et mystérieux. Femme, mère, et épouse tout à la fois. Bref, une très belle lecture qui m'a marquée.
Commenter  J’apprécie          190
L'Espagne, l'Algérie et mieux que l'Algérie, Oran, ma ville : tout ce que j'aime ! Des histoires de femmes souffrantes et prenant leur destin en main, un peu de fantastique, et Carole Martinez, dont j'ai beaucoup aimé « du domaine des murmures » ! Autant dire que je me promettais, pendant ces vacances, quelques beaux après midis de pur bonheur.
Et j'ai été déçue, j'ai même parfois eu du mal à avancer. Oh ! le livre n'est pas mauvais, comparé à ce qu'on nous offre généralement en tête de gondoles, il est même plutôt bon, mais j'ai eu de la peine à tenir jusqu'au bout. Je vois ici des critiques « livre somptueux », « souffrance des femmes », « magique»… Il n'a rien été de tout cela pour moi, sauf dans la dernière partie, en Algérie (bien peu reconnaissable, mais on est dans l'irréel, et c'est très bien). Pour moi, le livre ne s'envole qu'avec la caractérisation des enfants, tous plus improbables les uns que les autres, tous fascinants, Pedro le doux artiste que son père condamne à la violence, Clara l'enfant phosphorescente, attirée par tout ce qui brille, Soledad la narratrice, Angela, l'enfant à plumes et surtout Martirio, ma préférée, l'ange de la mort. Là, les personnages prennent de la consistance, le fantastique s'enrichit et se mêle au quotidien. Là, ça devient vraiment beau. Mais dans toutes les deux premières parties, cette Frasquita fadasse, victime sans désirs, et tous les personnages qui l'entourent (sauf peut-être le mari, poulet de basse-cours) me semblent falots et pâles.
Je crois qu'en fait, le livre a souffert pour moi d'une constante comparaison avec ceux d'Isabel Allende, qu'il ne manque pas de beaucoup rappeler. Sauf que chez Allende, les personnages sont charnels, sensuels (sensualité qui manque singulièrement dans le coeur cousu) bouillonnants de vie. On s'identifie, on les aime, on tremble pour eux. Sauf aussi qu'il y a chez Allende une dimension politique et sociale généreuse, chaleureuse, qu'on ne retrouve aucunement ici. (L'épisode du soulèvement populaire et du bel anarchiste est même, au contraire, à mes yeux, non seulement fade, malgré l'hémoglobine, mais ridicule).
Je ne découragerai personne de lire ce livre, d'abord parce que ce que je propose ici n'est qu'une opinion, qu'une humeur, on n'est pas obligé de me suivre, et ensuite parce que, comme je l'ai dit au début, c'est quand même un plutôt bon livre mais, pour moi, 13/20 ou 14, là où j'en attendais 18 ou 19.
Commenter  J’apprécie          192
De sa plume envoûtante, l'auteure nous entraîne dans l'histoire palpitante de Frasquita, la talentueuse couturière aux étranges pouvoirs, qui sublime les corps et apaise les âmes grâce à ses fils et ses aiguilles.
Dépositaire d'une mystérieuse boite transmise de femme en femme à chaque génération, Frasquita possède un don qu'elle porte comme une malédiction, qui fascine les foules autant qu'il les effraye.
Rejetée et humiliée, elle trouvera la force de fuir avec ses enfants. En transmettant à son tour cette boite à ses filles, chacune d'elle héritera d'un don spécial, pour le meilleur comme pour le pire. C'est à Soledad, sa dernière fille, qu'il incombe de retranscrire cette incroyable épopée familiale qui mènera Frasquita et les siens de l'Andalousie à l'Algérie, à la lisière de la magie et de la folie, où s'entremêlent les rêves et la réalité.
Un très beau conte, à la fois tragique, cruel et fantastique, empreint de poésie et de grâce.
Commenter  J’apprécie          181
Un roman surprenant en forme de conte fantastique : Soledad est la dernière née de la famille qu'elle nous raconte dans ce texte. La boite magique, transmise de femme en femme dans cette famille, lui a donné un grand cahier, de l'encre et une plume : voilà son don. Chacune de ses soeurs, sa mère avant elles ont ouvert cette boite et ont reçu un cadeau, une capacité exceptionnelle.
Soledad retrace donc l'histoire de la famille en Espagne principalement puis la fuite en Algérie où elle est née.
Il n'y a que peu d'indices sur la période historique (Pasteur y est cité, fin 19ème siècle?) mais cela n'est finalement pas si important. Ce qui frappe c'est la résistance de la mère face au destin, face à son mari si peu fiable, qui soutient ses enfants sans défaillir.
C'est très joliment écrit et cette lecture m'a laissée rêveuse!

Commenter  J’apprécie          180
Laissez vous envoûter par la sublime histoire de Frasquita et de toutes ces femmes espagnoles qui ont transmis leurs traditions de mères en filles. Remontez jusqu'aux traces de ces rites et croyances mystérieuses. Lorsqu'à son adolescence, Frasquita découvre dans une boîte ancestrale des fils et des aiguilles aux couleurs chatoyantes, c'est toute sa vie qui va être rythmée par le monde de la couture.Tous les chiffons passant entre ses mains se transforment en de riches étoffes, en de fines broderies. A travers la voix de l'une de ses filles, on découvre petit à petit chaque fragment de cette vie mystique, remplie de traditions, d'amour et de rage. Un combat d'une femme pour gagner sa liberté et celle de ses enfants. Des rencontres plus ou moins espérées. La vie. La vie jonchée d'obstacles et de larmes dont Frasquita s'échappe grâce au ballet des soieries et au tango des aiguilles. Un roman tissé sous forme de conte, où la réalité se mêle à la fiction. Un véritable coup de coeur pour cette magnifique histoire.
Commenter  J’apprécie          180
Attention chef-d'oeuvre!
L'écriture sensible et poétique de Carole Martinez nous entraîne à la rencontre d'une famille exceptionnelle, dans laquelle les femmes tiennent le rôle principal. Chacune a ses spécificités, à la limite (et même au delà de la limite...)de pouvoirs magiques, femme de lumière, femme de l'ombre et de la mort, conteuse, éternelle solitaire... On suit l'histoire de ces femmes aux destins plus ou moins tragiques, et plus particulièrement celle de la mère de la narratrice, couturière, brodeuse aux doigts de fée qui sait donner à n'importe quel chiffon l'éclat d'une parure de reine, femme forte et mère qui n'hésitera pas, après avoir été jouée et perdue par son mari, à entraîner à sa suite ses nombreux enfants dans une interminable marche quasi-onirique à travers le sud de l'Espagne et jusqu'au Nord de l'Afrique. Leurs pas croiseront ceux de personnages tout aussi exceptionnels, de l'"ogre" voleur d'enfants au révolutionnaire en fuite...
Difficile de décrire ce que j'ai ressenti à la lecture de ce roman. Il y a eu de l'émerveillement, du rêve, de la fascination pour ces femmes extraordinaires. J'ai dégusté avec gourmandise la poésie des mots et cette balade dans un monde au delà du réel...
Bref, je recommande à 100% la lecture de ce magnifique ouvrage, et j'attends avec impatience que mes filles soient assez grandes pour pouvoir partager avec elles cette pépite!
Commenter  J’apprécie          180
Femme tu es née, femme tu resteras. Et ton corps ne t'appartiendra jamais totalement. Tu fais naître les âmes, tu enterres les corps. Tout en toi n'est que magie, alchimie et sorcellerie. Ce don que tu as en toi et qui se transmet de femme en femme, de génération en génération est à la fois l'essence-même de la féminité et son fardeau.

Ceci est une fable, un conte fantaisiste, un roman initiatique qui n'a ni queue ni tête. L'Homme, lecteur, et son membre conquérant, voilà bien le centre du monde… le père, le frère, le mari… et l'ogre qui sommeille en eux fait l'amour à l'amant délicat. Dans ce récit aux allures baroques, Carole Martinez verse à la fois dans le sublime et le grotesque. Ubuesque fresque familiale imbibée de symboles qui m'ont parfois échappé et de personnages totems insaisissables. Mais j'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir l'univers inimitable de l'auteure des Rose Fauve.

Motus et coeur cousu, lecteur, prends la route sur les chemins de cette Andalousie lointaine pour un voyage extraordinaire qui te proposera de trouver ta propre singularité, ton propre don, celui que tu portes profondément enfoui en toi, alimenté par les générations de femmes qui ont mené à ta conception.
*****************************
Et pour d'autres savoureux voyages, rendez-vous aussi sur Instagram :

Lien : http://www.instagram.com/les..
Commenter  J’apprécie          170
Bravo à Carole Martinez pour sa détermination !
Je tiens à saluer sa performance : 15 ans de coulisse pour imaginer, structurer, créer le Coeur Cousu.
Et le voilà sous les spots.

Mais ce n'est pas le coeur cousu sur le mannequin d'une vierge qu'on exhibe lors d'une procession que m'évoque le titre de ce roman mais il me fait plutôt penser à l'expression "motus et bouche cousue" avec ici non pas une bouche qu'on menace de coudre si elle ne se tait pas mais un coeur meurtri qui retient ses battements sous un tas de fils...

Comme chaque adolescente de la famille, Frasquita reçoit "Le Don", la boîte secrète, les prières qui guérissent et se transmettent de génération en génération, de mère en fille.
Elle va vivre en marge puisque "différente" et bien sûr cataloguée, montrée du doigt, jalousée.
Dans ce monde de brutes, qui saura apprécier la magie ?

L'écriture est mélodieuse, poétique, pleine de symboles et d'allégories mais il me reste un goût de trop et de pas assez.
J'aurais aimé que l'histoire se tienne en plusieurs volumes et que chaque enfant y trouve plus de place pour que le récit gagne en profondeur et que la psychologie des personnages soit plus développée.

L'ensemble reste cependant très plaisant et intéressant.
Commenter  J’apprécie          170




Lecteurs (6397) Voir plus



Quiz Voir plus

L'oeil du témoin

Comment se nommais la bibliothécaire ?

Mathilde
Marguerite
Nathalie

7 questions
22 lecteurs ont répondu
Thème : L'oeil du témoin de Carole MartinezCréer un quiz sur ce livre

{* *}