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EAN : 9782843449543
128 pages
Le Bélial' (29/08/2019)
3.49/5   94 notes
Résumé :
« Le 30 mars 2092, le ministère de la Santé et des Affaires sociales nous délivra un permis, à Eleanor et moi. Le sous-secrétaire d’État à la Population nous fit part de la nouvelle avec les félicitations officielles. Nous étions abasourdis par tant de bonne fortune. Le sous-secrétaire nous invita à contacter l’Orphelinat National. Dans un tiroir se trouvait un bébé à notre nom. Nous étions fous de joie. »
En cette fin de siècle surpeuplée, quand les traiteme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
3,49

sur 94 notes
Plus dure sera la chute ! ('tention CA SPOILE!)

Ça résume assez bien l'objectif de ce petit bouquin. Ça arrive parfois dans notre monde en fait. Vous avez une vie qui roule dans la société. Vous êtes plutôt à l'aise, vous avez un super boulot, plein de relations, des hobbies, des loisirs. Mais il y a du sable en grain qui guette...

Le gros intérêt du livre réside, à mon avis, dans la description de l'état « normal » de cette société presque « cyborgisée ». On n'est pas loin d'avoir atteint la fameuse Singularité Technologique si chère à Vernor Vinge, tellement le pouvoir du pékin lambda de la rue sur son environnement réalistico-virtuel est important. Les gens sont tellement nano-imprégnés que la masse de métal qu'ils contiennent doit égaler la masse organique. Toutes les contraintes imposées à leur pauvre corps ont été mises sous verre dans les musées, y compris la vieillesse et la mort. le voyage physique est ultra rapide, autrement on peut s'holo-incarner n'importe où avec son environnement. Et comme un cerveau de neurones n'est pas suffisant, on l'aide avec des cortèges entiers de conseillers virtuels qui grandissent avec les gens, et en plus les services sont fournis par des sortes de sous-humains fabriqués en usine (qui m'ont rappelé les Azis de Carolyn J. Cherry).
On est en contact avec des gens proches de ceux décrits par Vinge dans La Captive du Temps Perdu ou des Aristoïs de Walter John Williams.

Mais tout n'est pas parfait dans ce monde. Déjà il y a des menaces extérieures, des sortes de nanotrucs qui ont perdu les pédales et qui peuvent vous zigouiller à la mode Tarantino (un peu de sang quoi). Remède pire que le mal : une surveillance de tous les instants de tout le monde par les garants de l'intégrité de la société (les gouvernants chinois vont adorer). Autre écueil : puisque tout le monde vit plus vieux que les séquoias, il ne fait pas bon faire des gamins. La naissance et l'enfance sont devenues aussi rares que la neige au Sahara, parfaitement codifiés, réglementés, technologiquement maîtrisés, brrrr ! Des montagnes de grains de sable potentielles.
Et c'est là que je vais dire ce que tout le monde a déjà dit : NON ! l'enfance n'est pas le sujet central de ce roman, contrairement à ce que peuvent laisser croire le titre français et le quatrième de couverture. le titre original est plus approprié « We were out of our minds with joy ». Car quand le grain de sable est passé, vous voyez les choses autrement.

Tout ça nous est présenté à travers l'histoire d'amour entre Éléonora et Sam. C'est leur histoire que j'ai trouvé assez banale, sans être inintéressante. Mais à travers eux, je ne m'intéressais qu'à leur univers.
La fin, aussi, manque de percutant.
Mais le passage « grain de sable » est sordidement formidable à lire. le meilleur morceau de l'ouvrage.

Niveau qualité, L'enfance Attribuée ne détonne pas dans la collection UHL du Bélial'. Il vaut bien la peine d'être lu.
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Ce texte est une longue nouvelle qui m'a plutôt laissée sur ma faim. J'ai eu l'impression que l'auteur avait changé son projet en cours de route, pas qu'il l'avait fait évolué au fil de l'histoire, mais carrément abandonné, sans se relire en plus. L'univers dans lequel se déroule l'histoire est intéressant et le lecteur le découvre très progressivement. Mais dans l'histoire elle-même les incohérences internes non motivées sont lassantes : Sam et Eleanor rompent, puis se marient au paragraphe suivant. Un bébé est proposé au couple, cela leur fait peur, ils en discutent et décident de refuser. Rebelote, au paragraphe suivant ils sont en train de donner leur ADN pour faire leur bébé.
L'univers de cette histoire est un monde dont les habitants vivent très vieux, du coup plus personne ne fait de bébés de façon ordinaire, et où les ordinateurs, les hologrammes, les nanotechnologies et les IA ont une place énorme. le bémol, c'est que les gens peuvent être aussi infectés par des virus ou des bactéries ou on ne sait quoi et régresser au stade d'humain ordinaire en gros. C'est ce qui arrive à Sam lors d'un contrôle de routine par des sangsues intelligentes. Et bien sûr c'est irréparable, l'ADN de Sam doit être reprogrammé et il n'est pas question qu'il le donne au futur bébé. Je sais bien qu'il faut de tout pour faire un monde mais j'ai du mal à accrocher à un univers dystopique dans lequel personne ne se révolte (bon, Sam déprime, surtout d'ailleurs parce qu'il a perdu Henry, son assistant personnel) et où tout le monde accepte sans broncher que les sangsues intelligentes qui n'avaient aucune raison de bugger, buggent et contaminent Sam. Pas d'enquête, pas d'indemnisation, basta, passez votre chemin, y a rien à voir. Si le but, possible, était de montrer à quel point Sam et Eleanor sont immergés dans ce monde qu'ils n'en voient pas les points faibles même quand ils en sont victimes, c'est raté ! Une lecture frustrante et peu convaincante.
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C'est BRILLANT !

Alors oui, pendant la première moitié, je me suis fait largement ch***, à me demander ce que je faisais là, à lire une histoire d'amour dans une société apparemment parfaite, qui me gonflait, pour tout dire.

Pendant toute la première moitié, j'ai lu l'histoire comme si c'était "naturel", et "normal", ce qu'ils vivent. A aucun moment il ne m'a effleuré l'esprit que si c'était une dystopie, c'était pour une bonne raison. Il est vrai que le titre français induit largement en erreur.

Du coup, c'est drôlement bien écrit (et bien traduit). Parce que je ne me suis rendu compte de l'horreur de cette société qu'en lisant la suite...



BRILLANT, je vous dis !
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Je lis peu de SF. Néanmoins de temps en temps, depuis que j'ai découvert cette maison d'édition ("une heure lumière"), je lis un peu de SF. Ces livres sont courts (prévus pour 1 heure de lecture à condition d'être rapide) et me vont parfaitement. C'est-à-dire que je ne suis pas fan de SF donc plus longs, il est possible que je ne m'arrêterais pas à ces livres. En revanche je peux comprendre qu'on puisse trouver courts, voire trop courts ces romans. A peine le monde est-il créé que l'histoire s'achève.... Mais moi ça me plait bien, dans ce style de littérature, j'aime qu'on me laisse imaginer, deviner etc.
Pour revenir à ce roman qui m'a bien plu, on est dans un futur proche (2092). L'être humain a la faculté de se régénérer. Les hologrammes et les IA sont monnaie courante. L'être humain a colonisé les planètes voisines.
On suit un couple, elle très haut placée dans la hiérarchie de cette société, lui plus artiste, amoureux.
J'ai aimé la description par petites touches fugaces de la société dans laquelle ils vivent. Et du danger du tout technologique.... Mention particulière aux dernières pages qui nous replongent dans la réalité !
Ah oui, le titre.... Vous aurez compris, naissances très très encadrées. Avoir un enfant est réservé aux plus "méritants".... La description de l'"orphelinat" est incroyable !
Un bon moment de lecture SF entre deux livres plus réalistes, ça me va très bien !
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Une belle découverte, je l'ai lu d'une traite.

Une histoire intéressante et fort bien ficelée. On se demande où l'auteur va nous amener jusqu'à ce que tout bascule…

L'intrigue gagne en intensité vers la fin

Dans l'ensemble un bon moment de lecture.




Challenge mauvais genres 2020
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critiques presse (1)
eMaginarock
13 novembre 2019
De bout en bout cette novella nous propose un univers de science-fiction cohérent, bien construit, et doté d’un protagoniste principal fort auquel le lecteur peut s’identifier sans difficultés. [...] On veut à tout moment connaître la suite, savoir ce qu’il va advenir de notre héros dans ce roman à la fois feutré, discret, et pourtant aux enjeux énormes.
Lire la critique sur le site : eMaginarock
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Pourtant, depuis l'instant où nous avons su pour le permis, mes bras me démangent à l'idée de tenir un bébé. Je ne sais pas pourquoi. Mon corps de collégienne, sans doute. C'est une machine à faire des bébés, qui entend m'imposer sa volonté. J'ai souvent remarqué que vous, les hommes, considériez votre corps comme une sorte d'animal de compagnie de grande taille, et je n'ai jamais compris pourquoi, jusqu'à maintenant.
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De plus en plus, ma propre vie me faisait l'effet d'un roman russe, lu voilà bien longtemps. Je pouvais m'en rappeler les grandes lignes, mais les noms des personnages m'échappaient.
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Au moment de la noce, nous vivions ensemble depuis six mois. En partie par curiosité, en partie en désespoir de cause. Tout ce qui se passait entre nous prenait des proportions démesurées. Comme des racines qui se ramifiaient, s’enfonçaient. Quelque chose d’ancré en nous, mais étranger et détaché à la fois. Nous l’appelions ça, toujours ça, ne sachant comment dire. Nos vies se compliquaient, surtout pour Lea. Nous étions d’accord sur le fait que nous serions mieux sans ça et essayions de nous rappeler, d’après nos expériences de jeunesse, comment régler notre problème sentimental.
S’il existait un traitement sûr, garantissant qu’un homme et une femme en viennent à maudire le jour de leur rencontre, il s’agissait sans nul doute de la cohabitation. L’Humanité avait au moins appris, en quatre millions d’années d’évolution, que les hommes et les femmes n’étaient pas faits pour vivre dans la même case. Et depuis l’Interdiction de Procréation, promulguée en 2041, le côté biologique de la chose n’avait plus grande justification.
Alors, nous achetâmes en commun un hôtel particulier dans le Connecticut. Il nous fut facile de délimiter nos chambres à coucher personnelles et nos espaces de travail, mais la décoration des zones communes requit une diplomatie et des compromis dignes du règlement d’un conflit frontalier. Une fois bien installés, nous décidâmes de recevoir le mercredi soir, et nous entreprîmes la tâche ardue de faire lier connaissance à nos amis et collègues respectifs.
Nous en arrivâmes à préférer sa chambre pour regarder les réseaux, la mienne pour faire l’amour. Toutefois, pour ce qui est du sommeil, elle exigea de dormir seule. Bien, pensions-nous, voilà une faille que nous pourrons agrandir. Nous passâmes en revue les autres incompatibilités. Elle était couche-tard ; j’étais lève-tôt. Elle aimait voyager, sortir ; j’étais pantouflard. Elle adorait la musique classique ; je ne supportais que le néo-son. Elle avait un besoin maniaque d’organisation totale ; je me sentais bien dans le désordre.
Ces différences semblaient pourtant augmenter le plaisir que nous avions d’être ensemble. Nous étions deux opposés qui s’attiraient, deux molécules liées – que sais-je -, deux chiens essayant de se décoller.
Le réseau enregistra une audience de 6,325 millions d’abonnés pour notre mariage, un score somme toute modeste. Néanmoins, le registre recueillit des signatures parmi les plus importantes de la planète (ses admirateurs à elle), et les confettis plurent pendant des semaines. Le réseau nous offrit un voyage de noces sur la Lune ; cinq nuits au Princesse lunaire, plus l’aller et retour à bord de la Pan Am.
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Sur l’île, nous avions prévu de profiter d’une clinique de jouvence huppée, afin de gommer quelques années. Ma préférence allait vers les trente-cinq ans, un âge où mon corps était suffisamment actif pour satisfaire mes désirs, et assez mûr pour se consacrer à de longues heures de méditation créative. Lea et moi avions opté pour une cure de bains de gel de trois jours, et sauté notre visola du matin pour laisser à nos cellules le temps d’excréter leurs sentinelles. Mais au dernier moment, elle changea d’avis, décida qu’elle ferait mieux de vieillir un peu. Je me rendis alors seul à la clinique pour prendre mes deux bains de gel quotidiens. Des milliards de nano-agents s’infiltrèrent à travers ma peau. Ils pénétrèrent muscles, cartilages, os, nerfs, éliminèrent en souplesse, effacèrent, gommèrent les translocations de protéines et les anomalies génétiques, drainèrent en douceur les dépôts et les détritus de l’âge.
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Désormais, il ne me reste que quelques dizaines d’années à vivre, et non plus des millénaires. Cela devrait survenir sans grand traumatisme car telle était la condition humaine lors de ma naissance. Pourtant, depuis, il semble que l’Humanité ait embarqué sur un paquebot géant en route pour les rivages de l’immortalité. Moi, cependant, j’ai été jeté par-dessus bord sans cérémonie.
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