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EAN : 9782917738320
184 pages
Editions Synchronique (09/11/2016)
4.23/5   13 notes
Résumé :
Une superbe édition illustrée du plus célèbre poète japonais.
Les superbes haïga de Manda nous accompagnent dans ce voyage au coeur du Japon éternel et de l'intime aventure humaine.

Bashô (1644-1694), moine errant, poète parmi les plus célèbres du Japon, est considéré comme le père du Haïku et l'un de ses plus grands maîtres.
Imprégné de sa pratique méditative zen, il lui donne sa structure et surtout son esprit : un tercet très court qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'ai déjà mangé japonais, parlé japonais (enfin quelques mots, quelques phrases de base), j'ai regardé des animés, des dramas et des films en vostfr, j'ai lu des mangas, lu des livres d'auteurs japonais... Alors vous pensez, les haïkus, je connais. Oui, je connais, vite fait croisés au détour d'une lecture, d'un visionnage, mais, pour autant, je n'avais jamais lu de recueil leur étant dédié. C'est heureusement une lacune que j'ai maintenant pu combler. ^^

Et je suis vraiment heureuse d'avoir pu le faire, parce que ça a été un moment très intéressant, rempli de calme, de sérénité, de lecture plaisir comme une douce musicalité non pour les oreilles, mais pour le cerveau. Car oui, j'ai pris énormément de plaisir à cette lecture mêlant haïbuns et haïgas.

Avant de rentrer plus avant dans ma chronique, je vais vous expliquer quelques petites choses, pour les intéressés :


Qu'est-ce qu'un haïku ?
Il s'agit d'un petit poème extrêmement bref visant à dire et célébrer l'évanescence des choses. Ce poème comporte traditionnellement 17 mores (un découpage des sons plus fin que les syllabes) en trois segments 5-7-5, et est calligraphié traditionnellement soit sur une seule ligne verticale soit sur trois.
Le haïku ne se contente pas de décrire les choses, il nécessite le détachement de l'auteur. Il traduit le plus souvent une sensation. Il est comme une sorte d'instantané. Cela traduit une émotion, un sentiment passager, le haïku ne se travaille pas, il est rapide et concis. Il n'exclut cependant pas l'humour, les figures de style, mais tout cela doit être utilisé avec parcimonie. Il doit pouvoir se lire en une seule respiration et de préférence à voix haute. Il incite à la réflexion. Il est préférable de le lire deux fois afin d'en saisir complètement le sens et la subtilité.

Qu'est-ce qu'un haïbun ?
Le haïbun est une composition littéraire mêlant prose et haïku. Il est utilisé pour la première fois par le poète du XVIIe siècle Matsuo Bashô, dans une lettre à son disciple Mukai Kyorai en 1690.

Qu'est-ce qu'un haïga ?
Le haïga est un style de peinture japonaise qui incorpore l'esthétique des haïkus. Les haïgas sont généralement peints par des poètes haïku et souvent accompagnés de poèmes haïku. Comme la forme poétique qu'il accompagne, le haïga est fondé sur des observations simples et souvent profondes du monde quotidien.


Voilà. On n'oublie pas de remercier Wikipédia au passage. ;-)

Maintenant que tout le monde est plus au fait avec le vocabulaire de base, revenons-en à la chronique !

Ce livre, ou plutôt ce carnet de voyage (nozarashi kikô signifie "journal de voyage usé par les intempéries), est un mélange de prose et de haïkus appelé (avez-vous bien retenu la leçon ?) haïbun (bravo aux personnes ayant eu la bonne réponse !). Il a été écrit par Bashô lors de son pèlerinage vers son village natal, un an après le décès de sa mère.

Il commence par une introduction retraçant la vie de ce poète japonais puis continue sur une préface qui nous parle un peu plus du concept du livre, ainsi que de Manda, son illustratrice. Il se termine par quelques petites notes explicatives sur certains noms, lieux, termes employés. Autant dire que ce sont des parties que j'ai lu avec attention, pour bien m'imprégner de ce que l'on voulait me transmettre.
Petit plus à la toute fin, la carte du long voyage de Bashô.

Pendant ce voyage, le poète va coucher sur papier ce qu'il ressent, ce qu'il voit. Il va capturer la beauté et les émotions du moment présent.
Sans le savoir, ses haïkus sont l'ancêtre du smartphone... de façon beaucoup plus subtile, il est vrai. Mais trêve de plaisanterie !

Entre ces très jolies pages de papier glacé, au milieu des haïkus, des haïgas et de la prose, j'ai voyagé. Je me suis laissée porter par leur musicalité, leur beauté, leur subtilité. Autant vous l'avouer, je l'ai dévoré en très peu de temps, trop peu de temps. Snif... Puis j'ai pris plaisir à le feuilleter de nouveau, à rechercher les plus belles peintures, les plus beaux vers.

J'ai particulièrement aimé la mise en page qui sait s'adresser à un large public : au néophyte avec la traduction française ; à une personne possédant quelques notions (comme moi) avec la version romanisée (c'est à dire la prononciation japonais mais avec notre alphabet) ; à l'apprenti qui pourra s'essayer à la lecture imprimée des kanji (hiragana, l'alphabet japonais) à l'expert avec la version japonaise calligraphiée des haïgas.

A chaque nouvelle page, je procédais de la même façon :
- Je commençais d'abord par lire les kanji. Enfin lire... plutôt les regarder vu que je ne sais lire que le no et le ku. lol
- Je continuais par la version romanisée. Même si je n'ai jamais été capable de traduire un haïku en intégralité, j'arrivais (presque) toujours à trouver au minimum un mot, voire trois ou quatre.
- Puis je terminais par la version française, prenant plaisir à confirmer mes traductions, mais encore plus à en caresser le sens subtil et la beauté gracile.

Il n'y a pas à dire, j'aime la culture japonaise, si emprunte de simplicité. Mais, dès que l'on gratte un peu, on s'aperçoit que ladite simplicité est beaucoup plus compliquée qu'on ne le croyait de prime abord, beaucoup plus subtile et réfléchie. J'adore !

En résumé, lire ce carnet de voyage a été autant un plaisir pour les yeux, avec ses magnifiques haïgas, qu'avec la délicate subtilité et le sentiment d'éphémère poésie des haïkus de Bashô, emplis d'émotions. J'ai été moins sensible à sa prose, mais tout est une question de goût. Et ça ne m'empêchera pas de me replonger entre ses pages à l'occasion, oh ça non ! ^^
Je n'ai jamais été férue de poésie, je n'y ai même jamais été vraiment sensible, mais j'adhère et j'adore les haïkus.
Si je recommande ce livre ? Absolument ! Tant pour son contenu que pour le contenant : la qualité éditoriale (qualité du papier, format, mise en page, beauté, élastique...) fait que tout est mis en oeuvre pour une immersion totale et pleine de plaisir entre les pages de ce nozarashi kikô.

Un second carnet de voyage vient tout juste d'être publié par Synchronique Éditions. Vu qu'il n'est pas disponible sur SimPlement et que j'ai déjà eu deux SP de cette maison d'édition (je ne voudrais pas abuser et passer pour une profiteuse), il y a des chances pour que je le demande à Papa Nowël. Parce que le trouver au pied du sapin me ferait vraiment très plaisir ! :D
Lien : http://booksfeedmemore.eklab..
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Dans l'introduction de cet élégant ouvrage, André Vandevenne nous rappelle que Bashô était aussi calligraphe. La calligraphie et le haïku : deux arts de l'instant, de l'instantané - dirait un photographe- et ce n'est peut-être pas un hasard si les écrivains occidentaux se sont intéressés à cette forme poétique à la naissance de la photographie.
En effet, lorsqu'on lit ou qu'on écoute un haïku –puisqu'il est fait pour être dit- on est frappé par ce moment de beauté saisi sur le vif, mais aussi par la sensation d'étrangeté qui en émane. C'est que, contrairement au français, la langue japonaise n'utilise pas les articles, d'où cette impression de vers superposés, voire empilés comme les strates d'un sol.
Toute poésie est bien sûr un défi à traduire, et particulièrement celle-ci, profondément ancrée dans la culture japonaise, celle des lettrés et des philosophes bouddhistes et Zen. Pour mieux comprendre ce problème, on peut citer le célèbre haïku de la grenouille :

Un vieil étang et
Une grenouille qui plonge
le bruit de l'eau


Le dernier vers de cette poésie contient, en japonais, une assonance qui évoque le son de la grenouille entrée au contact de l'eau. Intraduisible. Et l'on pourrait multiplier les exemples.
Pourtant cette poésie nous parle. Pourquoi ?
Le haïku est une triade souvent organisée ainsi : Un vers évoque un animal (cheval, singe, etc…), un autre un végétal (cyprès, bambous, hibiscus), et le dernier vers, le temps qu'il fait (pluie, brouillard, tempête).
C'est que le poète est un marcheur. Il chemine autour Du Mont sacré des japonais, le Fujiyama. Et il observe. Tout un jour, c'est long pour celui qui gravit heure après heure des pentes escarpées. Mille sensations l'envahissent. Mais il est à l'écoute, car c'est la raison de son voyage, un voyage intérieur, dicté par la douleur due à la perte d'un être cher. Et il choisit, il choisit les mots les plus forts, passés au tamis de ses efforts sur la montagne. Cette force, nous la ressentons. Nous la goûtons. Nous pouvons même la renouveler, en psalmodiant le haiku comme un mantra.
Le haïku résonne aujourd'hui en nous d'une manière à laquelle n'avait sans doute pas pensé notre poète. Son minimalisme naïf, mais puissant, qui renvoie à l'essentiel, s'inscrit dans la démarche de ceux qui –de plus en plus nombreux- voient nos Sociétés comme des machines pillant sans état d'âme les ressources de notre planète. La nature est notre cocon. Bashô la respecte infiniment. Et, plusieurs siècles plus tard, nous aussi devons la respecter, car elle recèle bien des réponses à nos angoisses. Bashö, meurtri, y cherche un nouveau sens à sa vie.
C'est ce que nous cherchons tous.
Lien : http://sharingteaching.blogs..
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Ce carnet de notes de voyage est un mélange de prose et de haïkus appelé haïbun. Nozarashi kikô veut dire "journal de voyage usé par les intempéries", il a été publié par Bashô en 1685.

C'est une édition poche cadeau illustrée de splendides Haïgas en couleur (calligraphies de Haïkus et peintures, un art mêlant l'équilibre et l'harmonie) de Manda et reliée avec un élastique. le papier effet glacé est de très bonne qualité.

L'introduction, la préface et les notes en fin d'ouvrage sont très intéressantes. On y découvre une courte biographie du poète japonais, quelques mots de Manda l'illustratrice, sur la culture japonaise, quelques significations de divers animaux...., et de l'essence du haïkus tendant à rapprocher nos deux cultures. Un autre plus, c'est la carte des étapes du périple de Bashô

Pendant qu'il chemine, le poète s'imprègne de ses impressions sur la campagne, l'horizon, ses rencontres, de tout ce qui l'entoure... puis médite et retranscrit le tout en Haïkus. Il part à pieds rejoindre son village d'origine se recueillir sur la sépulture de sa mère. Pour revenir à son point de départ, il aura parcouru 1562 km en neuf mois et traversé 12 provinces. 

Le lecteur essaye d'imaginer Bashô en position du lotus, respirer, se concentrer, méditer et enfin écrire ses haïkus avec un état d'esprit serein, joyeux et plein de contentement en parfait adéquation avec son soi intérieur. 

Ce qui m'a tout de suite attirée dans ce carnet notes de voyage ce n'est pas seulement mon amour de la poésie, c'est l'univers du Japon et sa culture. J'apprécie particulièrement les estampes de l'artiste japonais Hokusaï et j'ai eu le bonheur de découvrir une de ses oeuvres représentant Bashô sous un arbre en pleine méditation. Les illustrations sont magnifiques et quel plaisir de lire ces haïkus ! Je suis vraiment ravie d'avoir fait un bout de chemin avec ce poète japonais.
Lien : http://larubriquedolivia.ove..
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Un joli carnet trouvé en chinant à l'Emmaüs. Il est solide, avec du papier glacé, de très belle qualité. Comme les dessins magnifiques à l'intérieur, très végétal, ou alors, ils sont sous forme de calligraphie.
On a une introduction type biographie de Bashô, puis, ses haïkus, pensées de voyage, accompagné de la traduction française issue du Japonais en Kanji par exemple. Mais, on peut le trouver également en français/japonais.
Une belle première immersion pour ma part dans ces poèmes si atypiques.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Ah ! Ce chemin
où personne ne passe
sinon le crépuscule d'automne
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Puissé-je à la rosée
Petit à petit me laver
Des poussières de ce monde ?
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Décidé…



Décidé
À livrer mes os en route
Le vent me tenaille


/ Adapté du japonais par André Vandevenne
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ran no ka ya
tefu no tsubasa ni
takimono su

Volutes d'encens
Ailes de papillon
Que parfume l'orchidée
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Trois tiges de lierre
Quatre-cinq bambous
Face au vent fougeux
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Videos de Bashô Matsuo (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bashô Matsuo
Alain Walter vous présente l'ouvrage "Le carnet de la hotte. Oi no ko-bumi" écrit par Bashô aux éditions William Blake Art & Arts et dont il a fait la traduction.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2677817/basho-le-carnet-de-la-hotte-oi-no-ko-bumi
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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