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EAN : 9791095772811
104 pages
Anamosa (06/02/2020)
4.5/5   9 notes
Résumé :
L'histoire est une des plus anciennes activités humaines. Et pourtant, elle est tout sauf immobile : ses formes et son rôle n'ont cessé d'évoluer. Ce qui définit notre temps, c'est que l'histoire est partout : elle s'est démocratisée, investissant tous les domaines de la culture collective. Devant le sentiment d'accélération, de déclin ou de fin du monde, le passé a par ailleurs pris un poids inédit dans nos sociétés. Divertissement, outil de connaissance, l'histoir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je remercie avant tout les éditions anamosa et Babelio pour m avoir envoyé ce livre qui fait partie d une très intéressante et singulière collection appelée "Le mot est faible ", dont j ai eu déjà l occasion de découvrir lors d une autre masse critique, "Révolution".
Ce petit livre d une centaine de pages, ne vous y trompez pas est aussi dense qu un pavé de 500 pages, car il fourmille de questions, de réflexions, d exemples sur le rôle de l Histoire, comme science sociale, comme récit populaire. Comment elle est impliquée dans nos existences quotidiennes. Je ne pourrai que vous citez :"L Histoire n est le privilège de personne. C'est une activité sociale partagée. Elle a aussi un rôle émancipateur ". Juste pour vous donner un avant-goût.
J ai beaucoup apprécié la justesse des mots et des idées qui parcourent ce livre. La critique du capitalisme mondialisé avec ses manipulations politiques et historiques avec ses conséquences néfastes sur l environnement et la vie sociale est bien relatée. Il nous argumente à l aide d exemples actuels comment la dérive identitaire et nationaliste cherche à aligner sur leur diktats et par la violence, ceux et celles qui relatent les faits historiques selon les principes de la méthode, et qui mettent en lumière toutes les failles de ces pouvoirs.
Oui, nous avons besoin de l Histoire pour mémoriser, comprendre, critiquer et nous rassurer.
Comment l historien aujourd'hui doit relier la méthode scientifique et le profane pour que le récit historique appartienne à tous ceux et celles qui ont la curiosité , l enthousiasme de se réapproprier le fil d Ariane de notre histoire d humain.
Donc, en ces temps de confinement, ce grand livre a le mérite de faire réfléchir, et de tendre la main aussi avec une jolie note d espoir.
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Dans la collection « le mot est faible » (éd. Anamosa), qui se donne pour mission de réhabiliter, de rendre son sens à des mots « dévoyés par la langue au pouvoir », ce petit texte (100 pages) universitaire et engagé se propose de définir l'histoire (ou l'Histoire, sa science), ce qu'elle est aujourd'hui et ce qu'elle devrait être selon l'auteur. Effectivement, l'Histoire et son usage se sont démocratisés (séries & émissions télé, reconstitutions populaires, collections d'amateurs, commémorations, généalogie ...) et ne sont plus le privilège de grands historiens scientifiques. À tel point que l'Histoire est parfois utilisée et souvent détournée pour des motifs de propagande par des nationalistes de tous poils et/ou à des fins politiques (notamment néolibérales). Pourtant, « depuis sa fondation en discipline scientifique à la fin du XIXème siècle, sa fonction sociale repose essentiellement sur la lutte pour le fait et la vérité » (citation p.72).
Le propos est clair, bien documenté, il est aussi nuancé, et me laisse quelques questionnements : le passé est-il toujours de l'Histoire ? Quand commence l'Histoire ? (juste hier ou l'année dernière ? Par exemple les Gilets jaunes sont-ils entrés dans l'Histoire ? Si oui, est-ce ceux qui braillent le plus qui entrent dans l'Histoire ? ;-) L'historien est-il sociologue (et vice versa) ? Pour cette dernière question, j'ai ma petite idée. Bref comme d'habitude, je kiffe lorsqu'il y a plus de questions que de réponses. Donc 5*, allez, salut.
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Loin de se limiter à sa discipline scientifique, l'histoire la déborde. Guillaume Mazeau la définit comme « une pratique sociale » partagée qui englobe absolument « toutes les formes de fabrication du passé » et contribue « à la fabrique du commun ».
(...)
Mobilisé à tout bout de champ, l'histoire, aujourd'hui omniprésente, demeure un enjeu de pouvoir majeur. Guillaume Mazeau nous aide à comprendre les enjeux dissimulés derrière bien des discours et milite pour une science ouverte sur le monde au service de l'émancipation.


Article complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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« Histoire » par Guillaume Mazeau, un petit livre de 100 pages paru aux éditions Anamosa ce mois-ci.

« Histoire » est un peu compliqué à résumer. En une centaine de pages, Guillaume Mazeau nous propose un texte assez riche en références et en idées. Je connaissais le nom de l'auteur pour son livre « le bain de l'histoire » (Champ Vallon, 2009) sur Charlotte Corday, lu il y a dix ans, mais aussi pour ses prises de position contre Michel Onfray en 2010 (je crois), à propos de la même Charlotte Corday.

Si le XIXe siècle fût le siècle de l'Histoire, comme le rappel une citation de Gabriel Monod, que Mazeau reprend en ouverture de son petit essai, le XXIe siècle aussi fait un usage important de l'Histoire, que ce soit au travers des réseaux sociaux, des jeux vidéo, de la télévision, etc. le rapport des universitaires avec ces usages populaires de l'histoire est décrypté également. L'auteur évoque même « l'histoire vivante » avec l'exemple du festival « Les historiques » de Montbazon. de même, l'évocation de la généalogie ne peut que ravir le passionné que je suis depuis plus de 15 ans. En effet, écrire son histoire familiale n'est plus inaccessible pour les plus pauvres.

Riche en références disais-je ? Parmi d'autres, sont citées les deux séries télévisées que sont « Rome » et « Les Tudors », que j'avais beaucoup aimé. La diversité des auteurs cités me plaît assez (sociologues, anthropologues, historiens…), ainsi que la diversité des sources (livres universitaires, articles de presse généraliste, articles de revues universitaires…). Il est même fait référence aux Gilets Jaunes !

La partie intitulée « le poison identitaire » (p. 40 à 50) est intéressant à plus d'un titre, mais peu encourageant. Mazeau y montre l'usage que des régimes autoritaires, ou du moins « nationalistes », peuvent faire de l'histoire. Une petite anecdote sur Trump (p. 43), qui n'est cependant pas sourcée, m'a beaucoup fait sourire.

La partie suivante mérite de s'y arrêter, « Quand les peuples s'approprient l'histoire » (p. 51 à 71), où il est question, entre autres chose, d'Assassin's Creed Unity (2014) ou de Wikipédia. Mazeau évoque aussi la mode actuelle consistant à conserver des objets anciens du quotidien. Des collectionneurs, écrit-il, qui « racontent et défendent une autre histoire de la vie quotidienne » (p. 56).

L'avant dernière partie, « L'histoire et son grand ‘‘h'' minuscule » (p. 72 à 86) m'a aussi paru fort intéressante sur le fond, car il y est question des dangers pouvant menacer l'histoire en tant que discipline scientifique. Mazeau reste cependant optimiste. Je ne l'étais plus depuis longtemps, mais je n'avais pas vu les choses sous cet angle : « l'histoire n'est plus ce qu'elle était et c'est tant mieux : elle peut enfin se libérer du fardeau que constituait l'esprit de mission » (p. 75). Et il ajoute : « le meilleur service que les historiens peuvent aujourd'hui rendre à la démocratie, c'est plutôt de donner les outils pour la faire vivre comme un espace critique » (p. 77). Mazeau en arrive naturellement à la question de la méthode, qui est au coeur de cette partie, car c'est un point très important (à mes yeux).

Un essai riche, intéressant, parfois surprenant en ce qui me concerne. Ce petit texte devrait être lu par les étudiants, les passionnés d'histoire ou même, encore plus, par les citoyens qui veulent avoir une vision un peu plus claire de la place de l'histoire dans notre société, de son usage et des dangers pouvant la menacer.
Lien : http://le-cours-du-temps.ove..
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Tout d'abord grand merci à Babelio et aux éditions Anamosa de m'avoir permis de lire cet excellent ouvrage.
Guillaume Mazeau nous offre une analyse très claire et accessible sur tout ce qui se cache derrière le mot "histoire". L'auteur en s'appuyant sur de nombreux textes nous éclaire sur les utilisateurs de l'histoire qu'elle soit utilisée au présent, au passé ou au futur. En passant par les négationnistes, les rétrogrades, les conservateurs, les utopistes, les hommes politiques, les dictateurs, nous parcourons les manipulations diverses des faits dont l'objectif est bien de diriger la pensée des peuples. L'Histoire peut également faire figure de valeur sûre, de sécurité et d'outil de transmission. de l'Histoire revue et corrigée on obtient "des histoires" que les réseaux d'aujourd'hui se chargent de colporter à vitesse grand V. Ce livre est une véritable pépite très bien documenté et qui nous incite à poursuivre cette analyse grâce aux nombreuses références utilisées par l'auteur.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Le renversement conservateur n’a pas porté ses coups au hasard : il a méthodiquement retourné à son profit les mots et valeurs de la civilisation démocratique et sociale inspirée des Lumières, des utopies et révolutions du long XIXe siècle, désarmant ainsi les idéologies de l’émancipation, bien au-delà de sa cible de départ : le marxisme. 
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Ce que visent le renversement conservateur ou les discours identitaires, ce n’est pas seulement la mort de l’histoire critique. C’est la mort de l’histoire tout court car l’histoire est leur contraire.
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Le passé est aussi devenu un outil de la course à la métropolisation : Shanghai, Berlin ou Paris se présentent comme des "villes mémoires", attirant les flux touristiques du souvenir. Dans le monde, peu de lieux marqués par des massacres ou des violences échappent à ce phénomène.
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...dans les mondes digitaux se régénère la matière première d une histoire populaire et mondialisée qui désacralise les récits institués et part volontiers dans toutes les directions. C'est une bonne nouvelle.
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Les révolutions sont des moments d’hyperconscience historique.
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Videos de Guillaume Mazeau (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guillaume Mazeau
The Dictatorship of public safety and the revolutionary project of the convention | La Dictature... .Guillaume Mazeau, Maître de Conférences en Histoire à l' Institut d'Histoire de la Révolution française (Université Paris I Panthéon- Sorbonne) présente les enjeux et les spécificités de la période de la Convention. Cette vidéo est sous-titrée en anglais. Plus d'informations sur les collections révolutionnaires du Musée Carnavalet - Hsitoire de Paris http://www.carnavalet.paris.fr/fr/parcours/paris-sous-la-revolution
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