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EAN : 9782207225134
224 pages
Denoël (07/12/1978)
3.54/5   13 notes
Résumé :
En octobre 1978, Pierre Mazeaud conduit la première ascension française de l'Everest, avec Jean Afanassieff et Nicolas Jaeger. À 48 ans, il est alors le plus vieux " summiter " du Toit du monde.

Pour célébrer le quarantième anniversaire de la première ascension française du Toit du monde, Guérin republie " Everest 78 ", récit d'un alpiniste et chef d'expédition peu banal : Pierre Mazeaud, qui venait alors de quitter ses fonctions de secrétaire d'Etat ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
J'ai déjà gravi plusieurs fois l'Everest en très bonne compagnie.
La première fois, j'ai suivi Edmund Hillary, le premier homme au sommet avec le sherpa Tensing. J'ai vécu avec eux des heures enthousiasmantes.
Leur aventure, je l'ai revécue un peu plus tard sous la plume de John Hunt, le remarquable chef d'expédition.
Ces deux livres m'ont fait rêver ! Ce sont des musts de la littérature alpine.

Pierre Mazeaud dirigea la première expédition française victorieuse à L'Everest, vingt-cinq ans après la victoire britannique.
Son récit ne peut évidemment pas avoir l'ardeur de ceux des pionniers, mais je m'attendais tout de même à suivre une belle aventure.
Hélas, j'ai vite été déçue.
Everest 78 manque de souffle et ne m'a pas vraiment fait vibrer. La faute à la forme plus qu'au fond : si le texte contient des éléments parfois très intéressants, il est haché en minuscules paragraphes et l'ensemble manque cruellement de liant. Des pensées, pourtant pas dénuées d'intérêt, sont comme mises bout à bout et j'ai regretté l'absence d'un fil conducteur qui aurait donné un élan et un allant que j'aurais appréciés.
L'auteur semble être un homme pressé (sa carrière politique le confirme) et a voulu faire court ; en faisant ainsi, il a fait également trop sec et m'a laissée sur ma faim.

Pierre Mazeaud a de nombreuses cordes à son arc et a atteint le sommet dans trois domaines différents. Docteur en droit, il a été magistrat ; alpiniste de haut niveau, il a dirigé la première expédition française victorieuse à l'Everest ; homme politique, il a été, entre autres, président du Conseil constitutionnel.
Que j'ai peu apprécié son livre n'enlève rien à son mérite d'alpiniste et de chef d'expédition.
La stratégie qu'il a employée et qu'il raconte dans son ouvrage est originale et j'aurais aimé qu'il la développât davantage.
La plupart du temps dans une équipe, des cordées naturelles se forment, selon les affinités et les compétences de chacun. Des binômes se soudent au fur et à mesure.
Ici, le chef a préféré miser sur une flexibilité totale et a volontairement organisé des rotations afin que tous apprennent à mieux se connaître et à travailler ensemble, allant même jusqu'à changer la composition des tentes pour la nuit.
Quelle est la part de ce choix stratégique dans la réussite finale ? Difficile à dire, parce qu'un succès est toujours dû à de multiples facteurs.

Après les merveilleuses lectures que j'ai déjà faites sur l'Everest je deviens sans doute difficile, mais ce livre, plutôt bien écrit et qui contient des éléments intéressants, m'a globalement déçue.

Pour ceux que le sujet intéresse, je recommande vivement "Au sommet de l'Everest" de Sir Edmund Hillary et "Victoire sur l'Everest" de Sir John Hunt. Deux livres passionnants et complémentaires qui racontent l'expédition britannique de 1953 au cours de laquelle le néo-zélandais Sir Edmund Hillary et le sherpa Tensing Norgay devinrent les premiers hommes à fouler le toit du monde.
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Everest 78, c'est une republication d'un grand classique de la littérature alpine en français, à savoir le récit de la première française de l'Everest en 1978, par Pierre Mazeaud et son équipe, bien aidé par une mannschaft allemande.
Le récit est très sobre, précédé d'une préface toute neuve 40 ans après, sans grands sentiments ni héroïsme, sans tragédie ni grandiloquence.
Mazeaud y distribue quelques baffes dans le petit monde de la montagne, donne aussi quelques bon points, raconte tout simplement, sauf le sommet qui est éludé par la transcription du sommet vue du camp par un autre que l'auteur.
Celui-ci, aussi homme politique de premier plan, en profite pour placer quelques réflexion sur le sport, sa politique, ses visées, et les discussions avec les autres membres de l'aventure.
Il y dresse aussi de très beaux et touchants portraits de ses compagnons, choisis pour leurs complémentarités et caractère plus que pour leur palmarès, même si évidemment tous avait une liste de course longue comme le bras...

Un récit très humain donc, à hauteur d'homme, agréable à lire, émouvant sans sombrer dans la mièvrerie.
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Peu après avoir emprunté ce livre, ayant lu quelques pages au hasard, je me suis demandé si j'allais poursuivre. Encore un récit d'expédition, rien d'exceptionnel à part cette première ascension française du toit du monde. A croire qu'il fallait toujours publier un récit pour finir le financement de l'expédition.

Pour deux raisons cette lecture, finalement faite en entier, m'a semblé valoir la peine.

D'abord, Pierre Mazeaud, que j'avais considéré après son premier livre comme un montagnard ayant fait de la politique, écrit ici le plus souvent en politique et non en alpiniste. Cela a des aspects énervants, il est très sensible à toutes les polémiques ; c'est aussi l'occasion de remarques (morales, perfides, méprisantes, amusées...), qu'on aime ou non selon son bord, et de discussions avec l'autre bord. Mais cela donne une face nouvelle, donc un supplément d'épaisseur, au récit. Son usage de l'autorité du chef d'expédition et de la négociation est également intéressant à lire et à comprendre.

Et puis, à ma surprise, sans que ça fasse de lui un auteur, les pages que Mazeaud écrit sur la montagne, sur l'émotion en haute altitude devant la beauté du paysage et les risques à prendre, ont agi sur moi comme si je n'en avais pas déjà lu des dizaines. Quelques chapitres sont donc très prenants, au coeur et au ventre.

Pas de suspense : le premier chapitre raconte l'arrivée au sommet. La nouveauté est que Mazeaud a misé à fond sur la communication, faisant financer l'expédition par radio et télévision, et organisant les premières communications en direct entre la France en les ascensionnistes, jusqu'au sommet. Par moment, il semble traiter bien légèrement les risques, surtout ceux liés aux avalanches, et son discours sur les porteurs et sherpas semble plus sincère quand il dit son énervement de leurs refus que quand il exprime son admiration. C'est mon discutable point de vue ; l'autre question non complètement formulée étant : a-t-il organisé tout ça pour la gloire de la France, toute relative vue l'ambition moyenne de la voie choisie, ou pour son ambition personnelle ?

Pour continuer sur des sentiments mêlés : outre de belles photos en couleur (il faut la couleur, pour bien rendre la neige la plus blanche), plusieurs croquis, dont celui plutôt rare de la longue marche d'approche, aident bien à suivre l'action. Mais je n'ai pas aimé le fait, non expliqué, que certains (pas les sherpas, j'imagine) redescendent en hélicoptère du camp de base à Katmandou. Et sa façon de critiquer Jean Afanassieff et son refus de prendre certains risques malgré les ordres du chef m'a un peu épaté. Y a-t-il plus d'animosité entre eux qu'il n'en laisse paraître? Est-ce une raison pour oublier de signaler qu'Afanassieff et Jaeger font la première descente à skis de l'Everest?

Pas du tout un livre neutre, finalement, vous voyez comme il donne à penser.
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Un grand respect pour Pierre Mazeaud. On peut ne pas aimer l'homme politique. On peut ne pas apprécier l'éminent juriste, mais Pierre Mazeaud l'alpiniste on se doit de respecter. Comme walter Bonatti c'est un indestructible. Un costaud de chez costaud. Il fait partie des survivants du pilier du Freney.
L'Everest, il fallait y aller. Les premiers français à y monter. Chapeau Mazeaud. Son pote Jacques Chirac dira de lui: "c'est un grand sportif". Je dirais c'est "un grand" tout court.
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C'était il y a 40 ans. le récit de cette expédition est d'époque mais cette réédition d'Everest 78 chez Guérin est accompagnée d'une nouvelle préface pour laquelle Pierre Mazeaud a repris la plume. A 89 ans, il revient sur cet exploit qui allait marquer non seulement l'histoire de l'alpinisme français mais aussi sa propre carrière, sportive et politique.

40 ans déjà…
Il y a 40 ans, Mazeaud emmenait la première expédition tricolore au sommet de l'Everest. Fort de ses nombreuses expériences dans les Alpes, il dirigeait cette aventure plus lointaine. Avec Jean Afanassieff et Nicolas Jaeger, il plante le drapeau français sur le toit du monde pour la première fois. du temps s'était écoulé depuis le succès d'Hillary et Norgay (premiers hommes à l'Everest en 1953), et il fallut attendre encore 10 ans avant que d'autres Français rééditent cet exploit. Depuis, Afanassieff a été emporté par un cancer et Jaeger a disparu en face sud du Lhotse. Mazeaud est le seul témoin vivant de cette époque. Ou presque puisque pour la première fois, une liaison radio avait été établie depuis le sommet. La France pouvait donc suivre l'expédition en direct ! le film réalisé par Kurt Diemberger avait également connu un certain succès. L'expédition était réalisée en étroite collaboration avec l'équipe allemande de Karl Herrligkoffer qui disposait du permis pour aller au sommet.
Lien : https://www.altitude.news/cu..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Là, en altitude, il n'y a plus de barrières. Les hommes se livrent tels qu'ils sont. Même les sentiments les plus secrets apparaissent. Quelle expérience humaine que de passer ainsi plusieurs mois avec les camarades que l'on croit connaître et qui se révèlent souvent différents dans la souffrance, dans l'ennui ou dans la joie !
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Je me trouve seul, bonheur exceptionnel en ce lieu fantastique, personne ne pouvant me rejoindre des camps inférieurs car les conditions sont encore trop mauvaises.
Alors seul, je pense. Que faire d'autre, seul dans sa tente pendant des heures si longues ? Bien sûr, je lis, je tombe sur l'un des Rois maudits − mon ami Druon s'étonnerait peut-être de savoir que je l'ai lu à 6 400 mètres !
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Nos amis alpinistes s’efforçant de vaincre le Dhaulagiri se sont offusqués de la publicité faite pour l'Everest. Mais savent-ils que, sans l'Everest, on n'aurait nullement parlé de leur expédition ? J'ai toujours pensé qu'il fallait gagner, mais aussi que l'on en parle, car c'était et c'est toujours pour moi servir l'alpinisme et les alpinistes français. Que ceux qui condamnent cette attitude réfléchissent, n'est-ce pas servir le sport que d'en préciser sans cesse la finalité ?
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Que de nuits merveilleuses passées en ce camp 1. Il nous arrivera de comparer notre tente au Hilton et notre imagination nous conduira à donner des noms à tous les camps futurs, y compris le 6, qui ne verra cependant jamais le jour, et qui pourrait s'appeler «Sheraton Everest » avec vue imprenable, piscine, bain de soleil − artificiel si besoin est.
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Il entre de l'orgueil dans notre démarche, oui, mais il y a tant d'autres sentiments, tant d'autres motivations. Seule parfois la souffrance peut nous faire hésiter. Alors le souvenir de nos camarades disparus nous rappelle les réalités : ils ont donné leur vie, non point par orgueil, mais par amour pour ce qu'ils faisaient, aussi par goût du risque, aussi l'ivresse de vaincre...
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Videos de Pierre Mazeaud (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Mazeaud
Avec Gerard Guerrier pour son livre Eloge de la peur aux éditions Paulsen (préface Bertrand Piccard). Au Salon du livre de Genève à Palexpo avec le Club du Livre https://club-livre.ch
Pour mieux comprendre ces peurs choisies, Gérard Guerrier s'est tourné aussi bien vers des philosophes que vers des neuroscientifiques et des psychiatres. Surtout, il s'est entretenu de longues heures avec de nombreux aventuriers et sportifs de l'extrême, comme Isabelle Autissier, Pierre Mazeaud, Géraldine Fasnacht, Loïck Peyron, Stéphanie Bodet, Bertrand Piccard. Ici, philosophes et sociologues, base-jumpers et freeriders, explorateurs, montagnards et marins dialoguent par-delà l'histoire et la géographie, le temps et l'espace sur la peur, leurs peurs. Et, comme en la matière, rien ne vaut l'intime, Gérard Guerrier nous livre également ses peurs vécues... de la simple appréhension à la terreur pure.
REMERCIEMENTS
SALON DU LIVRE DE GENEVE @salondulivregeneve http://www.salondulivre.ch Laurence Brenner, Maud Couturier CLUB DU LIVRE @clublivreswiss https://www.club-livre.ch Manuela Nathan @Manuela.nathan , Aurelie Garcia @aurelieautheatre , Williams Mouriere, Yves Jaques, Michael Bouvard @Michael_Bouvard Interview de l'Auteur : Manuela Nathan Prod/Post-prod Interview de l'Auteur : Williams Mouriere, WM Productions
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