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sur 6667 notes
L'histoire:
« Quand il se réveillait dans les bois dans l'obscurité et le froid de la nuit il tendait la main pour toucher l'enfant qui dormait à son côté ». La première phrase du roman de Corman McCarthy donne le ton de ce qui attend le lecteur : un périple traversé dans l'adversité d'éléments contraires par deux personnages, un père et son fils, dont l'absence de noms, de caractéristiques physiques ou encore d'antécédents personnels accentuent leur dépersonnalisation volontaire. Car à vrai dire, ce père pourrait être n'importe lequel, de même que son garçon. L'identification doit passer par leur résilience face aux défis que ne manquent pas de parsemer leur route, l'esprit de sacrifice total dont fait preuve le père, l'amour inconditionnel et la loyauté indéfectible du fils. le lecteur récupère ces protagonistes à un instant T et ne s'y attache qu'à la lumière de leur volonté de survie et des moyens qu'ils sont prêts à mettre en oeuvre afin d'y parvenir. Les raisons de leur errance ne sont pas davantage connues : tout juste sait-on que l'apocalypse a eu lieu, que l'écosystème a été presque intégralement détruit, qu'une cendre mortifère virevolte constamment autour d'eux et recouvre tout leur panorama, décolorant leur monde en le teintant de grisâtre, que les derniers survivants se sont regroupés en tributs survivalistes dont certaines pillent, tuent voire s'adonnent au cannibalisme, les denrées alimentaires s'étant logiquement taries. Dans ce monde devenu hostile, le père et son fils poussent un caddie le long d'une route américaine (bien qu'à l'instar des autres éléments évoqués, cela ne soit pas clairement précisé par l'auteur) avec l'objectif de rejoindre le Sud et la mer. Des cadavres jonchent parfois la chaussée ou les clairières au sein desquelles les deux protagonistes avaient envisagé d'établir leur bivouac. Tels deux bêtes traquées, les protagonistes se terrent dans les sous-bois au moindre mouvement suspect, se dissimulent pour dormir ou manger ; le père n'hésite pas à dégainer son arme pour menacer quiconque les importunerait. Dans ce monde dévasté devenu sans repères, tous les autres individus deviennent des ennemis potentiels, des menaces pour leur existence. Les survivants, sales, déguenillés, affamés, ont perdu toute humanité et tout sens moral. le père fait croire au fils que tout n'est pas perdu, qu'il subsiste des « gentils » qui, tout comme eux, jamais ne tueraient pour voler voire dévorer autrui. L'on sent pourtant qu'il n'y croit pas réellement, et que l'unique objectif de ces mots réconfortants visent à maintenir un semblant de candeur dans le coeur déjà très obscurci de son garçon.

Mon avis:
Voici pour l'intrigue ; « La Route » en est relativement dépourvue, se contentant de narrer la quête de survie désespérée des deux personnages dans un monde qui a cessé d'être. Nul rebondissement, complexité narrative ou twist final : les courts paragraphes répètent sempiternellement les mêmes aventures, la route, les bivouacs, les escales dans des maisons abandonnées afin d'y recueillir des provisions alimentaires ou vestimentaires, les dialogues courts et souvent répétitifs entre les deux personnages… Tout juste certaines scènes de meurtres d'antagonistes patibulaires marquent-elles des ruptures dans le récit ; avant que l'on comprenne qu'hormis la propre construction humaine et morale de l'enfant, lesdits meurtres n'impactent en rien l'intrigue, les dés étant pipés dès le départ, le nous contre « eux » désignant d'emblée l'autre comme un ennemi qu'il faut abattre sous peine de voir sa propre survie remise en cause. La lecture peut parfois être fastidieuse, les effets de style (descriptions de la nature environnante, dialogues courts et sans tirets, introspections…) redondants.
C'est davantage sur le fond que « La Route » reste gravé dans la mémoire du lecteur. Les dilemmes moraux sont nombreux : est-il moral de continuer de vivre lorsque tout s'effondre autour de soi, que le monde connu a disparu ? Peut-on voler autrui lorsque cet autre n'est plus ? le meurtre devient-il légitime dès lors que la déflagration apocalyptique a rendu les survivants à l'état primitif et que sa propre vie s'en retrouve du même coup menacée par ces êtres devenus eux-mêmes amoraux car désespérés ? Doit-on coûte que coûte tenter de préserver la vie de son enfant dans un monde qui lui est pourtant devenu hostile et au sein duquel aucun avenir n'est envisageable ? Lui épargner ces souffrances en le sacrifiant n'est-il pas paradoxalement la preuve d'amour la plus accomplie qu'un parent puisse avoir vis-à-vis de son enfant ? Tous ces interrogations tourbillonnent dans notre esprit tout le temps de la lecture, et même après. Ce qui est aussi intéressant dans ce livre est le renversement opéré entre le père et la mère. Par bribes de texte, l'on apprend (plutôt l'on devine) que la compagne de l'homme et mère de l'enfant a elle aussi survécu à l'apocalypse, qu'elle a vu le monde qui en a découlé et les créatures menaçantes qui ont remplacé les humains civilisés. Désespérée, elle a fait le choix de l'abandon familial par le truchement d'une balle de pistolet. Ella avait préalablement proposé d'en faire de même pour l'enfant, pour que toute la famille disparaisse à jamais de la surface de ce monde dévasté. L'homme a refusé, laissant sa femme commettre l'irréparable pour elle-même. Ici, c'est la femme qui se sépare du noyau familial, qui fuit délibérément et irrémédiablement une situation qui lui est devenue insurmontable. L'homme, peut-être tenté d'en faire de même, résiste à la tentation. Pour son garçon. Pour que sa vie soit préservée. Comme s'il l'avait porté lui-même et que la perspective de lui retirer la vie qu'il lui a donnée était inanvisageable. le père devient la mère tandis que la mère déserte. Cette inversion des rôles, volontaire ou non du côté de l'auteur, est notable. Tout comme cette phrase, résumant à elle seule l'esprit du roman : « du temps en sursis et un monde en sursis et des yeux en sursis pour le pleurer. »
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Dans ce monde post apocalyptique on suit le père et l'enfant et au fil de la lecture l'angoisse et la peur monte. La répétition des journées qui recommencent inlassablement, le dénuement, la fatigue, la douleur, la mort qui rode et l'horreur. On comprend pourquoi ce livre a tant marqué, c'est un chef d'oeuvre du genre qui reste avec vous bien après avoir refermé le livre.
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Tout est dévasté, ravagé, pillé. le monde d'avant n'existe plus. L'humanité a sombré dans le chaos. Les jours gris se succèdent inexorablement. Les cendres recouvrent tout, les morts jonchent les routes et la faune s'est éteinte.

Seules, quelques âmes errantes tentent de survivre à n'importe quel prix. Deux rescapés, un père et son fils, font route vers le sud en quête d'un avenir meilleur en poussant un caddie contenant leurs maigres possessions.

L'adaptation cinématographique m'avait fortement marqué il y a quelques années et le roman de Cormac McCarthy a été à la hauteur de mes attentes. Les superbes descriptions de l'écrivain américain nous immergent dans cette atmosphère de désolation, de désespoir qui colle à la peau tout au long de cette lecture terrible. le seul espoir qui subsiste repose sur les épaules de l'enfant.

Deux vagabonds qui doivent braver le froid, la faim et vivre avec la peur d'être attaqué ou mangé. Une relation père-fils poignante avec cet homme prêt à tout pour protéger son enfant.

Une histoire de survie forte et immersive, riche en émotions. Une magnifique odyssée en terres post-apocalyptiques.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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"La route" est un livre qui se lit d'une traite, dans le sens où il ne donne aucune pause à son lecture. On est tout de suite plongé dans un univers apocalyptique sans savoir ce qui a causé cette sorte de fin du monde. L'homme et son fils apportent un peu d'humanité dans ce monde cruel. Tout du long j'ai eu du mal à accrocher à cause des longues descriptions très précises qui selon moi sortent le lecteur un peu du récit. Cependant on s'attache facilement aux deux personnages principaux et on espère les voir survivre ensemble. C'est un livre qui malgré un style qui ne me correspond pas, a réussi à me toucher et m'arracher quelques larmes.
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Je suis bouleversée, tourneboulée, j'ai posé ce livre presque pantelante. Alors voici mon jet dans une inspiration spontanée.

La fin du monde. Un homme et son fils sur la route, errant, survivants d'un monde qui n'existe plus, soufflé par le feu, ne laissant qu'un paysage de cendres, milieu hostile, noir où les autres peuvent être une menace. Et pourtant ?! Oui et pourtant, dans ce noir absolu, vide de sens et d'avenir c'est toute l'humanité de l'homme qui s'exprime à travers les yeux de l'homme pour son fils. Il le protège, tuerait pour lui, avance toujours, pour lui malgré la mort qui les poursuit, qui les attend. Et dans cette mort noire, attendue, c'est l'amour qui triomphe à travers le geste du père qui ajuste la mèche du front fiévreux de l'enfant, c'est l'amour qui triomphe dans la couverture qu'il ajuste, c'est l'amour qui triomphe dans le regard posé qui veille sur l'enfant endormi, c'est l'amour qui triomphe et qui reste, solitaire et unique comme le seul survivant de ce monde englouti, c'est l'amour qui triomphe et qui reste quand j'ai refermé le livre, groggy d'avoir vu moi aussi la fin du monde.
Magistral !!!!
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Quand, dans la librairie les Ombres Blanches de Toulouse, j'ai lu la quatrième de couverture de la Route ; j'ai embarqué le livre et me suis laissé embarquer dedans!

La Route est sombre, McCarthy dépeint dans son livre un monde dystopique, en cendres, qui brûle et dans lequel le froid accompagne un père, son fils et leur caddie..

Au fil des pages on se sent de plus en plus mal - un livre qui transmet des émotions, ça déchire - quand par hasard plongé dans une scène d'horreur que nous fait vivre le livre, la porte de sa chambre d'un courant d'air s'ouvre alors on prend peur et on se rend compte de l'emprise que peut avoir le livre!

Si l'envie vous prend le temps de 200 pages, de plonger dans un quotidien où la survie régit jour et nuit ; et où l'on se questionne sur le sens d'une vie dans un monde déchu, alors je ne peux que vous recommander ce bouquin!
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Grand classique de la littérature américaine,  La route est un des romans incontournables que je voulais lire au moins une fois dans ma vie pour me faire mon propre avis. Je me suis donc procurée l'ouvrage d'occasion il y a quelques année et j'ai enfin décidé de le lire cette année !



➤ Un style déroutant pour un roman psychologique:

Passez votre chemin si les styles et les récits épurés ne vous plaisent pas. La route est un récit déroutant. L'auteur va à l'essentiel, fini les longues descriptions, les tournures alambiquées ou même les ponctuations des dialogues. La narration est brute et reflète parfaitement l'état mental de nos personnages. Une seule chose compte: la survie et au-delà de celle de l'homme, au moins celle de l'enfant. Bien que la peur de la séparation soit la plus forte. Nos personnages sont brisés jusqu'à un certain niveau et c'est à savoir jusqu'à quel degré de déshumanité on s'abaissera pour survivre.  le récit est sans ambiguïté,  froid presque sans sentiment, contemplatif pour le peu qu'il reste quelque chose à contempler dans ce champ de ruine recouvert de cendres. On adhère ou on déteste. 



➤ Post-apocalyptique contemplatif:

Si vous vous attendez à un récit dystopique Post-apocalyptique,  presque SFFF, passez aussi votre chemin. Nul part dans le récit, on ne saura ce qu'il est advenu de l'humanité,  les causes de cette apocalypse et des tempêtes de feu qui ont ravagé la terre et conduit à la chute de l'être humain nous sont totalement inconnues. de même que les noms des personnages que l'ont suit, ils sont totalement dépersonnalisés, une façon peut être de s'attacher au personnage ou de souligner la perdition même du genre humain. Les noms n'ont plus de valeur tout comme le passé,  il faut juste continuer à avancer, sur la route.



➤ La lumière au bout du tunnel:

Nos personnages vont traverser différentes épreuves au cours de leur voyage qu'on prend déjà en cours de route. Ils vont rencontrer différents survivants tous plus ou moins aux abois, découvrir les horreurs laissées par la destruction de la civilisation ou par les autres marcheurs. Ils vont être surpris par la découverte de vivres qui vont souvent leur sauver la vie, être dépouillés plus d'une fois... On espère qu'ils vont atteindre leur objectif,  en rejoignant le sud, trouver un havre de paix ou d'autres survivants plus humains.

La fin n'est pas très rose, n'espérez pas un happy ending où l'humanité est sauvée de ses maux !


Un récit sombre et dépersonnalisé où le côté psychologique du drame est bien maîtrisé.


Lien : https://leboudoirbibliothequ..
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Une lente et longue marche dans de glaciales conditions postapocalyptiques, … rien qui motive à priori, et pourtant voilà un roman qui m'a beaucoup plu. Je me suis attaché aux deux protagonistes me suis surpris à vibrer à leur aventure pourtant lente et longue. Sans doute l'oeuvre d'une écriture parfaitement ciselée et adaptée au contexte.
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📚Tout commence par un geste, en pleine nuit. Celui d'un père qui tend sa main pour vérifier que son enfant est bien à ses côtés. Tout est dit dans ce simple geste . La Route est l'histoire d'un père qui tente de survivre et de garder espoir avec son fils alors qu'ils évoluent dans un monde cauchemardesque de cendres, de ruines et de morts.

🖊Roman post-apocalyptique incontournable du XXIe siècle, La Route de Cormac McCarthy surprend autant par sa simplicité directe que par la puissance des émotions qu'il procure. Récompensé par le prix Pulitzer en 2007 puis adapté au cinéma par John Hillcoat avec Viggo Mortensen, en 2009, nul doute qu'il restera dans l'histoire de la littérature comme un chef d'oeuvre. La relation père-fils y est sculptée comme un diamant dans un vulgaire caillou. Elle illumine le récit et interroge sur l'humanité qui vacille dans les circonstances les plus sombres. de toute beauté. A lire absolument.

👩Chronique complète :
Lien : https://www.mtebc.fr/la-rout..
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❤️ 📜𝕸𝖔𝖓 𝖗𝖊𝖘𝖘𝖊𝖓𝖙𝖎📜 ❤️

Bon , heu.......! belle approche pour ce roman apocalyptiqye !
Il faut le lire au chaud . Chaque fois que je l'ai eu dans mes mains j'ai eu froid, et mon moral descendait ,non à cause de l'écriture (qui en autre est superbe dans ce contexte, avec un dépouillement à l'extrème , rien de superflu !) mais pour l'histoire , sa trame , je me mettais avec eux les deux personnages principaux : l'Homme et son fils ,le Petit.
Marcher, se chauferr ,manger, faire attention à ne pas croiser les méchants, sont ,tout le long de l'ouvrage, les critères à résoudre coute que coute par l'Homme et le Petit.
Il ne faut pas en lire trop d'un coup afin de rester dans l'histoire et faire corp avec eux deux.
Au milieux du livre je me suis surprit d'arréter de lire quand ils s'endormaient sous la pluie avec le froid et la peur.
Cette violence des hommes retournés à la barbarie ,revient sans cesse , et le Petit acquiert des connaissances pour les combattre ,mais souvent il sombre dans la déprime ainsi que son père.
Le style est spontané,rapide pas de fioriture. Les phrases se succèdent ,vite ,courtes souvent que quatre ou cinq mots.
Les dialogues entre le père et le fils ,gràce à l'écriture de MC Carthy qui ne s'embarasse pas de ponctuations afin de rendre les flaschs questions! réponses, se terminant chacune par "D'accord"
Enfin vous verrez en lisant ce livre ou l'Apocalyse à eu lieu, un monde dévasté ,le gris et la cendre ,remplaçant les belles couleurs d'avant! et une humanité retrournée à la barbarie ;
Par contre un amour magnifique existe entre L'Homme le père et le Petit le fils.
La fin est magnifique dans sa venue; même si je n'avais pas envie de cela! mais le lecteur suit l'auteur !.
Je vous le préconise quand même, . Lisez le dans les beaux jours ou le soleil brille de tout son éclat dans l'azur
et garder en vous le courage et l'espoir que celà n'arrive jamais ! mais lisez le!! il y a un peu de "malville " dans cet ouvrage ,(je dis bien un peux !!)
allez tchao tchao tchao! mes amis.
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