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sur 608 notes
Depuis le temps qu'il traîne sur mes étagères, il était vraiment temps que je me plonge dans ce classique de la littérature américaine.
L'histoire se place dans les années 30, après la Crise de 29, durant La Grande Dépression. On suit un couple de partenaires de danse : Gloria et Robert qui participe à un marathon de danse. Ayant réellement existé, ces compétitions étaient prisées à la fois de la jeunesse désargentée qui cherchait à la fois de quoi manger et poursuivait un rêve de gloire et le prix accordé aux gagnants : quelques centaines de dollars.
Le récit à rebours de ce fameux marathon est entrecoupé d'extraits du procès De Robert pour meurtre.
Le style est incisif, les personnages sont désespérés et ce huis clos moite, la frénésie de la foule spectatrice n'est pas sans rappeler des allures de jeux du cirque. le crescendo tragique est palpable et inéluctable.
C'est une lecture intense et prenante qui vous happe et dont on ne peut que difficilement se dépêtrer. Bien malgré soi, devant une scène horrifique, on s'arrête fasciné par cette violence sous-jacente, ces non-dits, cette détresse jusqu'à la fin. Peu d'explications, peu de pensées que du présent brut sans filtre, le monde en noir et blanc, sans nuances et très sombre.
Ce livre m'a touchée au coeur, j'en ressors un peu comme de "J'irai cracher sur vos tombes" ou de "Le dahlia noir", cette atmosphère de noirceur profonde, que l'humanité ne peut pas tomber plus bas que ça, et que les héros ne sont finalement que les victimes de ces rouages terribles d'une période dramatique. Très envie de voir le film de Sydney Pollack après cette lecture. A lire pour cette expérience indescriptible de lecture choc.
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Quand un film est tiré d'un livre, je préfère, de loin, lire le second avant de visionner le premier. Tout simplement parce que l'imagination construit selon notre propre univers et qu'il y a parfois un monde entre deux interprétations d'un même récit.
Enfin, bref, pour ce roman, j'ai vu pour la première fois le film, toute jeune, et je l'ai revu récemment...et j'avais depuis longtemps envie de lire le texte qui avait généré ce monument du cinéma qui m'a tant marquée.

En fait,je trouve le roman encore plus troublant que le film. Cela est peut-être du à sa construction : la sentence égrenée au fil du découpage des chapitres ou à la différence des caractères De Robert et Gloria, beaucoup plus faciles à exposer par écrit.
Gloria ne "veut" plus de la vie, Robert imagine son avenir comme metteur en scène et Gloria entraînera Robert dans son sillage de noirceur sans qu'il ne s'en rende compte ou alors il sera trop tard pour lui.

Le coté abject de ces marathons de danse est accentué par l'écriture rapide et vive et la description de personnages secondaires qui nous font réagir davantage face à l'indignité humaine : indignité de ce que l'on fait faire pour se nourrir ou gagner quelques sous et indignité de ceux qui "regardent" .


J'aurai donc, et de loin, préféré le livre au film ! Encore un fois...


Kielosa avait fait un magnifique billet pour ce livre et je lui dois de l'avoir lu aussitôt, bousculant mon ordre de lecture !
Comme tous les livres qui m'ont ébranlée, je ne sais pas finalement bien en parler pour restituer la force du récit et les sentiments qu'il imprime en moi.

Alors, il faut que vous le lisiez par vous -mêmes !




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Une curieuse lecture. La satire d'une société malsaine et cruelle. Je ne connaissais pas du tout ces marathons de danse se déroulant suite de la grande dépression où les gens étaient désespérés pour de l'argent et de la nourriture gratuite. C'était en fait très triste, une forme de torture basée sur le désespoir des gens, donnée en spectacle. le roman est assez moyen mais le fond est passionnant.
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Au delà du roman noir c'est une tragédie qui est mise en scéne ici .
Ce roman reste d'une actualité trop réelle aujourd'hui .
La puissance présente dans ces pages est chargée d'une colére désespérée devant une tragédie de la banalité .
Cette histoire ne pourra jamais viellir .
On aura beau relire cent fois ce pamphlet déguisé en roman noir que l'on aura jamais fait le tour et qu'il y aura toujours une nouvelle découverte ...
Avec Les raisins de la colére et La jungle ce sont peut étre les pus grands romans de l'histoire sur cette période trés difficile des USA .
Classique absolu.
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Robert et Gloria sont des oubliés du rêve américain, errant sans travail à Hollywood. Lui rêve de devenir metteur en scène, elle actrice. Gloria va convaincre Robert de participer à un marathon de danse, pour gagner la récompense de mille dollars, et peut-être d'être aperçus par un producteur qui passe par là. Plutôt dérisoire, mais c'est tout ce à quoi ils peuvent se raccrocher.

Le concours est cruel : les couples sont obligés de danser encore et encore. Une pause de dix minutes leur est généreusement accordée toutes les deux heures. le public se presse dans l'espoir d'assister à un drame : une chute, un évanouissement, … Tout est bon pour assurer le spectacle : faux mariages, épreuves éliminatoires qui poussent les candidats à puiser encore un peu plus loin dans leurs forces, et sponsoring de couple par des généreux donateurs de la ville qui leur fournissent de nouveaux vêtements et de nouvelles chaussures qui tombent en lambeaux.

L'histoire s'ouvre en fait sur le procès de Robert, pour l'assassinat de Gloria. le récit du marathon est un flash-back, entrecoupé régulièrement par le verdict du tribunal. L'ambiance est déjà lourde, l'histoire des deux jeunes gens sans avenir et un peu paumés n'est pas des plus réjouissante, mais cette attente du drame qui ne peut manquer de se produire l'accentue encore. le récit est court, mais s'attaque de front au rêve américain, à l'inanité des vies qu'il peut proposer, et au voyeurisme malsain.
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Parfois les oeuvres sont plus célèbres que leurs auteurs. Beaucoup ont déjà entendu parler d' "On achève bien les chevaux" , mais combien (et moi le premier il y a peu) savent que c'est Horace McCoy qui en est l'auteur. L'hypothèse évoquée par la bio en début de volume pour expliquer cet état de fait est que McCoy montre l'envers du rêve américain et que ses compatriotes ne le portent donc pas dans leur coeur.

Il est vrai qu'à la lecture de ce roman, j'ai pensé à la fois à Marche ou crève de Stephen King ou aux peplums comme les Derniers jours de Pompéi. Le plus terrible c'est que l'histoire est bien plus réaliste que celle de King, et bien plus contemporaine que les jeux romains et leur sauvagerie. Sous des dehors plus civilisés, c'est bien l'éternelle soif de sang que dépeint ici McCoy, renforcée par la pauvreté qui touche plus fortement les jeunes en cette période de Grande Dépression.

Le talent de l'auteur est aussi de se faire confronter chez ses deux personnages principaux deux caractéristiques fondatrices de l'être humain: l'espoir de lendemains plus ensoleillés (littéralement à certains moments) chez l'un, et le pessimisme le plus noir, le plus désabusé, le plus inamovible chez l'autre.

Côté narration, l'auteur ne se contente pas du classique retournement, en nous donnant la fin de l'histoire dès le début du livre. Cette fin, il la distille tout au long, il la rend omniprésente en l'introduisant à chaque début de chapitre, de façon furtive mais obsédante.

Le style est lui concentré quasi uniquement sur les dialogues et l'action, entrecoupé par les réflexion du narrateur entre crochets... mais réflexion du narrateur du présent, celui qui comme nous connait le dénouement, et regarde donc toute cette histoire avec tout le désespoir qu'il a acquis par contagion, par contamination... et sans doute aussi par confrontation à la réalité.

Je ne suis pas particulièrement attaché à l'American Dream... et je mettrais donc bien volontier Horace McCoy dans ma liste pour une prochaine relecture !


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J'ai adoré ce roman, certes sombre, mais si réaliste et rendant compte avec justesse de la situation économique et sociale de l'Amérique des années 30 mais aussi des méandres de l'âme humaine.

Ce roman est magistral et universel, il n'a pas vieilli et c'est à mon sens la marque des grands auteurs.
A tort ou à raison, j'ai retrouvé un peu des romans de John Steinbeck, peut-être à cause de l'époque décrite et du sujet de la crise économique.

On achève bien les chevaux est l'histoire d'une rencontre entre deux rêveurs aux personnalités opposées, Robert l'optimiste, Gloria la désenchantée dépressive, broyés par la crise économique et ses conséquences. Ils sont réunis par la volonté de survivre et s'inscrivent ensemble à un marathon de danse pour gagner une belle somme d'argent.
Les pages d'ouverture du roman ne laissent pas doute sur la fin tragique de leur histoire et le lecteur assiste à leur chute page après page.
C'est un roman sombre et triste, réaliste et sans concession, mais c'est là sa force.
L'histoire de Robert et Gloria fait écho encore de nos jours. Au début j'ai eu un peu de mal à me représenter un marathon de danse, dans les années 30, trouvant fou qu'on puisse participer à ce genre d'attraction pour quelques billets. Et puis j'ai réalisé que la crise des années 30 avait été si violente, avec un nombre de chômeurs considérable, que cela engendrait des situations apparaissant insensées aujourd'hui.
Finalement, j'ai été désolée de constater que la société avait si peu évoluée, et qu'un roman écrit en 1935 puisse en faire la démonstration. N'avons-nous rien appris ?
La société des hommes est violente, souvent inhumaine, dure avec ceux qui pataugent dans le système. Le poids social reste lourd pour les plus modestes et les moins armés, qui peinent à rompre avec leur destinée : ici la leur, c'est la chute, surtout celle de Robert, et rien ne pourra l'éviter.
Je ne peux que recommander ce roman qui est pour moi un classique de la littérature américaine. Ce n'est pas gai certes mais c'est très bien :-)
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Commencé ce matin, terminé il y a quelques minutes…
Je ne connaissais pas Horace McCoy que j'ai découvert au détour d'un autre titre, Une linceul n'a pas de poches, pas encore lu, mais ce ne serait plus tarder maintenant. Je me suis donc replier sur On achève bien les chevaux, titre aussi énigmatique que celui qui avait retenu mon attention.
Et bien, je ne boude pas mon plaisir, devant ce roman noir mené de main de maitre. On n'en connaît certes déjà la fin mais le voyage vaut son pesant d'or. J'ai même entendue le bruit de l'océan par-dessus ceux de mon très cher RER, si ça ce n'est pas voyager alors c'est que j'en perds mon latin.
A lire absolument…
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"On achève bien les chevaux "est un film de Sydney Pollack que j 'ai vu au cours des années 1970 .A l ' époque j 'ai vu le film comme un divertissement ni plus ni moins .Je n 'ai pas trop réfléchi à son sens car j 'étais trop jeune et ma culture
cinématographique très limitée .Le temps passant ,je suis entré dans une librairie et j 'ai trouvé le livre ! Ayant pris le roman ,je me suis à sa lecture. J 'ai appris que le livre est signé Horace Mac Coy .La première parution de ce livre remonte aux années 1930 .Le film est une adaptation du livre éponyme .
Sa lecture m ' a laissé un gout de cendre .Ce que j 'ai compris est qu 'il s 'agit de deux jeunes ,Gloria et Robert ,qui désirent devenir des acteurs de cinéma mais
ils manquent d 'argent .Ils décident de participer à un marathon de danse .Ils doivent danser autant que possible et le dernier couple qui résiste et reste le dernier sera déclaré vainqueur et empochera la prime de 1000 dollars .
Une fois commencée la danse les danseurs ne doivent pas s 'arrêter.
Durant une heure ou deux chaque compétiteur a droit à 10 minutes de repos où cours desquelles les danseurs mangent ,se rasent ,se reposent un peu .
Ils faut ces pauvres paumés danser ! C 'est infernal !
Personnellement j 'ai trouvé "ce cirque "de danse dégradant et ignoble car on ne doit pas traiter les gens de cette façon et on doit respecter leur dignité et on ne doit pas pervertir les gens avec cette merde de l 'argent .Tout ça est absurde .On est en plein ABSURDE !
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Danser.
Danser à en perdre haleine.
Danser à en perdre la raison.
Danser à en perdre la vie.
Danser pour survivre.
Danser pour vivre.
Dans ce court roman, noir, très noir, Horace McCoy nous livre une vision désabusée de l'Amérique des années 30 , cette Amérique enfoncée dans la Grande Dépression, cette Amérique dans laquelle le rêve de l'American Way of Life est devenu un cauchemar pour des millions de pauvres gens.
Ce marathon de danse dans lequel Robert a été entrainé par Gloria cette jeune femme qu'il connaissait à peine, ce marathon qui lui fera perdre sa lucidité jusqu'à exaucer le voeu de Gloria.
« Et que Dieu ait pitié de votre âme »
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