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sur 608 notes
Ce roman parle d'un concours de danse, qui était organisé dans les années 30. Il s'agit de danser le plus longtemps possible en cours sur une piste de danse. Ça peut être drôle au premier abord, mais il s'agit en réalité d'un véritable cauchemar en réalité.

Ces concours ont vraiment eu lieu et étaient prisés après la crise de 1929. Beaucoup de personnes y participaient pour gagner la timbale, le premier prix, qui dans le roman est de 1 000 petits dollars.

Donc, ce marathon consiste donc à danser, donc à bouger pendant des heures et des heures, des jours et des jours aussi. La nourriture ou la sieste est possible mais sur des temps très courts. Dormir, les participants en rêvent mais ce n'est pas possible sous peine de disqualification. Un véritable cauchemar, car certaines personnes sont mortes de fatigue, du simple fait d'avoir participé à ce concours, tout ça sous les yeux de spectateurs avides de voir ces gens-là s'effondrer un à un.

L'auteur nous amène donc dans ce concours avec 2 personnages un peu pommés, qui rêvent de se faire une place dans le monde du cinéma. Ils ne se connaissent pas au départ et vont finir par se connaître en échangeant l'un avec l'autre. On s'attache donc à eux et le marathon prend une toute autre tournure, on a envie qu'ils gagnent.

L'auteur arrive tellement à nous prendre au jeu qu'on subit nous aussi en tant que lecteur, la souffrance, et la longueur de ce marathon. On souffre donc, avec tous les détails qui ne nous sont pas épargnés. le roman est court mais malgré tout, la lecture est une épreuve, car on participe par procuration à ces souffrances.

Ce fut donc une excellente découverte car je ne connaissais pas ces marathons. Comment des gens ont pu organiser de type d'évènements, tout en sachant les drames qu'il y a eu ? C'est ignoble.

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Les USA pendant les années trente. Peu de temps après le crack boursier de 1929. Une époque durant laquelle, plus qu'à toutes autres, le contraste entre pauvres et riches est le plus marqué. C'est le temps des "Raisins de la colère": les uns crèvent pendant que les autres applaudissent, gros cigares entre les dents, bedaines bien pleines. C'est aussi l'époque du mirage hollywoodien: des milliers de jeunes chômeurs se rêvent en stars du 7ème art, tentent leur chance, survivent un temps de figurations en figurations, oublient rapidement tout espoir, abandonnent leur jeunesse au fatalisme, à la misère et au quart-monde.

Mais il leur reste une dernière chance: "Les marathons de la danse".

Gloria et Robert ont abandonné le mirage des plateaux ciné. 1000 dollars au couple qui dansera le plus longtemps. 80 couples au départ. La compétition peut durer des semaines. Et c'est de prime à la survie dont il s'agit. de fatigue, de douleurs, de sommeil, de blessures, d'épuisement, d'abandon, d'humiliations ... la mort n'est rien, elle fait partie du jeu.

L'enfer est sur le parquet, dans le moindre pas de danse répété à l'infini.

Une heure et demie à danser ou du moins à bouger, à s'économiser. Dix minutes à se reposer. Jour et nuit. L'abandon sans gain ou la victoire.

"Gloria et moi avions été prévenus par des vieux routiers que la seule façon de tenir le coup jusqu'au bout c'était d'utiliser au mieux les pauses de dix minutes grâce à une méthode très précise: apprendre à manger son sandwich, tout en se rasant et en se faisant soigner les pieds, apprendre à lire les journaux tout en dansant, apprendre à dormir sur l'épaule de sa ou de son partenaire."

Tenir, toujours tenir, échapper au sommeil, aux crampes, aux états d'âmes, aux rivalités haineuses entre couples...

... Pour au moins manger.

Le "je" du texte, au bout de quelques semaines, se vante même de prendre du poids.

L'obsession, sans cesse en tête, de décrocher un sponsor. En échange d'une pub dans le dos: quelques vêtements et surtout des chaussures neuves.

L'espoir qu'un producteur, dans le public, vous remarque...

Prime de 100 dollars offerte, en sous-main, par les organisateurs, au couple acceptant de se marier sur les planches. le public applaudit, rit, pleure à ces unions où chacun en est venu à détester l'autre.

Des âmes bien-pensantes se liguent pour que cesse le marathon. On leur graisse la patte.

Chaque couple attend la chute, l'abandon du voisin.

Toujours plus de clients curieux, ils paient pour venir renifler la misère, la souffrance et l'humiliation.

S'en suit une longue litanie d'aménagements de règles, de nouveautés... jusqu'aux conséquences dramatiques qui en découleront.

Mais ceci appartient au roman.

Ce que j'en pense:
Le style narratif est pauvre, sec, minimaliste, dépouillé à l'extrême, quasi sténographique. Il privilégie les dialogues. Et pourtant la magie opère quand on comprend que l'important réside dans ce qui n'est pas dit. McCoy est là, en spectateur attentif, soucieux de la description soigneuse des faits. Il ne prend jamais vraiment position. Et c'est là, entre les lignes, que se glisse le refus, la peur de cet American Way Of Life là, l'indignation du lecteur.

Ce roman est plus qu'un chef d'oeuvre, c'est un miracle.

Ps: en 1970, Sydney Pollack nous livre sa version cinématographique. Jane Fonda sera Gloria, Michael Sarrazin Robert.
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Pour moi, "On achève bien les chevaux" est un titre culte.
D'abord parce que j'ai vu l'adaptation au cinéma de Sydney Pollack assez jeune et qu'il m'a marquée. J'ai découvert le roman d'Horace McCoy plus tard.
Et les deux m'ont passionnée.
Le film pour les scènes très fortes du derby qui entraîne tous les couples dans une course insoutenable autour de la piste, chacun ayant peur d'être éliminé. Les personnages mettent leur vie en danger comme poursuivis par la mort.
Le roman parce qu'il porte plus sur l'aspect psychologique des couples et la misère aux États-Unis.
L'histoire est celle d'une rencontre mais ce n'est pas une histoire d'amour.
Robert est un figurant désoeuvré courant le cacheton dans un Hollywood moribond, et Gloria, une pseudo actrice au chômage. C'est avec un entrain limité qu'ils décideront de s'inscrire au marathon de danse qui peut leur permettre d'empocher une grosse somme d'argent s'ils sont vainqueurs, et qui peut être l'occasion de se faire remarquer par un producteur. Mais ils vont vite désenchanter face à l'horreur dans laquelle ils sont embarqués.
Ce roman noir est aussi un texte engagé car Horace McCoy tire à boulets rouges sur ce pays des possibles, dénonce la misère pendant la Grande Dépression et dégomme le rêve Américain.
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Un roman méconnu et cantonné à la colleçtion "policière" de Folio, il échappe sans doute à trop de lecteurs (vous savez ceux qui refusent même de s'approcher de l'étagère polar "parce que bon la littérature? La vraie, c'est autre chose"). La phrase est célèbre, le film aussi mais c'est une adaptation théâtrale qui m'a fait plonger dans ce roman qui m'a totalement captivée et s'est finit bien trop rapidement.
le récit est celui d'un procès esquissé, celui de Robert qui a tiré sur Gloria, sa partenaire de danse. Ils se sont trouvés pour dans see un marathon de danse, l'un de ceux qui fleurissent aux USA durant la crise, l'un de ceux qui attire la misère humaine, les voyeurs bien-pensants et les célébrités en mal de publicité. Sous le couvert de cet événement, Horace McCoy dresse un portrait féroce de l'Homme et d'une société en crise, un portrait encore terriblement actuel...
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C'est du roman noir pur jus, avec la médiocrité et la misère sociale en étendard, dans la même veine que ceux de Jim Thompson (Des Cliques et des cloaques) ou de Daniel Woodrell (La mort du petit coeur), écrit par un de ces auteurs américains qui ont exercé mille petits métiers et ont trainé leurs godillots usés du côté d'Hollywood.

Le style est nerveux, sans fioritures. Les dialogues, émaillées de l'argot des années 30-40, reflètent les idées terre à terre de personnages sans grand idéal.

Horace Mc Coy porte un regard plus que désabusé sur la société américaine lors de la Grande Dépression et les individus prêts à tout pour s'en sortir, que ce soit au mépris des autres - comme les organisateurs de ce marathon de danse auquel participent Robert et Gloria, les héros de ce roman - ou en foulant aux pieds son amour propre - comme tous les personnages.

C'est bref, sombre et sans espoir. Un modèle du genre.
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Voilà un livre que j'ai énormément aimé. J'ai dû le lire au collège et avec le recul je me dis que ma prof était un brin avant-gardiste...c un roman très incisif et cruel
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Une chronique de Seb, à retrouver sur Aire(s) Libre(s).
« Il marmonna quelque chose à part lui et s'en alla. Je restais couché là, songeant au coucher du soleil, essayant de me rappeler les couleurs. Je ne parle pas du rouge, je veux dire les autres teintes. À une ou deux reprises, je crus bien me les rappeler. C'était comme un nom qu'on aurait su, mais qu'on aurait oublié, dont on se rappellerait la longueur, les lettres et le rythme, sans pouvoir assembler le tout dans l'ordre exact. »

L'histoire. Avant la seconde guerre mondiale. Deux jeunes, Gloria et Robert, triment à Hollywood de figuration en figuration. Désespérés, ils décident de participer dans un des nombreux marathons de danse qui festonnent les comtés de Californie. le couple gagnant, celui qui restera à la fin, empochera mille dollars, une sacrée somme pour l'époque. Lorsque le roman débute, l'épreuve a débuté depuis 216 heures et il reste 83 couples en course.
Ce roman est le plus connu d'Horace McCoy, à cause de la puissance de la trame qui nécessite de l'endurance et dont le fonctionnement génère un grand suspense. Sans doute aussi que le film qu'en a tiré Sidney Pollack n'y est pas pour rien.
Horace McCoy est l'archétype de l'écrivain maudit des années de la grande dépression. Indépendant, rebelle et caustique, il a toujours moqué le discours officiel du « rêve américain » et a levé dans ses romans, le voile sur l'envers du décor, sale et glauque, corrompu et puritain. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant qu'il ait été mis au ban.

Dans ce roman noir épuré (peut-être que la traduction de monsieur Duhamel ne rend pas entièrement justice au texte d'origine, on sait qu'à l'époque, à la Série Noire, on n'hésitait pas à couper dans le vif pour des questions de format et de délais), je disais donc que dans ce roman épuré, d'aucuns diraient « à l'os », on y retrouve condensées toutes les obsessions de l'auteur.
La suite :

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Je sort extrêmement mitigée de cette lecture. Texte très court, agréable à lire mais où fondamentalement il ne se passe rien. Dès le début du livre, on sait qu'un jeune femme a été assassinée par un jeune homme et l'on va suivre le déroulement des évènements du point de vue de celui-ci.
Nous sommes dans les années 30, en pleine dépression, et ce jeune couple participe à un concours de danse (il s'agit en réalité d'une course en dansant avec élimination à chaque round du dernier). Ce concours est l'occasion pour l'auteur de dénoncer la société de spectacle qu'est l'Amérique avec une surenchère de scènes choquantes (les candidats s'effondrent de fatigue, un meurtrier est arrêté parmi les candidats...) et d'évènements (organisation de mariage publique). En réponse à cela, va intervenir la société des familles bien pensantes et moralisatrice qui veut interdire ce lieu de perdition.
On est dans une allégorie de l'exploitation de la misère humaine, en mode "marche ou crève". Chacun est libre de sortir quand il le veut du système mais l'appat du gain et la misère dans laquelle ils sont plongés ne le leur permet pas. A bout de souffle, épuisés, détruit, ils vont tous s'accrocher à ce jeu sans intérêt mais qui leur laisse une petite illusion de s'en sortir.
Sur le principe c'est intéressant mais sur la forme c'est un peu plat. Heureusement que c'est court parce que je ne pense pas que je l'aurais fini sinon.

Peut-être que ce texte est plus profond qu'il n'y parait et mérite une explication de texte mais ma première impression me laisse un peu perplexe.
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Excellent roman qui n'a bien évidemment rien d'un polar!

Je rejoins totalement la longue et très pertinente critique de Nastasia-B (11/03/2013). Il s'agit ici d'une analyse fine de l'Amérique des années 30, tant sociale que psychologique.

Un livre qui se lit en 2 heures mais qui restera certainement gravé en moi.

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Robert et Gloria rêvent de cinéma mais n'ont pas un rond et le ventre vide. Alors pour manger, se faire un peu d'argent et peut être taper dans l'oeil d'un producteur, ils s'associent pour participer à un marathon de danse.

Le principe, ne jamais cesser de danser, de bouger et ce pendant des sessions de 2h suivi de 10 min de pause pendant lesquelles ils peuvent manger, dormir, se détendre ou se laver. le dernier couple qui reste en piste repart avec des centaines de dollars.

Dès le début du roman nous connaissons le dénouement, Robert a tué Gloria à sa demande, nous suivons ensuite tout le cheminement qui à amené Robert à ce terrible geste.

On achève bien les chevaux est glaçant, je ne connaissais pas ce principe des marathon de danse, de véritables tortures pour des pauvres jeunes gens, qui sont prêts à risquer leur vie pour pouvoir manger à leur faim pendant quelques jours, semaines, mois. Tout au long de la lecture je me disais comment cela pouvait exister dans un pays tel que les Etats Unis, avant leurs interdictions en 1937.

Le roman est court, il se lit d'une traite, nous sommes comme les spectateurs qui viennent assister au marathon, on se demande ce qu'il va se passer, qui va s'écrouler, qui va craquer. Nous voyons également Gloria sombrer petit à petit dans la noirceur, presque la folie, jusqu'à faire cette morbide requête à Robert, qui ne peut qu'accepter car on achève bien les chevaux...
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