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4,21

sur 943 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ah ce livre !
Je ne sais plus, ni comment, ni où je l'ai acheté. Mais j'étais drôlement bien inspirée ce jour là !

Le décor : Belfast. Mais pas le Belfast printanier, le Belfast dont j'entendais parler quand j'étais gamine, avec les bombes et le terrorisme que je ne comprenais pas vu que chez nous on est complétement athés.
Là une bande de potes, protestant et un catho, des filles, une américaine et une au prénom imprononçable de Aoirghe.
Et un méli-mélo entre actualités, coup de génie et coup de pas-de-bol.
En réalité, un quotidien ouvrier entre labeur et espoir (Chucky), entre Pubs et bastons, peut-être un peu stéréotypé mais très touchant.
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Plonger dans les rues de Belfast des années 90 à travers les pages d'Eureka Street de Robert McLiam Wilson a été une expérience littéraire saisissante, Ce livre, reçu dans le cadre d'un abonnement Kube et lu dans sa version originale a été une véritable immersion dans une époque et un lieu chargés d'histoire et de tumulte.

Wilson a réussi à capturer l'essence de cette époque tourmentée avec une précision déconcertante. Dès les premières lignes, j'ai été happée par l'atmosphère sombre et vibrante de cette ville en pleine ébullition, juste avant et juste après le cessez-le-feu de l'IRA. À travers les yeux de Jack, un catholique désabusé vivant dans Poetry Street, et de Chuckie, un protestant déterminé à changer de vie, il nous plonge au coeur de la vie quotidienne dans une ville en pleine reconstruction après des décennies de conflit. L'écriture de Wilson est un véritable tour de force. Malgré la noirceur des sujets abordés, son style est empreint d'humour et d'ironie, offrant un contraste saisissant avec le contexte difficile dans lequel évoluent les personnages.

Les dialogues pétillants et les situations loufoques apportent une touche de légèreté à un récit souvent sombre et poignant.

« « How's business? » I asked him.

« Amazing. You would not believe it. »

He told me how business was. I would not believe it. »

Les personnages, pour leur part, sont des anti-héros attachants, complexes et profondément humains. Leurs luttes personnelles et leurs relations tumultueuses offrent un aperçu saisissant de la condition humaine dans toute sa splendeur et sa misère. J'ai été particulièrement touchée par leur résilience face à l'adversité, leur capacité à trouver de la lumière même dans les moments les plus sombres.

Ce roman est bien plus qu'une simple histoire, c'est aussi une réflexion profonde sur la condition humaine. Au-delà de l'aspect humain même, Eureka Street est aussi une réflexion poignante sur les conflits religieux et politiques qui ont déchiré l'Irlande du Nord pendant des décennies et malheureusement toujours d'actualité sur d'autres conflits de nos jours. Wilson parvient à critiquer habilement la société contemporaine à travers ses personnages, tout en offrant un regard nuancé sur les enjeux complexes qui ont façonné leur réalité. Cette manière de manier l'absurde tout en gardant une profondeur émotionnelle est l'une des grandes forces de ce livre. le chapitre 11, en particulier, m'a glacée jusqu'aux os, témoignant du talent de l'auteur à capturer l'essence même de la tragédie humaine.

En conclusion, Eureka Street est bien plus qu'un simple roman. C'est un voyage au coeur de l'âme irlandaise, une exploration profonde et bouleversante de l'humain dans toute sa complexité. Avec sa plume incisive et son exploration sans concession de la nature humaine, Robert McLiam Wilson offre une lecture aussi captivante que bouleversante. Sans aucun doute, un coup de coeur absolu pour moi, et une recommandation incontournable pour tous les amateurs de grande littérature. Ma note ? Un indiscutable 5/5 pour cette plongée inoubliable en Irlande, aux côtés de personnages aussi imparfaits qu'attachants.
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Ouahhh ! Quel livre ! Nous sommes à Belfast pendant la guerre civile. Au milieu de celle-ci, une bande de copains protestant et catho cherche à donner un sens à leur vie entre petits boulots, combines et amours. le livre se lit à plusieurs niveaux : les aventures de Jake et Chunkie, la vie à Belfast, les réflexions sur la guerre civile et l'amour... Un livre plein de rebondissements où les héros se cherchent et se trouvent en cotoyant toutes sortes d'univers : Max, OTG, Carolyn....
Un livre très prenant. Je l'ai lu en anglais et j'ai donc du rater pas mal d'expressions locales.
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Un magnifique roman sur l'amitié et l'amour, dans un Belfast déchiré par les attentats et les mouvements de protestation. Des thèmes forts sont abordés : la religion, le terrorisme, la pauvreté, l'homosexualité ; toujours au travers du regard de nos protagonistes empathiques, naïfs ou intransigeants. La plume de McLiam Wilson est à la fois douce et captivante. Les passages aux côtés de Chuckie et son humour décalé sont assez drôles, quand Jake tente d'avoir un regard neuf sur ce qui l'entoure et joue la carte de l'humour grinçant.

D'un côté il nous semble connaître par coeur le conflit nord-irlandais, notamment grâce à Bloody Sunday, que ce soit la chanson de U2 ou le film de Paul Greengrass ; d'un autre côté le quotidien des habitants de Belfast, à l'écart de ce que peuvent nous exposer les média, nous est inconnu. Et c'est là que l'oeuvre de McLiam Wilson est marquante : elle nous plonge, sans concession, ni fioriture, dans l'ordinaire des Belfastois. de Chuckie, le protestant qui rêve d'être pris en photo avec le Pape, à Aoirghe, irlandaise pure souche, bourgeoise et révolutionnaire, en passant par Roche le gamin des rues maltraité et bravache, l'auteur nous dévoile la vie d'Eureka Street. Rythmée par les attentats, la pauvreté et la violence, baignée dans les débats politiques, égayée par l'amitié, les discussions culturelles, l'entraide et la Guinness, cette immersion dans la vie de quartier est terriblement saisissante et passionnante. Les histoires de coeur ont la part belle et apportent un peu d'espoir au milieu des morts qui ne sont pas toujours faciles à comprendre. Jake le bagarreur apprend l'empathie et tente d'améliorer un peu la vie des autres. C'est avec regret que l'on quitte ces irlandais, leur quotidien et leur groupe d'amis dont on ferait presque partie et qu'on rejoindrait bien au Wigwam autour d'une bière et de discussions animées !
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Beaucoup d humour et une ironie douce amère dans ce roman qui retrace le parcours d une bande d amis dans le Belfast secoué d attentats des années 90. Des personnages touchants et attachants tout simplement parce que leurs faiblesses sont tellement humaines et nous renvoient à nous même . Une écriture percutante et tendre à la fois. Un très beau roman...
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Un énorme coup de coeur pour ce roman qui est une ode à l'amitié et à Belfast.
L'auteur nous conte l'histoire d'une bonne de copain, plus particulièrement Chuckie et Jake.

Chuckie est un type un peu moche, un raté, qui grâce à son bagou va faire fortune sans oublier pour autant d'où il vient.
Jake, grosse tête et gros bras, tombe amoureux dès qu'il croise une joli fille, mais c'est pas encore totalement remis de sa dernière grande histoire d'amour.

Nous allons suivre ces deux protagonistes durant les Evènements à Belfast, la peur des bombes, de la précarité, mais toujours l'envie de vivre et de profiter des petits bonheurs de la vie.

Eureka Street nous fait pleurer de rire et de tristesse, nous fait sourire.
J'ai également appris pas mal de chose sur le conflit entre les deux Irlande et il m'a donné envie d'approfondir le sujet.

Robert McLiam Wilson, aime Belfast et nous la fait aimé.
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Eureka Street est un livre qui secoue. Narrant le quotidien absurde de deux jeunes hommes vivant au jour le jour, ces deux amis, Chuckie et Jake, que seuls l'oisiveté, les beuveries, et l'attrait pour la glande semblent réunir. Leurs quotidiens et les péripéties qui les jalonnent, peignent le Belfast des années 90. RobertMcLiam Wilson, auteur nord irlandais nous offre ainsi une fresque véritable de ce Belfast tourmentés, terres qui l'on vu naître et sur lesquelles il est revenu après quelques années à Londres.

Ce Belfast rongé et abimé par les guerres et les conflits civils entre les populations hétérogènes qu'il abritent. Jack et Chuckie y évoluent et y grandissent, car la vie continue, malgré tout. Jack, catholique, qui après une rupture attend que le bonheur lui revienne, enchaine des petits boulots pour lesquels il n'a aucun intérêt et renoue avec la violence. Tout au long de ce livre, sa résilience se construira petit à petit... Chuckie, protestant plutôt cool, pantouflard et hippie dans l'âme, bien qu'un peu mesquin, au départ bouffon de la bande, va devenir une version de lui-même que personne n'aurait imaginé …

Puis, autour de ces deux personnages, gravitent une kyrielle de personnages tout aussi uniques et particuliers les uns que les autres. Les personnages féminins sont résolument féministes, et tout aussi importantes même si elles apparaissent en filigrane du déroulement du récit, et ce ballet de personnages nombreux, est si bien orchestré que l'on apprend à tous les connaitre sans qu'ils ne disparaissent au profit d'autres. Au contraire, ils sont comme les touches finales données à une peinture, apportant à l'ensemble le relief, la profondeur. Il n'en fallait pas moins pour mieux saisir les enjeux et les particularités de la Ville de Belfast et de ce qui l'anime dans ces années-là. Et parmi eux, un personnage revenu du premier roman de RobertMcLiam Wilson…
Cette fresque nous apprend énormément des mouvements sociaux de cette Irlande du nord déchirée, et sur le quotidien bouleversé de ses habitants.
Cette amitié entre ces deux jeunes hommes si différents sont autant de symboles forts qui permettent d'entrevoir la lumière dans la nuit de Belfast. Aussi, l'anticapitalisme et le féminisme s'offrent à voir à travers plusieurs symboles intéressants.
C'est un récit profondément absurde par moment, humoristique – ce qui me fait comprendre pourquoi RobertMcLiam Wilson est contributeur au journal Charlie hebdo depuis 2016 – tout en gardant un sens du drame qui ne dénature pas la réalité. La poésie se mêle au trash, et donne un contraste saisissant. La structure du récit, chronologique dans son ensemble avec des flashbacks aisés à replacés, permet de naviguer dans les époques et dans les histoires. Certains chapitres sont cependant indépendants, comme dissociés, tel le chapitre 11, qui raconte un attentat et les morts tragiques de plusieurs personnes.
En refermant ce livre, on ne peut s'empêcher de ressentir une vagua mélancolie à l'idée de quitter tout ces personnages, tout en étant soulagé de quitter, un temps, cette ville si paradoxale, noire, sombre qui est Belfast, en espérant du fond du coeur que les lumières et le bonheur reprendront la main sur le chaos politique et religieux qui la constitue autant qu'il la détruit.
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Coup de coeur pour ce livre, cet hommage à Belfast.
Parce que Belfast est un personnage central du livre !
Chuck est un protestant porté sur l'alcool, qui n'a jamais quitté Belfast et vit avec sa mère.
Jack est catholique, il a voyagé et fait des études mais il est revenu à Belfast et va de petits boulots en petits boulots.

Les 2 sont amis. Ils vivent dans le Belfast des attentats, au rythme des bombes et se sentent étrangers à ces rivalités communautaires...

Quand il a 30 ans, Chuck décide qu'il doit faire quelque chose de sa vie et va faire fortune en profitant des opportunités permises par la filouterie et les subventions des organisations. Il va en étonner plus d'un dans son entourage et sa mère la première.

L'auteur, par une plume particulièrement léchée, nous fait découvrir les quartiers de Belfast et de ses habitants, surtout les prolétaires qui font des petits boulots, draguent, fréquentent les pubs et s'endettent facilement.

J'ai passé 545 pages en Irlande du Nord, bloody sunday en tête.

Génial !
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Dans un Belfast livré aux menaces terroristes, les habitants d'Eureka Street tentent de vivre vaille que vaille
Chuckie le Protestant, Jake le Catho et tant d'autres...
Une bande de paumés, combinards, alternant petits boulots et chômage et se retrouvent au pub autour d'iune bière et faire face à la réalité cruelle du conflit
Les attentats terroristes menés par l'iRA et autres mouvements aux revendications opaques.

Un bijou de tendresse, d'humour et d'humanité, avec- en toile de fond- la violence aveugle du terrorisme.
Les personnages sont attachants, bousculés par la vie, à la recherche d'un avenir (privé et professionnel). On est vite pris dans la lecture de ce roman malgré les 546 pages. On s'attache aux personnages qui vivent dsns ube telke réalité en jonglant dodo boulot et trouver l'amour bien sûr sur un ton d'humour car cette bande de copains vaut le détour.
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Une bande d'amis, des garçons d'une trentaine d'années, célibataires, des jobs plus ou moins stables, des vies plus ou moins posées. Ça pourrait se passer n'importe où sauf que ça se passe à Belfast dans les années 80-90. Ces garçons sont certes Irlandais du Nord, mais surtout Catholiques pour certains et Protestants pour d'autres et ils sont amis. Parce que non, tout le monde ne prend pas nécessairement partie quand il s'agit d'une guerre civile. Parce que beaucoup sont affectés par l'horreur banalisée et souhaiteraient que ça en finisse.

Ces jeunes vivent depuis leur enfance dans ce quotidien marqué par les affrontements de groupuscules religieux qui se réclament chacun de leur suprématie sur leur pays. Ce quotidien de bombes, d'assassinats et d'émeutes leur est, presque, naturel, voire normal.
Chacun d'eux va chercher son salut au travers de cet épisode de l'Histoire, sans y prendre part de manière volontaire, mais tout de même, un peu, sans le vouloir. Et bien sûr, il y a les filles, la complexité des relations familiales, de l'argent, thèmes universels s'il en est.

L'auteur navigue de manière quasi-virtuose entre l'humour savamment dosé, les références historiques profondément ancrées dans la réalité de ses protagonistes, l'émotion dénuée de tout excès de sentimentalisme. Les voix des différents personnages permettent de nuancer la divergence de certains points de vue, tout en prônant une neutralité très sincère.

Il ne s'agit pas pour l'auteur de présenter des faits, de manière journalistique, afin que son lecteur puisse prendre position de manière impartial. Au contraire, ce roman ne se réclame d'aucune prise de position mais bien d'un réalisme flagrant du quotidien tel qu'il a dû être vécu par des milliers d'Irlandais lors des Évènements.

L'écriture est belle dans sa simplicité, voire dans sa rudesse et m'a transportée dans ce monde inconnu, terrifiant mais sensible, horrible et magnifique. Un magnifique moment de lecture.
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