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Ludivine Bantigny (Autre)
EAN : 9782021445657
288 pages
Seuil (05/03/2020)
3/5   1 notes
Résumé :
L'agitation sociale et la contestation politique ont trouvé depuis toujours des formes d'expressions visuelles aussi bien que verbales. Les graffitis sur les murs, les tracts distribués lors des manifestations, les affiches placardées dans les rues ont apporté leur contribution à l'expression de la contestation. Cette iconographie contestataire reflète des luttes de pouvoir, exprime une révolte contre l'ordre, appelle aux armes ou pousse un cri passionné en faveur d... >Voir plus
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L'extension de l'épidémie de sida ne suscita guère de réaction des gouvernements au cours des années 1980. Face à cette catastrophe, les initiatives du groupe militant américain Act Up jouèrent un rôle essentiel en dénonçant l'absence de financement public de la recherche, la difficulté d'accéder aux traitements et aux soins, et les carences de l'éducation sexuelle en matière de protection. Grâce à leur action, le début des années 1990 vit l'apparition de campagnes d'affichage sur le sexe sans risque. Les campagnes officielles s'adressaient à un public large avec une iconographie assez neutre pour éviter de choquer. Les campagnes réalisées par les associations visaient des publics spécifiques et se montraient beaucoup plus audacieuses. Pour parler aux lesbiennes, aux gays, aux jeunes, aux catégories les plus exposées, il fallait faire preuve d'imagination et d'énergie, changer d'attitude et de comportement tout autant que combattre les idées préconçues. Il fallait aussi avoir le courage de parler de plaisir, avoir de l'humour, en dépit d'une situation désastreuse. (p.166)
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En Serbie même cependant, il existait une résistance méritoire à Milosevic. Les étudiants et les citoyens de Belgrade manifestèrent entre novembre 1996 et mars 1997, arpentant les rues, bombardant d'oeufs les bureaux du journal d'Etat Politika, etc..., mais sans succès. La révolte prit une autre forme en 1998, avec le mouvement Otpor ! ("Résistance !"), fondé par des étudiants de l'université de Belgrade d'une moyenne d'âge de 20 à 21 ans, pour renverser démocratiquement Milosevic lors des élections avec une campagne énergique et intelligente fondée sur des graphismes d'exception. En juillet 2000, il comportait 40 000 membres, et son sigle, un poing fermé, apparaissait dans toute la Serbie. Leur ultime action, intitulée "Il est fini", pendant la campagne présidentielle qui précédait l'élection du 24 septembre 2000, contribua à la victoire. Milosevic ne céda pas le pouvoir, mais la révolte du 5 octobre réussit à le chasser, et il fut déféré devant la Cour internationale de La Haye. (p.136)
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Dans les dernières années du XXe siècle, l'antimondialisation devint un mouvement d'opposition international apparenté à la lutte contre le capitalisme qui protestait contre la mainmise des multinationales sur l'économie mondiale et sur la vie des gens ordinaires. L'insurrection zapatiste du Chiapas au Mexique, qui empruntait son nom au héros rebelle des années 1900 Emiliano Zapata, mit le feu aux poudres. Les zapatistes luttaient pour l'accès à la terre, aux ressources, et pour les droits des peuples indigènes ; en effet le région du Chiapas,, riche en ressources, intéressait les multinationales. La nouvelle de l'insurrection fit le tour du monde en un instant grâce à internet et suscita une solidarité internationale. Les zapatistes projetaient une image séduisante de guérilleros masqués pour signifier que les idées et les propos émanaient non d'un chef mais d'une réflexion collective.
Du coup le masque, la cagoule, le foulard devinrent l'uniforme du manifestant antimondialisation. Les grandes manifestations qui se tinrent à Londres ou à Seatle visaient le Fonds Monétaire International (FMI) ou l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), et les masques servirent aussi à dissimuler l'identité des protestataires ou à les protéger des gaz lacrymogènes. La réaction contre les multinationales s'exprimait aussi par la subversion des marques, et le magazine de Vancouver "Adbusters" développa cette idée, suscitant une floraison internationale de parodies publicitaires. (p.184)
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Je suis Trayvon Martin et ma vie compte, 2013

Quand, en février 2012, un garçon noir de 17 ans, sans arme, nommé Trayvon Martin fut tué par un "voisin vigilant", Georges Zimmerman, à Sanford en Floride, des manifestations éclatèrent. Zimmerman fut arrêté, mais le tribunal le jugea non coupable. Cette mort et beaucoup d'autres du même ordre provoquèrent la naissance d'un réseau de solidarité, #BlackLivesMatter (Les vies des noirs comptent) lancé par trois militantes noires, Alicia Garza, Patrisse Cullors et Opal Tometi. Il s'agissait de souligner à quel point la vie des Noirs est injustement mise en danger et détruite. D'inspiration humaniste, très actif et sur internet et dans la rue, le collectif est devenu le réseau mondial Black Lives Matter, et son site recense des mobilisations internationales, tout en appelant à l'action et au militantisme : "Agissez, combattez pour les vies des Noirs." (p.240)
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Le Women's Liberation Movement s'employa à changer les rapports de pouvoir dans lesquels les femmes étaient prises. Celles-ci explorèrent leur identité, acquirent de la confiance en elles-mêmes au sein de groupes de réflexion, de manifestations, etc. Leur motivation, leur camaraderie, la sororité, dynamisée par un graphisme efficace, forcèrent le respect et leur donnèrent le courage de s'attaquer à la reconquête de leur corps, de leur santé, à l'égalité des salaires et des traitements au travail, et à toutes les violences faites aux femmes. Le féminisme était international, et son réseau et ses publications engagées très créatives se diffusèrent dans le monde entier. Les auteures examinèrent la manière dont l'écriture de l'histoire avait oublié les réussites des femmes et rétablirent l'équilibre en inventant l'herstory, variante féminisée de l'history. (p.90)
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