AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,36

sur 3758 notes
5
214 avis
4
97 avis
3
19 avis
2
9 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lu en 2015. Un récit nécessaire que je l'ai lu bien après l'autobiographie de Martin Gray. Forcément, je fus confrontée aux deux extrémités de l'être humain : la vie et la mort, celui qui lutte individuellement pour sa survie face à celui qui la donne froidement, au nom d'une idéologie.

Robert Merle écrit les mémoires imaginaires d'un haut dirigeant nazi, Rudolf Lang, chargé de planifier et d'organiser l'extermination des juifs dans les camps de concentration. Cet homme est l'exemple type de l'exécuteur de tâche : froid, méthodique, implacable et "consciencieux", qui n'hésite pas à se féliciter de sa réussite professionnelle. Aucun sentiment ne filtre vraiment dans ce récit, qui est plutôt débité sur un ton détaché, régulier et calme. Glaçant (!)

(NB : lors de son procès, Rudolf Hoess, le commandant d'Auschwitz, ne reconnaîtra jamais sa culpabilité, s'acharnant à répéter qu'il "suivait les ordres", assumant totalement la mission qui lui avait été confiée, mais niant avoir été un criminel).
Commenter  J’apprécie          00
Il m'a paru interessant de relire La Mort est mon métier, après l'adaptation au cinéma du livre de Martin Amis, La zone d'intérêt.
Qu'est ce qui est acceptable ? A quel moment on dit non ?
Un militaire peut il désobéir ? L'ennemi est-il humain ?
Autant de questions qui se reposent a chaque conflit, autant de certitudes pour les vainqueurs.
Commenter  J’apprécie          82
Ce roman de Robert Merle nous offre une immersion dans l'Allemagne de l'entre deux guerres et nous propose de suivre l'histoire de Rudolf Lang, de son enfance jusqu'à la fin de sa vie.

Ce récit à propos du chef du plus grand camp d'extermination juif de la seconde guerre mondiale, le camps d'Auschwitz-Birkenau, est dépeint de manière froide et objective. On nous explique les tests de différents modes d'exécution des prisonniers juifs, les difficultés rencontrées, les errements parfois et les succès souvent. le sujet serait la fabrication de pneu le ton utilisé serait le même, sauf que nous parlons là de millions de vie enlevées à des êtres humains et ce de manière industrielle.

Ce roman a le mérite de servir de témoignage historique à propos de faits restés longtemps contestés, parfois encore aujourd'hui, sur les atrocités que l'homme est capable de commettre.

L'actualité nous montre cependant que l'homme n'apprend que peu de ses erreurs passées, ces pulsions de violence et de haine faisant à priori malheureusement parti de l'être humain.
Commenter  J’apprécie          370
Sidérant. Ce livre est un monstre. Il dépeint la construction d'un homme simple, un opérationnel. Il suit strictement les ordres et trouve une complète satisfaction à repondre aux consignes sans se poser de question. L'absence d'esprit critique chez cet homme fait froid dans le dos.

C'est l'humain qui va construire les fours d'Auschwitz, la dernière version. Il va chercher à remplir les critères suivants : productivité, rapidité et confidentialité. Ces usines de la mort vont passer par son cerveau et devenir "rentables".

Bon je dois vous dire quand même que le début commence lentement et on a du mal à trouver le moindre attachement à cette histoire. C'est après quelques centaines de page que je suis passée en mode analyse psychologique et je n'ai pas quitté cette place jusqu'à la fin. Je me suis demandée à quel moment le personnage principal, qui a vraiment existé, a été conscient que répondre à des ordres dans les circonstances décrites correspondaient à ses choix propres ...

Il manque une outil à cet homme : l'esprit critique (quoi que on peut l'avoir et continuer à faire de la m***e ... ). Je m'embrouille toute seule dans cette critique ... C'est surtout que la nature humaine ne cessera jamais de m'étonner.
Commenter  J’apprécie          70
La partie sur l'enfance de Hoess à été vite lue, parce que, franchement, je m'en contrecarre. Même pas envie de savoir pourquoi il en est arrivé là. Vient ensuite son intégration dans la SS et sa direction dans les camps et là, je pensais avoir tout lu de l'horreur... C'est très dur et très lourd à supporter, il y a beaucoup de détails, il m'a fallu plusieurs pause. Mais il faut impérativement lire ce livre !
Commenter  J’apprécie          120
L'auteur restitue et rommance la vie de Rudlof Hoss qui a organisé le processus de gazage et de crémation dans les camps nazi.
Le livre se concentre sur la psychologie du personnage qui arrive à gérer la technicité de sa tâche en la séparant de toute humanité, de toute empathie. Cette démonstration du "comment", basée sur les entretiens qu'un psychologue a eu avec Hoss, est convaincante et instructive. Je suis plus réservé sur la forme romanesque qui est une ligne de crête difficilement tenable sur ce sujet. Par exemple, l'auteur glisse des mots en allemands dans ses dialogues. C'est un effet de style qui m'a mis mal à l'aise.
En résumé très intéressé sur le fond mais plus réservé sur la forme.
Commenter  J’apprécie          100
Comment devient-on un exécuteur consciencieux de la solution finale décidée par les dirigeants nazis ? Robert Merle nous invite à suivre le parcours de Rudolf Hoess ou plutôt de son alter ego romancé Rudolf Lang. D'une enfance brisée par la folie d'un père malade et profondément croyant jusqu'au commandement du camp d'Auschwitz-Birkenau, on touche du doigt et même à pleine main la mise en place d'une psyché déshumanisée et de l'horreur à laquelle elle aboutit.
"Ton honneur, c'est ta fidélité" dit la devise SS. Fidélité aux ordres, fidélité aux dignitaires nazis, fidélité à l'Allemagne. Et Rudolf Lang, homme en équilibre sur le fil de la folie, est un homme d'honneur, un honneur vicié qui corrompt les les âmes. En voulant sauvé la sienne, il l'abandonnera et la brûlera dans les flammes de son enfer personnel.
Commenter  J’apprécie          60

Le début de ce récit est plus que troublant, il débute alors que Rudolf a une quinzaine d'années, nous sommes en 1914 au moment de la première guerre mondiale.

Le cheminement de Rudolf Lang pour intégrer l'armée allemande alors qu'il n'est pas encore âgé de 16 ans est dû à une rencontre fortuite.
Petit à petit l'obligation religieuse inculquée par son père va disparaître pour donner place à sa dévotion pour son pays. Il a une prédisposition à diriger et à obéir aux ordres de ses supérieurs, je n'irai pas jusqu'à affirmer que cette prédisposition s'étend jusqu'au sadisme…

C'est un récit historique qui relate les événements de la vie de Rudolf Lang en parallèle à la montée en puissance de l'Allemagne, ce texte débute en 1912 pour se terminer en 1946.

J'aurai préféré rentrer dans le vif du sujet plus vite et ne pas devoir me coltiner ses années de déboire durant plus de la moitié du livre. Car je sais très bien que l'Allemagne a connu des années très difficiles économiquement et socialement dans l'entre deux guerres, il n'était pas nécessaire à mon sens que le lecteur subissent cette latence interminable avant l'entrée dans le vif du sujet.

La phase terminale de ce roman montre à quel point l'horreur orchestrée par les allemands a été machiavéliquement bien mené et réfléchi en amont. Les horreurs décrites sont parfois tellement ahurissantes qu'en tant que personne, j'ai du mal à seulement imaginer ce qui est décrit page après page.

L'écriture de Robert Merle est assez captivante, je n'irai pas jusqu'à dire que cette histoire m'a plu car se serait déplacée de ma part. Par contre, j'ai appris énormément sur le déroulement de cette affreuse période.
Le final était prévisible et pourtant je le lis avec avidité.
Ce récit historique véridique n'est pas le moins du monde enjolivé, il est froid et dur comme son Reichsführer.
Commenter  J’apprécie          70
Comment un livre qui dénonce d'horribles vérités peut-il être aussi passionnant ?
C'est tout le talent de Robert Merle, auquel je rends hommage !
C'est plutôt une biographie romancée, celle de Rudolph Hess ; un style dans lequel l'auteur excelle.

Ach so !
Allemagne, Bavière. Nous sommes en 1913 avec Rudolph, 13 ans, qui nettoie les vitres, et qui est terrorisé par son père, un fanatique catholique, qui doit absolument racheter sa faute. Il destine Rudolph à la prêtrise, mais celui-ci préfère les armes. le père apprend inopinément qu'il doit aussi se charger de la faute de Rudolph, qui a cassé la jambe d'un garçon ayant insulté son père. Rudolph, lui, a confié sa faute à un prêtre au confessionnal, et il pense que c'est ce dernier qui l'a trahi. du coup, il ne croit plus en l'Église, et il s'enfuit de la maison ; il trouve un travail, s'occupe des blessés de guerre, dont le capitaine Gunther qu'il admire. Il s'engage dans l'armée allemande.
En 1918, que va faire le soldat allemand démobilisé Rudolph, alors qu'il refuse de devenir prêtre ?
Va-t-il, comme Hitler, fomenter des crimes contre la nouvelle république de Weimar, ces messieurs en redingotes ?
Car jusque là, tout va bien.
Il est placé dans une ferme, et fonde une famille. C'est un bon père de famille.
Puis c'est l'horreur : remarqué par les cadres SS pour ses états de service, il est pris en mains par Heinrich Himmler, numéro 2 du parti nazi, il est chargé de la solution finale à Auschwitz.
Il résout le problème des cadences « d'éliminations d'unités » comme un problème mathématique, sans âme ni conscience … Il est devenu une machine à tuer, la mort est son métier.
Elsie, sa femme, ne sait rien ! Puis elle apprend, à cause de la boulette d'un officier. C'est l'horreur !
« Si Himmler t'ordonnait de tuer ton fils, tu le ferais ?
– Probablement, car ce serait un ordre ; on ne discute pas les ordres.
La guerre s'achève, il répond à la question des alliés :
"Vous avez gazé et brûlé trois millions de Juifs à Auschwitz ?
-- Oui, mais ce n'est pas de ma faute, j'avais reçu un ordre !
( En 1945, Himmler se suicide ).
-- Notre chef, mon « père » nous a lâché ! Me pendre n'est pas un problème, mais par contre, notre chef nous a lâché, il nous a trahi ; je voulais mourir avec lui....
______________________________________________________

J'adore Robert Merle ; et si vous avez l'occasion de lire ses 13 « Fortune de France », ne passez pas à côté, vous aimerez l'Histoire de France ! Sa façon de raconter Henri IV ou Richelieu par un courtisan, ami de Pierre de l'Estoile, est savoureuse !
Mais là, le défi de l'écrivain est très ingrat, et cependant, il l'a relevé haut la main.
Ce livre mérite 5 étoiles, mais si bien soit raconté le mal, ce n'est pas ma tasse de thé.
Des chercheurs devraient exploiter les points communs dans les biographies de tous les "fournisseurs de malheurs de l'humanité", afin de prévenir ces phénomènes bien plus dévastateurs, en termes de morts, que les cyclones !
Quelles en sont les causes ?
Frustration initiale ?
Le père de Napoléon s'est soumis au régime de Louis XV, Hitler et Hess avait un père sévère.
Et si le père de Napoléon avait été indépendantiste ?
Et si Hitler avait réussi à devenir peintre ?
Et si le père de Rudolph avait accepté que son fils rentre dans les armes ?

J'ai fait un début de recherche dans les livres que j'ai publiés :
qu'est ce que le mal dans « L'homme cardinal » ?
Et j'ai esquissé un début de solution dans mon deuxième livre, « Loup »....

En tous cas, bravo Robert ; ton style est tellement fluide !
Ton scénario comporte tellement de rebondissements !
Commenter  J’apprécie          5225
quel horreur ce livre mais tellement bien écrit !
une horreur évidemment car l'histoire elle même est difficile à lire, notamment le passage relatant comment les camps d'extermination ont été pensés, comment les juifs ont été considéré comme des "unités" et non des personnes, comment le taux de tués était considéré comme rendement ... bref je ne comprend pas comment des choses pareils ont pu se faire sous l'ordre de psychopathes endoctrinés assumant pour certains jusqu'au bout leur actes.
Commenter  J’apprécie          150




Lecteurs (9987) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez vous les romans de Robert Merle ?

Roman historique lauréat du prix Goncourt publié en 1949 racontant la retraite d'un groupe de soldats français lors de la défaite franco-britannique lors de la seconde guerre mondiale. Mon titre est "week-end

chez ma mère'
à Deauville'
à Zuydcoote'
en amoureux

8 questions
109 lecteurs ont répondu
Thème : Robert MerleCréer un quiz sur ce livre

{* *}