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3,8

sur 201 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une spirale infernale jusqu'à commettre l'irréparable, le lecteur le comprend dès le début.
Le livre entier est consacré aux raisons qui ont conduit Cora à cette descente aux enfers.
Une fresque sociale contemporaine et ultra réaliste relatée par Mathias, un narrateur qui a mené l'enquête auprès des proches de Cora pour restituer les faits et les différents points de vue.

Cora, jeune maman d'une petite Manon, est en couple avec Pierre et travaille dans Le Marketing.
Une vie qui semble digne d'une série télévisée.
Mais ce ne sont que les apparences et Cora chute lentement dans un cercle vicieux et pernicieux.
Pierre et Cora vivent ensemble mais ne se comprennent et ne s'écoutent plus l'un l'autre. Leur couple vacille.
Cora est responsable marketing au sein d'une société d'assurances touchée de plein fouet par la crise et travaille alors sous pression.
Son rêve était en fait de devenir photographe. Un métier passion non abouti au profit d'un travail qui permettrait plus de sécurité et de confort économique, pour une vie plus conventionnelle.
Et l'inconcevable, l'irréparable arrivent.

A-t-on le droit et peut-on se reconstruire une fois tombée au fond de l'abîme, dans les précipices les plus profonds ? Si oui, comment en sortir et se reconstruire ?
La sortie peut être aussi longue que la chute mais parfois un déclic apporte un coup de pouce qui permet de puiser la force et le courage enfouis profondément au fond de nous-même.

L'histoire d'une chute terrible et lente, à tel point que la lecture en devient parfois ennuyante, avec trop de détails à mon goût, malgré un style à la fois sobre et élégant.
Une description violente et puissante du monde du travail contemporain qui, malheureusement, est réaliste dans certaines entreprises.
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Comme cela arrive à la suite d'une lecture enthousiasmante, les lectures suivantes paraissent un peu languissantes. de plus, pour rompre avec mes habitudes, j'ai enchaîné plusieurs romans français, alors qu'en je n'en lis pas régulièrement, dont ce roman de Vincent Message.
Je n'aurais peut-être pas dû !
En tout cas, j'avais un bon a priori. J'avais lu et beaucoup apprécié l'idée, l'écriture et le résultat de son précédent roman : Défaite des maîtres et des possesseurs, une dystopie passionnante. L'auteur revient avec ce roman à Paris au début des années 2010. Cora Salme retrouve, après la naissance de sa fille, la compagnie d'assurances Borélia où elle travaille au marketing. Elle se rêvait photographe, elle a tout de même trouvé ses marques dans cette entreprise somme toute assez humaine. Mais un changement de direction amorce des bouleversements, surtout pour ceux qui sont soit un peu frondeurs, soit un peu marginaux ou moins performants que les autres, pour ceux tout simplement qui n'ont pas les dents assez longues…

Ce roman à la superbe écriture, sinueuse et détaillée, se lit facilement, avec une atmosphère qui pourrait être celle d'un thriller, tant le monde de l'entreprise peut être violent. Il alterne les retours en arrière sur la vie de Cora avec la progression de son actualité. Je me suis facilement coulée dans le texte, et vers le milieu, ai adoré tout le chapitre 8 qui adopte une rupture de ton et d'ambiance et semble mener sur autre chose. Mais il est suivi aussitôt d'un chapitre qui constitue la chronique d'une dégringolade prévisible avec l'annonce d'un plan d'optimisation, joli mot pour une très vilaine proposition du comité de direction visant à réduire les frais de toutes les manières possibles, y compris celle consistant à se passer du personnel le moins productif.

Passant ensuite par des hauts et des bas, par des passages un peu longs ou plus prévisibles ou par de vrais coups de poing, le roman m'a menée à une fin puissante et assez inattendue, qui conclut finement le roman. Même si mon avis ne déborde pas d'enthousiasme, je pense que Cora dans la spirale plaira à beaucoup de lectrices et lecteurs, même les plus exigeants, qui veulent comprendre le monde du travail et ses rouages inexorables, comparés à la fragilité de l'humain.
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Mathias, le narrateur, raconte les deux années qui ont fait basculer la vie de Cora : la restructuration de la compagnie d'assurances où elle travaille et la pression de son supérieur, Franck, sa liaison avec Delphine, sa rencontre avec le Malien sans-papiers Maouloun, bref la perte de contact avec son réel familial, son mari et sa fille. Un roman intéressant qui utilise la rigueur d'une fausse écriture journalistique pour dépeindre la réalité du capitalisme d'assurances et d'une société où la solidarité se paie - par les assurés ou dans la vie.
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J'aime bien les auteurs qui savent mélanger plusieurs thèmes dans leurs livres. Encore faut-il que ce soit bien fait. Et dans ce livre la ce n'est pour moi pas le cas. Autant les parties sur les conditions de travail dans une entreprise qui vient d'être rachetée sont vraiment bien montrées, autant certains chapitres con sacrés à la description d'un opéra ou s'éternisant sur une partie de tennis à Rolland Garros m'ont semblé soporifique. En plus l'histoire est vue depuis un journaliste prétextant l'écriture d'un livre sur une entreprise pour se rapprocher de protagoniste ayant été témoin d'un "évenement" qu'on ne connaitra qu'à la fin du livre. Certe, on y trouve des rebondissements de dernière minutes mais qui m'ont semblé assez improbables et artificiels. Je dois dire que sur le thème du harcèlement au travail il y a pour moi des livres beaucoup plus frappants et réussis tels que "Des clous" de Tatiana Arfel, que j'ai lu il y a plusieurs années et que j'ai toujours en mémoire. Je suis déçue et je n'ai pas hésité à survoler certains chapitres. Un livre qui aurait pu me plaire avec 100 pages de moins
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J'avais découvert Vincent Message dans son précédent roman, Défaite des maîtres et des possesseurs, et après un tel choc de lecture, je me réjouissais donc de retrouver cet auteur dans son nouvel opus, Cora dans la spirale. Epanouie, Cora est une jeune maman qui se va reprendre le travail après son congé maternité. Rapidement, la réorganisation en cours dans son entreprise va venir contrarier la jeune femme…

Cora travaille pour Borelia, une entreprise d'assurance fondée en Auvergne, et que le fils du fondateur fera déménager à Paris dans les années 70. Lorsque s'ouvre le roman, Borelia est rachetée par une famille qui veut réveiller « la belle endormie », et Cora travaille dans le service marketing et communication. L'un des mérites de Vincent Message est de décrire avec beaucoup de précision le monde de l'assurance, la vie dans l'entreprise. Après le rachat, les séminaires d'entreprises, les discussions stratégiques ou encore les « team building » se succèdent. Chacun essaie de se positionner par rapport au nouveau patron. Les relations entre collègues ou encore petits vices de chacun sont aussi joliment décrites par l'auteur à l'instar de cette Nadège qui n'a jamais la bonne température dans son bureau…

Rapidement, un plan de restructuration, baptisé Optimo, se met en place. le plan de retraite anticipée revêt le terme de « Printemps des seniors » mais c'est une véritable stratégie visant plutôt à mettre la pression sur les éléments les moins « performants » qui se met en place. On ressort ainsi du premier tiers du roman époustouflé par cette histoire si vivante et si finement restituée.

On retrouve aussi avec bonheur dans la construction de ce roman des analogies avec son précédent titre. Dans « Défaite des maîtres et des possesseurs », le lecteur avait des difficultés à identifier la période et l'espace dans lesquels se passait le récit. Ici aussi, on se rend compte que les péripéties de Cora nous sont contées par un narrateur extérieur, un certain Mathias, dont on ne sait pas qui il est. de même, au fil des pages, il nous apparaît que celui-ci a mené son enquête des dizaines d'années après qu'un événement eut frappé la vie de Cora, un certain vendredi 8 juin 2010. Cette construction habile et cette allusion à cette date clé renforcent la tension dans le roman.

Qu'en est-il de Cora ? Si son précédent chef, qui la soutenait, est mis sur la touche pour des différends sur la ligne stratégique de l'entreprise, son nouveau responsable, Franck Tommaso, est tellement obnubilé par sa réussite personnelle qu'il n'hésite pas à mettre la pression sur la jeune cadre, ne la soutient pas vraiment ou lui demande de se séparer de certaines personnes dans son équipe. C'est le commencement de cette « spirale » qui entraîne Cora.


Les difficultés au travail, le manque de temps pour soi, la façon dont on renonce à ses vraies aspirations, le manque de sens globalement entraînent la jeune femme dans cet enchaînement qui conduira au vendredi 8 juin… Je ne vous en dis pas plus !

Au final, comme je l'ai dit plus haut, c'est un livre qui emporte le lecteur durant le premier tiers. Ensuite, plusieurs histoires s'agrègent (dont je n'ai pas fait mention dans ce billet, comme une relation extraconjugale ou une rencontre forte avec un SDF malien) qui, au lieu de nourrir le récit central, le freine. J'ai eu l'impression d'un roman trop long, un peu bavard, qui aurait gagné à être plus resserré. La fin réserve néanmoins une chute qu'on n'attendait pas et qui est d'une grande force.

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J'ai eu du mal à lire ce livre car il est fait un peu comme un documentaire. on ne sait pas qui raconte l'histoire , ce n'est qu'à la fin que nous savons;
Il y a des longueurs , des passages qui a mon avis n'apporte rien sur la spirale du travail ,....
Par contre je ne m'attendais pas à cette fin .
Je suis en demi-teinte pour ce livre qui est pourtant très apprécie .
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Cora dans la spirale est un livre de plus de 400 pages à la teneur intéressante, dont les thèmes principaux sont : une entreprise familiale devenue holding, la gestion de l'entreprise et les circonstances, le rôle de la DRH (on s'obstine à appeler le service RH alors que de plus en plus c'est RI, relations inhumaines). Il y a encore beaucoup d'autres thèmes développés dans ce livre et j'ai trouvé qu'il y en avait trop. Autre élément qui m'a rendu la lecture difficile, c'est le manque de dialogues avec parfois un seul/long paragraphe par page. J'ai trouvé aussi que la temporalité du récit était par moments un peu floue et déstabilisante.

Des narrateurs il y en a deux : Cora Salme à travers les carnets qu'elle a laissés (30), racontant son odyssée sur 3 ans dans l'entreprise et un narrateur omniscient, Mathias, journaliste, qui relate les faits des années après en menant, en même temps des entretiens et qui fait partie de la famille de Cora; c'est son fils, devenu adulte.

Dans Cora dans la spirale, il y a l'histoire de l'essor d'une compagnie d'assurances provinciale (Clermont Ferrand) qui naît toute petite et familiale pour évoluer vers une grande entreprise ayant des vues sur l'international. En même temps que le profil financier se fait prometteur, le côté humain se dégrade. Il y a des comparatifs intéressants dans le livre, comme par exemple la petite entreprise familiale et son côté « humain » versus un holding qui doit suivre des directives impitoyables sous l'égide de la rentabilité maximale et le plus vite possible; le type des dirigeants d'entreprise, très différents qui impriment un rythme selon leur formation (l'ancien versus le moderne); l'aspect scientifique aujourd'hui incontournable au sein de l'entreprise, etc.

L'héroïne du roman est Cora Salme, nous sommes en 2010 et elle vient de donner naissance à son premier enfant; elle reprend son travail après le congé de maternité. de Cora nous connaitrons bien son monde intérieur et privé et son monde extérieur par le biais de sa vie professionnelle car elle fait partie de cette entreprise d'assurances agrandie où elle s'occupe de marketing. Elle est plutôt bien notée professionnellement et le corollaire de cela est qu'elle mène une vie difficile qui va la mener tout droit au burn-out.

Il y a une description intéressante de ce que signifie travailler à Paris, dans une tour de la Défense, en open space, avec 20 minutes de perte de temps rien qu'avec l'attente des ascenseurs, les déplacements en métro (Cora vit à Montreuil et elle a calculé qu'elle perd environ 30 jours par an dans les transports en commun!), etc. L'ambiance au travail est plutôt délétère avec différentes pressions laborales.

Le burn out va se traduire par une perte des réalités pour Cora et la survenue d'un drame épouvantable avec des conséquences assez dévastatrices. le comble du cynisme étant que après tant de souffrances provoquées par la vie dans l'entreprise, c'est Cora qui sera traînée en justice. Et c'est là qu'intervient le narrateur Mathias, lequel essaie de constituer un dossier pour la défense de Cora Salme, sa mère, en se basant sur les carnets et des interviews.

Le choix symbolique du mot spirale dans le titre, n'est probablement pas anodin et rappelle le panoptique de Bentham (alternative au bagne conçue au XVIIIè) où l'on pouvait voir sans être vu; Foucault, le philosophe, dans son texte sur la société de surveillance parle « du surveillé se sachant regardé de toute part et intégrant ainsi la norme de bonne conduite ». Ceci pour expliquer que l'on fasse travailler des gens dans un environnement ouvert (l'open space). Pour revenir à Cora Salme, la spirale dans son cas c'est l'évolution de son énergie dans l'entreprise qui naturellement doit être ascensionnelle. J'ai relevé sept fois le mot spirale dans ce roman.

Il y a une belle construction littéraire du roman autour de l'oubli ; dans la vie de Cora il va y avoir trois oublis majeurs qui vont servir de pivot à la trame : l'oubli de son violon dans l'adolescence, l'oubli du sondage commandé par son supérieur et l'oubli de Manon dans la voiture.

Deux films récents exposent très bien ce sujet. Je pense à Corporate en 2016, dirigé par Nicolas Silhol et Ceux qui travaillent en 2018 dirigé par Antoine Russbach avec Olivier Gourmet.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Ce n'est pas que Vincent Message écrive mal (ses phrases sont plutôt agréables à lire et ses personnages attachants) ou que son histoire soit foncièrement inintéressante, c'est plutôt qu'il se disperse beaucoup, nous emmène loin sur des chemins de traverse inutiles, au point que la tension se relâche et qu'il se trouve obligé de sortir de gros effets dramatiques pour nous remettre dans le bain.
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Vincent Message écrit bien. Il a eu le prix du livre Orange en 2016, ce n'est pas pour rien. Cora dans la spirale est superbement écrit, de belles phrases, une syntaxe maîtrisée, rien à dire. le sujet du roman est intéressant et nous renvoie à notre condition de femme qui gère tout et doit assumer son quotidien au risque d'y perdre la tête. Cela dit, il m'a fallu m'accrocher pour lire ce texte, peut-être trop dense, peut-être trop long. le tout manquait d'un petit quelque chose qui donne envie d'y retourner.
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Un livre dont, pour ma part, j'ai été heureux d'achever la lecture. Un soulagement. Non pas lié au dénouement (dont on ne peut pas franchement dire qu'il soit heureux...), mais tout bêtement lié à la somme de ces (souvent trop) longues pages. Cet ouvrage aurait nettement gagné en pertinence s'il avait été moins long. L'auteur s'attarde peut-être un peu trop sur les rouages de l'entreprise pour décrire quelque chose qu'on ne connaît hélas que trop bien : les ravages du capitalisme, du profit à tout prix qui détruisent tant de vies. On comprend bien le leitmotiv de cette insistance mais elle n'apporte finalement pas grand-chose au fond de l'histoire.
J'ai également été un peu amusé par la relation extraconjugale de Cora, comme si aujourd'hui il était de bon ton de placer quelques chapitres consacrés à l'homosexualité ; il me semble qu'à vouloir la banaliser coûte que coûte, on parvient exactement à l'inverse en la galvaudant. En quoi le fait que Cora ait une amante plutôt qu'un amant modifie son parcours dans le livre ?
Néanmoins, je demeure indulgent avec cet ouvrage qui est évidemment salutaire dans la dénonciation de ce capitalisme destructeur, voire suicidaire.
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