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4,19

sur 804 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La deuxième femme.

Celle qui vient après.

Elle s'appelle Sandrine. Elle est cette deuxième femme.

Pourtant, pour elle, cet homme qui pleure à la télévision son épouse disparue, sera le premier. le premier à véritablement la regarder.

Jusqu'au jour où celle qui fut la première, qui aurait dû rester l'unique femme, réapparaît.

Ce roman m'a interpellé par la force de son personnage principal qui prend vie entre les pages. Une psychologie étudiée, une vérité des sentiments et une force presque hypnotique.

Tour à tour, Sandrine touche, agace le lecteur. On voudrait la bousculer, la secouer très fort. Puis, on aimerait lui prendre la main et l'aider à fuir.
J'ai aimé la façon dont Louise Mey ne fait pas d'elle une « héroïne » mais belle et bien une femme pétrie de doutes, pleine de rancoeurs envers elle-même et ce corps qu'elle n'accepte pas.

On ne peut en dire trop pour ne pas gâcher la découverte. Juste évoquer le sujet de la violence faite aux femmes, traité de façon percutante dans un style qui pourra en dérouter certains.

Nous sommes dans la tête de Sandrine. C'est viscéral et déchirant, souvent déroutant mais réellement maîtrisé.

Ce roman est dur, très dur. Si la tension monte lentement et que le début peut sembler un peu long, on se retrouve rapidement dans les mailles du filet d'une tension psychologique extrême, insoutenable.

Louise Mey crée une sensation, un étau, qui, page après page, semble se resserrer, étouffer le lecteur. On sort de cette lecture comme sonné, un peu hagard.

Une lecture choc qui m'a tenu éveillé longtemps après l'avoir terminé …

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Jusqu'ici, Sandrine ne s'est jamais aimée. Trop moche, trop grosse, trop conne. Elle s'isole de ses collègues de travail, déteste les week-ends où sa solitude lui saute en plein visage. Timide, elle n'ose prendre la parole. Jusqu'ici, aucun homme n'a posé de regard amoureux sur elle. Trop moche, trop grosse, trop conne. Mais le jour où, le regard rivé sur l'écran de télévision, elle voit cet homme qui pleure sa femme qui n'est pas rentrée de son jogging, elle s'est tout de suite reconnue dans cette douleur jumelle, sachant exactement ce qu'il ressent au fond de lui. Prenant son courage à deux mains, elle décide de participer à la marche blanche. Comme une évidence entre eux. Sandrine s'est très vite installée chez l'homme qui pleure et son petit garçon. Un bonheur enfin mérité pour la jeune femme. Mais, le jour où, à la télévision, la première femme apparaît, visiblement amnésique, dans un hôpital italien, son monde s'écroule. Se peut-il qu'elle vienne récupérer sa place et forcer Sandrine à partir ?

Évidemment, après avoir lu ce roman, l'on pense aussitôt à l'affaire Daval. Cet homme qui pleure à chaudes larmes, inconsolable, sa femme disparue... Jusqu'au jour où la vérité éclate... Jonathann Daval, c'est un peu ce monsieur Langlois. Éploré d'avoir perdu sa femme, jusqu'ici introuvable. Sandrine a pris sa place, s'est installée dans la maison, s'occupe de l'homme qui pleure et de son fils, Mathias. Et si Caroline réapparaît, l'on s'attend, évidemment, à une confrontation, une mise au point. Sauf que le roman prend une tournure différente. Louise Mey surprend le lecteur en dévoilant, petit à petit, ce qui se cache derrière cette disparition, derrière cet homme qui pleure et qui se transforme en monsieur Langlois. Et l'ambiance peu à peu s'intensifie, devient oppressante d'autant que la narration nous plonge dans les pensées de Sandrine, que les dialogues sont incorporés au texte, que la dimension psychologique est d'une force incroyable. Éprouvant, écrasant, subtilement mené, ce roman dépeint avec une grande justesse un sujet, malheureusement, toujours et encore plus d'actualité...
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La deuxième femme , c'est Sandrine et le moins que l'on puisse en dire , c'est que Sandrine, elle n'a aucune estime de soi , aucune estime d'un corps qu'elle rejette , qu'elle rend responsable de tous ses maux et ils sont hélas nombreux . C'est que c'est important , un corps , la face visible d'un iceberg , le premier élément pour une bonne socialisation , un élément essentiel pour ... " le reste" , " tout le reste " . Ne pas s'accepter , c'est se condamner à la marginalisation , à une vie dans l'obscurité...
Alors , Sandrine , lorsqu'elle rencontre M Langlois , " le monsieur qui pleure " , elle voit s'ouvrir les portes d'un bonheur auquel elle ne croyait plus . Monsieur Langlois , il est veuf et a un enfant . Une famille , une famille pour accéder à une " autre vie " , tant pour elle que pour monsieur Langlois et son fils . Hélas , " quand ça veut pas , ça veut pas ". Un événement inattendu remet tout en cause : Caroline , la première femme qu'on croyait morte réapparaît et le côté " Docteur Jekill et Mister Hyde " de monsieur Langlois va donner " sa pleine mesure "....
Louise Mey , dans ce roman ne choisit pas la facilité mais , à mon avis , a réalisé un tour de force. Pour moi , nous n'avons pas là un thriller psychologique mais plutôt le document romancé d' un crime de notre temps . Elle nous plonge au coeur d'une histoire finalement " banale " et sordide , une histoire terrible de domination perverse comme les rubriques des " faits divers " en regorgent .Un sujet dur qui vous englue comme dans des " sables mouvants " . Un saut dans l'antre du plus sombre de l'âme humaine .
La face cachée de " l'iceberg Sandrine " saura- t- elle réagir au risque de ....revenir au point de départ ?
Si j'ai aimé ce roman , j'ai vraiment " peiné " sur la première partie centrée sur le physique et le désespérant moral de Sandrine . C'est long , trop long , et lent , trop lent .Pour tout vous dire , j'ai frôlé l'overdose et l'abandon . Seule la note flatteuse mise par les amis et amies babeliotes m'a incité à poursuivre . ( La note , pas les commentaires que je ne lis jamais avant ) .La suite est tout de même plus " vivante " à défaut d'être " alerte " .C'est toujours lent mais on comprend mieux ce choix , et toujours long avec des " scènes " un peu trop répétitives.
Quant à l'écriture, bien maîtrisée dans l'ensemble , elle cède parfois trop à l'émotion et met de côté les règles de construction " classiques " .
Inclure les dialogues sans " démarcation " me gêne aussi car on se trouve , non pas en face d'un récit aéré mais devant un bloc de mots , de phrases , plutôt anxiogène , ce dont on n'avait pas vraiment besoin.... Ce n'est que mon avis bien entendu , et cela ne m'a pas empêché d'aller au terme de ce récit dont je me suis toutefois extirpé avec soulagement tant il est oppressant et pourtant....Quand vous pensez que " monsieur Langlois est le seul personnage dont on ne connaît pas le prénom. ...C'est dire !!!!
Un bon , bon roman contemporain mais toutefois pas un " coup de coeur " au sens noble du terme . Quant à dire " une claque " , je préfère éviter, il en tombe suffisamment dans cette histoire ...Et c'est condamnable ...et puis ...
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Voir une menace qu'un autre ne voit pas est un des ressorts les plus efficaces que je connaisse pour faire monter l'adrenaline!

Un exemple? Allons-y pour une bonne régression !

 Quand Guignol  dit "ça va , les enfants? On n'est pas bien, là,  tranquilles? Pas de garde-champêtre en vue! Je vais pouvoir manger mes pommes!" , alors que ledit garde-champêtre taquine joyeusement sa matraque juste  derrière lui : rien de mieux pour soulever les hurlements épouvantés des mômes: -"Attention, Guignol! Il est lààà, derrière toi! "
Et cet abruti de Guignol: - Quoi? Les enfants? Je comprends rien à ce que vous dites. Devant moi? mes pommes?"
- Nooon derrière! Derrière !
- Ah oui, je vais le poser, mon derrière,  vous avez raison! C'est mieux de s'asseoir pour manger ces bonnes pommes!"

Etc...etc...

Eh bien La deuxième femme c'est exactement ça !  On a envie de  hurler à Sandrine, la narratrice, une tonne de mises en garde, mais elle n'entend pas, elle ne comprend pas, et elle ne peut pas comprendre : elle ne veut pas.

D'autres ont bien mieux que moi  évoqué l'intrigue, le thème -d'une brûlante actualité- des violences faites aux femmes, le piège de l'isolement, de l'enfance humiliée , du manque de confiance en soi qui vous musèle à  vie, vous mine et vous fait prendre la moindre attention pour une preuve d'amour.

 Moi je dirai seulement : "Femmes, méfiez-vous de l'homme-qui- pleure-devant-les caméras! Pensez à Jonathan Daval qui pleurait si bien sa joggeuse disparue et l'avait carbonisée dans un coin de forêt . L'homme-qui-pleure a plus d'une larme dans son sac. Il pleure à  volonté quand sa proie lui échappe. Pour l'attendrir. La reprendre en mains. Mais il recommencera très vite les hostilités,  les perfidies, les humiliations. Femmes, attention! Il affûte ses griffes, il aiguise ses crocs..Attention !!il  est juste derrière vous! "

"- Mais non, il souffre, il pleure, il m'aime. Il n'y a que moi qui puisse le sauver.."

Juste derrière,  on vous dit...

Un thriller terrifiant d'efficacité et de justesse, lu d'une traite, pour commencer mes vacances. Idéal pour repartir d'un bon pied.

Le pire est vraiment.. derrière nous, après cette lecture!

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Sandrine est "une grosse vache, grosse, grosse moche, tête de conne...". du moins le pensait-elle avant de découvrir l'amour auprès d'un homme. Un homme, l'homme qui pleure parce que sa première femme a disparu, M. Langlois qui a un fils, Mathias, un petit garçon.
Un nouvel équilibre s'est installé, mais parfois, Sandrine se regarde dans le miroir et se trouve encore "grosse, moche et conne..."
Un jour, Caroline, la première femme, réapparaît, partiellement amnésique. Et Sandrine découvre qu'elle aussi peut être enceinte...

Un roman noir qui traite d'un sujet grave, connu depuis longtemps mais nié tout autant. L'autrice à choisi de donner une fin heureuse à son intrigue. Dans la vraie vie, entre détresses cachées, séquelles graves et parfois, trop souvent, morts violentes, le dénouement est généralement plus dramatique.
Louise Mey a mis beaucoup de distance entre elle et ses personnages, donc entre eux et les lecteurs. La narration semble souvent détachée du réel. L'histoire de Sandrine est contée avec trop de recul... Je me suis senti parfois mal à l'aise, pas réellement impliqué dans le récit. de cette femme qui s'observe sans se voir telle qu'elle est, ne retenant que les défauts qu'on lui prête.
Il faut reconnaître que le sujet n'est pas facile à traiter. Louise Mey a eu le mérite de se confronter à cette difficulté. L'écriture est accessible à tous. La narration est parfois un peu lente, manquant de rythme ; n'en attendez pas une lecture addictive.
Ce livre fait cependant oeuvre utile un mettant au coeur de l'intrigue un sujet trop souvent occulté.
Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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Un roman noir que l'on quitte le coeur affolé, le corps tendu...

Dans cette histoire écrite à la troisième personne, ce qui pourrait créer une distanciation, le lecteur est pourtant tout de suite en empathie avec Sandrine. Et la focalisation interne , qui durera tout le long du roman, est si habilement construite que peu à peu, on vit les émotions, les pensées contradictoires de Sandrine, on fait corps avec elle.

Ah, ce corps qu'elle rejette, qui la dégoûte! Ce corps qu'elle martyrise, pour se punir de sa mollesse, de sa graisse. Ce corps qu'un jour, après la disparition de sa première femme, "l'homme qui pleure " dont elle aime déjà le petit garçon, semble apprécier quand même, ce corps qu'il fera souffrir, devenu le dément Monsieur Langlois.

Dichotomie dans l'esprit de Sandrine, qui vit l'impensable comme si elle observait une autre qu'elle. Dichotomie du pervers narcissique, tour à tour suppliant et menaçant, doux et violent. de plus en plus violent quand sa première femme ressuscitée contrarie tous ses plans...

On suit le calvaire de Sandrine en direct, et l'auteure sait remarquablement nous impliquer, nous faire comprendre les remous intérieurs, complexes, l'emprise implacable, et on se demande quand cette situation horrible va cesser. On lui crie de fuir, mais elle ne veut pas nous entendre!

Les corps et les coeurs sont marqués à vie par cet enfer. Même s'ils en réchappent. Un livre dur mais utile, criant de vérité.

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Sandrine a une très haute opinion d'elle-même. Jugez plutôt, à partir de cet autoportrait :
« Pathétique, pitoyable (...) Grosse conne, pauvre conne, pauvre moche, pauvre conne, grosse conne. »
Grâce à qui, une telle confiance en soi, depuis toujours ? A son père, sale connard abruti et accessoirement violent. Et à la mère, forcément, complice muette et guère plus subtile.
Sandrine ne s'est sentie aimée que par sa 'mamie en miel' et par deux copines d'école ; ça remonte à loin, elle était enfant.
Son expérience des hommes s'est limitée à quelques petits coups d'un soir, et l'une s'est conclue piteusement ainsi : « L'un avait fini par avouer qu'il ne la présentait pas à ses amis parce qu'elle n'était pas son genre et que son genre c'était les femmes belles. »
Tous les contacts humains deviennent compliqués lorsqu'on vous renvoie une telle image. Vous partez perdant, forcément, et rares sont les bonnes âmes qui persistent à tendre la main à ceux qui déclinent systématiquement les invitations parce qu'ils sont trop nuls, sans intérêt, qu'ils ne servent à rien, etc.
Bref, quand Sandrine trouve "l'homme qui pleure", l'aime, qu'il l'invite à s'installer dans sa maison - où il vit avec son fils de 5-6 ans - la jeune femme se sent enfin exister, enfin aimée.
Mais la première épouse, portée disparue depuis quelques mois, reparaît. Que va devenir Sandrine ? Va-t-elle devoir s'effacer, quitter ce foyer, 'son' homme et ce petit garçon qu'elle aime tant.
.
J'imaginais un 'duel' entre les deux femmes.
Jusqu'à ce que je tombe sur un 'mot clef' lié à cet ouvrage, sur Babelio. Dommage pour la surprise, car j'aurais aimé suivre le rythme de l'auteur dans cette descente,
.
Le processus est très finement décrit, et les personnages semblent plus vrais que nature. L'enfant, ses postures et ses dessins ; Sandrine, sa douceur, sa générosité, ses comportements auto-destructeurs, ses doutes, sa force... et les autres, je vous laisse découvrir.
L'un d'eux m'a rappelé un collègue et un oncle...
.
Merci beaucoup à Iris & Judith qui m'ont vivement conseillé cette lecture.
J'avais black-listé l'auteur suite à 'Embruns', finalement lu jusqu'au bout, mais je n'avais pas complété le billet, tant l'intrigue & les dénouements m'avaient paru improbables et torchés, calqués à la va-vite sur un 'Club des Cinq'.

Pour en revenir à 'La deuxième femme', ces mots si justes de Juliette Arnaud : « Ce roman n'est jamais paresseux. Pourtant il est audacieux, il est même acrobatique. Comme un vrai bon polar, il n'ôte nos bandeaux devant les yeux que lorsqu'il le veut, à une allure millimétrée par l'écrivaine. (...) le respect est absolu pour l'intelligence du lecteur. »

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• intégralité de la chronique de Juliette Arnaud sur cet ouvrage :
https://www.youtube.com/watch?v=SvGgmTku90Y
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Un ouvrage que Babelio cite comme genres : harcèlement, menace, violence conjugale, etc.
Des mots que l'on entend malheureusement encore trop souvent aujourd'hui...

Ici dans ce livre, les dialogues ne sont pas distincts, cela a été un chouilla compliqué pour différencier le texte de narration à celui des différents personnages. Les pages sont très remplies et compactes.
Bon, là, je fais du chipotage me diriez-vous... mais c'est une chose qui m'a perturbé lors de la lecture, mais dont on s'habitue au cours de la lecture.

Aussi, j'ai mis un certain nombre de pages avant d'être happé par l'histoire, car le début est selon moi un peu trop long au démarrage... Disons que c'est tiré en longueur.
Mais une fois lancé, le livre devient impossible à lâcher...

Pour ce qui est du sujet principal du livre. Dont l'auteure Louise Mey clôture l'ouvrage avec des vrais chiffres qui vous glace le sang... Ici, on parle de violence conjugale.

A savoir, qu'une violence conjugale peut être psychique, sexuelle et physique.
Ça peut aussi être une prison dorée dont les bourreaux savent garder prisonniers leurs victimes.

Grâce à ce livre, nous pouvons "voir" ce qu'il se passe entre les murs de cette maison, ce cercle vicieux s'élargissant de plus en plus dont il est extrêmement difficile d'en sortir. Car l'espoir du changement est plus fort. On s'accroche aux minis doses d'amour données comme des miettes que l'on jette à des oiseaux. Suffisant, même rassasiant pour que le calme se réinstalle dans l'attente de la prochaine tempête.

L'auteure, Louise Mey, arrive à nous faire comprendre que cette complexité psychologique peut mener à une attitude incertaine et contradictoire.

À travers Sandrine, un personnage qui a la base manque de confiance, avec une voix intérieure se répétant sans cesse « Grosse vache, grosse conne, grosse moche » on s'aperçoit que le manque de confiance et d'estime peut être illimité la conduisant vers une descente aux enfers...

Un grand bravo à cette auteure qui met en avant ce problème de société pour lequel cela peut arriver à n'importe qui. (À ne pas oublier, c'est qu'à partir des années 80/90 qu'une évolution législative s'est fait ressentir en France).

Sandrine, ça peut être notre soeur, notre voisine, notre amie, ça peut être la boulangère du coin qui vous sourit en vous souhaitant une belle journée. Ça peut être vous... Ou moi...

C'est aussi aux personnes extérieures qui ne doivent pas hésiter à être vigilant pour ceux qui nous entourent et surtout, lancer l'alerte en cas de nécessité.

Lisez-le. Partagez-le.

C'est un ouvrage bouleversant, poignant, oppressant,... Le sujet est très bien maîtrisé par cette auteure, féministe, questionnant dans ses romans noirs les rapports des femmes avec leur corps et leur environnement et décortiquant les mécanismes de la violence... C'est une sacrée grosse claque que l'on se prend, dont nous n'en sortons pas indemnes.
Bien que le mot claque prend un tout autre sens ici...
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C'est l'un des livres les plus angoissants que j'aie lus. Pourtant, il n'y a ni loups-garous, ni vampires -juste une femme amoureuse.
Sandrine se déteste, elle se trouve moche, grosse et bête, elle vit seule dans un petit appartement et n'attend plus grand-chose de la vie. Alors, quand l'homme-qui-pleure lui sourit, quand il lui offre des fleurs et lui dit qu'elle est belle, Sandrine veut y croire, veut se persuader qu'elle aussi va recevoir sa part d'amour et de bonheur. Même si l'épouse de l'homme-qui-pleure a disparu, et même si elle réapparaît un beau jour.
Difficile de résumer l'histoire sans trop en dévoiler. J'ai été happée par l'intrigue, immergée dans la tête de Sandrine, dans son corps, dans son univers étriqué. L'écriture asphyxiante de Louise Mey ne lâche rien, ne desserre jamais sa prise ; dans ce récit, il n'y a nulle part où se poser, se réfugier. Et ce qu'il raconte est abominable.
J'ai été impressionnée par la finesse de l'analyse psychologique des personnages, la justesse des comportements, et la montée en tension de l'intrigue. Mais je sors lessivée de cette lecture.
Dans son genre, c'est une réussite absolue.
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De Louise Mey, j'avais déjà lu et apprécié "Embruns" et "Les ravagé(e)s". Ce que j'aime beaucoup chez cette autrice, outre ses intrigues psychologiques prenantes, c'est son aptitude à rendre des thrillers féministes. Dans chacun de ses livres, on trouve une thématique sur les droits des femmes, qu'elle inclut de façon habile et bien tournée.
De fait, je n'ai pas hésité à acheter son dernier roman, et ne l'ai pas regretté.
Sandrine, le personnage principal, très complexée, seule, sans aucune confiance en elle, tombe sous la coupe d'un homme dont la première femme a mystérieusement disparu un an auparavant. Elle prend sa place et s'occupe même avec amour de leur enfant. Quand l'épouse, Caroline, revient, amnésique, Sandrine va se rendre compte qu'elle est tombée sous l'emprise d'un homme cruel, possessif et manipulateur.
Louise Mey décrit parfaitement le phénomène d'emprise, la difficultés des femmes battues à partir - quand beaucoup de personnes pensent que c'est facile, et que ces femmes sont soit bêtes, soit masochistes, voire les deux.
Allier une thématique féministe complexe à un suspense haletant, chapeau !
Seul petit bémol : j'ai eu un peu de mal avec l'écriture "parlée", les phrases longues avec les dialogues insérés. Mais ce n'est qu'un détail pour un aussi bon thriller psychologique.
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