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4,1

sur 1244 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'histoire d'une famille au Texas, les Mc Cullough vue au travers du prisme d'Eli, Peter son fils et Jeanne Anne, son arrière petite fille. Eli est enlevé par les Comanches en 1849 et fera partie de la tribu pendant 3 ans, d'abord comme esclave ensuite comme membre à part entière du clan. A son retour parmi les blancs au Texas, il aura beaucoup de peine à se réinsérer. Peter devra vivre avec une conscience tourmentée par un raid à l'encontre de ses voisins mexicains grâce auquel sa propriété va devenir gigantesque. Jeanne Anne essaie de se faire une place dans le monde des affaires. Un point commun aux trois prismes: des êtres marqués de près par la violence de la guerre, l'un, contre les Indiens, l'autre contre les Mexicains et la dernière la guerre en Europe. Pétrole, grands espaces, chevauchée, raids, vengeance et violences, voilà le menu de ce roman.
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Le fils, par Philpp Meyer. Ce livre est construit en plusieurs tableaux qui s'étalent dans le temps sur cent cinquante ans, l'espace étant au contraire limité au Texas, région mexicaine, puis état indépendant (éphémère), enfin rattaché aux États-Unis d'Amérique depuis 1845. Cette fresque ambitieuse embrasse un morceau du grand roman américain, une part du mythe de la conquête de l'Ouest sans craindre d'en déconstruire la légende. L'auteur écrit un livre extrêmement documenté sur la guerre américano-mexicaine et la colonisation du Texas, sur son évolution, agricole puis pétrolière, sur les liens conflictuels et souvent d'une extrême violence entre Yankees, Mexicains et Indiens, enfin sur la vie des Comanches. On découvre que ceux-ci possédaient une véritable culture, manifeste dans leur langue, leurs coutumes, leurs rapports avec la nature et les animaux, les relations hiérarchiques entre les hommes, avec les femmes et les enfants, leurs savoir-faire, rudimentaire ou élaboré : chasse des bisons, travail des peaux, confection et utilisation des arcs et des flèches, etc.
Mais ce roman est surtout le récit d'une dynastie, les McCullough, dont l'ancêtre, Éli, homme du XIXe siècle, plus à l'aise à cheval que comme père de famille, a subi un apprentissage chez des Indiens, puis fut un confédéré esclavagiste pendant la guerre de Sécession où il devint le ”Colonel”. Né en 1836, c'est un adolescent quand les Comanches effectuent un raid sur leur maison en l'absence du père, violent et tuent sa mère et sa soeur, et l'emmènent ainsi que son frère dans leur village. Il y séjournera trois ans, d'abord esclave puis guerrier reconnu.
Peter est son fils, c'est un fermier, un éleveur de bétail, frileux vis-à-vis de l'industrialisation et de l'engouement pour le pétrole, à l'aise dans la réflexion, l'introspection, la recherche de la justice. Lucide et tourmenté, véritable conscience morale de la famille et du roman, cet intellectuel prend fait et cause pour les Mexicains, qui méprisent le supposé faible qu'il serait, alors qu'ils vénèrent le ”Colonel”, impitoyable promoteur de l'assassinat d'une famille voisine.
Jeanne-Anne est la petite fille de Peter, c'est elle qui prend en mains l'empire agricole et industriel - bâti sur le pétrole dont regorgeait le Texas - c'est une femme moderne qui se questionne, qui a du mal à s'imposer en tant que femme, mais qui agit. Ces trois personnages prennent la parole ou sont au centre des chapitres successifs, donnant un rythme particulier, non chronologique, à l'ouvrage.
Les éléments fondateurs du récit sont le raid des Comanches chez les McCullough en 1849, d'une extrême violence, l'initiation d'Éli McCullough chez les Indiens, l'assassinat sauvage de la famille Garcia par Éli et ses proches en 1915, la passion dévorante du ”Fils” - Peter - pour la belle Maria Garcia, enfin, en 2012, l'incendie de la maison McCullough en apothéose finale et comme une sanction perpétrée à distance, un siècle plus tard, par le ”Fils”.
Ce livre fourmille de sujets de réflexion, le thème central étant la légitimité de ce que l'on possède : à qui doivent revenir ces terres, pour lesquelles on s'est souvent battus à mort ? Aux Yankees qui ont délogé les Indiens ? Mais les différentes tribus n'ont jamais cessé de se chasser les unes les autres lors de guerres tribales infinies. Et il fallut aussi exproprier les Mexicains qui avaient possédé le Texas il y a plus de 170 ans, et y restaient très présents. Autre sujet, la déconstruction du mythe de la conquête de l'Ouest repose sur les exactions réciproques des Anglo-Saxons, des Indiens et des Mexicains : en effet, les vols de bétail, d'armes, de terres, les rapts, les assassinats d'hommes, de femmes, d'enfants, les viols se sont déroulés chez les uns comme les chez les autres. En termes de violences personne n'est innocent, les Yankees toutefois moins que les autres. La destruction de l'environnement est un autre thème du roman : les prairies fertiles se déplacent toujours plus loin, les derricks ont remplacé les pâturages, les bisons se font rares. Les premières victimes en sont les Indiens, qui trouvaient leur subsistance dans la nature.
Ce livre, un peu long, a un intérêt manifeste, roman documenté sans être un documentaire, épopée historique ambitieuse, mythe américain affirmé avec toutefois un brin d'esprit critique permettant de le renouveler, saga familiale qui ne manque pas de souffle, à défaut peut-être de finesse quand il s'agit de sonder les âmes. Aujourd'hui, il reste certainement quelque chose de cette Amérique de pionniers. Mais quoi ?

Lien : http://www.lireecrireediter...
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Vaste fresque de l'Amérique des années 1850 à nos jours, le Fils de Philipp Meyer est porté par trois personnages – trois générations d'une famille texane, les McCullough – dont les voix successives tissent et explorent avec brio la part d'ombre du rêve américain.

Tout commence avec Eli, le patriarche que l'on appelle " le Colonel ". enlevé à l'âge de onze ans par les Comanches, il passera avec eux trois années qui marqueront sa vie. Revenu à la civilisation, il prend part à la conquête de l'Ouest avant de s'engager dans la guerre de Sécession et de devenir un grand propriétaire terrien et un entrepreneur avisé.
Son fils Peter, à la fois écrasé par son père et révolté par l'ambition dévastatrice de ce tyran autoritaire et cynique, il profitera de la révolution mexicaine pour faire un choix qui bouleversera son destin et celui des siens.
Jeanne-Anne, petite-fille de Peter, est ambitieuse et sans scrupules à l'image de son arrière-grand-père. Elle se retrouve à la tête d'une des plus grosses fortunes du pays, prête à parachever l'oeuvre du « Colonel ». Mais comme ceux qui l'ont précédée, elle devra sacrifier beaucoup de choses sur l'autel de la fortune.
Comme tous les empires, celui de la famille McCullough est plus fragile qu'on ne pourrait le penser.

Une histoire brutale et impitoyable contée avec virtuosité et rythme. Un roman passionnant, le Fils est à la fois une réflexion sur la condition humaine et le sens de l'Histoire.
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Un grand (et gros) livre centré sur le Texas de 1836 à aujourd'hui mais qui permet aussi d'envisager l'évolution générale des Etats-Unis sur cette période. On voit l'Ouest américain passer d'une vie très dure pour tous les gens qui essaient d'y survivre à un mythe dépourvu de réalité.
On suit une famille sur plusieurs générations à travers le récit de trois personnages principaux. le récit d'un jeune garçon blanc enlevé par les Comanches est passionnant. L'auteur décrit la vie de ce peuple à un moment crucial de son histoire dans tous ses aspects de la vie quotidienne et avec beaucoup de détails que j'ai trouvés fascinants (quand, comme moi, on ne connaît quasiment rien à l'histoire de Indiens). Cela décentre de la vision pionnière blanche de l'histoire américaine.
Les personnages ne sont pas très sympathiques mais on s'accroche à cette histoire très bien construite. On peut trouver le tout un peu long car le lien, autre que familial entre les différents récits, n'est pas évident et n'arrive qu'à la fin du livre. En effet, cette histoire est finalement un grand tour du destin pour des personnages qui ont tenté et ont cru un temps le maîtriser. Ils en sont tous finalement les jouets mais seul le lecteur peut le voir grâce à la vision globale qu'il a de cette famille sur presque deux siècles.
Ce livre aborde dans des milieux bien précis des thèmes qui sont en fait universels (la famille et la place qu'on peut avoir en son sein, la transmission, le pouvoir, ce qu'on construit et ce qu'on détruit, la liberté, le sens de la vie, le travail, la place des femmes, la nature…).
En bref, une grande saga familiale réaliste avec un sens historique profond, qui se lit très facilement et nous emporte loin avec elle, vers le Texas… Partez à l'aventure ! Si vous aimez les récits familiaux, l'histoire en général et les grands espaces, vous ne le regretterez pas. Je suis sortie de ce livre enrichie de connaissances, de réflexions sur la vie et avec l'impression d'avoir effectué un grand voyage.
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Une épopée du Texas incroyable où nous suivons une famille au travers de 3 personnages sur 100 ans. A chaque chapitre on reprend le fil d'un des protagonistes ( grand père, père et arrière petite fille ) Personnellement c'est surtout l'aëul de la famille, le Colonel, en insistant sur le C majuscule, qui va vivre une vie hors du commun en grandissant entre autre parmi les comanches qui me captiva. Je me suis vraiment délecté de cette histoire du Texas, certains passages sont très durs , il ne faisait pas bon d'être mexicain au Texas, il fallait aussi éviter d'être capturer par les comanches. On découvre ce peuple tel qu'il était avec ses qualités et ses défauts et on évite la caricature dégoulinante de bonnes pensées décrivant le bon sauvage massacres par des méchants blancs. C'est surtout l'Homme qui en prend pour son grade. Au delà des comanches, le livre est plus profond, on y comprend que pour survivre dans ses contrées, c'était la loi du plus fort et pas de places pour les émotions et encore moins pour l'empathie, la vie humaine ne comptait pas pour grand chose. Que ceux qui se plaignent du monde moderne se remettent dans le contexte du Texas au 19ième... la vie n'était pas un joli fleuve tranquille. Un livre historique, puissant et d'évasion qui mérite le détour.
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Eli McCullough vit avec ses parents, son frère et sa soeur dans une petite maison au milieu de l'ouest sauvage. En 1849, un soir que son père est parti à la poursuite de voleurs de chevaux, la maison est assaillie par une bande d'indiens Comanches, qui enlèvent Eli et son frère. Adopté par un des braves de la tribu, comme c'est la coutume chez ce peuple, Eli est initié à leurs pratiques et se considère rapidement comme un des leurs. Quelques années plus tard, Eli doit, bien malgré lui, retourner vivre chez ceux qu'il considèrent maintenant comme « les Blancs »...
Ainsi commence cette grande saga qui, à travers trois voix de la famille McCullough, nous raconte l'histoire du Texas, de sa création en 1836 aux empires pétroliers en passant par la guerre de sécession et les élevages intensifs. On suit donc Eli, le patriarche, son fils Peter, considéré comme un traître car il désapprouve les méthodes barbares de son père, et enfin Jeannie, l'arrière-petite-fille, qui tente d'être digne de son héritage et de se faire une place dans un monde d'hommes.

Cela faisait déjà deux ans que je voulais lire ce roman, puisque j'en avais entendu parler en septembre 2012, avais acheté la version américaine en septembre 2013 puis la version Française Grand Format en septembre 2014, quand l'auteur était venu le présenter au Festival America. Finalement, j'ai attendu sa sortie en poche en avril 2016 pour m'y mettre (je n'aime décidément pas lire en GF!).

C'est un livre foisonnant et incroyablement documenté, et les thèmes ne manquent pas.

La partie sur la vie d'Eli dans le camp Comanche est passionnante. Loin de tout cliché, est racontée de façon quasi documentaire la chasse au bison, la fabrication des flèches, le tannage des peaux par les femmes, l'utilisation de toutes les parties de l'animal, les règles de vie dans le camp (et notamment la sexualité), les guerres entre tribus... Comme dans le dernier roman de Joseph Boyden, Dans le Grand Cercle du Monde, ce récit change des visions manichéennes de l'indien sanguinaire des western des années 1970 ou du gentil indien massacré par les méchants blancs qu'on a pu entendre ces dernières années. Ici, dans le wild wild west, chacun se bat pour des terres et pour sa peau, et que le meilleur gagne.
« Les Mexicains avaient volé la terre des Indiens, mais ça ils n'y pensaient jamais : ils ne pensaient qu'aux Texans qui avaient volé la terre des Mexicains. Et les Indiens qui s'étaient fait voler leur terre par les Mexicains l'avaient eux-mêmes volée à d'autres Indiens. »

Le reste du livre nous apprend beaucoup sur l'histoire violente du Texas, à travers les conflits entre pionniers anglo-saxons et amérindiens, entre américains du sud et du nord, entre mexicains et américains. Mais aussi sur l'économie de l'état, où les enfants des pionniers sont devenus grands éleveurs et les enfants de ceux-ci exploitants pétroliers. Sur la destruction du paysage, jadis couvert de plaines fertiles et de forêts luxuriantes, transformé en désert par l'agriculture et son irrigation. Sur la famille et la transmission du patrimoine, dans un milieu machiste où la loi du plus fort triomphe.

Chaque personnage nous apporte sa vision de l'histoire familiale et de la vie. Eli est dur, violent, et prend ce dont il a envie même s'il doit tuer pour cela ; mais après ce qu'il a vécu, comment ne pas comprendre son comportement ? Peter est en conflit avec son père et avec lui-même car il s'en veut de ne pas empêcher ce qu'il considère comme des injustices profondes ; mais cela ne va-t-il pas dans le sens de l'histoire ? Jeanne-Anne se bat pour être reconnue comme digne de reprendre l'empire familial, même si elle est une femme ; mais ses enfants lui reprochent de ne pas avoir été présente et de désintéressent de ses affaires. Trois personnages pas forcément sympathiques, mais très humains, qu'on suit avec intérêt et plaisir.

En conclusion, c'est un livre passionnant et très bien écrit (mention spéciale pour la traduction qui respecte parfaitement le style de l'auteur), un vibrant hymne au Texas qui parle de façon juste de tous les protagonistes de son Histoire.

Le seul bémol que j'ajouterais est que j'ai trouvé que l'histoire (ou les personnages) manquait du supplément d'âme qui m'avait emportée dans le premier roman de Philip Meyer, Un arrière-goût de rouille, qui reste un des plus beaux romans que j'ai lus. Peut-être la documentation pointue a-t-elle un peu trop pris le pas sur le reste ?
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J'attendais de lire ce livre depuis sa présentation dans ma librairie à l'occasion de la rentrée littéraire. Ce livre m'a bluffé. J'ai été enthousiasmé par l'histoire.

Les récits d'Eli nous plonge dans l'histoire de cet Ouest américain sauvage, avec la vie des Comanches, la construction du Texas et celle plus rugueuse de la sécession. A travers sa vie on découvre le changement du territoire, la place du pouvoir et des armes. Je crois que c'est le personnage qui m'a le plus touché, de part son parcours. Il est celui qui incarne le plus ce cow-boy, sans attache et prêt pour l'aventure, qui sommeille encore en nous, nostalgique de notre enfance.

Peter, son fils, est lui à l'opposé d'Eli. Sensible, proche des hommes et du bétails, il nous livre une vision follement tendre et critique à la fois de ce western. Il nous entraîne dans son « duel » avec son père et le lourd héritage qu'il porte. Etre « le fils de » n'est pas chose facile, et encore moins au Texas semble-t-il. Ses mots nous révèlent la faiblesse des sentiments dans cet univers où l'honneur et l'argent sont les guides.

Jeannie, dont j'ai le moins accroché à son personnage – sans être misogyne – est peut être moins romanesque que ses aïeuls. Il y moins d'aventure dans son récit mais plus de solitude, en tant que femme, mère et épouse. C'est aussi avec elle que l'on découvre ce que qui les lient à travers leurs générations.

J'ai aimé redécouvrir le mode de vie des indiens, me rappeler leur proximité avec la nature mais aussi leur détachement face à la mort, ce qui pouvait les rendre bien cruels. Et puis j'ai été surpris sur leurs moeurs, mais là je vous laisse découvrir. J'ai aussi appris l'attitude des texans vis à vis des mexicains. Seule la liberté les différenciaient des esclaves du Sud, pour leur reste leur vie ne valait guère plus.

L'auteur m'a totalement captivé avec ses mots, comme prit dans son lasso, ne me laissant libre qu'une fois le livre refermé. le volume des pages est anecdotiques tant ces dernières se lisent facilement. Philipp Meyer nous entraîne avec lui auprès des Comanches, dans cette nature sauvage, dans ce Texas machiste et flingueur. Il partage tout cela à la fois avec une passion et un détachement impressionnant. Tout est abordé dans ce livre, la vie, la mort, la torture, le viol, le vol, la condition humaine et ce folle espoir de vivre.

Ce n'est pas la famille Ewing, mais les McCullough sont de ces gens, que l'on n'aiment ou pas, qui ne nous laisse pas indifférent.

Mon petit point positif :

L'arbre généalogique placé au début du livre et qui est bien utile pour ne pas se perdre lors de la lecture des premiers chapitres. ;-)
Lien : http://www.tamisier.eu/le-fi..
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Une fresque extraordinaire qui met en scène la grande famille des Mc Cullough dans cette Amérique naissante jusqu'au vingtième siècle. Des plaines indiennes où le jeune Eli fût enlevé par les comanches, Peter et ses états d'âmes face au Mexicains maltraités et Jeannie l'héritière qui se bat dans un monde d'homme. jusqu'à ce que la boucle soit bouclée. Une histoire construite par flash back sans que cela nuise à son intégrité . Magnifique!
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J'ai mis beaucoup plus de temps à lire ce livre que je l'imaginais en le commençant. Tout d'abord, il y a près de 700 pages, ensuite l'histoire est dense, passionnante et très documentée. En effet, à travers trois personnages et trois générations d'une famille, le lecteur découvre l'histoire du Texas de 1850 à nos jours.
Eli McCullough a 11 ans lorsqu'il assiste aux viols et à la mort de sa mère et sa soeur et au massacre de son frère. Il est enlevé par une tribu de Comanches, tout d'abord réduit en esclavage il sera adopté par eux. Quelques années plus tard, la guerre et la maladie vont décimer les Indiens et Eli doit retourner vivre parmi les Blancs. Il se sent toujours un peu indien, il sera Rangers pendant quelques années, participera à la guerre de Sécession prenant le nom de « Colonel » puis deviendra un des éleveurs les plus importants du Texas.
Son fils Peter McCullough est très différent, plus pacifique, en opposition avec son père, il se sent proche des mexicains.
Jeanne Anne McCullough est la petite-fille de Peter. Elle héritera du domaine et le fera prospérer grâce au pétrole.
L'arbre généalogique en début du livre est très utile pour naviguer dans toute cette grande famille.
J'ai beaucoup aimé les débuts d'Eli lorsqu'il vit chez les Comanches, j'ai mis plus de temps à apprécier les personnages de Peter et Jeanne Anne. J'ai beaucoup appris sur l'histoire du Texas loin des mythes du rêve américain avec l'arrivée des pionniers yankees, puis l'extinction des Comanches, en passant par la révolution mexicaine et enfin la prospection pétrolière... Un long western qui nous emporte dans les grands espaces.
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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Découvrir le Texas par la voix de trois membres de la même famille de 1850 à nos jours, c'est que nous offre le Fils.

Trois personnages qui tour à tour nous détaillent leurs vies et les décisions lourdes de conséquences que certains ont décidé de prendre pour se sauver soi-même et se sauver de cette famille.

Eli, l'arrière-grand-père, Pete, le fils maudit, et Jeanne-Anne, la descendante, celle qui tient les derniers rênes du ranch familial, vont raconter leur histoire et nous plonger dans une région où le Bien et le Mal ne se distinguent pas forcément, où les héritages familiaux sont difficiles à porter, où chacun a du sang mêlés, ce qui peut rendre honteux ou fier.

Cette épopée débute avec Eli. À 12 ans, il voit sa mère et sa soeur se faire violer et scalper par les Comanches. Lui et son frère sont enlevés par cette tribu et Eli y restera trois ans. Pendant ses années de captivité, il apprendra tout de ces Indiens, leurs gestes, leur langue, leur façon de vivre et de combattre et il retrouvera en quelque sorte une nouvelle famille. Courageux et téméraire, Eli est un homme qui au fil des années n'hésitera pas à faire régner sa loi pour ses propres intérêts.
Pete, fils d'Eli, n'est pas de la même veine que son père. Plus réservé et moins guerrier, il ne comprend pas les agissements de sa famille. Il devra tenir tête à son père pour enfin devenir lui-même. Grâce à son journal, Pete déverse ses rancoeurs et ses questionnements. C'est définitivement ce personnage qui m'a le plus émue.

Sa petite-fille, Jeanne-Anne héritera du caractère fonceur et indépendant de la famille pour tenir coûte que coûte les terres familiales.

Ces trois histoires s'imbriquent tout au long de ces 688 pages sans coup de mou, sans faiblir. Phlipp Meyer a le génie de laisser planer un suspens qui aboutira à un éclaircissement dans les dernières pages.
Pendant une semaine de confinement, me retrouver à lire les descriptions d'un Texas inconnu m'a emmenée loin, avec ces Indiens dans les plaines arides du Sud des Etats-Unis. J'ai vécu de près la guerre de Sécession et l'animalité de certains hommes, j'ai ressenti de la rage pour ce Fils qui espère tellement se sauver de cette famille. Les hommes et les femmes de ce roman sont avant tout humains et Philipp Meyer les a dépeints dans tout ce qui un homme et une femme : les failles, les illusions, les désillusions, la solitude et l'amour.
Lien : https://pagesversicolores.wo..
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