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L'Herne (17/10/2012)
3/5   2 notes
Résumé :
Le concept de refoulement, issu de la psychanalyse, semble limité à celle-ci. Or, il n’en est rien. Le refoulement psychanalytique n’est qu’un cas particulier, encore qu’éminent, d’un processus plus général, qui fait l’objet de ce livre. Refouler, c’est mettre à distance ce qui est traumatisant, parce que c’est problématique, et c’est donc ce qui est problématique qui fait généralement l’objet de refoulement par des réponses appropriées, qui le déplacent, le transfo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Cette lecture débutait franchement mal : dans le cadre de masse critique j'attendais un écrit d'essence psychanalytique sur la notion de refoulement et me voici en tête à tête avec un philosophe inconnu, du moins de ma petite personne, mais dont le statut de professeur de philosophie à l'Université de Bruxelles suffit néanmoins à aiguiser ma curiosité … Pression supplémentaire, je compris dès les premières pages que cet homme n'était ni plus ni moins que l'initiateur du courant de la problématologie, ou la théorie du questionnement, alors excusez-moi du peu mais la tâche me paraissait ardue.
Je me suis accrochée, j'ai joué le jeu. J'ai lu et relu, gobergé et absorbé, un peu dans la douleur, comme dans un revival de mes cours de philo de terminale au moment de l'ingestion des textes d'Emmanuel Kant … Un peu panique à bord quand même… Je suis ensuite passée à la phase travaux pratiques, genre « ce que j'ai compris, je l'applique », exemple : s'efforcer de non plus s'intéresser aux réponses mais plutôt aux questions qui les précèdent, parce que d'après Michel Meyer et pour citer Roger-Pol Droit, nous commettons souvent l'erreur suivante : « Au lieu de considérer l'interrogation comme la base de l'activité intellectuelle, nous cherchons systématiquement des certitudes, c'est-à-dire des réponses définitives capables de faire disparaître les questions. » Ah ! L'effort paye ! Et je retrouve là mon si cher concept de refoulement, ici refoulement des questions, que mon belge de philosophe récupère à son compte et s'approprie en énonçant et posant le refoulement problématologique, ou refoulement du questionnement. Jusque-là, je gère.
Seulement voilà, ce n'est pas si simple… voire trop facile, parce que ce refoulement peut être de nature faible ou forte ; c'est-à-dire que dans le premier cas, on se questionne beaucoup, genre Socrate ; alors que dans le deuxième cas, le refus des questions est élévé, privilégiant les identités fortes genre les mathématiques. Et dans un cas comme dans l'autre, il faut rétablir l'équilibre non ? C'est naturel, alors il est fait appel au refoulement apocritique. Bref, je résume : un refoulement peut en cacher un autre, c'est ce que Meyer nomme la double mécanique, soit un équilibre entre le rejet des questions et le rejet des réponses, phénomène inversement proportionnel. Waouh.
Et quel est le point de départ du refoulement problématique et de son pendant ? L'Histoire bien sûr, plus exactement l'accélération de l'Histoire, car, lorsque le cas se présente : fi des valeurs, des pratiques, des réponses acquises, il n'y a plus trop de différences entre les questions et les réponses, le refoulement problématologique est alors faible. C'est fou mais ça commence à me plaire cette théorie, surtout lorsque Michel Meyer revoit l'histoire de l'art ou des sciences au prisme de sa logique, rien à dire : ça se tient ! Je n'adhère pas encore mais je suis sous le charme… Vous ai-je convaincu de vous lancer à votre tour ?




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Ed de l'Herne, 2012

Freud considère le refoulement comme la pierre angulaire de la psychanalyse. L'esprit humain refoule ce qui est déplaisant dans l'inconscient tout en affectant le conscient. Si, pour Freud, le refoulement porte originairement sur la pulsion sexuelle au sein de la structure familiale, l'auteur considère au contraire le refoulement porte plus généralement sur le corps en tant que problème. C'est-à-dire sur les pulsions biologiques.

Le refoulement, c'est la mise à distance de sa condition corporelle, cela commence par transformer les pulsions (faim, peur de la mort) en plaisir. L'idée étant de ne plus sentir son corps en tant que problème, d'où la distinction entre le corps et l'esprit. C'est un refoulement rhétorique : le corps est toujours là mais il ne se pose plus comme problème grâce aux réponses qui l'avalent. La rhétorique se présente donc comme le langage de l'inconscient. En refoulant son corps, on s'en libère comme problème et je puis alors croire que je ne suis plus ce corps que je ne veux pas être. Au maximum, j'ai un corps. La conscience est donc l'effictivité du refoulement du corps, un refoulement qui pour être efficace doit également être refoulé. Les années 1960, en se présentant comme l'époque de la libération du corps, modifient en réalité la nature du refoulement du refoulement. Si la corporéité est toujours aussi envahissante, le corps s'expose comme objet social.

Dans ces conditions, le refoulement porte sur le traitement du problématique en général. Il maintient le problématique hors du champ des réponses. La problématologie est la pensée qui articule cette distinction questions/réponses.

A partir de cette première analyse, l'auteur va examiner l'histoire du refoulement, ce qui l'amènera à dissocier le refoulement problématologique (qui s'affaiblit avec l'histoire et devient une source d'inspiration pour les arts) du refoulement apocritique (qui répond au premier pour rechercher une solution). Après le déclin de la philosophie, le refoulement apocritique se trouve à l'origine d'une mathématisation des sciences et de la nature.

Cet ouvrage court et très bien fait offre une grille de lecture très intéressante de ce qu'est le refoulement. On en ressort naturellement des questions pleins la tête puisque l'auteur souhaite resituer la philosophie dans sa fonction première qui est de s'intéresser aux questions, d'examiner ce qui pose problème. Elle laisse à la science le soin de trouver les réponses et c'est pourquoi si cet ouvrage permet de mieux appréhender le refoulement, il n'offre aucun élément de réponse. Il faut s'accrocher pour suivre le raisonnement de l'auteur mais cela reste un ouvrage clair.
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L'auteur fait appel au concept psychanalytique du refoulement pour comprendre l'histoire de la philosophie, mais aussi de l'art, et l'histoire tout court. Il distingue plusieurs types de refoulement (problématologique et apocritique) à l'oeuvre dans les champs du savoir. Si l'idée paraît d'abord intéressante, ce court texte apporte des réponses rapides et sans doute un peu à l'emporte pièce à des sujets compliqués. Une tentative intéressante donc mais qui aurait gagné à être approfondie, circonscrite, détaillée.
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