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Léa Drouet (Traducteur)
EAN : 9782715257757
240 pages
Le Mercure de France (12/05/2022)
3.3/5   45 notes
Résumé :
Cela faisait des mois qu’Elena savait. Ettore s’était laissé pousser la barbe, portait des chemises aux couleurs criardes, avait changé d’eau de toilette, ne la touchait plus… Le doute avait fait place à la certitude et elle s’était retrouvée au fond du puits où sombrent les femmes… Elle n’avait jamais pensé que son tour viendrait.

Alors Elena s’en va. Laissant derrière elle, à Rome où elle vit, mari et enfants adolescents, elle part se réfugier dans ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Dans un style à la fois épuré et profondément humain, Chiara Mezzalama signe un roman sur les carrefours de vie quand un couple après des années ensemble éclate faute de ne pas avoir conjuguer sur le même tempo le verbe aimer.

Elena s'en doute depuis des mois, son mari Ettore la trompe. Elle quitte tout brusquement, mari et enfants et part se réfugier dans la maison de son enfance en Ombrie.

Ettore lui n'a rien vu venir, son histoire passionnée avec Claudia vingt ans plus jeune, son couple avec Elena qui sombre car la flamme s'en est allée ailleurs. Chacun fermait les yeux pour les enfants, pour les habitudes, pour le « sait-on jamais ».

Pendant ce temps, sur Rome s'abattent des pluies torrentielles après des jours sans fin de sécheresse. Et ce couple où chacun de son côté sombre de plus en plus.

« Depuis un coin du jardin du Hêtre roux, on voyait la vallée du Tibre ; d'en haut, on aurait cru un petit fleuve, une créature tout à fait innocente qui venait pourtant de se transformer en un monstre affamé, furieux et aveugle. »

Il tombe à verse. le ciel est noir. Les arbres tombent. Les gens crient, pleurent. Dehors ressemble à un exode biblique. Les difficultés pour que le couple se retrouve sont nombreuses. Les obstacles partout. La peur s'infiltre. La solitude amène les regrets, la culpabilité.

Il y a dans ce roman beaucoup de réflexions sur le réchauffement climatique, l'écologie y a certainement le premier rôle où les catastrophes naturelles font écho à ce couple qui voyais, qui savais mais n'a rien fait pour éviter le pire.

L'éveil de la conscience résonne à chaque page en faisant plier la nature, diaboliser l'homme qui consomme à tout va en piétinant la terre qui le nourrit et l'a fait naître.

« Comment, quand le temps sera venu, affronter et sans doute réinventer un avenir ? »
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N°1759– Juillet 2023

Après la pluieChiara Mezzalama – Mercure de France
Traduit de l'italien par Léa Drouet.
Ettore et Elena sont mariés depuis des années, ont ensemble deux enfants. Dès les premières pages on apprend qu'Ettore a une maîtresse, une femme évidemment plus jeune que son épouse et dont il est follement amoureux. C'est assez classique que ce soit le mari qui trompe sa femme, éternelle victime, une littérature boulevardière a largement popularisé ce genre de situation, comme si l'épouse ne pouvait pas elle aussi tromper son mari, surtout de nos jours. Et avec tout cela, Ettore qui se sent vieillir et Elena est la seule à ne rien savoir de la toquade de son mari ! Air connu. L'amour ne rime pas avec toujours comme on fait semblant de le croire, il ressemble à toutes les choses humaines, il est fongible et consomptible, est miné par l'hypocrisie, le fatalisme, la naïveté, l'indifférence qui finissent par s'installer dans le couple. C'est comme cela depuis toujours, la vie ne tient jamais ses promesses. Et avec tout cela les enfants à qui rien n'échappe, la culpabilité, les questions qu'on se pose et qui restent sans réponse, le sentiment d'échec, de perte de confiance, de révolte, d'injustice, le désir de vengeance, le besoin de partir pour faire le point...Et la solitude qui en résulte. Rien que de très classique donc. L'auteur en rajoute avec le traditionnel conflit de générations à propos de la prise de conscience écologique qu'illustre ce débordement du Tibre et cette pluie aux accents de fin du monde, ce qui n'est pas sans rappeler le déchirement de ce couple.
Je veux bien que le hasard fasse partie de notre vie mais que chacun des époux rencontrent séparément, pendant la tempête, quelqu'un qui ressemble au « bon samaritain » et qui remet en question leurs certitudes sur le travail, le quotidien, l'avenir, m'étonne aussi à l'heure où le « vivre ensemble » est plus que jamais problématique. Que ces personnages se connaissent entre eux, qu'ils soient aussi différents l'un de l'autre et soient près de la nature, des animaux et respectueux de l'environnement m'a aussi paru quelque peu artificiel. Que l'énergie nucléaire soit un danger même si elle apporte confort et bien-être est une chose évidente et incontournable aujourd'hui. Quant à l'amour, différent de l'attirance sexuelle, qui survient quand on ne l'attend pas, ça m'a paru avoir de légers relents d'eau de rose. Je passe sur l'épisode accueillant du monastère, véritable microcosme à la fois de paix et de mélange ethnique, je n'y ai pas vraiment cru non plus. Je suis volontiers respectueux de la nature et peu porté au gaspillage et au consumérisme à outrance, mais le discours écologiste, dans ce qu'il a de culpabilisant et qui rappelle trop le contexte judéo-chrétien dans lequel nous baignons tous, m'a franchement ennuyé par son côté sermonneur. Que l'auteur l'ait fait tenir par les moniales jeunes et inattendues a achevé de me décevoir.
C'est bien écrit (traduit?) et j'ai lu ce roman jusqu'au bout parce qu'il est en lice dans un concours littéraire qui requiert l'avis des lecteurs, mais il m'a un peu agacé avec ces remarques moralisatrices gratuites et répétées sur le mode de vie, la relativité des choses face aux dangers, avec une bonne dise d'aphorismes . Quant à l'épilogue, il m'a aussi déçu par son côté idéaliste.
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Chiara Mezzalama nous livre a travers ce roman une réflexion quant à notre rôle en tant qu'individu sur l'avenir de notre planète.
Pour cela, elle a choisi de nous dépeindre l'histoire d'un couple en crise et le délitement de l'amour après de nombreuses années de mariage.
Tout semble sourire à Ettore et Elena.
Ils ont deux enfants et une situation économique confortable.
Mais lorsque Elena découvre avec stupeur que son mari la trompe, elle décide de partir quelques jours, seule, sans les enfants, faire le point dans la maison de son enfance.
C'est à ce moment précis que la nature décide de se déchaîner et une pluie torrentielle s'abat sur Rome. le Tibre déborde et Elena est pour le temps que durera la tempête séparée de son mari et de ses enfants.
Les uns et les autres de part et d'autre du fleuve.
Mais cette histoire de couple n'est qu'un prétexte à ce roman écologique qui nous porte à réfléchir sur ce qu'adviendra la planète Terre si nous ne nous réveillons pas.
Le couple Elena et Ettore se délite et le climat avec.
Pendant quelques jours, les personnages évoluent sur fond d'orage et l'ambiance dévastatrice de la pluie est admirablement bien ressentie. Un décor apocalyptique sur la situation climatique qui dégénère et sur le comment devrions agir pour ralentir ce processus.
Que devons-nous enseigner à la nouvelle génération pour les aider à préserver leur avenir et l'avenir de la planète ?
La trame de ce roman était intéressante cependant, je me suis ennuyée à mourir à cause de l'aspect selon moi trop moralisateur de l'auteure.
C'est donc très difficilement que je suis allée au bout de ce roman.
Dommage car c'était plutôt bien parti avec cette construction atypique, la crise d'un couple se répercutant dans la crise climatique, l'une faisant écho à l'autre.
Intéressant donc mais il m'a manqué un petit quelque chose dans la narration qui fait que je n'ai pas vraiment apprécié ce roman.
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Alors que des trombes d'eau noient la capitale italienne, le couple brinquebalant formé par Ettore et Elena est provisoirement séparé. le dérèglement climatique est double dans Après la pluie de Chiara Mezzalama et la romancière italienne imbrique étroitement les caprices d'une météo devenue incontrôlable et la dissolution inéluctable d'un mariage. La romancière alterne les chapitres consacrés à Ettore et à Elena, que le déluge renvoie à une introspection douloureuse, lui avec sa condition de mari infidèle, elle dans sa détresse de femme trompée. le livre se lit sans effort particulier, porté par un style anodin et se perd parfois dans des clichés prévisibles (les enfants représentent la génération consciente face au laissez-faire des adultes). le portrait d'un homme des bois, chasseur de truffes, tellement séduisant pour l'épouse délaissée, constitue un sommet dans le genre, à la limite du ridicule. Plutôt que de faire preuve de subtilité, l'autrice en remet plusieurs couches sur notre attitude de consommateurs sans remords qui mènent la planète à sa perte. L'aspect donneur de leçons du roman est assez agaçant surtout qu'il se double d'une intrigue beaucoup trop attendue, sans originalité aucune, avec des personnages aux contours psychologiques convenus. On est bien loin des grands auteurs italiens (Veronesi, Giordano ...) dont la palette inclut ironie, humour et densité, autant de caractéristiques que l'on cherchera en vain dans le trop programmatique et artificiel Après la pluie.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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Après la pluie de Chiara Mezzalama

Traduit de l'italien par Léa Drouet

Mercure de France

Elena quitte sans prévenir son logement romain. Elle sait depuis plusieurs semaines que son mari Ettore a une jeune maitresse. Un grand classique, néanmoins les voir côte à côte a été un choc. Elena a besoin de se ressourcer, peut être aussi de manquer à sa famille, Suzanna son ado et le jeune Giovanni. Elle prend la direction de l'Ombrie au Hêtre Roux, le havre de paix familial, l'endroit des souvenirs heureux. Son héritage.

Mais voilà, tandis qu'elle fuit un séisme personnel, un cataclysme s'abat sur Rome, l'île Tibérine est presque engloutie. Ce déluge, cette pluie torrentielle va bientôt gagner le reste de l'Italie...

« La pluie continuait à tomber comme une forcenée, elle semblait engagée, vindicative, mais c'est une erreur d'attribuer à la nature des intentions humaines. »

Elena n'atteindra pas sa destination. Ettore et les enfants qui étaient partis à sa recherche, n'arriveront pas, eux non plus. Les embûches se succèdent.

Au milieu des pluies torrentielles, les rencontres qui devaient se faire auront lieu et chambouleront la routine de tous.

Guido le ramasseur de truffes, séducteur malgré lui. Kiroko, japonaise sage et inspirée qui a survécu à la catastrophe de Fukushima grâce à son époux qu'elle recherche aujourd'hui. Otto qui a tout quitté pour une ferme délabrée en adéquation avec ses croyances d'aujourd'hui et les soeurs atypiques du couvent voisin...

Les consciences se réveillent dans cette fiction apocalyptique. Une fable écologique dans l'air du temps avec des protagonistes qui joueront la partition qui leur est dévolue.

Tandis que le couple d'Elena et d'Ettore évoluera vers de nouvelles relations, le roman glisse quelques pistes de réflexions sur un monde à reconstruire, après la pluie, le monde d'après...

Une approche intéressante sur les tournants de vie, et la conscientisation écologique.
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critiques presse (1)
LaPresse
02 janvier 2023
Dans son roman Après la pluie, l'écrivaine italienne Chiara Mezzalama nous entraîne dans la crise existentielle d'une femme qui quitte Rome et sa famille pour sa maison de campagne en Ombrie, le temps de se retrouver.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Quelqu’un s’amusait apparemment à secouer le baromètre et à le rendre fou. Les ours polaires mouraient de chaud et de faim, les poissons s’étouffaient dans le plastique, des villes entières s’étaient retrouvées sans eau, et il y avait encore des gens pour douter ou nier.
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« Qu’est ce qui fait que deux personnes restent ensemble ? s’interrogea Elena. Les enfants ne suffisent pas. Ces petits flocons qui descendaient du ciel semblaient annoncer un long hiver du cœur. Un temps où ils devraient apprendre à croire à autre chose, ou peut-être à ne plus croire du tout, pas même à l’alternance des saisons. Etait-il vraiment possible de s’adapter à la précarité absolue ? Les humains avaient évolué en suivant les rythmes de la nature, puis en cherchant à la domestiquer, et finalement en la violentent. A présent cette violence se retournait contre eux. »
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Page 158.
Ses parents étaient peut être morts, et cela risquait encore d'être la meilleure des hypothèses.
"Ne restez pas là à vous torturer, intervint Hiroko, la famille n'est pas viable sur le plan écologique. Il faut aller chercher les liens ailleurs, dans les projets de vie commune. Ce sont les rencontres qui font la famille, pas le sang. Ça aussi, on devra l'apprendre si on veut survivre sur cette terre."
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"Que faire lorsque votre monde commence à s'écrouler? Moi je pars me promener et si c'est mon jour de chance, je trouve des champignons."
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Videos de Chiara Mezzalama (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Chiara Mezzalama
Avec Hervé le Tellier, Chiara Mezzalama, Martin Rueff et des lectures par Emmanuel Noblet.
Pour la première fois, nous avons décidé d'étendre l'exercice du grand entretien façon Oh les beaux jours ! à une figure de la littérature aujourd'hui disparue, l'immense écrivain italien Italo Calvino (1923-1985), dont on célèbre cette année le centenaire de la naissance. Né à Cuba, Calvino grandit dans une Italie fasciste et intègre les brigades Garibaldi en 1943. Cette expérience de résistance au nazisme sera présente dans son premier roman, le Sentier des nids d'araignée. Intellectuel engagé, auteur d'une oeuvre prolifique traduite dans le monde entier, qui emprunta tout d'abord au néoréalisme avant de se tourner vers le récit fantastique et le conte philosophique, Italo Calvino était aussi passionné par les sciences. Compagnon de route de nombreux écrivains – Queneau, Perec, Barthes… – il s'installe à Paris en 1967 et devient membre de l'Oulipo en 1973. Il puise alors dans ce courant littéraire prônant la littérature sous contrainte une créativité multiforme, qui donnera naissance à Si par une nuit d'hiver un voyageur. Pour évoquer ce compagnonnage, il était donc naturel de convier un Oulipien, de surcroît fin connaisseur de son oeuvre, Hervé le Tellier, qui se livrera à un exercice d'admiration en règle. Sur le plateau également, Martin Rueff, à qui l'on doit l'excellente retraduction en français de plusieurs romans de Calvino, dont sa célèbre trilogie, Nos ancêtres, et l'écrivaine Chiara Mezzaluma, qui apportera un regard italien sur cette oeuvre majeure traduite dans le monde entier.
Animée par Fabio Gambaro (journaliste et lui-même auteur d'un livre sur Calvino), en compagnie d'auteurs passionnés, cette rencontre vous fera entrer dans l'univers d'un écrivain hors du commun, entre réalisme et fantaisie, humour et philosophie, à travers la projection et l'écoute de documents d'archives. Un voyage dans les mondes imaginaires de l'auteur de Monsieur Palomar et des Villes invisibles, dont des extraits seront lus sur scène par le comédien Emmanuel Noblet.
Une table ronde animée par Fabio Gambaro et enregistrée en public le 27 mai 2023 au Mucem, à Marseille, lors de la 7e édition du festival Oh les beaux jours !
À lire (bibliographie sélective) : — Italo Calvino, « Les Villes invisibles », traduit de l'italien par Martin Rueff, coll. « du monde entier », Gallimard, 2019. — Italo Calvino, « Nos ancêtres », traduit de l'italien par Martin Rueff, coll. « du monde entier », Gallimard, 2018. — Italo Calvino, « Si par une nuit d'hiver un voyageur », traduit de l'italien par Martin Rueff, Folio/Gallimard, 2015. — Hervé le Tellier, « L'Anomalie », Gallimard, 2020 (prix Goncourt 2020). — Chiara Mezzalama, « Après la pluie », traduit de l'italien par Léa Drouet, Mercure de France, 2022.
En coréalisation avec le Mucem et en partenariat avec l'Institut culturel italien de Marseille.
Podcasts & replay sur http://ohlesbeauxjours.fr #OhLesBeauxJours #OLBJ2023
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