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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'intrigue démarre pas mal d'années dans le passé. Une fille laissée pour morte, ayant subi des sévices sexuels d'une cruauté inouïe. Sam Millar ne nous en épargne aucun dans une plume cure et sans fioritures.

Ensuite on remet les pieds dans le présent, tout en continuant à alterner avec le passé, de manière assez débridée parfois, et on rencontre les fesses de Karl Kane aux prises avec ses hémorroïdes.

La suite est une suite d'intimidations, de meurtres guidés par la vengeance et de tortures décrites avec un réalisme certain par l'auteur.

Dans la première partie, on oscille entre polar à l'ancienne et roman moderne tout en déconstruction. La seconde moitié est clairement du polar à l'ancienne. Les chapitres se suivent dans l'ordre chronologique.

Et Sam Millar mystifie le lecteur (ce qui est asse peu productif, en ce qui me concerne, dans le polar à l'ancienne) en ne révélant pas l'ensemble des informations que Kane finit par glaner ou trouver. On se retrouve dons, en tant que lecteur, dans une mauvaise position. Celle du type qui suit l'action de manière passive sans vraiment pouvoir anticiper. Ce genre de manipulation du lecteur par l'auteur m'énerve toujours. Et ce livre ne fait pas exception.

Bien sûr, le lecteur aguerri devine la vengeance qui est à l'ouvre. Il peut recoller le coup des flics ripoux. Où, comment, etc. il lui manque quand même des pièces pour tout recoller. Et je me répète, vu la perspective prise par l'auteur (celle du roman déconstruit dans la première moitié), cacher des infos au lecteur, ce n'est pas idéal. J'ai toujours considéré que le but d'un roman déconstruit, c'est de mélanger les pièces en ne cachant rien au lecteur, mais en lui laissant le soin de tout remettre dans l'ordre. Après l'avoir fait, Sam Millar change d'optique et je n'adhère pas.

Pas plus que je n'ai réellement adhéré aux personnages. Trop clichés, trop caricaturaux.

Par contre le vocabulaire cru ne m'a pas gêné. Des déjections canines... eh bien ce sont des merdes de chiens... rien d'autre. Quand on fréquente des brutes, il faut les entendre parler comme des brutes, pas comme Jean d'Ormesson. Et cela, Sam Millar le rend bien.

Rien de mémorable, à mon avis.
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Voici un polar avec un privé et non pas un flic . Karl Kane , cinquantenaire , gentiment looser , fauché a pour compagne et secrétaire une jeune femme Naomi . C'est surtout un privé pas très bon , qui laisse filer les indices et les pistes et fragilisé par un traumatisme d'enfance ....

L'histoire commence par le meurtre violent d'une femme en 1978 dévorée par des chiens sauvages . Elle continue par une série de meurtres commis de nos jours , tous plus sanglant les uns que les autres.

Les précédents livres de Sam Millar ne faisaient pas dans la dentelle , là c'est violent du début à la fin , âme sensible s'abstenir . Celui-ci par contre est un peu creux dans la construction de l'intrigue mais on y trouve un humour noir , bien agréable à lire
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Une voix originale dans le monde du polar que celle de Sam Millar. Une voix qui colle au plus près de ce qui fit les beaux jours du genre : une intrigue béton, une violence omniprésente mais jamais gratuite, des héros juste un peu fêlés mais non dépourvus de morale, des méchants vraiment méchants (et bêtes), une absence totale de politiquement correct et un humour qui affleure, s'affirme et rétablit l'équilibre lorsque les événements tournent au vinaigre.
Le personnage principal est un privé (aahhh, un autre archétype du genre) nommé Karl Kane, dont il semble que ce volume soit le premier d'une trilogie qui lui sera consacrée. Il réside à Belfast, n'a que peu d'amis (et surtout parmi les flics) et une splendide jeune maîtresse follement éprise de lui. Il ne semble pas alcoolique mais souffre de terribles hémorroïdes. L'argent ne rentre pas facilement dans les caisses de son agence, aussi, lorsqu'un parfait inconnu lui demande de se renseigner sur l'identité d'un cadavre récemment découvert en ville, Kane n'hésite-t-il pas longtemps à accepter la grosse enveloppe remplie de beaux billets que lui tend le gars. Un cadavre en entraînant facilement un autre, Kane va se retrouver mêlé à une histoire compliquée à démêler certes, mais qui va lui permettre de régler quelques comptes qu'il lui tardait de solder. D'une rare efficacité, « Les chiens de Belfast » met en scène une brochette de personnages auxquels soit on s'attache assez rapidement (Sam, sa copine, son pote légiste), soit que l'on se plait à très vite détester (en gros, tout ceux qui représentent la loi : ici, une bande de flics ripoux et de matons qui abusent de leur pouvoir). Ramassée en moins de trois cents pages, distillée en 35 courts chapitres fortement dialogués, servie par un vocabulaire riche et imagé, l'intrigue comporte ce qu'il faut d'action, de sang et d'humour pour qu'on la dévore sans s'en rendre compte. du grand art, vivement la deuxième livraison!
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Avec son passé d'ancien militant de l'IRA , de braqueur de banque et d'ancien taulard, on se doutait bien que SAM MILLAR ne serait pas du genre à faire de la broderie avec ses romans , ni à donner dans la dentelle avec ses personnages.

Vous ne serez donc pas étonné si je vous dit que « Les chiens de Belfast » en est la parfaite illustration. Et pour le coup il vaut mieux avoir l'estomac bien accroché et savoir où vous mettez les yeux en tournant la première page de ce roman, qui constitue le premier opus d'une trilogie.

Car dès le premier chapitre l'auteur vous donne un aperçu de ce que son imagination peut avoir parfois de brutal et dur ! Il vous happe dans une scène particulièrement violente et insupportable qui vous mettra mal à l'aise et tournera un moment dans votre tête.

Nous sommes en 1978. de cette scène il n'en restera que des restes humains éparpillés par les animaux sauvages. Pourtant, vingt ans plus tard cette affaire rentre en résonance avec une série de meurtres dont le summum sera atteint avec la découverte de deux mains gauches dans les entrailles d'un sanglier.

Détective désargenté, joueur de poker , amateur et grand consommateur de cognac, cabossé par la vie et torturé par son corps, Karl Kane, voit dans l'affaire que lui propose un certain Munday, l'occasion de se refaire un peu. de quoi en tout cas payer une partie du salaire qu'il doit à sa secrétaire et quelques autres arriérés enkystés dans son horizon financier.

D'autant que tout ce qu'on lui demande c'est de parvenir à identifier un cadavre qui se trouve à la morgue après avoir été découvert dans un jardin de la ville.

tParce que son ex beau frère avec qui il est en froid est flic , et qu'il connait bien les membres de son équipe, Kane ne tarde pas à découvrir grâce à eux l'identité de l'inconnu. Mais ce qu'il apprend également c'est que Wesley Milligan, c'est son nom, n'est pas décédé de cause naturelle. Et si certains pouvaient en douter, les trois balles logées dans sa tête font taire les plus sceptiques.

Un travail vite mené, et bien payé. Sauf que lorsque son client lui même est assassiné Kane n'a plus d'autre choix que de s'intéresser de très près à cette histoire et mener l'enquête. Car d'autres morts violentes surviennent dont l'une serait totalement passée inaperçue si des chasseurs n'avaient pas tué ce sanglier et décidé de le dépecer.

Une enquête qui va le conduire à faire le lien entre les différentes victimes et se retrouver sur les traces d'une femme aussi séductrice que venimeuse, bien décidée à faire souffrir de manière inouïe les hommes qu'elle décide de prendre pour proie.

Mais ces meurtres, visiblement soigneusement préparés, cette cruauté bestiale délivrée aux victimes n'indiquent pas qu'il s'agit d'une simple histoire de tueuse en série. La motivation de l'assassin semble avoir des racines bien plus profondes que la simple satisfaction d'une pulsion meurtrière.

Avec « Les chiens de Belfast », Sam Millar réunis tous les ingrédients classiques d'un polar efficace. Un privé usé par la vie et l'alcool, traumatisé par une blessure personnelle ( dont on devine déjà qu'elle refera surface au cours des prochains opus de cette trilogie ) , une secrétaire à la fois amante et maternelle, et une histoire pleines de rebondissements et d'actions.

Sans doute cela aurait-il pu frôler la caricature du genre, mais la patte de Sam Millar qui fait au final toute la différence, c'est sa capacité à allier à la fois l'humour ( notre détective est aux prises avec une terrible crise hémorroïdaire, qui donnera une scène chez le proctologue qui, sans jeu de mots, restera dans les annales ! ) et la violence dans tout ce qu'elle a de plus cru et de plus scabreux.

« Les chiens de Belfast » n'atteint pas le niveau de l'excellent « Rédemption Factory », mais c'est tout de même un bon roman qui donnera certainement à son lecteur l'envie de découvrir la suite des aventures de Karl Kane dans les deux autres romans à venir.
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