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EAN : 9782070342495
240 pages
Gallimard (18/01/2007)
2.96/5   74 notes
Résumé :

" On m'avait assez répété que j'étais laid : il me fallait le devenir, et j'avais, à quinze ans, assez de jugeote pour deviner que tout se jouerait dans le domaine amoureux, à tout le moins sexuel, puisque, je le savais déjà, j'étais de ceux à qui l'amour est refusé, et qui, par conséquent, doivent séparer ce sentiment du désir qui en est la dimension incendiaire, et consolatrice." À travers la confession déroutante d'un homme qui, dès l'enfance, a grandi pe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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En une confession cynique et douloureuse un homme au physique repoussant fait le récit de son existence vouée à la solitude.
A défaut de pouvoir accéder à la Beauté, c'est dans les bras de femmes laides qu'il trouvera un semblant de consolation et dans le refus de l'Amour un rempart contre la souffrance.
La compagnie de sa soeur, vieille fille prude et cultivée, adoucira au fil des ans l'intransigeance de cet homme qui a fait de sa disgrâce une manière d'être, une élégance du pire.

Dans ce très beau roman de Richard Millet, la douleur s'inscrit à chaque instant, à chaque phrase, dans chaque mot, sans jamais verser dans le mélo ou le larmoyant.
A l'inverse, le cynisme et la lucidité du narrateur soulignent encore davantage toutes les souffrances ressenties, le rejet inspiré ou l'Amour refusé.
Des phrases très longues (propres à Millet) mais au rythme enlevé et à la puissance d'évocation admirable.
Brillante analyse des sentiments, un texte fort et poignant.
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Ce roman "Le goût des femmes laides" ne tient pas toutes ses promesses, car le narrateur plutôt que de se pencher sur des cas cliniques de femmes laides, se concentre sur sa propre laideur dont il a pris conscience pendant son enfance. Une étude psychologique, disant le mal de vivre lorsqu'on est laid et reconnu comme tel. Un livre qui n'est absolument pas léger, ce qui se confirme non seulement par le sujet abordé mais aussi par la longueur de certaines phrases. Il y a décalage entre le titre et le sujet du roman, qui est plus "La confession d'un homme laid".
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Pas un roman inoubliable, mais pas un roman inintéressant pour autant. Ça sent du vécu, ça vibre la vie. À travers des aventures amoureuses, l'auteur nous partage une certaine souffrance d'un personnage qui se trouve moche. Mocheté, somme toute semble-t-elle bien subjective et là se trouve le point fort du récit, tout en souffrance, en émotion, en nous partageant une laideur mal vécue, dans un besoin d'extériorisation.
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Le personnage principal est laid, il ne plait pas, l'amour lui est interdit mais il peut quand même entretenir de brèves relations avec des femmes laides. Il ne se passe pas grand chose dans ce bouquin. L'auteur brode de jolies phrases sur ce thème pendant tout le bouquin. le lecteur, lui, s'ennuie à lire ce roman stérile qui tourne en rond.
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Enfant de 15 ans psychologiquement ébranlée par une croyance abyssale de son image, un visage apparemment laid aux yeux de sa mère qui ne lui a sans cesse répété pendant son enfance. Éprouvant et dégoûtant aux yeux de sa génitrice il est dans la majeure partie de sa vie élevé par sa soeur sa mère travaillant, qu'il considère ne pas être "ni une soeur , ni une femme notamment sans même un visage" d'après la description qu'il en fait. Relation en vue et expérience oblige il goutte aux petits plaisirs de la sentimentalité que procure le sexe opposé, le désir qui l'habite et le mouvement physiologique proéminent sans oublier les plaisirs solitaires qu'il s'octroie de temps à autre.
Nous ne sommes laids que dans le regard que nous croyons que les autres portent sur nous.
Qui se ressemble s'assemble une formule toute faite à quoi on ne trouve généralement rien à répliquer.
Les détails descriptifs se faisant concernant la laideur de ses conquêtes reflètent la beauté de sa propre laideur en sommes.
Livre extrêmement bien écrit, j'ai adoré.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
On m'avait assez répété que j'étais laid : il me fallait le devenir, et j'avais, à quinze ans, assez de jugeote pour deviner que tout se jouerait dans le domaine amoureux, à tout le moins sexuel, puisque, je le savais déjà, j'étais de ceux à qui l'amour est refusé, et qui par conséquent, doivent séparer ce sentiment du désir qui en est la dimension incendiaire, et consolatrice.
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j’ai vu des femmes sans beauté devenir presque jolies, du moins radieuses, au début de leur amour, fut-il désespéré, encore que le bonheur leur prêtât quelque chose de stupide, et que l’espèce de beauté qu’on peut leur trouver à ce moment ressemblât surtout à la paix rayonnante que donne au visage la satisfaction sexuelle qui délivre le visage de toute tension ou angoisse, et fait qu’on peut, à la terrasse d’un café, s’amuser à repérer dans la rue les femmes qui sortent des bras de leur amant, à la fin de l’après-midi, avec, pour quelques-uns, serrée dans leur ventre, comme le témoignage de leur amour, la semence de l’amant, certaines m’ayant dit n’éprouver pas de plus grand délice que de la sentir couler d’elles, peu à peu, dans la rue, au moment où elles sentent sur elles tant de regards inconnus.
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Celui qui se découvre laid, surtout un enfant, est voué à se sentir coupable et à chercher jusqu'à la fin une absolution qui ne viendra pas. Il expiera aussi ce dont il est innocent. C'est une des formes les plus terribles du péché originel, ou, pour reprendre le vocabulaire des athées, de l'injustice. (Gallimard, collection blanche, 2005 / p.37)
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"Baise-moi, donne-moi ta queue, rien que ta queue", a-t-elle dit, très fort, trop fort pour que je ne l'aie prise par la main, l'écartant de moi, la priant de s'asseoir, lui disant qu'elle allait regretter ce qu'elle faisait, que je n'étais pas assez bien pour elle.
Elle a eu ces mots qui me sont restés dans le coeur :
"C'est moi qui suis moche."
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"Nous ne sommes pas très beaux, ni vous ni moi; nous le savons, nous l'avons toujours su, nous en avons souffert et nous en souffrirons encore; et pourtant, je me plais avec vous; vous voyez, je suis plus courageuse que vous; les femmes le sont toujours plus que les hommes..."
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Vidéo de Richard Millet
Voyage au bout de l'enfer du RER avec Richard Millet. Il présente son dernier ouvrage, "Paris bas-ventre. le RER comme principe évacuateur du peuple français", aux éditions de la Nouvelle Librairie sur notre site le 27 mai 2021 https://nouvelle-librairie.com/boutique/politique/actualite/paris-bas-ventre-le-rer-comme-principe-evacuateur-du-peuple-francais/
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