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Ex Tenebris tome 1 sur 2
EAN : 978B09WYR4F88
Les éditions du 38 (30/06/2022)
3.79/5   36 notes
Résumé :
Pour une raison obscure, le capitaine Malone Casey est muté à la PJ de Rouen. Il intègre l’équipe du commandant Cécile Leprince quand un prêtre est sauvagement assassiné dans une église.
Peu après, une jeune femme est enlevée, sans demande de rançon, et son corps n’est pas retrouvé.
Tandis que les meurtres des ecclésiastiques se poursuivent à un rythme inquiétant, d’autres femmes disparaissent et rien ne permet de relier les deux affaires.

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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Une nouvelle découverte , je ne connaissais pas Gilles Milo-Vacéri, honte à moi; mais quel auteur . Ce roman est un véritable coup de coeur, signé par les mains d'un maitre. Un livre, avec trois enquêtes en parallèles., un véritable sac de noeud à démêler, bon courage au duo de choc Malone Casey et Cecile Leprince,à qui l'affaire est confiée. Cécile ressent tout de suite que le passé de son coéquipier cache un secret, pourquoi ce faire muter à Rouen, surtout avec ses capacités. Elle est tenace, et arrivera à trouver ses réponses. Elle se retrouve entrainer malgré elle dans un milieu maffioso, Malone se retrouve confronté à,la mafia qui veut la peau de ce dernier, une vengeance, mais ce dernier réglera vite fait et bien fait ses mésaventures. L'auteur nous plonge direct dans son histoire, dans les feux de l'action, sans ménager les neurones de ses lecteurs. La découverte d'un prêtre assassiné d'une violence extrême, et victime d'un viol.
Nous sommes confrontés par l'enlèvements de plusieurs femmes, en plein jour que rien ne semble les lier, le physique, l'âge rien ne correspond. Elles sont tombées dans les mains d'un véritable psychopathe, sont-elles encore un vie, ou mortes, l'éternelle question que l'on se pose dans une telle situation.
Ces enlèvements et ces assassinats des prêtres , ont -ils un point commun. Nous sommes dans le questionnement. Les descriptions des scènes sont plus que visuelles, un sentiment nauséeux, j'ai un petit coeur fragile. Attention nous ne sommes pas dans un roman gore, sanguinolent, mais bien dans un thriller comme je les aime avec tous les ingrédients qui les accompagnent. Une histoire à multiples rebondissement , aucun temps mort, pas le temps de s'ennuyer, un suspens haletant, un rythme intense, qui monte crescendo pour mieux nous effrayer, une intrigue insoutenable. Nous évoluons dans un univers glacial, terrifiant , lugubre qui nous fait froid dans le dos.
La thématique est très bien maitrisée , exploitée avec brio. L'écriture est percutante, la lecture est addictive. Nous sommes hypnotisés, envoutés, dans l'univers de l'auteur.
Le sujet est très délicat à traiter, et malheureusement d'actualité. Nous sommes dans un monde de pédophilies au sein de l'Eglise, Un mélange de fiction mais le côté réalité prend le dessus.
Tout est excellent dans ce roman ,il se lit d'une traite, il est impossible à lâcher ,et la fin laisse une ouverture pour d'autres aventures de Malone et Cécile.
A lire de toute urgence.
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Ça partait pas mal cet Ex tenebris de Gilles Milo-Vaceri, avec un mix polardo-régionaliste qui avait tout pour me plaire : assassinats sordides de religieux, enlèvements de femmes en pleine rue et enquête confiée à un binôme de flics où la femme est chef et son second récemment muté et bien mystérieux…

Ajoutons-y le décor rouennais fidèlement restitué qui donne au lecteur autochtone l'impression de vivre pleinement sa lecture, et cela donne de bonnes raisons de s'y précipiter (en plus de celle de le trouver dans la sélection d'un prix régional du polar où j'officie).

On ne peut pas dénier à l'auteur d'avoir du métier, tant l'écriture est solide et les codes du polar, bien présents. Mais si la démultiplication des angles est intrigante dans la première partie, la façon dont ils vont se rejoindre par la suite cumule trop d'invraisemblances, de facilités ou d'excès pour m'avoir gardé au contact.

Dommage pour moi qui voulait lire cet auteur depuis quelques temps, mais n'ai probablement pas commencé par son meilleur. Donc je réessaierai !
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Cécile est commandant au sein d'un service policier d'enquête à Rouen, qui accueille en son sein Malone, ancien marine beau gosse venu de Paris, qui se révèle efficace, mais dont les raisons de la mutation restent mystérieuses. Epaulés par leurs collègues, ils vont se lancer sur la piste d'un tueur en série sadique, et être confrontés, au même moment, à des enlèvements répétés.

Les personnages du roman sont d'un manichéisme rarement lu. La nuance n'y existe pas. Cécile est douée, fière, volontaire, mais elle a bien un petit coeur de femme - on y reviendra -, bref, c'est une gentille ; son collègue Prudhomme est un blaireau fini, harceleur sexuel, tire au flanc, et ripou de surcroît (son basculement sera d'autant plus artificiel), il n'a rien pour le sauver, bref, c'est un méchant. Même chose pour les personnages secondaires : croisé tôt dans le récit, le clochard qui aide à l'enquête est un cliché sur pattes, poli, gentiment excentrique, serviable. Seconde sur le podium du binarisme bon-ou-mauvais, la religieuse nymphomane : Son personnage est tellement surécrit, irréel, qu'on ressent un vrai malaise lorsqu'elle intervient. Ce même genre de malaise devant un nanar qui n'a pas le bon goût du second degré. Elle n'a aucune profondeur, et son existence n'a d'utilité qu'au prétexte du scénario.

Mais le pire d'entre eux, la palme d'or, c'est le véritable héros du bouquin : Malone. Il est parfait du début à la fin. Efficace, précis dans son travail, poli, il sait garder son calme mais sait s'énerver juste quand il le faut, élégant avec les femmes, même les plus vilaines tentatrices, il s'intègre sans accroc au sein de son nouveau service. C'est le sauveur de la veuve et l'orphelin, y a pas un pet' sur sa carrosserie. Mais c'est pas tout ! Cette montagne de muscle, gendre idéal et super beau gosse, apprend l'intégralité de l'histoire de toute la région et de la ville avant de s'y installer (ce qui donnera un indice important à un moment décisif), lit des revues de médecine spécialisée (ce qui, là encore, fait évidemment progresser l'enquête là où la police scientifique semblait bloquer), et il apprend même des vers par coeur.

Même la relation entre les personnages, qui est peut-être l'aspect le moins raté - la complicité des collègues et parfois touchante -, est gâchée : les "beaux moments" sont surlignés au maximum. Un simple exemple, marquant car il revient bien six ou sept fois (mais c'est malheureusement loin d'être le seul) : à de nombreuses reprises, l'équipe réunie patine dans leur enquête, ou vient de recevoir une dure nouvelle (nouveau meurtre ou enlèvement) : alors que tout le monde broie du noir, un perso lâche une blague ou lance une vanne à la volée. C'est sympa, c'est la camaraderie. Mais la narration ne peut s'empêcher d'appuyer bêbêtement que "ça leur fit tant de bien de rire ensemble" ou "c'était exactement ce dont ils avaient besoin". Lourdingue.


Nos enquêteurs progressent dans une histoire poussive, scénario d'un film noir un peu idiot, eu égard à la fois aux personnages dont l'absence de finesse a déjà été évoquée, mais aussi à la structure du récit. On suit le déroulé de l'enquête comme dans un guide, étape par étape, mais... je voulais lire une histoire moi, qu'on me raconte quelque chose ! Pas lire la transcription rasoir d'un documentaire sans esprit.

En parallèle de l'ennui s'immisce parfois le manque de vraisemblance. le boss de la mafia russe, par exemple, qui accompagne dans sa voiture ses hommes de main envoyés pour l'exécution vengeresse d'un policier - avec tous les risques que ça comporte, en sachant qu'il vit habituellement dans un bunker ultra protégé ? On n'y croit pas une seconde. de même, j'ai du mal à croire qu'un flic poursuivi par la mafia russe, qui vient de subir une tentative d'assassinat, soit autorisé à continuer son service tranquillement, comme si de rien n'était - ne serait-ce que par égard pour la sécurité de ses collègues...

Quant au dénouement, il est particulièrement déceptif - si on attendait encore quelque chose. Ce retournement ne sert qu'à tromper le lecteur pendant la majeure partie du bouquin, pour finalement créer une surprise entièrement artificielle.


Le tout est formulé dans un style globalement correct, si l'on excepte des formulations parfois bancales ou bizarres. Au-delà, l'auteur semble être particulièrement fier de nous assommer de sa connaissance des degrés hiérarchiques dans la police, de ses sigles, de son argot ou son jargon technique... Et on ne peut que le féliciter d'avoir lu la page Wikipedia des spécialités culinaires et des jurons russes, puisqu'il en place à chaque ligne dès que le boss mafieux est là. C'est déjà lourdingue au possible, mais il ne s'arrête pas là, car il allourdit systématiquement ces termes avec des notes explicatives de bas de page. Si j'avais voulu lire un dictionnaire amoureux de la police ou de la Russie, j'aurais choisi un autre ouvrage.

Pour en terminer sur le style, la description des crimes, ou à défaut le détail des corps découverts par les policiers, est assez voyeuriste. On sent dans ces passages une forme de fascination, presque de délectation de l'auteur. Il y a mille manières de rendre de telles scènes avec force et intensité, pour susciter l'horreur et le dégoût, mais sans complaisance. Un simple exemple, qui me vient en tête car je l'ai lu récemment, Les Démoniaques de Mattias Köping fourmille de ce genre de scènes - parfois plus dures encore - mais il usait d'un style tranchant, sec, qui convenait à son sujet... Contrairement à Milo-Vacéri.


Je termine sur un dernier aspect, que je me sens rarement tenu d'évoquer : le positionnement idéologique que l'auteur a laissé (grassement) suinter au travers de son histoire : une sorte de conservatisme peu subtil et assez bas du front. On ne parle pas ici de deux-trois remarques perdues dans le livre, qui m'auraient simplement interpelé un instant, mais bien une d'une vision du monde pas très finaude qui se dessine au fil des 300 pages, m'obligeant à la relater.

Commencons par Cécile : elle est certes "une bonne enquêtrice, mais avant tout une femme" et elle a forcément un "instinct" propre à sa condition féminine. Elle est compétente, bien sûr, mais elle est systématiquement aidée, voir sauvée par son grand mâle qui lui sert de second (et, c'est écrit de fil blanc, bientôt de compagnon). Y compris pour faire changer le comportement de son collègue qui la harcèle, son refus clair et ferme n'y fait rien, mais le rôle modèle du beau Malone viril le transforme du tout au tout ! Et quand les femmes ne sont pas, malgré toute leur compétence, au second plan, elles sont de vilaines tentatrices, cf. plus haut, la nymphomane mal écrite.

Autre brique dans cette vision du monde, la confusion totale entre comportement criminel et maladie mentale. Les deux semblent totalement interchangeables, les tueurs ou ravisseurs sont systématiquement des "malades mentaux", "fondus du bulbe", voire "schyzophrènes" (sur ce dernier terme, il faut vraiment ne pas savoir de quoi on parle) ! Rappelons qu'une personne présentant un trouble mental n'a pas plus de chance de commettre un acte criminel que n'importe qui, mais en plus, a bien plus de risque d'en être victime (y compris et en particulier des agressions sexuelles). Cette confusion est présente à chaque évocation d'un tueur, à se demander s'il ne s'agit que d'une manière de parler (ce qui serait déjà limite), ou d'une véritable conviction de l'auteur.

Dernier point mais pas des moindres, la police a dans ce bouquin le même statut que ce cher Malone Casey, elle est parfaite. Et certains passages ou commentaires semblent directement extraits d'un tract d'Alliance Police : le problème de la police, c'est la justice (qui devrait être à son service et enfermer bien plus longtemps), mais aussi la presse (qui devrait être plus reconnaissante et, j'imagine, ne jamais interroger le travail de l'institution), c'est encore le manque de moyen et surtout de liberté (il faudrait les laisser faire ce qu'ils veulent), et c'est même la vilaine IGPN qui veut leur mettre des bâtons dans les roues (on se pince, quand on connaît la connivence existant entre eux).


Vous l'aurez compris, ma lecture a été laborieuse, parfois ennuyeuse quand je n'étais pas pris par le malaise ou le ridicule. Je ne conseille évidemment pas.
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Cécile est commandant au sein d'un service policier d'enquête à Rouen, qui accueille en son sein Malone, ancien marine beau gosse venu de Paris, qui se révèle efficace, mais dont les raisons de la mutation restent mystérieuses. Epaulés par leurs collègues, ils vont se lancer sur la piste d'un tueur en série sadique, et être confrontés, au même moment, à des enlèvements répétés.

Les personnages du roman sont d'un manichéisme rarement lu. La nuance n'y existe pas. Cécile est douée, fière, volontaire, mais elle a bien un petit coeur de femme - on y reviendra -, bref, c'est une gentille ; son collègue Prudhomme est un blaireau fini, harceleur sexuel, tire au flanc, et ripou de surcroît (son basculement sera d'autant plus artificiel), il n'a rien pour le sauver, bref, c'est un méchant. Même chose pour les personnages secondaires : croisé tôt dans le récit, le clochard qui aide à l'enquête est un cliché sur pattes, poli, gentiment excentrique, serviable. Seconde sur le podium du binarisme bon-ou-mauvais, la religieuse nymphomane : Son personnage est tellement surécrit, irréel, qu'on ressent un vrai malaise lorsqu'elle intervient. Ce même genre de malaise devant un nanar qui n'a pas le bon goût du second degré. Elle n'a aucune profondeur, et son existence n'a d'utilité qu'au prétexte du scénario.

Mais le pire d'entre eux, la palme d'or, c'est le véritable héros du bouquin : Malone. Il est parfait du début à la fin. Efficace, précis dans son travail, poli, il sait garder son calme mais sait s'énerver juste quand il le faut, élégant avec les femmes, même les plus vilaines tentatrices, il s'intègre sans accroc au sein de son nouveau service. C'est le sauveur de la veuve et l'orphelin, y a pas un pet' sur sa carrosserie. Mais c'est pas tout ! Cette montagne de muscle, gendre idéal et super beau gosse, apprend l'intégralité de l'histoire de toute la région et de la ville avant de s'y installer (ce qui donnera un indice important à un moment décisif), lit des revues de médecine spécialisée (ce qui, là encore, fait évidemment progresser l'enquête là où la police scientifique semblait bloquer), et il apprend même des vers par coeur.

Même la relation entre les personnages, qui est peut-être l'aspect le moins raté - la complicité des collègues et parfois touchante -, est gâchée : les "beaux moments" sont surlignés au maximum. Un simple exemple, marquant car il revient bien six ou sept fois (mais c'est malheureusement loin d'être le seul) : à de nombreuses reprises, l'équipe réunie patine dans leur enquête, ou vient de recevoir une dure nouvelle (nouveau meurtre ou enlèvement) : alors que tout le monde broie du noir, un perso lâche une blague ou lance une vanne à la volée. C'est sympa, c'est la camaraderie. Mais la narration ne peut s'empêcher d'appuyer bêbêtement que "ça leur fit tant de bien de rire ensemble" ou "c'était exactement ce dont ils avaient besoin". Lourdingue.


Nos enquêteurs progressent dans une histoire poussive, scénario d'un film noir un peu idiot, eu égard à la fois aux personnages dont l'absence de finesse a déjà été évoquée, mais aussi à la structure du récit. On suit le déroulé de l'enquête comme dans un guide, étape par étape, mais... je voulais lire une histoire moi, qu'on me raconte quelque chose ! Pas lire la transcription rasoir d'un documentaire sans esprit.

En parallèle de l'ennui s'immisce parfois le manque de vraisemblance. le boss de la mafia russe, par exemple, qui accompagne dans sa voiture ses hommes de main envoyés pour l'exécution vengeresse d'un policier - avec tous les risques que ça comporte, en sachant qu'il vit habituellement dans un bunker ultra protégé ? On n'y croit pas une seconde. de même, j'ai du mal à croire qu'un flic poursuivi par la mafia russe, qui vient de subir une tentative d'assassinat, soit autorisé à continuer son service tranquillement, comme si de rien n'était - ne serait-ce que par égard pour la sécurité de ses collègues...

Quant au dénouement, il est particulièrement déceptif - si on attendait encore quelque chose. Ce retournement ne sert qu'à tromper le lecteur pendant la majeure partie du bouquin, pour finalement créer une surprise entièrement artificielle.


Le tout est formulé dans un style globalement correct, si l'on excepte des formulations parfois bancales ou bizarres. Au-delà, l'auteur semble être particulièrement fier de nous assommer de sa connaissance des degrés hiérarchiques dans la police, de ses sigles, de son argot ou son jargon technique... Et on ne peut que le féliciter d'avoir lu la page Wikipedia des spécialités culinaires et des jurons russes, puisqu'il en place à chaque ligne dès que le boss mafieux est là. C'est déjà lourdingue au possible, mais il ne s'arrête pas là, car il allourdit systématiquement ces termes avec des notes explicatives de bas de page. Si j'avais voulu lire un dictionnaire amoureux de la police ou de la Russie, j'aurais choisi un autre ouvrage.

Pour en terminer sur le style, la description des crimes, ou à défaut le détail des corps découverts par les policiers, est assez voyeuriste. On sent dans ces passages une forme de fascination, presque de délectation de l'auteur. Il y a mille manières de rendre de telles scènes avec force et intensité, pour susciter l'horreur et le dégoût, mais sans complaisance. Un simple exemple, qui me vient en tête car je l'ai lu récemment, Les Démoniaques de Mattias Köping fourmille de ce genre de scènes - parfois plus dures encore - mais il usait d'un style tranchant, sec, qui convenait à son sujet... Contrairement à Milo-Vacéri.


Je termine sur un dernier aspect, que je me sens rarement tenu d'évoquer : le positionnement idéologique que l'auteur a laissé (grassement) suinter au travers de son histoire : une sorte de conservatisme peu subtil et assez bas du front. On ne parle pas ici de deux-trois remarques perdues dans le livre, qui m'auraient simplement interpelé un instant, mais bien une d'une vision du monde pas très finaude qui se dessine au fil des 300 pages, m'obligeant à la relater.

Commencons par Cécile : elle est certes "une bonne enquêtrice, mais avant tout une femme" et elle a forcément un "instinct" propre à sa condition féminine. Elle est compétente, bien sûr, mais elle est systématiquement aidée, voir sauvée par son grand mâle qui lui sert de second (et, c'est écrit de fil blanc, bientôt de compagnon). Y compris pour faire changer le comportement de son collègue qui la harcèle, son refus clair et ferme n'y fait rien, mais le rôle modèle du beau Malone viril le transforme du tout au tout ! Et quand les femmes ne sont pas, malgré toute leur compétence, au second plan, elles sont de vilaines tentatrices, cf. plus haut, la nymphomane mal écrite.

Autre brique dans cette vision du monde, la confusion totale entre comportement criminel et maladie mentale. Les deux semblent totalement interchangeables, les tueurs ou ravisseurs sont systématiquement des "malades mentaux", "fondus du bulbe", voire "schyzophrènes" (sur ce dernier terme, il faut vraiment ne pas savoir de quoi on parle) ! Rappelons qu'une personne présentant un trouble mental n'a pas plus de chance de commettre un acte criminel que n'importe qui, mais en plus, a bien plus de risque d'en être victime (y compris et en particulier des agressions sexuelles). Cette confusion est présente à chaque évocation d'un tueur, à se demander s'il ne s'agit que d'une manière de parler (ce qui serait déjà limite), ou d'une véritable conviction de l'auteur.

Dernier point mais pas des moindres, la police a dans ce bouquin le même statut que ce cher Malone Casey, elle est parfaite. Et certains passages ou commentaires semblent directement extraits d'un tract d'Alliance Police : le problème de la police, c'est la justice (qui devrait être à son service et enfermer bien plus longtemps), mais aussi la presse (qui devrait être plus reconnaissante et, j'imagine, ne jamais interroger le travail de l'institution), c'est encore le manque de moyen et surtout de liberté (il faudrait les laisser faire ce qu'ils veulent), et c'est même la vilaine IGPN qui veut leur mettre des bâtons dans les roues (on se pince, quand on connaît la connivence existant entre eux).


Vous l'aurez compris, ma lecture a été laborieuse, parfois ennuyeuse quand je n'étais pas pris par le malaise ou le ridicule. Je ne conseille évidemment pas.
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Cela fait bien longtemps que je ne m'étais pas plongée dans un thriller. Reprendre ce genre sous la plume de Gilles Milo-Vacéri était pour moi une évidence. Je sais ne jamais être déçue de ses romans qu'ils soient thriller ou autres.
Avec Ex Tenebris, j'avoue avoir repris fort. Un crime ignoble est commis sur un prêtre dans une église de Rouen. Ce sont là les premiers instants de lecture dans lequel nous plonge l'auteur. Outre l'ambiance qui est là, les émotions terribles de la victime et plus horribles encore du bourreau nous rendent la scène quasi visuelle. Bref de quoi bien débuter un thriller et sauter dans l'eau froide sans préparation.

Sur place l'équipe de la commandant Cécile Leprince est sur des charbons ardents, ils ont déjà quelques enquêtes en cours et ce meurtre promet des difficultés vu son déroulement et les indices relevés. Quand quelques jours après toujours sans avancée un enlèvement est commis en pleine journée dans la rue, c'est le désarroi et la colère qui atteint le service. Priorité à la jeune femme enlevée car dans ce genre de situation c'est la vitesse de réaction qui change toute la donne.
Dans cette ambiance complexe et tendue arrive le capitaine Malone Casey. Son dossier est clean et même presque trop beau pour débarquer ainsi à Rouen après une carrière à Paris. Ca interpelle Cécile qui émet des hypothèses car aucune réponse ne lui ait donné par l'homme lui-même ni son divisionnaire.
Comme le flic est bon elle met ça de côté mais ne va pas en rester là.
Ces deux-là c'est une sacrée équipe, têtus comme des mules, accrocs au boulot, ils ont la même façon de réfléchir et de voir leurs missions. Malone est un poil plus sanguin cependant et la présence de Romain Prudhomme dans le service fait des étincelles autant chez Cécile que Malone ou le reste de l'équipe.
On va ainsi avoir en plus des enquêtes en cours, le droit de subit le harcèlement d'un collègue lourd, des ripoux, une vengeance de la mafia russe et une coopération géniale de toutes les forces de l'ordre afin de retrouver ses pauvres femmes enlevées.
Comme d'habitude avec Gilles, j'ai été prise dans le roman , j'ai eu du mal à le lâcher et j'ai adoré les interactions entre ses personnages. Cécile et Malone en premier lieu mais aussi les personnages secondaires comme la médecin légiste, le duo Morgane/ ou les collègues d'autres services venus en renfort. On voit ici toute la symbiose entre les différents services afin de ne laisser aucun crime impuni. Mais aussi cette ambiance de camaraderie, presque fraternelle qui relie les personnels.
Ce roman est sombre et douloureux par les faits énoncés. Cependant ces liens y apportent un peu de lumière et de joie dans un contexte terrible de disparition, torture, viol et harcèlement. C'est un texte dur mais la plume de Gilles le rend vivant et prenant aux tripes. J'ai eu peur pour les personnages, j'ai ressenti leur colère, leur désespoir, leur folie parfois, j'ai essayé de souffler des indices aux policiers, j'ai parcouru Rouen à leurs côtés, bref j'ai vécu ma lecture comme un bon thriller au cinéma.
Cela me redonne envie de ressortir toute la série des commandant Gerfaut pour 2024 ;) et pourquoi pas aussi mes vieux classiques comme Pendergast ou Antoine Marcas. Alors n'hésitez plus ce thriller est pour vous.
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