Quelque soit le style du roman de
Gilles Milo-Vaceri, un point commun les relie. Outre sa plume délicate et travaillée, des personnages toujours hauts en couleur et attachants nous donnent cette impression agréable et sereine de retour à la maison.
J'ai vécu l'aventure au commande d'un corsaire avec
Lisbeth-la-rouge, la traque des suppôts de Satan en suivant Gabriel Gerfaut et sa coéquipière Adriana et voici qu'à nouveau un duo de choc et de charme m'a prise en otage (consentante je l'avoue) et emmené cette fois vers les cieux provençaux de Château-Arnoux, terre natale de notre auteur.
J'escompte bien au travers de cette enquête policière, en apprendre plus aussi sur cet auteur toujours aimable, facile d'accès et emprunt d'une modestie qui le rend tout aussi attachant que ses personnages.
Des personnages hauts en couleur
Enzo Battista est un enquêteur hors pair au sein de l'OCBC (Office Central de lutte contre le trafic des Biens Culturels). Avec plus de quatre-vingt dix pour cent de taux de réussite lors de ses enquêtes, il peut se permettre un caractère franc du collier et parfois un peu d'insubordination. Il n'a pas l'habitude d'enquêter en équipe et l'adjonction sur ce crime d'une coéquipière à former le met tout d'abord dans de mauvaises dispositions.
La rencontre des deux fortes têtes, au répondant piquant promet une équipe haute en couleur.
Car Marania le Goff, du fait d'une ascendance mi bretonne mi polynésienne, ne s'en laisse pas compter. Après "des études à Paris, une fac de droit, des cours en criminologie et simultanément un master en histoire de l'art"(citation) notre jeune femme avait passé les concours de la police et grimpé les échelons jusqu'à espérer, avec raison, une promotion de commandant adjoint au sein de l'OCBC polynésien.
Ce qui les réunit?
Le besoin, pour Marania, de faire une formation avec le meilleur et ainsi valider ses compétences.
Pour Enzo, la décision irrévocable de son divisionnaire.
Une enquête plus compliquée qu'il n'y paraît
C'est donc après un début tumultueux que nos deux compères vont se retrouver à partir sur les traces d'une affaire prioritaire qui, dès le début, va faire tiquer notre commandant si pointilleux.
Un crime, deux morts, tout cela en province n'aurait donc pas du toucher le service des biens culturels. Pourtant un élément clé va les voir se diriger manu-militaire sur place : l'adjonction d'un vol de peintures lors de cette même infraction.
Et nous voici donc partant sur les ailes du vent,
...bon d'accord en avion, un peu de poésie, que diable!!...
Donc je reprends, nous voici partis vers la Provence ensoleillée de notre cher
Gilles Milo-Vaceri et plus précisément son petit coin natal de Château-Arnoux.
On reconnaît la patte de l'auteur aux annotations, descriptions et autres informations dignes des meilleures encyclopédies.
En quelques mots il nous transporte dans sa région et malgré le contexte policier nous la décrit à grands renforts de détails poétiques, touristiques et historiques.
Le roman n'est plus simplement un écrit policier mais un voyage au travers de ce pays chantant qu'est la Provence, de son histoire et ses paysages de légende.
Les personnages eux-mêmes nous font profiter de leurs expériences et connaissances de façon légère et ludique.
A nous la découverte des arts et de la peinture, des méthodes d'enquêtes contre les faussaires ou des procédés de recherche d'indice dans ce contexte particulier que sont les objets d'Art.
C'est une enquête complexe, emplie de suspects et de mystères. le lecteur suit avec impatience les déductions et les ramifications diverses et variées de celle-ci.
Les informations tombent avec parcimonie, les morts beaucoup moins.
Ajoutons-y des trafiquants d'art, des faussaires, un noble autrichien et ses chiens de garde, des mafieux à l'ancienne, des israéliens en ballade ou un américain en prospection pour un tour-operator et vous avez une vision assez détaillée de l'ensemble.
Alors suivre Enzo, Marania et Cyrille, ça vous tente?
Parce que ces trois-là vont former au fur et à mesure une équipe du tonnerre avec leur caractère différent mais leur but commun.
Cyrille, jeune gendarme local mis à leur service va leur prouver que la province n'a rien à envier à la capitale niveau enquêteur de caractère et de talent.
Enzo est donc le plus difficile à cerner. Il est par bien des côtés aussi ingérable que Gabriel Gerfaut. Seule sa mission l'importe et une entorse au code ne le gêne pas si cela lui permet de démanteler un trafic ou mettre au trou un malfaiteur. On sent le flic tenace et hargneux. Mais on sent aussi l'homme meurtri qui n'a plus rien à perdre.
Il est observateur, et ses connaissances en art tout comme le master de Marania nous explique son implication dans l'OCBC. Pourtant son passé semble avoir été bien tumultueux et l'expérience qu'il en a retiré souvent utile et à contre-courant de son poste actuel.
Coup de poing pour un coup de coeur
Gilles Milo-Vaceri a encore réussi à m'attacher à ses personnages en quelques pages et lorsque la dernière est tournée et qu'elle arrête l'action là où il l'a laissé, un seul cri retenti : "ahhhhhh".
Car tellement prise dans l'enquête, j'en avais oublié le tome 2 dont j'ai pourtant eu le loisir d'apprécier d'avance la couverture.
C'est donc affamée et frustrée que je termine cet opus mais aussi conquise et impatiente de vous faire partager cette aventure.
Vous connaissiez la plume de Gilles avec Gabriel Gerfaut, elle vous avait entraîné? Ici encore vous allez vous sentir embarqué dans l'histoire. Pas de temps morts, des personnages intéressants autant du côté des bons que des moins bons, beaucoup d'interrogations et beaucoup de conjectures. Personne ne semble blanc comme neige et les événements vont nous prouver que cette histoire peut rattraper
L Histoire.
C'est donc encore un coup de coeur pour la plume et les personnages de Gilles que je vous propose de découvrir.
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