Désormais attendu par le public depuis glacé,
Bernard Minier allait-il réussir son deuxième roman ? Réponse oui, oui, oui, et enfin oui,mais.
Oui, car le style est toujours alerte, le rythme haletant, l'enquête prenante et les difficultés personnelles du commandant Servaz, toujours insolubles, même dans la boisson. Les personnages secondaires, l'officier de gendarmerie Ziegler, l'adjoint indispensable Espérandieu et la flic limite Samira Cheung, prennent de l'épaisseur.
Oui aussi, car, au quasi enfermement dans une vallée des Pyrénées en hiver, succède la petite ville universitaire de Marsac, qui au présent accueille la fille de Servaz, et qui demeure hanté par les souvenirs de jeunesse du commandant. Ce microcosme connaît des haut et des débats, et accueille des secrets protégés de tout commérage par d'autres secrets, plus poisseux encore.
Oui, car l'ombre de l'infernal Julian Hirtmann, tueur en série évadé de son institut psychiatrique, plane autour de l'enquête.
Oui mais, car le lecteur attentif se dit que les ingrédients du nouveau festin de Minier lui rappellent quelque chose. Tout cela est vraiment dans la lignée de glacé, un peu comme si Minier n'avait pas osé s'écarter d'une recette qui lui a si bien réussi. du coup tout est réussi, sauf l'effet de surprise pour le lecteur de glacé, qui trouve cependant un vrai plaisir à retrouver tout cet univers.