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EAN : 9782266220408
320 pages
Pocket (19/05/2016)
3.16/5   101 notes
Résumé :

Samuel de Juan est un professeur d'allemand solitaire qui aime se réfugier dans la littérature et la musique classique. De sa bulle, il ne s'échappe que pour donner ses cours à l'université. Mais au lendemain d'un réveillon du nouvel an, la visite inattendue d'un chat vient bouleverser ses habitudes. En rapportant le félin à son voisin, Samuel fait la connaissance de Titus, un vieux rédacteur bourru. Le premier... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
3,16

sur 101 notes
Il y a une certitude dans le monde qui nous entoure, c'est qu'avec la frénésie de nos vies, nous avons perdu de vue l'essentiel, nous avons perdu cette faculté à nous émerveiller pour de petites choses, à voir des signes, de tout petits signes, insignifiants, à peine perceptibles, mais pourtant indispensables.

C'est ce que nous rappelle Francesc Miralles dans son "Amour en minuscules" qui est une ode à ces petites choses de la vie, ces petits bonheurs absolus à côté desquels nous passons régulièrement et qui pourtant sont la clé vers la félicité.

Samuel de Juan souffre d'une routine imposée par sa solitude. Professeur de littérature allemande, il porte ses 38 ans et ses premiers cheveux gris comme un poids sur les épaules. La nouvelle année arrive, une de plus pendant laquelle rien ne changera. La résignation est son alliée face à cette vie qui l'oppresse.

Et pourtant, cette nouvelle année lui réserve bien des surprises. Tout commence par un grattement à la porte, insistant, énervant, exapérant. Il l'ouvre et apparait un chat comme tous les autres. Pas plus beau, pas plus laid. Tigré, sans doute jeune, et comme tout bon félin qui se respecte, culotté.

Le chat s'impose comme le premier signe du changement. Il pose ses valises, ou plutôt ses poils et ses grands yeux qui sondent l'âme, chez Samuel qui le baptise, une fois de plus résigné, Mishima.

S'ensuit une multitude de petits évènements provoqués par monsieur félin, une escapade à l'étage et la rencontre du vieux voisin, un drôle de livre à écrire, des retrouvailles à un feu rouge, une crinière noire qui hypnotise, une jolie vétérinaire, un amour absolu d'enfance, la solidarité, la tolérance, la connaissance de soi. Tout ça parce qu'un chat a décidé que l'appartement de Samuel était le sien, tout ça parce que Samuel a enfin décidé de revenir vers l'essentiel de la vie, vers ces signes simples, quotidiens, ces petits gestes qu'on ne voit plus et qui pourtant sont la clé.

C'est une lecture que j'ai beaucoup appréciée, les chapitres sont courts, teintés d'érudition musicale ou littérature, les personnages sont attachants et le message est clair. L'on pourra reprocher une grande naïveté, une certaine candeur, des aphorismes semblables parfois à un éléphant dans un magasin de porcelaine, mais je me suis laissée portée par cette tendresse qui caresse le coeur.

La vie est faite de signes, souvent infimes, de bonheurs tout aussi minuscules, alors ouvrons-les yeux pour ne plus passer à côté.

Lien : https://lelivrevie.blogspot...
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Le jour du premier de l'an, après un réveillon solitaire, Samuel de Juan va voir les événements se multiplier, sa vie s'ouvrir comme il ouvre son appartement à un chat qui gratte obstinément à sa porte et qu'il laisse entrer contre son gré, car il n'aime pas les chats. Mishima (il le nomme ainsi parce qu'un livre de Mishima lui tombe sous les yeux alors qu'il lui cherche un nom) va l'avoir à l'usure et finit par s'installer chez lui.
«Je commençais à comprendre qu'un chat ne fait jamais ce qu'on attend de lui»
A partir de là, Samuel va progressivement être contraint d'abandonner sa vie tranquille, solitaire et bien réglée. Par une réaction en chaîne il se trouve précipité dans une série de coïncidences et de rebondissements qui lui font saisir la magie de la vie. Il comprend que tout ce qui se produit dans sa vie dépend de sa faculté à accueillir l'inconnu, à suivre ses intuitions et que l'inattendu peut aussi n'être que la manifestation de ses désirs profonds en bien comme en mal :
«... combien de choses se produisent de telle ou telle façon parce que nous le désirons ? Par exemple, les gens qui craignent toujours le pire et le disent à tout le monde... Eh bien, souvent, le pire se produit et ils s'en étonnent. Ils ne s'en rendent pas compte, mais en fait, ils formulaient un désir.»
Samuel le sage professeur d'allemand, en modifiant son regard sur les plus humbles recoins de sa vie, les magnifient et nous donne envie de vivre plus intensément la nôtre. Il va faire des rencontres étranges en apparence, nous faire partager aussi les amours musicales et littéraires qui lui servent de repères (Goethe, Brecht, Kafka, Rilke, Mendelsonn etc...).
J'ai beaucoup aimé ce petit livre drôle, tendre et chaleureux que je garderai à portée de main pour le reprendre dans les moments où je perdrais de vue le miracle de la vie. Et l'auteur m'est d'autant plus sympathique que dans ses remerciements à ceux qui l'ont accompagné, il s'adresse en ces termes au lecteur inconnu : «A toi qui tiens ce livre entre tes mains, pour avoir partagé cette aventure». Partagez-la à votre tour elle vous redonnera le sourire et la sérénité même les jours où semblent s'accumuler les catastrophes !!

Ne crains pas la magie des druides,
toi aussi tu es un mage habile.

Tu peux convoquer les esprits de la nuit
et mettre en cage la Lune dans une flaque
(vers traditionnels celtiques)
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Le bonheur c'est simple comme un coup de patte, à commencer par celui d'un chat qui va bouleverser le destin de Samuel de Juan, jusque-là professeur de littérature allemande menant une vie bien monotone. Ne comptez pas sur moi pour vous raconter en quoi le cours de la vie de cet homme maladroit et introverti qui préfère la compagnie des livres à celle des hommes va prendre une trajectoire inattendue. C'est tout l'intérêt de ce roman.


Ca se lit comme un roman d'aventure déroulant un fil invisible qui relie des personnages énigmatiques et farfelus, des événements minuscules sonnant comme des bonheurs fugaces. Et avec un effet en cascade, l'auteur installe un doux délire enchanteur et même merveilleux tant on a parfois l'impression d'être dans un monde éloigné du nôtre.

On soupçonne l'auteur de faire de L'amour en minuscules un de ces romans prêts à ravir le coeur du lecteur car Francesc Miralles use et abuse d'idées toutes plus jolies les unes que les autres sous la forme d'aphorismes et de petites réflexions glissées dans chacun des chapitres. Il ravive des sensations oubliées ou trop enfouies et dont le souvenir est susceptible de provoquer des bouffées d'émotion.
Toutefois le thème de la quête du bonheur demeure un thème casse-gueule à traiter en littérature, et l'auteur espagnol n'échappe pas à l'écueil de la tendresse naïve et de la mièvrerie dans quelques passages. Ils sont heureusement peu nombreux. On retient avant tout une narration dynamique, une sensibilité érudite sans cesse en alerte, une persévérance et un enthousiasme croissants chez Samuel qui donnent à ce roman beaucoup de charme.
Certes, les bons sentiments ne font pas les meilleurs romans mais comme toujours, rien de mieux qu'un conte moderne pour nous rappeler quelques sagesses universelles.

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C'est dommage, l'idée était bonne, la trame intéressante. Les mésaventures de Samuel de Juan. Mais le roman tombe comme un soufflet. J'écris cette critique en sachant qu'il n'y a pas de suite.

L'amour en minuscules c'est l'histoire de la solitude et de Samuel. le soir du réveillon un joli félin va faire irruption dans sa vie et chambouler son quotidien insipide. Samuel y verra un signe car cette rencontre va l'entrainer dans de drôles d'aventures et surtout le replonger dans un amour de jeunesse.
Donc l'idée d'un homme limite ermite qui voit des signes partout à cause d'un chat, j'ai adoré. Samuel est une tronche, prof d'allemand et parfois il part dans ses délires et son défilé de culture général où je ne suivais pas du tout. Alors quand on rajoute le savant fou Valdemar, j'étais sur la Lune. Mais bizarrement j'ai accroché aux péripéties de Samuel surtout avec l'entrée en scène de Gabriella.
Samuel qui aurait fait peur n'importe quelle femme. Pauvre Meritxel. D'ailleurs dommage que Frances Miralles n'a pas plus développé les coups manqués de Samuel. Et voilà d'où vient ma déception. le problème de Samuel est la solitude. Il réapprend à se sociabiliser grâce à ce chat. Mais Gabriella reste un mystère complet pour le lecteur. Meritxel on en sait pas plus sur elle.
Je remercie Stéphanie dite Paléoticgirl pour la découverte de ce roman original et sympa.
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Traduit de l'espagnol par Jean Justo Ramon

Une fois de plus séduite par la couverture représentant un joli chat roux, j'ai emprunté ce livre. Et, cerise sur le gâteau, chaque chat-pitre ( coucou, Casimir ! ) est illustré par la silhouette d'un minou.
Un fait d'apparence anodin va transformer la vie tranquille et ennuyeuse de Samuel de Juan, professeur d'allemand, par un effet boule de neige inattendu.
Ce fait anodin, c'est la rencontre avec un chaton qu'il va appeler Mishima. D'accord, ce choix n'est pas judicieux puisque son homologue est un écrivain japonais qui s'est fait hara-kiri.
Mais qui est ce chat ?
Un envoyé des dieux ?
Le hasard ?
Ou "l'ombre de Dieu" ?
Telle est la question !
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Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Lorsque je m'achète un roman, j'ai pour habitude de le garder dans son emballage jusqu'à ce que j'aie le sentiment d'avoir mérité la récompense. A ce moment-là, je m'offre le livre avec un plaisir non dissimulé.
Tous les gens seuls que je connais ont recours à ce type de rituels. On me présenta un jour, un type qui s'écrivait des lettres. Lorsqu'il recevait sa propre missive, dûment affranchie, il l'ouvrait avec soin et la lisait comme si elle venait de très loin. Ensuite il méditait une journée entière sur son contenu et, le jour suivant, répondait avec un grand luxe de détails. La lettre apparaissait tamponnée trois jours plus tard dans sa boîte aux lettres et tout recommençait.
Grâce au courrier, je crois que cet homme réussit à devenir assez ami avec lui-même.
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Je revins trente ans en arrière, jusqu'à un samedi après-midi que je croyais oublié...
Je me rappelle que je m'étais dissimulé sous un escalier, mais quelqu'un avait déjà eu la même idée. Il s'agissait d'une fillette de six ans environ, comme moi, aux cheveux noirs, frisés, et au regard vif.
-- Est-ce qu'on t'a déjà donné un baiser papillon ? m'avait-elle murmuré.
-- Non, avais-je répondu, effrayé. Qu'est-ce que c'est ?
Aussitôt, elle avait ouvert et refermé les yeux plusieurs fois contre ma joue.
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A propos des Souffrances du jeune Werther de Goethe :
Les étudiants apprécient que je leur parle de la fureur que ce roman déchaîna à l'époque. En moins de deux ans, il fut traduit en douze langues -- parmi lesquelles le chinois --, ce qui était alors rarissime. Cette oeuvre donna naissance à un style de vie dans le monde entier : des légions de romantiques s'habillaient d'un frac bleu et d'un gilet jaune, à l'instar du protagoniste, pleurant abondamment et rédigeant des lettres désespérées à leurs bien-aimées. Napoléon lui-même affirmait avoir lu à sept reprises ce livre qu'il emportait avec lui sur les champs de bataille.
Imitant leur héros, des centaines de jeunes gens finirent par se suicider, et dans certaines villes telles que Leipzig, le roman fut interdit.
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On passe sa vie dans une prison que l'on s'est bâtie, et puis un jour, quelqu'un frappe à notre porte. On est venu nous chercher et on croit que l'on ne sera plus jamais seul. Mais que se passe t-il si l'on s'apercoit en ouvrant la porte qu'il n'y a personne derrière ? Si l'être qui se trouvait là est parti ?
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"Profite pleinement des petites choses, car peut-être un jour regarderas-tu derrière toi et te rendras-tu compte que c'étaient de grandes choses." Robert Brault
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