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sur 796 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tel l'oiseau migrateur qui d'instinct se laisse porter vers des paysages familiers, j'ai retrouvé avec enthousiasme l'univers de Yukio Mishima.

« Confession d'un masque » est un roman intimiste écrit par l'écrivain japonais à seulement 24 ans et s'apparente à une autobiographie de la première moitié de sa vie. Certes j'aurais gagné en cohérence à le lire avant bon nombre de romans qui lui sont postérieurs, mais peut-être alors ne l'aurais-je pas autant apprécié !

Le narrateur, Kochan, est issu d'une famille tokyoïte relativement aisée au sein de laquelle émerge la personnalité étouffante de sa grand-mère paternelle.
De constitution frêle, le jeune Kochan aime se déguiser et les accoutrements féminins ont souvent sa préférence. Il adore regarder les livres d'images et n'aime rien tant que d'admirer les chevaliers intrépides, l'épée levée dans des combats sanglants.
L'année de ses douze ans une image du martyr romain Saint Sébastien, le célèbre tableau de Guido Reni, déclenche son premier émoi incontrôlé et deux ans plus tard il est fasciné par un camarade de classe de constitution athlétique un peu plus âgé que lui.
Alors qu'il souffre d'anémie, il croit son insuffisance sanguine liée à son péché quotidien d'onanisme et va jusqu'à imaginer un rapport inverse entre son « manque de sang » et ses songeries sanguinaires…

Perturbé par la découverte de son homosexualité et gagné par un sentiment de culpabilité, le refoulement de son véritable moi s'impose au jeune homme comme seule échappatoire.
En recherche d'une prétendue normalité, s'imposant l'obligation morale d'aimer une jeune fille, Kochan surnage tant bien que mal dans ses contradictions et ses faux-fuyants.
La personnalité du narrateur, âgé de 20 ans en ce printemps 1945, est à peine moins tourmentée que le ciel de Tokyo où s'intensifient les raids destructeurs des bombardiers américains.

« Confession d'un masque » est un roman rédigé avec intelligence, un formidable plaidoyer pour le droit à la différence. Avec sincérité, sans tabou, Mishima dévoile les pulsions inverties qui taraudent le narrateur depuis son enfance et, par là même, offre un témoignage parfois cru, terriblement réaliste.
La maestria avec laquelle le jeune écrivain s'empare d'un thème aussi sensible fait de ce roman une oeuvre magistrale, incontournable.

C'est le dixième livre de Mishima que je découvre cette année ; pardonnez-moi je vous prie, de souligner une fois de plus la beauté singulière du style de cet écrivain !
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Confession d'un masque est , c'est vrai , un roman sur la douleur d'un adolescent qui fait la découverte de son homosexualité et de la nécessité dans laquelle il se trouve , de faire le tri , de gérer les affects qui découle de ce voyage intérieur nécessaire .

Le texte est assez court et il est aussi absolument nuancé , très dense et ancré en profondeur dans la vie quotidienne d'un japon en guerre .
C'est le japon colonial , avec ses aventures continentales , Corée , Mandchoukouo , la seconde guerre mondiale , et l'effort de guerre qui est la conséquence d'un état de guerre continuelle de 1921 à 1945 finalement .

L'auteur oscille . Il fera lentement et de manière contrite le choix d'être diffèrent et marginal …
Difficile de ne pas « spoiler « donc : motus …

Cependant alors que le personnage principal s'affirmera et qu'il gagnera ainsi de la liberté , il devra aussi renoncer à exister entièrement ( avec intégrité ) d'un point de vue social .
C'est un roman très riche et subtil de ce point de vue .

La machine de guerre japonaise est l'armée par excellence , certes , mais elle est aussi tout un maillage politique , religieux et logistique d'un territoire , de sa population et des institutions privées ou étatiques .
Cette thématique est un vrai sujet dans ce texte . Ce japon (encore largement traditionnel) en guerre , n'est pas une simple tonalité de fond , c'est un véritable sujet , surtout si on connait l'auteur .

C'est une confession autobiographique romancée . L'auteur y aborde son identité de genre , mais aussi les fondements et les rouages qui ont alors commencé à le façonner politiquement , et à l'imprégner de valeurs conservatrices et traditionnelles en cours de modernisation ( avec l'exemple européen) .

C'est pour moi un texte qui porte sur le japon traditionnel en transition vers une modernité qui est foncièrement imprégnée par une impulsion très politique , très impériale , avec une tonalité autocratique .
C'est un témoignage intimement vivant sur le japon en guerre ( le japon profond ) .

C'est aussi évidement la découverte et la gestion d'une identité homosexuelle dans une société traditionnelle très normative , dans un cadre institutionnel non moins normatif .

Un texte puissant , assez court , qui vient démontrer que le tout , est souvent plus que la somme de ses parties .

De quoi parle ce texte ? :

-Du japon traditionnel en transition , et c'est passionnant , car c'est un témoignage de premier ordre qui est d'une finesse exceptionnelle .
-D'un point vue psychologique , je dirais que c'est d'un processus très analogue aux névroses d'intégration en psychologie clinique , dont traite ce texte .
- De l'identité de genre sur un mode confession intime romancée .
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Confession d'un masque est l'un des plus forts roman de Mishima sur un thème délicat, celui de l'homosexualité refoulée. C'est une introspection brillante et douloureuse de l'auteur, qui nous fait vivre un grand moment de lecture qui ne laisse pas indemne le lecteur.

Au travers de ce premier roman autobiographique mais romancé, Kimitake Hiraoka, plus connu sous son pseudonyme Mishima, nous fait le récit de son enfance maladive sous l'emprise d'une grand mère possessive qui le force à rester auprès d'elle, le privant de sa mère. L'auteur se dévoile, enfant chétif, solitaire et rêveur ; puis nous raconte ses années de collège et d'étude . Mais, par dessus tout, Mishima nous fait le récit de son combat intérieur et extérieur contre son homosexualité, découverte avec les premiers émois de la puberté et que l'écrivain va s'attacher à masquer aux autres et à lui même, en s'interdisant ses désirs masculins et ses mauvaises habitudes, en acceptant une romance vouée à l'échec avec Sonoko, possible fiancée.

Cette confession d'un masque est fascinante et édifiante, car elle raconte la manière dont un individu est amené, par le poids de la société, à cacher une partie de ce qu'il est, par le mensonge et sa conviction personnelle que cette différence est une faute qu'il faut combattre. Toutefois, le personnage paie au prix fort les implications du mensonge c'est un combat contre sa nature profonde qu'il mène, combat exténuant qui est de toute manière perdu d'avance, puisqu'il amène la personne à se construire un univers artificiel, prêt à s'effondrer sous le retour de la réalité, ramenant de manière cruelle et définitive la personne à sa propre nature qu'elle s'est efforcée de combatte. Mishima, par le récit de son expérience personnelle, livre un message clair : un homme ne peut pas changer sa nature, au mieux peut il la masquer, ce qui ne saurait être qu'une solution provisoire.

Ce livre est aussi bouleversant, puisqu'il raconte la difficulté qu'a eu Mishima à assumer son homosexualité, ainsi que la souffrance subie du fait de cette homosexualité. On ne peut être qu'attristé de voir les mensonges qu'un enfant et qu'un jeune homme peuvent s'imposer. de plus, cette construction d'une identité parallèle parait compromise et s'écroule cruellement et lamentablement quand, dans la scène finale, l'auteur confronte son désir réel, les hommes virils, à celui qu'il s'était artificiellement créé pour la jeune Sonoko. La confrontation l'amène à voir avec lucidité que son homosexualité l'emportera toujours. Ce livre est donc hautement émouvant.

De plus, l'écriture de Mishima, raffinée et élégante, apporte une puissance émotive et tragique au récit, qui se lit toutefois avec fluidité, l'auteur restant dans une écriture volontairement franche et claire. On est impressionné par la maitrise stylistique de l'auteur pour son premier roman, et de l'audace de publier un roman largement autobiographique sur son homosexualité dans le Japon de l'après guerre, où il fit scandale, la pédérastie étant un sujet tabou. le gout de la transgression de Mishima semble déjà s'affirmer.
Le titre est génialement choisi : Mishima, qui a toujours occulté son homosexualité, la révèle ici dans un roman, faisant les Confession d'un masque. Homosexualité que l'auteur n'assumera d'ailleurs jamais complétement, puisque qu'il se mariera et aura des enfants ( comme de nombreux homosexuels de cette époque...).

Le dernier aspect intéressant de Confession d'un masque est qu'il préfigure les thèmes majeurs que l'écrivain abordera par la suite dans son oeuvre : le tiraillement entre un Japon traditionnel et l'occident, le gout pour les sujets audacieux, l'écriture du désir, l'attirance morbide, l'appétence pour le théâtre...
Ce livre nous donne en outre de précieux renseignements sur la jeunesse de Mishima, et nous donne quelques clés de compréhension pour la lecture de sa trajectoire personnelle et artistique.

Un livre magnifique et douloureux sur un thème délicat, traité avec distinction, honnêteté et douleur par Yukio mishima.
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Nul doute que Kochan, un garçon frêle et chétif, renvoie à Yukio Mishima lui-même. Il a écrit ce livre à 24 ans. Il en a fallu du courage pour laisser tomber le masque et publier ce roman dans le Japon conformiste de l'après-guerre.
Très tôt, Kochan comprend qu'il est différent. Dans la rue, ses yeux se portent sur de jeunes militaires ou des ouvriers, souvent de jeunes hommes bien bâtis. Est-ce cela la perversion ? En 1949 au Japon, probablement.

Kochan va jusqu'à tomber amoureux, mais d'un amour suscité par la beauté de Sonoko qui n'entraîne chez lui aucun désir. Il lui faudra se rendre à l'évidence : embrasser Sonoko n'engendre rien.

Confessions d'un masque se termine de façon abrupte et ne laisse pas le choix : il faut lire d'autres oeuvres.

L'écriture est somptueuse, il m'est arrivé de relire des paragraphes pour le plaisir des phrases.

Lien : https://dequoilire.com/confe..
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L'homme (comme la femme) ne choisit pas l'objet de ses désirs, il ne choisit pas sa sexualité. Yukio Mishima ne confesse pas une faute, il avoue que malgré tous ses efforts, sa vraie nature est la plus forte. Que porter un masque d'apparence n'apporte que souffrance et déception. Avec Mishima on est derrière le masque et derrière ce masque il y a l'Humain. Il fallait son génie pour analyser et mettre en mots, aussi justement, le tourment de ce jeune homme. Un livre intériorisé qui m'a vraiment touché, et par son contenu, et par la superbe prose poétique de son auteur. Une oeuvre magistrale.
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J'ai été complètement subjugué par les talents d'écriture de cet auteur que je découvre.
Yukio Mishima nous livre une autobiographie très intime des 24 premières années de sa vie en se concentrant principalement sur la découverte de son corps, de sa sexualité, de ses désirs, de ses fantasmes et de ses premiers émois.
Sans filtre ni faux semblants, il met son âme à nue et partage tous les questionnements mais aussi le refoulement de sa vraie nature et de ses penchants sexuels. Il est à la recherche de la normalité sans vraiment réussir à savoir où celle-ci se situe. L'enfance, l'adolescence puis le début de l'âge adulte correspondent chacun à des découvertes, des remises en question et des rapports différents que l'auteur entretient avec lui-même et avec son entourage hommes et femmes. Les relations qu'il a avec ses camarades d'école puis d'université ainsi qu'avec les quelques jeunes femmes qu'il rencontre puis la jeune femme qu'il fréquente, se retrouvent biaisés par sa volonté d'accéder à la normalité quitte à refouler sa véritable identité.

L'auteur parle également de la transition que vit le Japon entre tradition et modernité à l'époque de la Seconde Guerre Mondiale.

J'ai été bouleversée par cette confession sur l'identité de genre, par l'introspection à laquelle l'auteur s'est livrée pour écrire ce texte. La narration est puissante et élégante.
C'est un roman très riche et j'ai découvert une réelle intensité tant dans le thème traité que dans la manière de le traiter.

Je suis tellement heureuse d'avoir découvert un tel roman. J'ai l'impression d'être tombée sur une pépite méconnue. J'ai maintenant très envie de découvrir d'autres romans de l'auteur et de parcourir son univers en espérant y retrouver la même richesse.
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Sur la quatrième de couverture il est écrit : "Mishima nous offre un récit torturé sur la frustration et le désir".
C'est exactement cela. Son écriture est soigné et percutante. Même s'il s'agit d'une traduction du texte en anglais. J'ai adoré chaque mot.
Il raconte son enfance et sa découverte de la sexualité dans les livres "d'images". Sa préférence pour les garçons et sa volonté acharnée d'entrer dans le moule conventionnel de la société contemporaine (1930-1940).
Son incapacité a aimer.
Il évoque aussi la mort et le suicide dans un style lyrique et prémonitoire.
C'est une oeuvre que je ne me lasserai pas de relire.
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Ce livre parait incroyable. Premier roman d’un jeune homme de 24 ans, écrit dans un Japon qui sortait à peine de la guerre et qui ne s’était pas encore occidentalisé, il est d’une audace qui étonne encore de nos jours. Dans ce livre, il semble impossible de faire la part entre autobiographie et fiction, mais je présume qu’il s’agit pour l’essentiel d’une confession personnelle. L’auteur analyse avec une lucidité extraordinaire son état d’esprit pendant sa jeunesse. Ses premiers souvenirs, très précis, remontent au temps où il était un jeune enfant chétif, accaparé par une grand-mère possessive. Mais surtout il détaille les années où il était lycéen. Il commence par focaliser son désir sur Omi, un un jeune homme plus âgé que lui, avant de refouler ce sentiment. Peu à peu il découvre sa singularité. Il écrit: "La différence résidait dans le fait que les autres garçons semblaient trouver un sujet d’excitation extraordinaire dans le simple mot « femme ». Pour moi, au contraire, le mot « femme n’évoquait pas plus une impression sensuelle que « crayon », « automobile » ou « balai »". Mais, au lieu de conscientiser et d’accepter cette vérité intime, le jeune héros prend le chemin inverse et cherche à se persuader ("par auto-hypnose") qu’en réalité il est comme les autres; il s’oblige à contrôler parfaitement son comportement. Mais son esprit est très perturbé. Il avoue avoir des rêveries morbides et cruelles, qui sont le reflet indirect de son profond malaise. Devenu jeune adulte, le narrateur est rattrapé par la guerre qui entraine de graves destructions au Japon. En voulant jouer le jeu jusqu’au bout, il fait la cour à une sœur d’ami, Sonoko, et se trouve au final contraint de battre en retraite piteusement, incapable d’éprouver le moindre désir pour cette jeune fille. Sonoko se mariera rapidement avec un autre, mais ensuite rencontrera plusieurs fois le héros (inutilement).
J’ai trouvé ce roman d’une grande intensité, très authentique, cruel et lucide. La première moitié du livre m'a paru la plus forte. D'une manière générale, on sent chez l’auteur la volonté inébranlable de briser tous les tabous - mais sans ostentation particulière. De plus, son écriture est vraiment remarquable. Si certains passages m’ont semblé un peu lourds, d’autres pages sont écrites dans un style magnifique, audacieux et parfois somptueux. Un coup de maître pour cet écrivain alors débutant, qui obtiendra une célébrité mondiale par son œuvre littéraire et par son suicide final.
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Comme le titre magnifique l'indique, Mishima se livre entièrement. Il dépose son corps sur les pages, erre en décalage complet avec les "normaux". Il traverse les périodes sombres de la guerre à Tokyo à la façon d'un spectateur distant, fait part de ses premiers émois et de ses premières pulsions suicidaires. La recherche de la beauté est forcément macabre et honteuse pour le jeune bourgeois, féru de littérature occidentale. La poésie nait de la sincérité profonde. Une oeuvre qui balaye presque toutes les misérables tentatives biographiques et auto-analysantes de nos piètres auteurs contemporains.. (blanche)
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C'est le roman qui a révélé le talent de Mishima. On y suit le parcours des vingt premières années de vie d'un héros qui ressemble comme un frère à l'auteur. L'écriture en est à la fois limpide et affectée, les termes et les temps utilisés sont variés, mais le tout révèle une grande maitrise et, pour le dire, un énorme talent.

Avant, pendant et après la guerre, nous suivons les tourments du héros qui cherche comment vivre sa particularité, c'est à dire, clairement, son homosexualité. Pas de revendications ou de plaidoyer dans cet ouvrage, seulement la description d'un jeune homme qui, épouvanté et fasciné à la fois par ses désirs intimes, en vient à se construire un masque de normalité afin de tenter de vivre. On y suit, dès l'enfance, puis à l'adolescence, les efforts désespérés du héros pour nier, puis contrer la nature de ses désirs. Un homme qui veut passionnément aimer les femmes, et se désespère de voir que ces dernières n'éveillent en lui aucun désir, alors que les jeunes garçons font flamboyer son imagination…

La rencontre avec la soeur d'un ami, la belle Sonoko, va lui permettre de se fondre dans le masque qu'il s'est construit, d'en affecter en être la représentation, mais cette illusion, cette méprise où s'entremêlent une simple amitié, la volonté de séduire, le désir ardent de la normalité et l'amour sincère de la jeune femme à son égard le conduira à l'inéluctable dénouement où tombera le masque.

C'est un joli roman sur le thème de la difficulté à assumer son identité. Certes, le Japon des années 40 et 50 est un milieu particulier, mais les difficultés du héros restent d'actualité.

Ce roman n'a rien d'une oeuvre militante, d'une plaidoirie : c'est avant tout une oeuvre littéraire, un roman qui raconte magnifiquement l'histoire d'un homme qui essaye de se construire et de se comprendre. Toutefois, c'est peut-être aussi une lecture classique à conseiller à ceux qui pensent encore que l'homosexualité résulte d'un simple choix conscient ou l'assimilent à une maladie : cette « confession » leur apportera un cinglant démenti.

Lien : https://litteraturedusoleill..
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