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3,95

sur 795 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est un beau roman, complexe, torturé comme son personnage, Kochan, qui développe tout au long de ce texte, les multiples difficultés, angoisses, peurs à mesure qu'il découvre dès l'enfance, puis dans l'adolescence, son attirance pour les jeunes corps masculins, le premier d'entre eux étant figuré par le tableau de Guido Reni du martyre de Saint Sébastien, oeuvre à forte charge érotique, douloureuse et glorieuse, qui va le marquer à vie.

Le roman n'évoque aucune expérience homosexuelle du héros, seulement ses désirs devant les épaules, les aisselles, les torses blancs des éphèbes. Kochan recherche même une normalité en fréquentant une jeune fille, Sonoko, qu'il ne parvient pas à aimer mais avec laquelle il échangera néanmoins un baiser ardent qui ne peut le satisfaire. Il est donc pris en étau dans ses contradictions, recherche d'une norme et impossibilité d'aimer une femme.

Les échanges, les silences, les dialogues entre Sonoko et Kochan sont particulièrement intéressants, observés dans les dimensions respectives des ressentis des deux jeunes. Ils se poursuivront après le mariage de Sonoko, celle-ci continuant de rencontrer Kochan, sans doute dans un besoin inexplicable qu'ils ont de se voir, de se parler, de s'écouter. Leurs rencontres sont toujours très minutées et c'est un peu dommage pour la dernière qui se conclue à la dernière page du livre, avec une certaine frustration pour le lecteur qui aurait souhaité les suivre encore un peu.

L'ensemble se déroule en partie sur le fond de la deuxième guerre mondiale, avec la préparation militaire des jeunes hommes, des références aux avions zéros. Les bombardements des Tokyo du printemps 1945, avec leur nombre impressionnant de victimes, sont évoqués, de même que Hiroshima. Les ambiances familiales concourent à donner une image très prégnante pour le lecteur qui peut quelquefois s'égarer dans ce texte parmi les sentiments perturbés du jeune Kochan.
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Au début du XXe siècle, le narrateur (qui est aussi l'auteur, car le roman est autobiographique) Kochan nous raconte son enfance.
Il nous présente sa famille, relativement aisée, et plus précisément sa grand-mère paternelle, qui l'a "kidnappé" pourrait-on dire, puisqu'elle s'est octroyé le droit de le garder chez elle et de l'éduquer, loin de ses soeurs et de ses parents.
De constitution frêle, le jeune Kochan se voit interdire tout jeu extérieur et activité avec des enfants de son âge. Il aime se déguiser plutôt avec des accoutrements féminins. Il adore regarder les livres d'images et sa préférence va aux chevaliers intrépides, l'épée levée dans des combats sanglants.
Il ressent ses premiers mois lorsqu'il voit une image du martyr romain Saint Sébastien, il a alors douze ans.

J'ai apprécié le récit de cette enfance difficile à vivre dans une société très rigide, qui n'autorisait aucun écart des règles strictes établies (pas même une paire de chaussettes colorées!) et le trouble du narrateur lorsqu'il se rend compte de son homosexualité. J'ai partagé sa peine lorsque sa culpabilité le pousse à refouler son véritable moi.

En revanche, j'ai eu plus de mal avec ses fantasme de torture, de douleur et de sang versé!
Bref une lecture intéressante quoique un peu malaisante parfois.
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Yukio Mishima, qui a connu une fin tragique en se suicidant en public en 1970, livre ici un récit largement autobiographique.
Il décrit son parcours en tant qu'homosexuel au Japon, de ses premiers émois sensuels jusqu'à l'acceptation totale de son orientation sexuelle.
Un parcours semé de peur et d'incertitudes.

Le langage est charnel et rude, rendant la lecture parfois ardue. L'influence de l'ero guro ( mouvement artistique japonais liant érotisme et macabre) est bien présente et donne une vraie profondeur psychologique au roman.

J'ai été profondément touchée par ce témoignage. Cette lecture confirme à mes yeux l'importance de cet auteur dans la littérature japonaise.

Un roman pour les lecteurs aventureux et qui aiment être bousculés par leurs lectures 💪
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Mishima, à l'âge de 24 ans, en 1949, raconte sa jeunesse, et surtout la découverte de son homosexualité. Son impossibilité totale d'éprouver une attirance sexuelle vis-à-vis d'une femme - qu'il s'agisse d'une prostituée ou d'une amie très chère - et ses fantasmes toujours orientés sur des corps d'hommes: Saint Sébastien martyre, et aussi d'épouvantables scènes sanguinaires. On se doute aujourd'hui que ces révélations firent scandale.
Le livre vaut sur d'autres points: une très belle écriture, ce que nous avions déjà vu dans le Pavillon d'or, et la description du Japon pendant la dernière année de guerre: alliés d'Hitler, les responsables japonais refusaient, au printemps 1945, de capituler, malgré l'évidence de l'échec à venir, et de ses drames: d'intenses bombardements américains sur Tokyo au printemps, et bien entendu la catastrophe finale à Hiroshima. C'est finalement la description de ce Japon complexe qui constituera peut-être le meilleur apport de ce livre.
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Confession d'un masque » n'est pas un livre qui m'a particulièrement intéressé en raison de son sujet (l'homosexualité cachée) et du caractère trop introspectif du style de Mishima.

On sent donc beaucoup de souffrance et d'errements dans la personnalité de l'écrivain et on est juste horrifié par ses fantasmes de tortures sur de jeunes corps masculins.

Au vue du récit apporté, Mishima était assurément 110% homosexuel et n'a fréquenté les femmes que de manière platonique sans doute par convention sociale à tel point qu'on peut même douter de la profondeur de ses sentiments à l'égard de Sonoko.

Peu de poésie donc ou de splendides descriptions mais plutôt une ambiance de gymnases, de casernes et de dortoirs d'adolescents cherchant maladroitement leur sexualité.

Et bien entendu, la mort planant déjà au dessus de tout, comme une délivrance au fardeau de l'existence trop lourd à porter pour un homme tourmenté et seul.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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J'ai d'abord commencé par adorer ce livre. Toute la partie relative à son enfance plutôt torturée et empreintes d'introspections était très riche à mon sens. J'ai savouré le côté hypnotique et sombre de ce personnage, qui se cache à ce moment là derrière un masque.
Puis Mishima s'étend sur plus de la moitié du livre sur sa rencontre et sa relation avec Sonoko. A ce moment le récit bascule dans le roman sentimental et se banalise. A mon sens, Mishima se laisse avoir par la pression sociale, et j'ai envie de dire: "tout ça pour ça!".
En sommes je suis un peu déçue de ne pas être plus bousculée par l'auteur.
Je suis restée sur ma faim...
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Yukio Mishima de son vrai nom Kimitake Hiraoka est un écrivain japonais, né en 1925 qui s'est suicidé par seppuku le 25 novembre 1970. Il publia près de quarante romans, aussi bien des romans populaires qui paraissent dans la presse à grand tirage que des oeuvres littéraires raffinées, mais aussi des essais, des nouvelles et des pièces de théâtre. Il a obtenu les trois grands prix littéraires du Japon. Confessions d'un masque (1949) vient d'être réédité en poche dans une nouvelle traduction.
Roman autobiographique, Confessions d'un masque est le coming out de l'écrivain, le masque de l'auteur tombe et il confesse, secret de Polichinelle, ses penchants homosexuels.
Japon des années 1930. Kôchan, le narrateur (mais aussi diminutif du nom de l'écrivain), est un gamin à la santé fragile, tenu à distance de ses petits camarades par sa famille. Très jeune, et sans qu'à cet âge il en comprenne le sens véritable, ses premiers souvenirs engageant son avenir portent sur la vue d'un jeune vidangeur, une photo de Jeanne d'Arc ou l'odeur de sueur d'un bataillon de soldats qui passent. Il aime aussi se travestir avec les vêtements de sa mère. Mais une image plus forte encore le marquera à vie, celle d'un tableau, le Saint Sébastien de Guido Reni qui représente le martyr à demi-nu et percé de flèches, déclenchant chez lui une fascination pour la souffrance (goût du sang, torture) qui deviendra un thème récurrent dans son oeuvre. Plus tard au collège, son premier amour (secret et platonique) sera pour Ômi, un camarade plus mature, un genre de petit rebelle dans la classe. Kôchan pressent que cette attirance est d'ordre sexuel mais il n'en tire pas encore les conclusions qui s'imposent…
Disons qu'il s'agit là de la première partie du roman, tel que je l'ai compris. C'est aussi la moins intéressante ( ?) à mon goût. La seconde mérite toute notre attention, beaucoup plus subtile et troublante.
Kôchan a grandi, il a une vingtaine d'années et il a fait la connaissance de Sonoko, la soeur d'un de ses camarades, déclenchant une expérience amoureuse complexe et psychologiquement perturbante. Il va tenter avec cette jeune fille, d'être un homme « normal », un hétérosexuel classique ; expérience qui n'ira pas plus loin qu'un baiser (et c'était déjà pas mal pour l'époque) mais qui va le laisser froid comme un colin. Pour Sonoko il n'en est pas de même, elle aime ce jeune homme, et dans le contexte japonais d'alors, une procédure discrète d'approche du futur prétendant est entamée, tombant à l'eau quand Kôchan réalisera dans quel guêpier il s'est embarqué.
Cette partie du roman est véritablement réussie et touche parfois au magnifique. Kôchan vit à une époque et dans un monde qui ne lui permettent pas de comprendre véritablement ses pulsions érotiques et par là dévoile ses difficultés à être un homme.
Roman sauvé par sa seconde partie car je l'ai dit, je n'ai pas trop aimé le début du livre parce qu'aujourd'hui il m'a l'effet de « déjà lu ». Par contre tout le texte est très bien écrit et parfois, j'y ai vu quelque chose de Marcel Proust dans cette belle écriture classique, avec son héros à la santé fragile et son penchant pour l'introspection et les amours interdites, ou encore Jean Genêt (« A cette vue, et surtout à la vue d'une pivoine tatouée sur l'un de ses bras musculeux, le désir m'assaillit. »).
Un bouquin en partie intéressant, mais si vous n'avez jamais lu cet écrivain de talent, ce n'est pas avec celui-ci qu'il faudra commencer pour le découvrir. Or, et c'est là tout le paradoxe, il contient tout ce qui éclaire le reste de son oeuvre.
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Toujours dans la famille des dits grands auteurs japonais (lire ici : premiers auteurs contemporains d'après-guerre japonais à être traduits), j'ai nommé : Mishima. Ce roman a tout pour fasciner un public occidental : références à la peinture de la Renaissance, la Grèce antique, psychanalyse et sexualité, bref, un univers facile à appréhender car chargé de références connues en occident, interprétées d'une manière originale. Si j'ai rapidement été lassée par l'auto-psychanalyse de Mishima (pas parce qu'elle était mauvaise, mais parce que cet angle de vue n'est vraiment pas mon truc), j'ai toutefois apprécié découvrir le parcours de son personnage self insert. Les récits historiques prenant pour personnages principaux des adolescents ou de jeunes adultes sont rares (d'autant plus lorsqu'ils sont écrits par ces jeunes eux-mêmes). On découvre d'autres facettes d'une société, d'une époque révolue, que l'on connaît surtout à travers de grands récits politiques, militaires etc. Cette caractéristique du roman mériterait d'être davantage mise en valeur lorsqu'on le présente !
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Une lecture décevante. Je n'ai pas pu me mettre dans la peau d'un inverti, d'autant plus que lui-même ne supoorte et n'assume pas complètement. Yukio Mishima schimatise son éternel déchirement entre la virilité exigé et son penchant intime....
Je garderai toujours en mémoire le grandiose le Pavillon d'or.
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Confession d'un masque

le roman débute par les premiers souvenirs d'enfance de l'auteur (l'auteur nous raconte même les souvenir qu'il a de sa propre naissance) et se termine l'année de ses 22ans. Jeune enfant il aimait beaucoup les contes de fées, il y appréciait particulièrement les princes, surtout ceux destinés à mourir tragiquement, et il fut particulièrement marqué par l'image de la mort de Saint Sébastien.

de ses jeux dans la maison de sa grand-mère, qui était en charge de son éducation à cause de sa frêle constitution, à ses premières années d'école il nous explique comment petit à petit sa sexualité ...
Lien : http://carol-knows-good-blog..
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