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EAN : 9782221109458
324 pages
Robert Laffont (23/04/2009)
3.69/5   21 notes
Résumé :
Septembre 1940 : Léon Blum est arrêté sur ordre de Pétain. Se sachant menacé, il aurait pu fuir, mais il refuse de se soustraire au procès qui l'attend. Pendant seize mois, haï et calomnié, il va être traîné de prison en prison. Pourtant, le vieux leader résiste. Il se bat, il prépare sa défense, il reconstruit son parti dans la clandestinité... et finalement réussit le tour de force de retourner l'opinion publique en sa faveur. Où puise-t-il sa combativité ? Et com... >Voir plus
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"Il fait doux, cette nuit-là, en Gironde. le ciel est clair, les jardins en fleurs. Il flotte au-dessus de la Garonne une tiédeur d'été et de vacances ... Mais en dessous, dans la ville, c'est le chaos. Malgré l'heure tardive, les signes de la débâcle sont encore bien visibles. Des passants se pressent sous les réverbères, les traits marqués par la fatigue et l'inquiétude, les voitures ont leurs toits écrasés de chargements mal ficelés, matelas, landaus, malles, paniers ; des familles entières, faute d'avoir trouvé où se loger, sont recroquevillés dans les habitables, accablées de sommeil malgré l'inconfort ... Il semble que la France se soit réfugiée à Bordeaux [...]".

En ce samedi 15 juin 1940, la France fuit sur les routes un ennemi peu visible mais partout présent. Paris envahi, c'est pour l'heure Bordeaux qui la remplace dans son rôle de capitale d'un pays au trois quart occupé. Même le gouvernement de Paul Reynaud s'y est provisoirement replié. Léon Blum, l'ancien Président du Conseil du Front Populaire s'est rendu de mauvaise grâce jusque-là, suite à un appel pressant. Il espère au moins y trouver quelques amis, plus sûrement d'anciens partenaires et opposants politiques qui lui reprochent son bellicisme. Et les seuls proches qu'il rencontre lui conseillent de fuir, seul moyen de résister à la puissance de l'occupant qui déferle sur le pays tel un raz de marée, et d'éviter de se faire lyncher par une droite nationaliste et antisémite qui le hait. "Léon Blum, d'une main lasse, met de l'ordre dans ses bagages, incertain sur la décision à prendre : rester ? partir, mais pour où ? Il faut qu'il reste. Ne serait-ce que pour accompagner le parlement en exil, si exil il y a. On lui a laissé entendre que, même là, il ne serait pas forcément le bienvenu ... Il a répondu qu'il le savait, mais qu'il représentait beaucoup pour les Français de gauche, et aussi pour les socialistes de l'étranger, pour les Américains".

Mais qui a bien pu lui envoyer ce message lui demandant de se rendre à Bordeaux, en falsifiant la signature de Georges Mandel ? C'est Jeanne Reichenbach - Janot - une femme amoureuse depuis son adolescence de cet homme élégant et distingué, cultivé, intelligent, brillant et fréquentant le Tout Paris et le monde des arts. Une femme comme on en fait peu pour la période. Mariée une première fois à un avocat juif, franc-maçon, défenseur des causes perdues, joueur, flambeur, débauché, violent, Henry Torrès. Janot n'hésitera pas à demander le divorce pour violences conjugales. Son deuxième mariage avec Henri Reichenbach - le fondateur des magasins Prisunic - était l'anti-thèse du précédent. Homme honnête, discret, droit et juste, il était fou amoureux de Jeanne Reichenbach et lui a permis de vivre une vie d'enfant gâtée. Ce n'est pas ce qu'elle désire. Janot veut Léon Blum. Elle l'a suffisamment attendu. L'Armistice et le désordre qui s'ensuit lui en donnent la possibilité. Surtout, Léon Blum est libre de tout engagement personnel, parce que veuf depuis 1938.

Désormais, Léon Blum et Jeanne Reichenbach seront réunis pour le meilleur, mais aussi pour le pire. Ils espèrent trouver la paix et une retraite tranquille à Saint-Raphaël. Ils ne rencontreront que les prisons de Vichy, le ressentiment d'un gouvernement à la solde de l'ennemi et la haine d'une France qui se révèle - pour le moment - lâche et anti-juive. Léon Blum se sentira soulagé lorsque le gouvernement de Vichy - Pétain en tête - décide de le juger pour "crimes et délits dans l'exercice de ses fonctions de président ou de vice-président du Conseil des ministres ... Trahison des devoirs de sa charge dans les actes qui ont concouru du passage de l'état de paix à l'état de guerre ... Atteinte à la sûreté de l'Etat ..". Il va enfin pouvoir répondre aux accusations de ses contradicteurs, aux rumeurs de la rue, aux vociférations des journaux proches des milieux collaborationnistes et d'extrême droite. Surtout, pendant sa détention Léon Blum va se battre pour élaborer sa défense, reconstruire son parti dans la clandestinité et préparer l'Après. Cette force, ce courage, cette combativité, cette envie de survivre au pire, Léon Blum le devra à une seule et unique personne, Jeanne Reichenbach. Elle sera son rocher, son sémaphore dans la tempête, son refuge, son havre de sérénité et d'optimisme. Elle lui insufflera, tout ce temps, son énergie et sa vitalité. Sans elle, ces épreuves auraient été difficilement surmontables pour cet homme affaibli et attaqué de toutes parts.

"Je vous promets de revenir" aurait pu être un ouvrage aride, sec, austère et froid. Or, il n'en est rien. Au contraire. Dans son ouvrage, Dominique Missika revient sur une histoire d'amour comme on en fait peu. Une histoire profonde d'un amour passion qui transcende le temps, les événements, les épreuves, pour - enfin - se vivre au grand jour. Une histoire d'amour qui se développera petit à petit et donnera toute sa plénitude en se mêlant à la grande histoire. Il leur en faudra du courage, de la volonté, de l'abnégation même pour dépasser les convenances de la période et aller au-delà de leurs propres différences. Car il y en a. Blum, l'homme du Front Populaire, l'humaniste et le politique qui a permis l'avancée sociale et les congés payés à des milliers d'ouvriers qui ne connaissaient que le travail, l'intellectuel et le lettré engagé dans la voie du socialisme. Jeanne Reichenbach, bourgeoise et mondaine, n'avait rien d'une militante, d'une passionaria. Elle était plus proche des préoccupations de la grande bourgeoisie que des personnages de "La Belle Époque". Et pourtant, Jeanne va suivre Léon Blum partout dans son périple, des châteaux prisons de Chazeron à Bourrassol, de la forteresse du Portalet à Riom et jusqu'à Buchenwald où ces deux-là s'uniront devant Dieu et les Hommes. Elle connaîtra l'angoisse de l'attente des visites, la frustration des retrouvailles toujours trop courtes, la peur de laisser l'être cher seul avec ses geôliers, le quotidien des queues devant les commerces pour se nourrir, alors qu'elle pouvait s'enfuir aux États-Unis et continuer sa vie dorée et frivole. Par amour, Jeanne Reichenbach - reine des soirées parisiennes des années 1930 - acceptera de s'effacer, sera la compagne discrète mais néanmoins indispensable dans les instants cruciaux. Tout au long de cette tragique période, elle se dévoilera telle qu'en elle-même, comme une personne sensible, humaine, aimante, généreuse.

"Je vous promets de revenir" est un ouvrage historique qui s'appuie sur la correspondance partielle entre Léon Blum et Jeanne Reichenbach et se lit comme un roman d'aventure. Les détails fourmillent sur la grande histoire sans jamais en gêner la lecture. C'est un ouvrage riche, documenté, argumenté qui nous fait revivre - dans une langue claire et limpide, sans fioritures - un des grands moments de l'histoire où l'amour reste le plus fort.

Lien : http://dunlivrelautredenanne..
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Juillet 1940, Léon Blum débarque à Bordeaux, comme de nombreux parlementaires, stupéfiés tout autant qu'ils sont, de la défaite éclair que subit l'armée française. Il s'apprête à prendre le Massilia, un paquebot à destination de l'Afrique du nord, où la République française est supposée continuer à exister. Mais l'arrivée de Pétain au pouvoir, sa décision de collaborer avec l'Allemagne, et son statut d'ancien président du conseil, grand architecte du Front populaire et de ses nombreuses avancées sociales (tant décriées par une partie du patronat et de la droite réactionnaire), et enfin son statut de juif le font hésiter à quitter le territoire national. On pourrait l'accuser d'abandon. L'arrivée de Jeanne Reichenbach, qui deviendra vite sa maîtresse, puis sa femme et son dernier amour, le fera renoncer définitivement au départ… et à repartir au combat face au Maréchal. Très vite il est arrêté et emprisonné, en l'attente d'un procès pour haute trahison. On l'accuse d'avoir démobilisé les ouvriers des usines d'armement en leur offrant des congés payées et des horaires décents, d'avoir encouragé les grèves et du coup arrêté la production d'armes, en clair d'avoir déstabilisé l'économie française. Enfermé aux châteaux de Chazeron puis de Bourrassol, en compagnie d'autres accusés (Paul Reynaud, Georges Mandel, Édouard Daladier), il prépare sa défense entouré de ses avocats, de sa belle-fille Renée et surtout de Jeanne qui lui est précieuse pour le moral. le procès de Riom, public et accessible aux journalistes, montrera à la population toute l'absurdité des accusations vichyste, au point que le procès sera interrompu. Mais les déboires de Blum sont loin d'être terminés puisque les allemands le récupère et l'envoie à Buchenwald en 1943, où il sera emprisonné dans un pavillon de chasse, un prisonnier VIP si l'on peut dire, loin des conditions tragiques des autres victimes du camp. Jeanne Reichenbach viendra rapidement le rejoindre, et le réconforter, un geste fou d'amour quand on pense que la dame était juive ! Car le thème principal de ce livre est le destin hors norme de cette femme courageuse qui décida dès 1940 de lâcher mari et (grands) enfants pour aider l'homme qu'elle aime, d'abandonner l'idée de quitter la France et une situation sociale et financière aisée pour soutenir un proscrit qu'une grande part des français considère comme un traître, un « youpin » qui plus est. Mais l'auteure a une tendance à remplir les blancs que l'Histoire a laissés par des pensées et des dialogues sortis d'on ne sait où. Si cela apporte de la vivacité au récit, cela nuit à sa crédibilité. Et vouloir résumer l'attitude de Léon Blum durant la Seconde guerre mondiale à sa relation fusionnelle avec Jeanne Reichenbach est un peu excessif. Un peu déçu par une histoire et une femme exceptionnelles qui à mes yeux méritaient un autre traitement.
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Né au XIXe siècle, Léon Blum suit le chemin presque courant d'un jeune homme de bonne famille bourgeoise parisienne: hautes études, Ecole normale supérieure, Licence de Lettres, Licence de Droit, Conseiller d'Etat, journalisme... Jeune homme pendant l'affaire Dreyfus, Léon Blum s'engage politiquement et fait la rencontre de Jaurès. Il devient petit à petit une figure de la Section Française de l'Internationale Ouvrière (S.F.I.O.) jusqu'en mai 1936 où les élections législatives le propulse à la Présidence du Conseil, chef d'un gouvernement d'union nationale entre les socialistes, les radicaux et les communistes, le Front Populaire. Quatre années plus tard, Philippe Pétain obtient les pleins pouvoirs et fonde l'Etat Français, un régime fascisant bâti sur la défaite militaire française et la crise économique et morale de la fin des années 1930. Pour Vichy, un responsable: le Front Populaire qui a substitué le goût des loisirs au sens de l'effort et qui a, par son pacifisme aveugle, conduit la France à la défaite. Une poignée d'homme va devenir le symbole de la France perdante, une poignée de "traitres": Paul Reynaud (Président du Conseil, droite modéré, en 1940), Georges Mandel (Ministre de l'Intérieur de Reynaud), Edouard Daladier (Président du conseil, radical socialiste, en 1938) et "le Juif Léon Blum". Arrêtés, isolés, enfermés dans une forteresse, ces hommes seront jugés à Riom en 1942, "farce typique de la démocratie" selon Mussolini.

Ce livre nous raconte comment la maîtresse de Léon Blum, Jeanne Reichenbach, va prendre tous les risques, de 1940 à 1945, pour retrouver, suivre et épauler celui qu'elle finira par épouser. Juive et seule, elle ira jusqu'à accompagner Blum au camp de Buchenwald puis à Dachau, éternelle optimiste, éternelle souriante qui sera le soutien infaillible du vieux politique, de l'Accusé, de celui que Vichy a voulu transformer en symbole du délitement.

L'intérêt de ce livre ne réside pourtant pas dans le récit de la "vie de couple" de Jeanne et Léon Blum dont la description, si elle donne un éclairage particulier à l'état d'esprit de l'homme politique face aux tragiques événements qu'il traverse, est parfois répétitive et pèche souvent par manque de vocalubaire (que de répétitions!). Toute la saveur de cet ouvrage composé par une Historienne est de mettre en évidence le mécanisme qui se met en branle à partir de la préparation du procès de Riom: comment une France officielle et conservatrice veut trouver des coupables à sa défaite, comment une France progressiste a saisi au vol l'occasion d'une tribune publique pour défendre tout l'héritage social du Front Populaire.

Livre historique, sa lecture en est pourtant facile et ne s'adresse pas à des initiés, si ce n'est que, peut-être, les explications manquent parfois de compléments historiques pour bien saisir tout l'enjeu d'une situation.
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Ce que j'apprécie énormément chez Dominique Missika c'est cette façon qu'elle de rendre l'histoire vivante . Elle humanise des images du passé . Pas de longues listes de dates , de personnages ou de fait dans ses récits mais l'essentiel est dit .
On ressent également à la lecture toute l'admiration qu'elle porte à non seulement à Léon Blum mais aussi aux femmes qui l'accompagnèrent dans son parcours.
Je n'ai pas mis les cinq étoiles car une grosse bourde s'est glissée dans son récit , en effet Dominique Missika confond le soulèvement du gettho de Varsovie qui à eu lieu en 1943 avec le soulèvement de la ville de Varsovie en août 44 .




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La France durant ses années noires, comme un passé qui ne passe pas. Blum, grande figure politique, incarnation du Front Populaire. Jeté dans la tourmente, instantané saisissant de l'ignominie vichyste, arrêté, jugé puis déporté près de Buchenwald où il partagera ses années de captivité avec Mendel. Auprès de lui, une femme, amoureuse, combattante, prête à tout pour lui : Jeanne Reichenbach. Lorsque l'Histoire se marie avec l'Amour. Un beau portrait de femme.
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Il fait doux, cette nuit-là, en Gironde. Le ciel est clair, les jardins en fleurs. Il flotte au-dessus de la Garonne une tiédeur d'été et de vacances ... Mais en dessous, dans la ville, c'est le chaos. Malgré l'heure tardive, les signes de la débâcle sont encore bien visibles. Des passants se pressent sous les réverbères, les traits marqués par la fatigue et l'inquiétude, les voitures ont leurs toits écrasés de chargements mal ficelés, matelas, landaus, malles, paniers ; des familles entières, faute d'avoir trouvé où se loger, sont recroquevillés dans les habitables, accablées de sommeil malgré l'inconfort ... Il semble que la France se soit réfugiée à Bordeaux [...].
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Léon Blum, d'une main lasse, met de l'ordre dans ses bagages, incertain sur la décision à prendre : rester ? partir, mais pour où ? Il faut qu'il reste. Ne serait-ce que pour accompagner le parlement en exil, si exil il y a. On lui a laissé entendre que, même là, il ne serait pas forcément le bienvenu ...
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Mercredi Je vais quitter tout à l'heure ce logis qui a été le nôtre. Ma pensée est et sera avec vous. Je vous promets de revenir intact. Je vous embrasse Léon.
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Ce soir-là, en effet,comme tous les soirs ils se séparent ; leur liaison n'est plus un secret mais ils restent , elle et lui , d'un temps où la discrétion est une dignité.
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Vidéo de Dominique Missika
Dominique Missika présente son livre "Simone Veil. La cause des femmes et des enfants" publié chez Seuil.
Le 26 novembre 1974, Simone Veil monte à la tribune de l'Assemblée nationale pour défendre la loi légalisant l'interruption volontaire de grossesse. Elle entre dans la lumière. Elle n'en sortira plus. Par son courage et sa détermination, elle devient une icône que les Françaises ne cesseront de remercier. Toutefois, son engagement pour la cause des femmes ne commence ni ne finit avec cette bataille. le transfert en métropole des militantes du FLN détenues en Algérie, la réforme du droit de l'adoption, la promotion du travail des femmes sont autant de sujets qui la mobilisent en tant que haut fonctionnaire au ministère de la Justice. Puis, devenue ministre, elle améliore la protection des enfants, crée le statut d'assistante maternelle, aide les femmes à concilier travail et maternité, se bat pour les infirmières et les sages-femmes, etc. La parité sera l'un de ses chevaux de bataille. Son combat pour l'égalité réelle entre les hommes et les femmes se poursuivra, dans une étonnante continuité de conception et d'action. Profondément marquée par l'expérience concentrationnaire, Simone Veil, tout au long de sa vie, s'est appliquée à faire évoluer la société avec les armes de la loi, au nom de la justice. Grâce à de nombreux documents (brouillons de discours, notes, courriers officiels, rapports, articles de presse…), dont certains inédits, ce sont les propres mots de Simone Veil qui constituent le fil conducteur de ce livre. Il nous invite à mieux comprendre son action en faveur des femmes et des enfants, en France et dans le monde.
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