Les voyages de Kitaro, tome 1

Lorsque j'ai coché ce titre lors de l'opération masse critique graphique, c'était en connaissance de cause puisque, même si je n'ai pas lu « Kitaro le repoussant » je connaissais Mizuki à travers son formidable « dictionnaire des Yokaïs ». Son univers ne m'était donc pas étranger et je savais que j'aimais son trait. Hélas, ma lecture de ce 1er volet des « voyages de Kitaro » ne m'a pas enthousiasmée. J'ai eu beaucoup de mal à m'intéresser à ce qui était raconté, je me suis beaucoup ennuyée et j'avoue avoir fini le livre en diagonale. Je n'ai pas été du tout sensible à l'humour et je n'ai guère souri.

Ma critique peut sembler dure, d'autant qu'elle est très courte, mais ce n'est pas la peine que je m'étende davantage. Je n'ai pas aimé du tout, j'ai été très déçue. Toutefois, je remercie Babelio et les éditions Cornélius pour m'avoir permis de lire ce titre.

Ce premier tome des Voyages de Kitaro, par son foisonnement de mondes et de personnages merveilleux, pourrait rappeler l'univers swiftien des voyages de Gulliver qui, soit dit en passant, propose une "escale" au Japon. Cette odyssée d'un petit garçon borgne au gilet non pas jaune mais magique, accompagné entre autres de son papa oeil et de son ami trublion Ratichon, partant explorer le monde afin de détruire de maléfiques yokaïs, est mené tambour battant par Mizuki dans une succession de planches faites de courtes vignettes au service d'un déroulé narratif souvent cocasse et incongru, poussant ainsi cette bande de justiciers dans des contrées lointaines où les yokaïs prennent l'apparence des djinns de la culture arabo-musulmane ou des sorcières et vampires du monde occidental. Mais ce maître du manga sait aussi laisser la place à la contemplation, comme dans son chef d'oeuvre NonNonBa, par de larges vignettes descriptives finement travaillées, laissant voir des paysages mystérieux, à la manière d'un peintre de la Renaissance.
Enfin, je tiens à souligner la qualité éditoriale de la maison Cornélius, toujours irréprochable, décuplant ainsi le plaisir de la lecture.

Malheureusement, je suis resté hermétique à cette lecture. Rien à redire côté dessins. le thème est très original. En revanche, les références (nombreuses) à la culture nippone font que la majeure partie de l'histoire reste obscure pour un Occidental. Par ailleurs, le déroulé des histories n'a ni queue ni tête, problème qu'on retrouve assez souvent dans les mangas. Un humour pipi/caca/pet omniprésent, qui marche très bien au Japon ou avec des enfants, moins pour un Occidental. Sans compter de grosses incohérences (par exemple, des yokaïs qui disent qu'ils sont immortels, puis deux pages après, ils cherchent désespérément de l'eau pour ne pas mourir de soif...). Ce manga a beau être un classique au Japon, je n'ai pas adhéré. Dommage.