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3,14

sur 1278 notes
De façon raccourcie : ça c'est fait !

De façon mondaine: ma Chère, avez vous lu le dernier Nobel , j'adôôôre !

De façon langue de bois: Ce Modiano quel livre !

De façon cavalière : lire Modiano et mourir d'ennui !

De façon poétique : que pour lire cet ouvrage
il m'a fallu de courage
pourtant peu de pages il avait
c'est dire combien il m'a barbé !

De façon télégraphique: lu Modiano: RAS

De façon argotique: Ce gazier doit affurer un max quand il gratte !

De façon parisienne: boulot-Modiano-dodo ...
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Vous serez peut-être tenté, tout comme je le fus, de vous jeter sur le dernier roman de Patrick Modiano lequel fut couronné le 9 octobre dernier par le Nobel de littérature, Sans surprise, son roman "Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier " bat des records de vente...

Mais quelle déception ce fut ! Une histoire sans grand intérêt d'un personnage qui est maladroitement à la recherche de son passé et qui le redécouvre par bride mais en perdant, au passage, le pauvre lecteur qui se demande bien où il veut en venir. Rien à voir avec l'oeuvre magistrale de Marcel Proust, comme ont osé l'affirmer certains critiques. Ce n'est pas parce qu'on est à la recherche "du temps passé" qu'il nous faille crier au génie et prétendre y trouver des similitudes avec l'oeuvre de Proust.
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Epoustouflant Modiano, toujours dans sa quête de l'amnésie plus ou moins volontaire, dans sa recherche du temps passé, dans la reconstitution des souvenirs. Ce livre ne se raconte pas, il se déguste, mot après mot, en appréciant les choix de l'auteur qui emmènent le lecteur dans cette nostalgie du passé propre à notre Nobel National. Un enfant, récupéré par une strip-teaseuse fréquentant un monde de joueurs et de noctambules peu recommandables, est devenu écrivain. Il a écrit sur son passé, puis a oublié. L'amnésie peut se provoquer ou être provoquée. Mais il y a toujours un petit élément, léger et douloureux comme une piqûre de moustique, pour réveiller les souvenirs des ténèbres où on les a plongés. A lire, bien évidemment!
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J'ai acheté Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier parce que j'aime lire les livres de Patrick Modiano, les prêter, les relire… Ils me touchent profondément par la qualité d'écriture resserrée de cet auteur et sa cartographie de Paris entremêlée des méandres de la mémoire.
Le voile sur les mystères n'est jamais complètement levé, ce sont juste des petits courants d'air qui entrouvrent les portes de la mémoire. Il suffit d'un nom, d'un bâtiment et soudain les remparts invisibles qui empêchent de se remémorer des choses importantes s'effondrent alors que restent en mémoire des détails insignifiants ou transfigurés par l'imaginaire.
Jean Daragane, un homme d'âge mur dont on ne sait pas grand-chose, a égaré son répertoire. Ce dernier est retrouvé par un couple étrange et envahissant qui le questionne de manière pressante sur des noms inscrits et oubliés depuis longtemps dans son petit carnet.
Avec de faux airs d'enquête policière, dans une atmosphère cotonneuse et inquiétante, commence alors une quête sobre et mélancolique sur sa vie de petit garçon délaissé par ses parents et confié à une jeune femme dans les années cinquante.
Comme Claude Monet travaillant inlassablement sur la lumière dans son jardin de Giverny, Patrick Modiano explore le Paris d'après-guerre, donnant à son oeuvre une portée universelle dans sa quête de souvenirs.
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Patrick Modiano m'épate. Il a une écriture assez fluide qui pourrait laisser penser qu'elle est dépourvue d'extraordinaire et qui pourtant revêt cette option en attachant son lecteur dans la trame dès qu'il en a emprunté l'accès. Quand Gilles Ottolini le contacte, Daragane se réserve le droit d'ignorer cet intru et par conséquent de ne pas répondre au rendez-vous qu'il lui fixe, de façon péremptoire, afin de lui restituer cet agenda dont on ne sait comment, il s'est retrouvé en sa possession. Pourtant, et comme une évidence, il accepte. Ce qui nous interpelle sur les choses que l'on fait soi-même, tout au long de la multitude des croisements qui nous donnent de faire les choix qu'on fait ; il nous montre comment on se laisse aller parfois à une certaine inconséquence ; jusqu'à naviguer au gré de bons vouloirs hasardeux. En effet, pourquoi rencontrer Ottolini puisqu'il lui apparaît d'emblée, autoritaire et désagréable ? Ne prend-t-il pas le risque de réveiller de ces choses endormies qu'il a sciemment classées, enfouies dans sa mémoire ? Un peu comme si les connaissances ou les reconnaissances étaient d'avance préétablies et que la certitude vacillait, quitte à revivre en parfait novice, certains éléments du passé.
Décidément...
… cette fille était pleine de sollicitude, mais Daragane aurait voulu lui expliquer qu'il se débrouillerait tout seul. Il avait croisé dans sa vie d'autres Ottolini. Il connaissait un grand nombre d'immeubles à double issue dans Paris grâce auxquels il semait les gens. Et, pour faire croire à son absence, il lui était souvent arrivé de ne pas allumer la lumière chez lui, à cause des deux fenêtres qui donnaient sur la rue. (p.62)
Extraordinaire, de quoi lui conférer un certain Pedigree.
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Entre le passé et le présent, il n'y a au fond qu'une mince pellicule de cellophane. Il suffit d'une piqure d'insecte, presque rien, pour que les souvenirs reviennent par bouffées. Et chez Modiano; ce sont des patronymes, des numéros de téléphone périmés et des noms de lieux qui suscitent ce retour en arrière. Jamais anodines, ces réminiscences sont toujours d'une douceur douloureuse, puisqu'elles sont floues, forcément, et qu'elles viennent par bribes et par recoupements. Et les blancs de l'enfance se comblent peu à peu, mais jamais tout à fait. Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier est un roman modianesque pur sucre. Et donc un régal pour les amateurs dans une tonalité sombre et mélancolique qui semble encore s'accentuer dans ses derniers livres. Jean est un sexagénaire qui, à son corps défendant, voit sa mémoire travailler à nouveau, lui qui vit dans l'oubli et dans un quotidien sans joie où seules la lecture de Buffon et l'observation des arbres lui donnent encore la sensation de vivre. Un carnet d'adresses perdu et retrouvé par un individu étrange le remet sur la piste de sa petite enfance. Et d'une femme, plus particulièrement (Anne), qui remplaça un moment sa mère et qu'il retrouva quinze ans plus tard, brièvement. le livre de Modiano vogue entre trois époques, avec cette nostalgie des années 50, les photomatons, une maison en banlieue, et Anne, dont le mystère de la profession et des (mauvaises) fréquentations ne sera jamais éclairci. Patrick Modiano, enquêteur de l'intime, nous entraîne une fois de plus dans un monde flottant et disparu. Ce ne pourrait être qu'un rêve après tout, tellement les contours en sont vagues. de ceux dont on ne perçoit au réveil que quelques impressions éparses et singulièrement tristes. Un état cotonneux que la prose fluide de l'auteur, comme toujours, rend merveilleusement bien.
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Relecture.
Promenade sur les traces d'un passé oublié.
Le téléphone de Jean Daragane sonne. Lorsqu'il décroche un homme lui annonce qu'il est en possession de son carnet d'adresses et qu'il souhaite le lui remettre en main propre.
S'en suit une énigmatique rencontre dans un bistrot et un nom surgi du passé de Jean : Gui Torstel.
Le roman de Patrick Modiano s'articule comme une enquête policière où le coupable serait le passé de son personnage principal.
La vie est un cheminement que l'on emprunte le regard haut perché vers l'horizon, sans que l'on est forcément conscience de l'endroit où nous posons les pieds, hanté par l'appréhension de ce qui risque de se passer, sans jamais se soucier de ce que l'on est en train de vivre ou de ce que l'on a déjà vécu. Course effrénée vers la mort. le temps s'efface à mesure que nous avançons. Ce n'est que lorsque nous nous retournons sur le trajet accompli, bien des années écoulées, que nous pouvons porter un regard objectif sur les évènements passés. Dés lors, il arrive que la vie que nous avions cru vivre n'est pas celle que nous imaginions avoir vécu sur le moment. C'est la théorie de la relativité que Patrick Modiano applique à la vie des simples mortels que nous sommes. Les éléments a posteriori prennent d'autres significations et l'analyse que nous en tirons peut parfois faire froid dans le dos. Il y a même des épisodes qui refont surface, volontairement effacés de notre mémoire car trop lourds à porter, à assumer.
« Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier », c'est ce fragment de vie qui refait surface, le quartier étant à la ville ce que le souvenir est à l'existence de Jean Daragane, une fraction, un épisode, un morceau de papier sur lequel ces mots sont inscrits, « pour que tu n'oublies pas… »
Le roman de Patrick Modiano est comme un lac dont la surface lisse, paisible, monotone, ennuyeuse cache des profondeurs obscures, un abyme, théâtre où s'est joué une tragédie, un drame désormais enfoui au fin fond de la mémoire, qui ne demande qu'à émerger.
Hasard ou jeu de la Destinée ?
Editions Gallimard, 146 pages.
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Rien de nouveau sous le soleil de notre Nobel : c'est l'éternelle quête du souvenir, de la trace mnésique, qui permet la reconstruction d'une unité personnelle vacillante. Un soupçon d'enquête, à la manière d'un thriller light (je suis preneuse d'une expression plus francophone) épice le récit, dans le dédale des rues de Montmartre avec quelques incursions dans la banlieue proche. On a failli passer la frontière, mais non, l'illégalité a confiné l'histoire en France.
C'est la perte d'un petit répertoire téléphonique qui déclenche le questionnement : coïncidence ou pas, le carnet est retrouvé par un curieux personnage, un peu inquiétant, et très intéressé par la présence dans la liste de correspondant d'un homme dont le narrateur, bien qu'ayant lui-même noter le numéro, n'a aucun souvenir. Il s'en suit une investigation hasardeuse, pour reconstituer peu à peu le puzzle d'une enfance occultée : l'adulte masque les pièces manquantes en filtrant les souvenirs mais ceux-ci ne demandent qu'à revenir à la surface.

Mémoire, traumatisme, pouvoir des lieux, les thèmes chers à l'auteur sont ici rassemblés, sans surprise.

Les habitués auront l'impression de retrouver une paire de vieux chaussons, ceux qui découvriraient l'auteur par le biais de cet ouvrage pourront se faire une idée de l'ensemble de l'oeuvre

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Je continue mon chemin modianesque. Après le premier roman qui fut une expérience très mitigée, un livre "star" Dora Bruder qui m'a conquis, me voici au livre de la consécration puisque sorti l'année de l'obtention du Prix Nobel.

D'abord dire que si vous voulez être surpris par Modiano, vous vous êtes a priori trompé de porte. Il fait partie de ses écrivains qui vous donnent ce pour quoi vous êtes venus. Un récit intimiste en autobiographie à peine déguisée, une plongée dans la mémoire et les souvenirs d'un écrivain, un voyage dans les rues de Paris, loin des lieux les plus touristiques (encore qu'ici on visite un petit bout de Pigalle qui a un succès avéré chez certains touristes). Oui, toutes les cases seront cochées, vous ne serez pas plongé dans un thriller aux effets spéciaux grandiloquents.

Encore que ce roman commence de manière assez inquiétante, cet homme qui appelle parce qu'il a trouvé votre carnet d'adresses, qui vous donne rendez-vous pour le rendre et en profite pour vous interroger, sa compagne qui vous contacte en secret pour vous révéler certaines choses... on aurait bien tendance à suivre le narrateur dans la paranoïa que cela occasionne. Ce n'est certes finalement qu'un biais pour la plongée habituelle dans la mémoire mais cela a le mérite d'être distrayant, une touche d'originalité chez Modiano, on prend.

Est-ce aussi le fait de la maturité et de la reconnaissance enfin atteinte, on sent Modiano plus à l'aise avec son lecteur. Il joue à mener son enquête habituelle d'abord avec l'aide d'Internet (quelle modernité) mais en pointant toutes les limites de l'outil si puissant. On sent qu'il s'amuse à mettre en parallèle des recherches informatiques que ces lecteurs sont tentées de faire avec tous les éléments vérifiables qu'il fournit, notamment les adresses... avec les moyens surannés qu'il utilise de son côté, un carnet d'adresse, des discussions avec le voisinage, une plongée dans des souvenirs imparfaits mais qu'il faut réinterroger pour avancer. J'ai particulièrement apprécié aussi cette protection face à soi-même qu'il semble construire pour ne pas tout redécouvrir tout en cherchant pourtant à le faire: cette valise qui contient toutes les informations et dont il a perdu la clef mais qu'il continue à transporter avec lui, ce refus face aux propositions d'aller revisiter aujourd'hui les lieux chargés de mémoire, les maisons qu'il a habité, par peur que tout resurgisse avec beaucoup trop de clarté. le plaisir du flou, comme un photographe qui cherche plus la beauté que la vérité dans les portraits qu'il dresse.

La littérature française a particulièrement tendance au nombrilisme, à l'introspection et Modiano ne fait pas exception bien sûr. Son talent est, par le charme de son style et de sa méthode d'enquête, de nous donner envie tout à la fois de le suivre dans les rues de son Paris, mais aussi de revisiter les rues de notre propre histoire par la même méthode, avec à la main les adresses de nos souvenirs, pour que nous ne nous perdions pas dans les méandres de notre mémoire.
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« Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier » ? Et bien moi je me suis perdue… dans la « littérature », dans l'ennui…
Je n'avais jamais lu de Modiano. Une semaine avant qu'il ne soit devenu le Nobel de littérature 2014, une grande interview de Patrick Modiano à la Grande Librairie que je regardais en replay (bien m'en a pris !)… je découvrais donc cet auteur… et je m'étais déjà fermement ennuyée durant l'entretien… l'auteur cherchant ses mots, balbutiant… je m'étais fait la réflexion « Si il écrit aussi peu clairement qu'il ne parle, ça ne doit pas être terrible »… François Busnel était visiblement sous le charme, pas moi, j'ai donc fini par zapper la fin de l'interview.
Une semaine après, le prix Nobel. Je me suis donc dit, « allez ne reste pas sur cette première impression, découvre cet écrivain ! ».
Voilà c'est fait…. Et bien c'est fouillis, ennuyeux, sans grand intérêt et en plus, pour le peu d'histoire qu'il y a, on n'a même pas de réponse à la fin… Une fin en queue de poisson, sans queue ni tête. Bref, décevant au possible. La seule chose positive, ce roman est court donc se lit vite. Ouf !
J'essaierais peut-être d'en lire un autre de Modiano, pour lui donner une chance… mais pas certaine, car il y a tellement de livres et d'auteurs qui me tentent, qui m'appellent… que je n'aurais sans doute pas le temps.
J'imagine que pour les fans de Modiano, et il y en a (je les respecte, chacun ses goûts) il est à lire… pour les autres, fuyez.
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