Le Bourgeois Gentilhomme, pour moi, c'est Jean le Poulin dans "Au Théâtre ce Soir"... de l'outrance, du comique, du burlesque (on a d'ailleurs le mot "bourle" dans le texte de la pièce, issu de l'italien burla), du quiproquo permanent. de la prose que l'on fait sans le savoir au Grand Mamamouchi, tout le monde connaît un peu du Bourgeois Gentilhomme.
On doit rendre à
Molière ce qui n'appartient pas à César, on ne s'ennuie pas. On ne se pose pas. On avance à toute vitesse. Tous les personnages vont dans la même direction, qu'il s'agisse de Monsieur Jourdain, de sa femme, sa fille, Cléonte le prétendant, Lucile la servante, Dorante l'ami qui vient emprunter de l'argent à durée indéterminée, le maître de danse, de musique, d'escrime ou de philosophie... Tous concourent à susciter le rire à outrance.
C'est un peu ce qui m'a dérangé. Cette surenchère. Je peux admettre qu'un comédien adore jouer
Molière. Et ici, il cumule comédie, danse, chant dans une énorme satire de la bourgeoisie parvenue. Tout le monde aime à se moquer de Monsieur Jourdain. C'est même trop facile... il est demandeur de se faire mettre en boîte.
Et quand Cléonte, dans un accès de sincérité, avoue qu'il ne peut se considérer comme un gentilhomme, voilà Jourdain qui lui refuse la main de sa fille. le valet de Cléonte a l'idée qu'il faut en déguisant son maître en fils du Grand Turc... Jourdain dans sa mégalomanie n'aura fatalement pas envie de refuser un tel gendre.
La morale est sauve, pourra-t-on dire. Mais quelle morale? Je n'ai pas l'impression que
Molière fait oeuvre de morale. Il délivre une farce. Plus c'est gros, plus ça passe.