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3,7

sur 3116 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Peu de scènes de théâtre ont eu autant de succès auprès de moi que la leçon de prononciation que Mr Jourdain reçoit de son maître de philosophie !
(Acte II, Sc. 4)

Le pragmatisme de Mme Jourdain et ses "coups bas" sont excellents et tellement représentatifs des relations conjugales d'un temps où, dans les classes aisées de la société, on ne se mariait que par intérêt et on s'accommodait tant bien que mal du conjoint qu'on vous avait choisi.

Pour goûter tout le piquant d'une telle comédie qui se veut la parodie sans fard de l'arrivisme bourgeois, il faut se plonger dans le contexte social et historique de ce 17ème siècle où l'ascension de la bourgeoisie et de la noblesse dite "de robe" (en opposition à l'aristocratie, noblesse dite "d'épée") prend tout son essor, posant bien avant les écrits des Lumières les bases solides sur lesquelles s'appuiera 120 ans plus tard la Révolution Française.

Il faut imaginer ce que devaient être les premières représentations de cette pièce avec Molière dans le rôle principal (lui-même étant né de cette riche bourgeoisie dont il connaît les utopies et s'étant hissé par son talent et son génie jusqu'à la Cour du Roi-Soleil), sur une musique de Lully, ce devait vraiment être quelque chose !
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Nous sommes, d'emblée, devant un titre paradoxal et on se pose la question : comment un bourgeois peut-il se débarrasser de sa roture initiale pour devenir un gentilhomme comme il faut? Molière y répond à sa manière. Ainsi, M. Jourdain dont il est question s'y prend mal, et choisit la mauvaise voie. Par conséquent, tout le monde en profite et il devient une risée pour eux.

On sait qu'au temps de Molière, il y avait des roturiers qui voulaient être anoblis à tout prix car cela leur rapportait tant de privilèges. Molière saisit cette opportunité pour présenter son personnage, l'un des plus comiques du répertoire moliéresque. Autre élément que Molière a employé, c'est le rapprochement franco-turc ainsi que cette fascination envers l'Orient et ce qu'on appelle les turqueries.

Le Bourgeois Gentilhomme, comme j'avais avancé est l'un des personnages les plus comiques de Molière, par sa naïveté et son ignorance excessives et cela apparait dans sa relation avec les sciences, la mode et même l'amour. La pièce comporte une suite de scènes hilarantes, de scènes inoubliables ; surtout celles des maîtres qui viennent chez M. Jourdain pour lui apprendre l'art d'être à l'instar des gens comme il faut. On apprécie aussi ce dialogue entre le maître à danser et le maître de musique où il est question de deux visions de l'art.
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● "Le Bourgeois Gentilhomme" fut ma première pièce de Molière ; c'est aussi ma préférée.
Mêlant tous les genres, mettant en scène des personnages haut en couleurs, dans cette pièce au ton allègre, il se montre distrayant et profond à la fois.
Sa pièce, légère sur la forme, tellement agréable, s'avère sombre sur le fond, où le genre humain et la société sont critiqués avec puissance et intelligence.
Les différents personnages ont chacun un caractère bien à part, les répliques fusent, magistrales, les scènes se succèdent sans nous laisser le temps de souffler.
Ce grand auteur que fut Molière montre ici toute sa verve et insuffle à cette pièce un rythme-qui contribue de façon considérable au caractère distrayant de cette oeuvre.
Et puis, il y a M. Jourdain : Molière en a fait un personnage complexe, aux multiples aspects, qui incarne à la fois la vanité des hommes et la bourgeoisie, qui se veut noblesse sans réussir à l'être ( c'est une thématique qu'on retrouve, d'une certaine manière, dans "Georges Dandin" ).
C'est donc une pièce très intéressante et très plaisante que nous livre ici Molière. Pour ma part, je l'ai relu à de nombreuses reprises et à chaque fois j'ai adoré découvrir cette oeuvre littéraire qui me semble être un petit bijou.

● "Le Bourgeois Gentilhomme" est ma pièce de Molière préférée, sans doute parce qu'il s'agit de la plus distrayante. On y trouve à la fois l'art de Molière, la réflexion sociale de celui-ci et la haute capacité à nous distraire dudit Molière.
Il est passionnant de constater à quel point cette pièce est distrayante et pleine d'harmonie, et à quel point elle est significative sociologiquement, en ce qui concerne les rapports entre les bourgeois et les nobles ; il s'agit d'une pièce fine, intelligente, intéressante, qui me distrait, me plait, me fait réfléchir ; et les dialogues sont si bien écrits !.. On sent bien Molière dans cet art du dialogue, simple et beau et tellement travaillé.
Les personnages de cette pièce sont tous parfaits, subtils et pleins de couleur à la fois.
Une excellente pièce de Molière, tellement travaillée…

● Peu de pièces se prêtent plus à la lecture, que le Bourgeois Gentilhomme.
La suite sans fin des répliques délicieuses, qui se succèdent, dans cette pièce délicieuse, qui restent encore actuelle, avec son Jourdain et sa vie imaginaire, avec la flatterie de son Dorante, avec les mensonges de son Cléonte, qui se fait passer pour le fils du Grand Turc, rappelons-le.
Car Molière, même dans ces pièces les plus distrayantes-et le Bourgeois en fait partie-, est sombre, profondément sombre.
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Lue à la suite de Monsieur de Pourceaugnac, avec laquelle je désirais faire un parallèle. Toutes deux sont des comédies ballet, créées à Chambord devant le Roi, la précédente en 1669, et celle-ci en 1670. C'est une comédie en cinq actes et en prose (trois actes pour Monsieur de Pourceaugnac).
Si Monsieur de Pourceaugnac met en scène un homme entiché de sa noblesse, ici comme le titre l'indique tout tourne autour d'un riche bourgeois, qui souffre de ne pas appartenir à l'aristocratie. Bien que le trait soit outré, beaucoup de bourgeois marchands, devenus plus riches que bien des nobles, et aspirant à faire partie du second ordre pouvaient se reconnaître. En outre avec la visite fin 1669 de Soliman Aga, la mode étaient aux « turqueries ». C'est donc un sujet tout à fait d'actualité, comme le sont généralement les oeuvres de Molière.
Faute d'avoir appris enfant, les arts qui caractérisent l'aristocratie, « … j'ai toutes les envies du monde d'être savant ; et j'enrage que mon père et ma mère ne m'aient pas fait bien étudier dans toutes les sciences, quand j'étois jeune. », monsieur Jourdain a engagé plusieurs maîtres chargés de lui enseigner la danse, le chant, l'escrime et la philosophie. En soi cette soif de savoirs pourrait être touchante, si elle était désirée pour elle-même, mais ce bourgeois ne veut les maîtriser que parce que cela se fait chez les nobles, et qu'en outre il aspire à séduire Dorimène parce que précisément elle est marquise. En outre, s'il veut singer les nobles, son goût le porte vers des oeuvres communes (chanson Jeaneton).
Égaré dans ses rêves de grandeurs, il a perdu tout bon sens, ne s'aperçoit pas du vide des discours de ses maitres, pas plus qu'il ne soupçonne être la dupe de son « ami » le comte Dorante, qui lui emprunte de l'argent et lui fait payer les cadeaux qu'il offre à Dorimène qu'il espère épouser. Dorimène étant elle aussi dupe de son amant qu'elle croit se ruiner pour elle.
Les ballets sont bien intégrés et j'aimerais assez voir une version complète pour juger de l'effet.
Le bourgeois gentilhomme est une de ces pièces que l'on connaît sans les avoir lues, tellement leur réputation est grande, mais qu'on aurait tort de négliger. J'y ai vraiment pris plaisir.

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"Ah! La belle chose que de savoir quelque chose!"
Le bourgeois gentilhomme veut tout savoir (philosophie, danse,musique,escrime,langage chatié...), alors il prend des leçons de tout auprès de maîtres qui lui permettront, il l'espère,de devenir le noble qu'il n'est pas. Il s'émerveille de tout et fait confiance à des amis, qui n'en sont pas, pour peu qu'ils aient une particule (comme le cynique Dorante).En plus il parle en prose, crédule qu'il est !
Dans cette comédie ballet (en 5 actes et en prose) de moeurs,de situations et de caractères, Molière, comme à son habitude, dresse une caricature de la société de son époque et un portrait désopilant d'un individu en particulier(cf:Le Tartuffe, le Misanthrope, le médecin malgré lui...).
le bourgeois gentilhomme, Monsieur Jourdain est un parvenu, un riche commerçant ambitieux et vaniteux qui n'accepte pas son monde (sa femme, pourtant lucide l'énerve, il veut marier sa fille à un vrai gentilhomme et non à ce Léandre dont elle rêve, il est amoureux de Dorimène, une veuve et belle marquise dont les yeux le "font mourir" mais elle aime plus aristocrate que lui..le peu scrupuleux Dorante qui offre à sa belle les cadeaux de Jourdain en son nom propre).
Alors il va tomber dans un piège, pour que l'amour triomphe.Il sera le dindon de la farce.Persuadé de marier sa fille au fils du grand Turc (Molière en profite pour se moquer des Turcs venus à la cour de Louis XIV) il va devenir "Mamamouchi" dans une scène des plus cocasses!
Ce classique incontournable (adapté en films) est très drôle (j'ai adoré le moment où le bourgeois gentilhomme apprend à prononcer les voyelles) et Molière nous enseigne que même avec tout l'or du monde, on ne peut être celui qu'on n'est pas.
C'est toute une philosophie que de s'accepter tel que l'on est!
Je recommande La mise en scène de Denis Podalydès (vue samedi au théatre de Chateauvallon) absolument époustouflante!
A ne pas manquer !!!
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Monsieur Jourdain n'a pas de chance. Certes, il est riche, il a une bonne situation professionnelle, une femme et une charmante fille. de plus, il courtise la Marquise Dorimène. Mais, ce n'est pas suffisant pour lui.
Monsieur Jourdain est jaloux de l'Aristocratie à laquelle il ne fait pas partie. Il veut se donner tous les airs de ce Monde, mais, hélas, il n'en n'est pas.
Pourtant, il est bien entouré par des "Maîtres" venus le faire briller dans son plus bel apparat. Il y a le Maître de Musique, celui de la Danse lui offrant de somptueuses soirées. Il y a le Maître d'Armes transmettant tout l'art du port de l'épée, le Maître Philosophe pour l'envolée de l'esprit. Il y a enfin, le Maître Tailleur venu habiller notre bourgeois lui permettant de se pavaner tel un paon. Mais rien n'y fait.
De plus, dans cette atmosphère de m'as-tu-vu, il y a toute une galerie de gens hauts en couleur le courtisant , l'un pour lui dérober sa fortune, l'autre pour lui prendre la main de sa fille ( se faisant passer pour le fils d'une lignée de Grands dignitaires Turcs).
Dans cette pièce, on sourit, on rit même. le texte peut paraitre, parfois compliqué, sans doute un brin désuet, mais dans l'ensemble, les actes se tiennent bien.
On retrouve des similitudes dans cette pièce de théâtre avec certains comportements d'aujourd'hui. On n'est plus sur la notion de "Bourgeois Gentilhomme" mais dans celle de "Bourgeois Bohème" avec des aspects comme :
- être là où il faut être (sentir que l'on est vu);
- être un tantinet soit peu cultivé;
- être habillé dans du négligé chic;
Et çà y est on fait partie d'une soit disant classe sociale.
Mais bon, on le sait tous, quand on gratte un peu, on en tire pas grand chose.
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Il est encore une fois surprenant de constater à quel point des oeuvres classiques vieilles de plusieurs siècles peuvent paraître tout à fait actuelles. Lisez ou relisez "Le Bourgois gentilhomme", et vous constaterez, comme moi, que vous êtes entourés de M. Jourdain. Si, si, vous verrez… Une personne qui veut paraître d'un niveau supérieur au sien, qui veut faire croire qu'elle est cultivée alors qu'elle ne l'est pas, qui veut vous persuader qu'elle est « riche » alors que dans son assiette, vous ne trouverez que des aliments étiquetés « Eco » ; quelqu'un qui veut vous impressionner en vous racontant ses pseudo- exploits… Vous cernez mieux le personnage ?

Molière l'a décrit et l'a mis en scène bien avant que nous en rencontrions dans nos vies du XXIème siècle ! Certains hommes (ou femmes) sont -ils vantards par nature ?
A moins que ce ne soit la jalousie qui transforme l'être humain au fil des années ?

En tout cas, Molière a le don de faire descendre son personnage prétentieux du piédestal sur lequel celui- ci se positionne, pour mettre en avant la bêtise de ce genre de personne.
Il démontre avec efficacité le côté imbécile des personnes obsédées par leur apparence, jusqu'à parfois déclencher la pitié chez le lecteur (ou spectateur) pour ce M. Jourdain qui finalement est bien pathétique sous ses apparats !

Et on sourit, imaginant nos connaissances prétentieuses sous ce costume ridicule, ânonnant « Tout ce qui est prose n'est point vers ; tout ce qui n'est point vers n'est point prose. » Jubilatoire !
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Jamais pièce de théâtre fut moins destinée à la lecture. Que reste-t-il, si l'on se limite au texte imprimé ? Privé de chansons, de danses, de mimiques, de musique, le lecteur est presque seul devant une sorte de partition qu'il déchiffrera à peine. Il comprendra que M. Jourdain veut avoir l'air d'un noble et qu'il ne se donne que des ridicules, et il verra qu'au milieu de la moquerie générale, on lui arrache la main de sa fille par une mise en scène turque. Comme tout est apparence et jeu des apparences dans la pièce, comment un lecteur (sauf s'il est doté d'une vaste et riche imagination) pourrait-il goûter le spectacle ? Il faut donc laisser tomber le livre, le livret plutôt, car il s'agit parfois d'une espèce d'opéra, et aller voir la pièce, si possible montée par de gais compagnons et de vrais artistes (pas des subventionnés qui veulent prouver qu'ils pensent tout ce qu'il faut penser). A ma connaissance, la meilleure production est celle de Benjamin Lazar, qui existe en DVD.
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Comédie - ballet rendue célèbre par la musique de Lulli et quelques morceaux de bravoure ( les voyelles, le poème ...) au point de passer dans le langage courant (faire de la prose sans le savoir) . le personnage central est Mr Jourdain ,bourgeois prospère taraudé par le désir de se hisser au rang de gentilhomme .Le prototype du "nouveau riche" ,de nos jours on le qualifierait peut être de "transclasse" et on trouverait positive son ambition. Mais Molière n'est pas tendre avec les excessifs (Jourdain sacrifie famille et patrimoine à son désir) et ceux qui "aimeraient bien avoir l'air mais n'ont pas l'air du tout".A noter que les nobles (Dorante Dorimène) ne sont pas flattés non plus.Sinon on trouve dans la pièce les habituelles amours contrariées (Elise/Cléonte) par un père égoïste , le "deus ex machina" qui arrange tout à la fin (Covielle) et la référence à l'actualité de l'époque avec la turquerie finale (Qu'en pense Erdogan le Grand mamamouchi actuel?)
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« le Bourgeois gentilhomme » est une des pièces de Molière que je préfère car il y a un texte sublime et drôle, de la musique, de la danse… Cette comédie-ballet a été joué avec la musique de Lully, alors poussez les tables pour le menuet !
Il faut dire que la capacité d'étonnement et d'émerveillement de Monsieur Jourdain est sans limite. le désir amoureux, la haine de sa condition bourgeoise et la passion d'être un autre lui fait braver tous les ridicules, de sorte qu'à travers mille folies comiques, il devient « Mamamouchi », avatar extrême de son extravagance, et parvient malgré tout à ses fins !
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