Quelques années ont passé pendant lesquelles
Michael Moorcock a laissé Dorian Hawkmoon profiter tranquillement de la paix et de la vie douce en Kamarg avec Yisselda. Tout ayant une fin, le cruel auteur décide de le replonger dans les problèmes… pour mon grand plaisir dirais-je. Je n'ai pas été spécialement tendre avec ce cycle par le passé, mais j'avoue avoir été content de retrouver Dorian (ah, les hommes !).
Comment
Moorcock organise-t-il la suite ? Pas évident car le Ténébreux Empire est éliminé et l'Europe se reconstruit doucement. Eh bien il nous propose une fin alternative. Alors que tout a l'air de rouler en Kamarg, Dorian Hawkmoon commence à subir des regards de travers et des injures de la part des habitats d'Aigues Mortes. On le traite de traître. Sommé de s'expliquer, un habitant déclare que Dorian a trahi le Comte Airain, qu'il a toujours souhaité lui arracher la direction de la Kamarg. Et d'ailleurs, c'est le Compte Airain lui-même qui le lui a dit, son spectre erre dans les marais où il attend Dorian pour lui régler son compte.
Accablé, Dorian Hawkmoon ne tarde pas à aller à la rencontre du « spectre ». Et c'est le début de l'aventure qui le mènera, lui et d'anciennes connaissances, dans des balades spatiales aussi bien que temporelles, voire à travers le multivers.
Une fois le plaisir de la « revoyure » émoussé, ce roman se révèle du même tonneau que ses prédécesseurs : des aventures sympathiques dont il ne faut pas trop attendre, qui se lisent sans effort avec parfois du plaisir et parfois un peu d'ennui. le registre est un peu plus SF et cela n'est pas désagréable.
La fin, toutefois, m'a pris au dépourvu. Elle laisse Hawkmoon attristé, le coeur abîmé, loin du presque happy end de la fin du premier cycle. L'émotion tragique est bien passée jusqu'à moi, et j'aime ce genre de surprises.