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4,1

sur 431 notes
Ce roman raconte la vie d'une usine et de ses ouvriers dont un lointain groupe financier a décidé de se débarrasser après en avoir récupéré les actifs. La révolte et le drame social qui s'emparent de la petite ville du Nord où elle est implantée a des répercussions jusque dans la vie intime des travailleurs qui perdent leur emploi. le récit, en forme d'épopée, met en scène une cinquantaine de personnages et est organisé autour de l'histoire d'amour de Rudi et Dallas, jeune couple dont la vie se trouve bouleversée par les événements. Un livre dans l'esprit de Zola, mais en plus actuel.
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Lopez, délégué CGT à Monsieur le Préfet :

"Aujourd'hui c'est à la mode de dénigrer la Révolution, d'y voir la préfiguration de tous les totalitarismes. La Révolution ce ne serait que la Terreur. Mais vous savez ce qui a déclenché la Terreur ? Deux choses : la peur de voir les droits de l'homme disparaitre dans l'eau du bain ou Marat était mort et la peur de voir l'oeuvre de la Révolution réduite à néant. le Terreur c'est la réponse à une peur immense. La peur, l'effroi du peuple..."
La Kos, une usine de fabrique plastique, dans le nord de la France va fermer. Pas la première, pas la dernière, sacrifiée sur l'autel de la rentabilité, du marché, des actionnaires. Les ouvriers, qui ont sauvé leur usine d'une inondation quelques mois avant le plan social, sont priés d'accepter leur liquidation, et sans broncher, sans se révolter, sans penser. Circulez, y'a rien à voir, rien à faire ! Entrez donc en cellule de reclassement, devenez des ombres, ou des morts.

Sauf qu'à la Kos, on décide de ne pas se laisser piétiner sans dire que ça pique ; à la Kos, il y a des femmes, des hommes, des vivants, qui ne sont pas dupes du cinéma qu'on est en train de leur jouer. Et qui vont résister ! Manifestation, refus d'obéir, refus de se soumettre à la loi du capitalisme ultralibéral.

Gérard Mordillat - exceptionnel artiste engagé - déroule son histoire inéluctable en six cents pages, de luttes, de combat, de colère et d'injustice.
Un roman réaliste du XXI ème siècle, avec mondialisation, cynisme des dirigeants, rapacité des actionnaires, montage bidon de sociétés...
Des personnages symboles voient le jour dans ce "livre-vie" : Rudi, Dallas, Lorquin, des héros de la résistance quotidienne... Des personnages écrasés, qui se relèvent par le combat.

Lorquin, le héros du sauvetage de la Kos, à Rudi, celui qui va porter le combat :

"Regarde-toi dans une glace et demande-toi si tu es un homme libre. Un, tu n'as rien à toi : ta maison, elle est à la banque ; le jour où il ferme le robinet, t'es à la rue. Deux, en théorie, tu peux aller où bon te semble, en réalité, comme t'as pas un sou devant toi, t'es bien obligé de rester là où tu es ! Je ne te demande pas où tu vas en vacances, je connais la réponse : tu restes là, t'es assigné à résidence. Trois, tu travailles pour gagner tout juste ce qui te permet de survivre, rien de plus. Et si tu t'avises de te plaindre, le peu que tu as on te l'enlève, pour t'apprendre les bonnes manières. Alors tu le fermes, parce que ta baraque, ta femme, tes gosses... Alors d'accord, t'es pas fouetté, t'es pas vendu sur le marché, t'as le droit de vote et le droit d'écrire dans le courrier de lecteurs de la Voix que tu n'es pas d'accord avec ce qui t'arrive, t'as la liberté d'expression ! Quelle liberté ? Tu sais bien que si tu écrivais une lettre pour dire vraiment ce que tu penses et si tu l'envoyais, ce serait comme si tu rédigeais publiquement ta fiche d'inscription à l'ANPE. Crois-moi : si tu veux bien regarder de près, ta vie ne vaut pas un pet de lapin, tu ne comptes pour rien, t'es un "opérateur" de production comme ils disent, quelque chose entre l'animal de trait et la pièce mécanique..."

Le livre, dans son déroulement implacable, enrage, désole, pour finalement nous pousser au combat, à la révolte juste ; comme Dallas, la femme de Rudi, qui après avoir perdu son boulot, parce que trop jeune, femme, supposée écraser, va porter la contestation plus haut que quiconque aurait penser ; qu'elle même le croyait, et ainsi se révéler :

"Le vent se lève, des petites risées bienveues dans la tiédeur de l'air. Dallas se remet en marche mais ce n'est plus la même. Elle n'est plus la cervelle de moineau, la majorette à la poitrine guerrière, la sirène d'or des concours de plage. Elle n'est plus la chômeuse à vingt ans, la torcheuse d'enfants, la femme de ménage des familles bourgeoises ni la serveuse en extra au Cardinal. Elle n'est plus la pisseuse, la suceuse, la baiseuse et tous les noms pourris qu'on lui a jeté au visage. Elle n'est plus la fille d'Henri, ni la soeur de Frank, ni la femme de Rudi. Elle n'est plus la bonne à rien faire, celle qui compte pour pas grand chose, la cinquième roue du carrosse. Elle est Dallas. Elle est quelqu'un."
Lien : http://landibiblog.over-blog..
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Ce livre est un pur joyau. Je crois que c'est sans doute un de mes plus grands coups de coeur des dernières années… On pourrait reprocher au livre de Mordillat de plagier Germinal de zola, et il est vrai qu'à bien des égards c'est le même livre transposé à notre époque et dans un secteur d'activité différent. On pourrait aussi lui reprocher des personnages et des situations un peu trop caricaturaux par moments. Mais une fois qu'on est plongé dans Les Vivants et les Morts il est impossible d'en sortir : on veut savoir ce qui va se passer ensuite, si la grève va tourner à l'avantage des ouvriers lésés ou à l'avantage de ceux qui veulent les léser encore plus… Pour ne rien gâcher au plaisir, le style est admirable : vif, incisif, sans concession.
Or phénomène de mode (pour faire branché) ce livre est vraiment à lire, je dirai même plus qu'il doit figurer dans toute bibliothèque qui se respecte…
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Un livre sensationnel avec une histoire forte qui vous tiendra en haleine jusqu'à la dernière page du récit.Le recit ne contient pas de pause ni de faux rythme qui pourraient ternir l'ensemble et affaiblir le livre,non,de bout en bout on est transporte par cette histoire et on a du mal a decrocher. Un livre incontournable.
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Gérard Mordillat est un auteur engagé et prolifique; après avoir publié « Les Vivants et les Morts » qui remporte le Prix RTL-Lire en 2005, il a adapté cette histoire dans une mini-série diffusée sur France 2 en 2010.
Rudi et Dallas sont tous deux employés à la Kos, usine de fibre plastique qui fait vivre toute la communauté du village de Raussel. Mais l'entreprise se porte mal, elle est rachetée par des Allemands qui exigent des licenciements pour redresser les résultats. Dallas fait partie de la première ‘charrette'; les femmes s'unissent pour lutter et soutenir leurs maris qui occupent l'usine. Ils sont prêts à aller ‘jusqu'au bout'.
Il y a peu de romans contemporains qui, tel « Les Vivants et les Morts », ont pour ambition de dresser une grande fresque sociale, dans laquelle les histoires individuelles viennent nourrir un propos politique. Les personnages de Rudi et Dallas sont solidement campés et m'ont touchée par leur détermination, leurs coups de gueule, leur capacité à encaisser les chocs. Ils sont entourés de toute une galerie de personnages hauts en couleur, et comme souvent en France, syndicalistes, ouvriers, journalistes, et hommes politiques finissent par se déchirer, et pas seulement à coup de formules assassines.

Lien : http://bit.ly/2wOozoy
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Il s'agit du premier livre de Gérard Mordillat que je lis sur le conseil des membres d'un club de lecture. Je savais que l'auteur était engagé politiquement et qu'à travers son oeuvre, il voulait dénoncer le système capitaliste, qui au nom du profit et de la logique de mondialisation, broye les individus en laissant des régions entières exangues.
C'est bien le thème traité dans ce fort long roman qui relate la mise à mort d'une région à travers la fermeture programmée de l'usine de plastiques pourvoyeuse d'emplois locaux. le lecteur ne peut plus rien ignorer du quotidien de ces ouvriers qui luttent pour sauver leur outil de travail et qui finalement font durement les frais d'une politique économique menée par un grand groupe international au mépris des engagements pris avec les autorités locales.
Le réalisme du propos est saisissant et le malaise du lecteur grandit au fur et à mesure que l'issue devient évidente.
Pour quelles raisons n'ai-je pas réussi à m'attacher aux personnages ? Peut être parce que le style d'écriture , volontairement simpliste , ne permet pas d'approfondir les problématiques personnelles des uns et des autres et que leur vie sentimentale et sexuelle est largement mise en avant, ce qui curieusement ne renforce aucunement l'empathie du lecteur. Et puis les personnages ne sont vraiment pas si sympathiques que cela parce que dans un souci de réalisme, l'auteur est bien loin de les avoir idéalisés et se plaît au contraire à décrire leurs bassesses et leurs travers...
Et puis c'est long, mais long .... Peut être qu'avec cent cinquante pages de moins, la thématique aurait été développée de façon plus percutante.
En conclusion, je ne peux que préciser que je préfère, et de loin, lire ZOLA qui m'a toujours profondément émue et dont les romans conservent une actualité surprenante.
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Abandonné

C'est surement un bon roman... mais je n'ai pas envie de lire une histoire, qui est évidemment parfaitement d'actualité, où les patrons financiers sont des voyous, où les salariés des chaines de montage sont pris en otage... même si apparemment on y parle d'amour, l'auteur n'a pas su m'emmener dans son univers.
Je passe à autre chose
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C'est la lu-tte fina-le !

Un roman sur la chronique de la mort annoncée d'une usine dans le nord
de la France. Pas franchement gaie.

En revanche, tout le monde fait l'amour sur fond de lutte sociale. À ce moment
la, il n'y a plus de lutte des classes qui tiennent, une fois le pantalon baissé.

Le personnage de Rudi, un écorché vif, au départ fort sympathique devient
vite excessif lorsqu'il cesse de réfléchir.

J'ai également trouvé que Dallas oubliait un peu vite ses enfants chez sa mère,
au point que ceux-ci appellent leur grand-mère "maman". Elle si
indépendante au départ.

Quand à son fils, le "gros toto", on le fait se tenir tranquille bien facilement
avec des gâteaux. Et pour les ouvriers, on leur donne quoi ?

Et puis, malheureusement, les fins sont toutes les mêmes : quand il n'y a
plus de sous, il ne reste que son cul..... À ce propos, Rudy est un exemple
d'ingratitude, j'en faisais des bonds.

L'image que je retiendrai :

Celle de Mme la Ministre s'envoyant en l'air avec le représentant syndical
national.
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Si l'étiquette "Roman" ne qualifiait pas cet ouvrage, on pourait être tenté de lire une page d'actualité. Petite ville de province, dont l'économie est entièrement liée à la présence d'une usine. Rachat, par une multinationale, grèves, manifestations.
Voila la trame, hélas devenue monnaie courante. On y découvre avec curiosité, les dessous sordides des accords patronaux. Mais on y vit aussi le quotidien, avec les ambiguités de chacun. D.R.H., syndicalistes floués, ouvriers prets à tout pour survivre. Magnifiques portraits de la France d'en bas mais aussi du milieu.
Personne n'est épargné, mais tout le monde a son rôle dans cette aventure.
L'amour, la passion y ont aussi leur place. Ces sentiments font partie, comme le désespoir du quotidien de chacun.
C'est un roman, qui, une fois ouvert ne se laisse pas refermer facilement.
Je l'ai lu avec avidité et vous le conseille vivement;
Ecriture simple, ne laissant jamais le vulgaire s'installer, malgré les situations qi pouraient prêter à le faire.
Lisez le! offrez le! Vous ne perdrez pas votre temps!
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Au vu des nombreuses critiques élogieuses, je m'attendais à adorer ce livre. Je suis pourtant contrainte d'abandonner au bout de 100 pages, découragée par l'écriture trop vulgaire et simpliste.
J'en ressors donc à regrets, car l'histoire aurait pu beaucoup me plaire...
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