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EAN : 9782253935148
336 pages
Le Livre de Poche (23/08/2023)
3.73/5   26 notes
Résumé :
Cybèle, Nora, Rome, Vivi : quatre femmes, quatre histoires qui représentent chacune une forme de résistance. À la guerre, au fascisme, à la mort, à l'oubli. Quatre roses noires qui n'ont pour arme que leur courage, leur détermination et leur force d'aimer. Ce sont elles les véritables héroïnes de cette dystopie. Entraînant dans leur sillage Orden, un poète réfractaire, poursuivi par la milice armée à la solde de l'ordre nouveau qui gouverne le pays, elles sont les f... >Voir plus
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En quelle année se passe cette dystopie, ce roman d'anticipation, Les roses noires ? Gérard Mordillat parle de 2028 mais le désastre qu'il décrit ne semble pas si éloigné de nous. Bien des détails qu'il donne sur l'environnement, le capitalisme, la vie politique, le tout sécuritaire, la chasse aux étrangers sont hélas de plus en plus actuels.
Dès le début, le tableau est un vrai désastre avec une guerre quasi mondiale alors qu'Orden, un poète, alerté par un ami, doit quitter précipitamment son domicile, abandonnant tous ses livres. Heureusement, ses poèmes jalonnent régulièrement le récit.
Intervient alors la première des quatre roses noires, Cybèle qui, avec Nora, Rome et Vivi, aura un rôle essentiel dans les événements terribles à venir.
J'apprends alors que les Souchiens qui, comme leur nom l'indique, sont de souche, du pays depuis plusieurs générations, ces Souchiens font la chasse aux étrangers, aux pauvres, aux mendiants, aux jeunes des banlieues.
Tous les habitants du pays ont dû passer des tests d'utilité alors que tous les artistes ont été déclarés inutiles. Un système de castes avait alors été mis en place avec les Puissants, les Possédants, les Dominants, les Sachants, les Servants et les Inutiles. Ces derniers étaient considérés comme SERF (Sans Emploi et Revenu Fixe).
Cette folle histoire, basée sur un règne sans partage du capitalisme et du fascisme, m'a fait rencontrer plusieurs personnages très attachants, comme Cybèle et Orden mais Toller (66 ans) est de ceux-là comme Fanch, Tank ou M'Ba et surtout les trois autres femmes : Nora, Rome et Vivi. Elles aiment, souffrent, sont violentées mais luttent et se battent pour tenter de renverser une oppression ignoble.
Justement, d'autres personnages, absolument odieux, prêts à violer, à torturer, à tuer, suivent les ordres de Thor qui représente le Conseil et se croit tout permis, allant jusqu'à voler le bébé de sa propre fille pour tenter d'assurer sa descendance.
Avec Les roses noires, Gérard Mordillat ne néglige aucun pouvoir. Il implique la télévision, aux ordres bien sûr, décrit d'abominables prisons, un hôpital psychiatrique, véritable enfer, et surtout montre un racisme omniprésent envers ceux que les Souchiens nomment les niggers. Les Noirs, eux, sont obligés de vivre sous terre mais préparent la révolte qui fédèrera tous ceux qui veulent en finir avec « la servitude, la violence capitaliste, l'arrogance bourgeoise, cléricale et fasciste. »
Au cours de ma lecture, j'ai vibré, frémi, tremblé, souffert, été horrifié, déploré toutes ces vies sacrifiées mais j'ai surtout fait le parallèle avec ce que nous vivons. Je pense que Gérard Mordillat, hélas, n'exagère pas en nous offrant ce tableau apocalyptique qu'il faut lire et qui doit nous faire réfléchir avant qu'il ne soit trop tard.
Les alertes existent, les faits sont là. Il suffit de ne pas fermer les yeux et d'agir.

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Les roses noires de Gérard Mordillat est une dystopie, c'est-à-dire, selon la définition de wikipédia, « un récit de fiction dépeignant une société imaginaire organisée de telle façon qu'il soit impossible de lui échapper et dont les dirigeants peuvent exercer une autorité totale et sans contraintes de séparation des pouvoirs, sur des citoyens qui ne peuvent plus exercer leur libre arbitre ».
Les roses noires est une fiction, certes, mais ce roman d'anticipation, situé dans un avenir proche, en 2028, nous réserve une vision cauchemardesque du monde, un monde alors gangrené par le néofascisme où la démocratie s'est effacée au profit d'un ordre nouveau qui gouverne le pays et qui nous laisse des sueurs froides tant les sujets abordés se rapprochent de l'actualité et d'un monde qui est presque déjà le nôtre. Mais l'insurrection guette…
Tout commence avec Orden, ce poète écrivain qui reçoit un appel de Fauch : Barre-toi ! Barre-toi ! Fous le camp… Orden écrase alors son portable, laisse derrière lui sa bibliothèque et près d'un millier de livres qu'il ne reverra sans doute jamais et s'empresse de fuir. Il court se réfugier chez Cybèle, son premier et grand amour qu'il n'a pas vu depuis plusieurs années. Mais les Souchiens, des français de souche qui ont fait de ce sobriquet un titre de gloire, une milice armée qui traque tous les opposants à l'ordre nouveau qui désormais, gouverne le pays, va rapidement être à leurs trousses et les obliger à passer dans la clandestinité. C'est la guerre. Les syndicats, les associations sont interdits, il n'y a plus de presse, sinon les communiqués officiels, etc. Trois autres jeunes femmes entreront bientôt en résistance avec eux, Nora, la collègue de travail de Cybèle, ainsi que Rome et Vivi, quatre femmes avec chacune sa propre histoire, quatre femmes à l'existence bouleversée, quatre roses noires, chacune représentant une forme de résistance, résistance à la guerre, au fascisme, à la mort, à l'oubli. Déterminées et armées de leur seul courage et de leur force d'aimer, elles seront les fers de lance d'un réseau de résistance et instigatrices d'une insurrection qui va peu à peu prendre de l'envergure, de véritables héroïnes.
La démocratie s'est en effet effacée au profit d'une oligarchie financière qui a réinventé un système de castes avec cinq degrés : les Puissants, les Possédants, les Dominants, les Sachants, les Servants. Ceux obtenant de mauvais résultats aux tests sont par ailleurs classés Inutiles. La littérature, le cinéma …en font les frais.
Une imagination débridée nous conduit dans ce monde du futur qui pourtant, ne semble pas si éloigné que cela du monde d'aujourd'hui et c'est bien ce qui fait la pertinence du bouquin. Gérard Mordillat, avec des dialogues très politiques montre comment, malgré le réchauffement climatique qui a engendré incendies, sécheresses, inondations, disparitions de multiples espèces animales, dans un monde où la précarité, la misère, les épidémies et la mort sont devenus l'ordinaire d'une majorité d'êtres humains, malgré les manifestations, les dirigeants et leurs porte-parole médiatiques n'ont eu que du mépris ou la répression policière comme réponse à leurs manifestations. Les tenants du pouvoir ont provoqué une guerre sans fin, préférant le chaos à la moindre remise en cause de leurs richesses et de leurs places, l'économie libérale s'accordant bien avec la dictature. « le pouvoir est devenu anonyme et cet anonymat est sa force ».
En nous immergeant dans ce monde en guerre, dans ce chaos absolument terrifiant, l'auteur lance un véritable cri d'alerte en nous décrivant ce monde apocalyptique qui pourrait devenir le nôtre si nous n'y prenons garde, celui de la confiscation des outils démocratiques, de la carte blanche laissée à la police, de la surveillance généralisée, de l'ambiance insurrectionnelle qui ne cesse de croître.
Les roses noires est un roman noir, un roman militant, un roman d'action, un roman angoissant mais ô combien puissant et passionnant dans lequel Gérard Mordillat interroge le présent à travers la fiction et dans lequel il réussit à nous entraîner et à nous faire participer.
C'est avec beaucoup d'intérêt que j'ai suivi le cheminement de tous les personnages, combattant, souffrant, mais espérant avec certains, notamment ces roses noires, les accompagnant tout au long de leurs luttes et en en haïssant d'autres, escomptant bien leur élimination.
Des chapitres courts, des personnages aux noms originaux et souvent pertinents participent au plaisir de la lecture.
Je salue la large place accordée à la poésie, Orden nous faisant l'honneur de nous offrir quelques-uns de ses poèmes. Son dazibao (poème rédigé par un simple citoyen traitant d'un sujet politique ou moral et affiché pour être lu par le public), qu'il avait écrit contre la soumission passive des élèves devant leurs enseignants et dont « il restait encore parfois des traces malgré les déchirures et tags », m'a particulièrement marquée.
Après m'avoir enchantée avec Les vivants et les morts, Xénia, La brigade du rire, Gérard Mordillat avec ce roman engagé, Les roses noires, a une nouvelle fois conquis mes suffrages. du vrai Mordillat comme j'aime !
J'espère une seule chose : que ce roman ne devienne jamais réalité !

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« Une dystopie est un récit de fiction dépeignant une société imaginaire organisée de telle façon qu'il est impossible de lui échapper et dont les dirigeants peuvent exercer une autorité totale et sans contraintes de séparation des pouvoirs, sur des citoyens qui ne peuvent plus exercer leur libre arbitre. Wikipédia »
Et voilà un parfait résumé de cet excellent livre.
Cybèle, Nora, Rome, Vivi.
Quatre femmes à la vie différente vont illustrer la résistance face à la dictature qui mène le pays, réduisant une partie de la population à l'obéissance.
C'est sombre noir, angoissant, mais tellement bien écrit.
Un style impeccable.
De nombreux poèmes par l'entremise d'un des personnages, réussissent à embellir la situation.
Bien qu'on soit heureusement loin d'en être là, on ne peut s'empêcher de faire certains parallèles.
« A la télé aujourd'hui comme dans le cinéma, c'est la même merde : propagande officielle et éloge de la bêtise érigée en philosophie morale. D'un côté comme de l'autre vous devez abjurer toute intelligence, tout art et vous en tenir aux directives des chiens de garde du conseil. »
ou encore
« Ils ont brisé toutes les solidarités. Ils ont mis en concurrence les salariés entre eux, les jeunes contre les vieux, les hommes contre les femmes, les Blancs contre les Noirs, les jaunes, les n'importe quoi contre tous. Ils voulaient le chaos, l'amnésie, la confusion mentale pour qu'aucune force ne soit capable de s'opposer à eux. »
De nombreux sujets sociétaux sont exprimés dans cette histoire extrême.
Privation progressive des libertés (accentuée par la crise sanitaire), répression des rassemblements (gilets jaunes)
Je lis rarement des romans d'anticipation, mais là je dois reconnaître que j'ai été complètement captivée, complètement bluffée.
On sent l'engagement de Gérard Mordillat et cette fiction est à mon sens une grande réussite.
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Gérard MORDILLAT. Les roses noires.

Ce livre, dans la collection « le Livre de Poche » avec sa couverture rouge sang, ce titre : « Les roses noires », ces portraits de femmes stylisés, ces yeux, ces traits, ces zones noires, un univers imaginaire. Est ce un roman d'anticipation, une dystopie, un roman prémonitoire, un livre futuriste ? A cette dernière question, je réponds NON. Bien que l'auteur le situe en 2028, ce récit décrit avec force des situations insoutenables, reflet de la société actuelle.

Orden, un poète reçoit un appel de son ami Fauch lui intimant l'ordre de fuir. Il n'a qu'un seul but, se réfugier chez Cybèle, son premier et unique amour. Mais il lui faut user de stratagèmes afin de gagner l'appartement de cette femme. La ville est sous la domination des Souchiens. Chaque « citoyen » est suivi, pisté, doit s'inscrire lors d'une visite à un ami, même dans l'immeuble voisin. La démocratie n'existe plus : elle est bafouée. Un régime totalitaire règne dans cette ville. Nul ne peut se rebeller. Une milice armée traque sans cesse les quelques êtres qui tentent de s'opposer à ce nouveau régime. Plus de syndicats, plus aucune association, plus de commerce, plus de moyen de transport, un no man's land. Ceux qui résistent sont des clandestins, vivant en marge de la société, se terrant dans les voies désaffectées du métro. Des femmes comme Cybèle, Nora, Rome, Vivi sont des résistantes. Chacune d'elle nous offre un élan de patriotisme et chacune apporte sa pierre à la construction de réseaux de résistance. Ce sont elles « les roses noires » et elles foulent le sol avec majesté, défiant l'ennemi. Seront-elles assez fortes pour ne pas céder à l'appel des oligarches au pouvoir ? Dans cette ville, tout est cloisonné. Il existe désormais cinq castes. Et chacune doit rester à sa place, ne pas dévier de la ligne de conduite, imposée par ce gouvernement. Les Puissants, les Possédants, les Dominants, les Servants, et une sous classe, les Inutiles, astreints aux corvées les plus dégradantes…. Ceux qui doivent se plier aux volontés et aux instructions des dirigeants fantoches de ce pays…. Et ces SERF qui occupe une place, qui sont-ils : ce sont les Sans Emplois ni Revenu Fixe ! Quelle société ! ! !

Quelle tristesse de parcourir, en compagnie de ces héroïnes cette ville fantôme. Il est impossible d'effectuer un achat. Une ville dévastée par les criminels qui la gèrent. Nous ne sommes pas dans un futur si lointain. La description et les faits qui se succèdent me font penser à de récents évènements qui se sont et continuent de se dérouler sur notre planète... Les attaques, le martèlement des bottes dans les rues vides d'habitants, l'abscence d'enfants, l'arrêt des usines, la fermeture des écoles, des commerces, la nécessité de posséder des bons d'achat afin d'obtenir de rares produits de première nécessité, le contrôle de tous les mouvements des personnes, créent une tension sur nous, lecteur. J'ai suivi, angoissée, le parcours de ces femmes, de ces hommes qui luttent pour la liberté de tous...

Je félicite et remercie Gérard MORDILLAT pour ce roman. J'ai lu, il y a plus de quinze ans, « Les morts et les vivants », un ouvrage engagé, témoin de la vie quotidienne des salariés. Je vais le relire. Je l'avais adoré. « Les roses noires », roman contemporain, noir, décrivant les actions menées par des groupuscules d'opposants et d'opposantes au régime imposé, témoigne d'une vision réelle du devenir de certaines républiques bafouées par les dirigeants. Gérard MORDILLAT a une plume facile, incisive, percutante. le style est alerte. Mais le sujet est parfaitement maîtrisé par l'auteur. Je recommande fortement la lecture de ce roman qualifié de dystopie, en souhaitant ne jamais connaître une telle situation…. Bonne journée et belles lectures à tous.
( 08/10/2023).

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Dans ce nouveau roman dystopique, Gérard Mordillat nous transporte au sein d'un monde fasciste, dirigé par un mystérieux Conseil, dans lequel les hommes sont classés par catégorie, selon leur degré d'utilité : les Puissants, les Possédants, les Dominants, les Sachants, et les Servants, les autres sont les Inutiles, astreints aux corvées les plus dégradantes. Pour surveiller toutes ces castes, les Souchiens (français de souche) fiers de leurs deux S (similitude avec un certain parti nazi, purement fortuite!), milice qui surveillent le bon ordre et font la chasse aux étrangers.
Dans ce monde où les écrivains, cinéastes.... (non essentiel, tiens tiens, cela nous rappelle quelque chose!) n'existent plus, nous suivons le parcours d'Orden, poète et de quatre femmes avec lesquelles il sera en contact. Cybèle, son amour de toujours, Nora, sa collègue, Rome et Vivi. Ces femmes vont rejoindre le groupe d'Orden et entrer dans son réseau de résistance afin de préparer une insurrection. Pour cela, ils veulent s'en prendre à la tête pensante du Conseil, Thorigny, alias Thor.
Passionnant roman dans lequel nous retrouvons les thèmes de prédilection de l'auteur, les inégalités sociales, la pauvreté et la Révolte!
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
La précarité, la misère, les épidémies et la mort devenaient l’ordinaire d’une majorité d’êtres humains. Mais qu’ils meurent du typhus ou du choléra ne comptait pas pour les plus fortunés, claquemurés dans leurs banques et leurs forteresses imprenables. Plutôt mourir que se renier et reconnaître ses fautes. Les incendies, la sécheresse, des inondations dignes du Déluge touchaient les forêts, les cultures, les villes. Encore un peu et la Terre serait aussi désertique que la Lune. Les scientifiques n’avaient cessé d’apporter des preuves que la planète courait à la catastrophe et pourtant rien n’avait changé. Paralysés, muets ou corrompus, les politiques se taisaient obstinément, jurant qu’il fallait laisser faire le marché, seul garant d’un équilibre général. Quant aux organisations internationales, elles ne prenaient pas au sérieux les alertes sur le caractère inéluctable de ce qui s’annonçait. Comme s’il s’agissait d’un dogme religieux ou une vision prophétique, leurs représentants n’y croyaient tout simplement pas ! Seuls les jeunes avaient tenté de se faire entendre mais, face à leur angoisse du futur, les dirigeants et leurs porte-parole médiatiques n’avaient eu que du mépris ou la répression policière comme réponse à leurs manifestations. Puis les tenants du pouvoir avaient provoqué une guerre sans fin, préférant le chaos à la moindre remise en cause de leurs richesses et de leurs places.
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L’analyse du caractère assassin du capitalisme avait été faite et refaite par lui et par beaucoup d’autres :… Mais rien ni personne n’avait été capable d’en freiner la course mortelle. Cet absurde système économique avait produit de plus en plus de pollution, le climat s’était déréglé, la température avait atteint des degrés insupportables, détruisant des régions entières comme dans la Bible sont détruites Sodome et Gomorrhe. Les océans acidifiés avaient débordé ; il n’y avait plus de poissons, de mammifères marins, d’oiseaux de mer ni de végétation sous-marine ; la biodiversité s’était effondrée, ruinant la vie de millions de personnes. Des populations entières avaient dû fuir les zones devenues inhabitables. L’appauvrissement des sols était général, au nord comme au sud, les animaux disparaissaient par troupeaux entiers ; en Norvège, en Angleterre, au Brésil, aux Philippines, au Pérou, en Italie, des milliers, des millions, des tonnes de poissons mouraient mystérieusement, comme les abeilles, les crustacés, les mammifères marins, les chauves-souris ; l’eau potable devenait un objet de spéculation financière. Plus les températures montaient, plus les profits boursiers grimpaient.
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Ils s’étaient rencontrés lors d’un colloque où son père l’avait traînée pour son édification « Procréer, combattre, gouverner ». Thor avait fait une intervention très remarquée sur le fait qu’il ne fallait plus désormais diviser les hommes selon les classes sociales mais selon des classes biologiques. Ce qui signifiait qu’il fallait éradiquer les individus biologiquement non performants, non productifs, non rentables, qui contaminaient le corps social pour ne conserver que ceux qui étaient biologiquement purs, actifs et féconds. Un tri rendu possible par les progrès considérables de la science et de la biotechnologie. L’État providence devait disparaître au profit d’un État biologique où les malades héréditaires, les asociaux, les oisifs, les déviants, les réfractaires, les opposants n’avaient plus leur place.
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J’en veux beaucoup aux médias, dit-il en s’essuyant la bouche d’un revers de manche. Quand il existait encore des espaces de liberté, ils avaient des pudeurs de rosière. Ils refusaient d’utiliser le terme « fascisme » ou néofascisme ». Ils voulaient bien concéder qu’il y avait des régimes « autoritaires », « des démocratures », d’autres « ultra-droitiers », voire que l’état néolibéral ou ultralibéral dérivait jour après jour dans plus de répression, plus d’interdictions, plus d’arrestations d’opposants, mais ce n’était pas du fascisme, ni du néofascisme ni du post-fascisme. Ce n’était rien que de la politique sous sa forme contemporaine. C’était ça, être moderne !
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La dernière fois qu’Orden était apparu à la télévision c’était bien avant la guerre, pour défendre les grévistes en lutte depuis plus d’un mois contre le projet du gouvernement de privatiser l’école, l’hôpital, la justice, les transports… Il avait rappelé que les premiers à souffrir de la grève étaient les grévistes eux-même, privés de salaire et sans autre ressources que la solidarité publique. Et, malgré le présentateur qui tentait de lui couper la parole, il avait martelé que les grévistes se battaient au nom du bien commun alors que le gouvernement n’avait en tête que le profit individuel de quelques-uns ; qu’il ne fallait jamais oublier que toutes les avancées sociales avaient été conquises par des femmes et des hommes sacrifiant leur confort personnel pour le bien-être de la majorité.
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Vidéo de Gérard Mordillat
Avec Jacques Bonnaffé, François Chattot, Pablo Cueco, Louis Duneton, Louis-Do de Lencquesaing, Catherine Merle, Gérard Mordillat, Lou Wenzel…
Voici déjà onze ans que Claude Duneton a tiré sa révérence. Figure originale et attachante, il a marqué tous ceux qui l'ont fréquenté. Duneton a enseigné l'anglais et le français, fait du théâtre, de la radio et de la télé, et même joué dans quelques films. Un pied dans l'édition parisienne et l'autre dans le terroir occitan, il est l'auteur d'une trentaine de livres, mais sa chronique du langage au Figaro, “Au plaisir des mots”, aurait suffi à le rendre populaire. L'auteur du Bouquet méritait bien qu'on lui offrît une soirée d'hommage. Amis, collègues, partenaires, compagnons de route ou de rencontre, tous ont souhaité parler de lui, de lui avec eux. Chacun apporte ici sa pièce pour composer le portrait d'un personnage sans doute plus complexe que ce qu'il a pu paraître. Un puzzle, en somme, dans tous les sens du terme.
“Le langage est un fameux véhicule et, contrairement aux autres, il ne coûte rien.” Claude Duneton
À lire – Claude Duneton façon puzzle, préface de Gérard Mordillat, éd. Unicité, 2023.
Son : Jean-François Domingues Lumière : Marta Bellini, assistée de Hannah Droulin Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
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