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EAN : 9781973393269
178 pages
Auto édition (02/12/2017)
4.31/5   8 notes
Résumé :
Toutes les nouvelles de ce recueil ont pour point commun la thématique du livre. « A chute » pour la plupart, elles expérimentent à des degrés divers le concept de mise en abyme. Elles s'entremêlent subtilement aux œuvres des écrivains qui les ont inspirées (Borges, Cortázar, Paul Auster...) et sont autant d'hommages à nos rapports ambigus à la lecture et à l'écriture. La nouvelle d’ouverture, Fellation, tend un piège assez grossier au lecteur, par lequel l’auteur a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ce n'est pas fréquent de tomber sur un recueil comme celui-ci. C'est un vrai projet, pensé et élaboré dans sa globalité, et non comme une juxtaposition de nouvelles ayant un vague thème commun.
Sous la couverture de quoi – ou de qui –, d'ailleurs ?
En regardant le titre de la première nouvelle ("fellation"), on pourrait avoir un doute – oui, surtout toi, au fond, petit coquinou ! –, mais à vrai dire j'ai bien vite reniflé qu'il y avait quelque subterfuge, et ce n'est pas divulgâcher que de le dire : il s'agit de la couverture d'un livre. En fait, pas que d'un seul, mais d'un livre différent pour chacune des nouvelles qui émaillent ce recueil, toutes portant un titre en un seul nom finissant par le préfixe -tion.
Les livres dûment sélectionnés ne sont pas des bouses, autant le dire : Fictions de Borges, le comte de Monte Cristo de Dumas, le tour du monde en 80 jours de Verne, et bien d'autres... Chacun de ces bouquins va être exploité d'une manière différente, et on aura de la variété tant dans l'histoire que dans sa construction.
C'est d'ailleurs l'autre originalité de ce recueil : il y a une vraie recherche, un gros travail formel, et on sent l'auteur analysant l'écriture comme une science, l'utilisant parfois presque comme une arme pour surprendre le lecteur, avec plus ou moins de bonheur.
On sent surtout un grand amour et un hommage appuyé à la littérature, ce que l'on ne saurait lui reprocher. le bougre n'est d'ailleurs pas seulement sculpteur de forme, il sait aussi s'illustrer sur le fond, et je le savais déjà pour m'être ému de quelques-unes de ses nouvelles par le passé.
Toutefois, j'avoue avoir trouvé ces fulgurances un peu trop rares sur l'ensemble, et c'est le seul reproche que je lui ferai : un certain manque d'enjeu, parfois. Morgano est trop modeste, il devrait oser davantage les histoires romanesques, devenir grandiloquent. Il devrait sortir de sa réserve, et exagérer. J'aimerais lire un Morgano libre de toute entrave.
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Ce soir je vous parle du recueil de nouvelles intitulé « Sous la couverture » de Raphaël Morgano.

En voici une jolie invitation à la lecture…

Une invitation tout en douceur d'un recueil de nouvelles à chute comme l'indique la quatrième de couverture.

Une chute de quoi ? Sur le cul ? de reins ? de tension ? de pierre ? D'enthousiasme ?

Pleine de curiosité, donc, j'ouvris ce recueil et me retrouvai face à la table des matières, laquelle, loin de répondre à mes questions, titilla encore plus ma curiosité lorsque je découvris les titres de ces nouvelles tous plus lapidaires les uns que les autres.

Des -tion, des -sion, des « -zion », en veux-tu, en voilà, sauf pour le titre de la dernière nouvelle que j'évoquerai plus tard.
On ressent dans ce choix de titres les prémices de la tension, des sensations, de l'émotion vécus par l'auteur lors de la rédaction de son recueil.

Une « Fellation » donc, pour commencer, et je me marre franchement en imaginant l'air abasourdi des lecteurs de mon retour en ce moment même !
Raphaël, je devine sans peine que le bel effet que tu provoques avec cette première nouvelle doit, pour toi, être jouissif à chaque fois… oui, autant commencer en utilisant ce savoureux champ lexical !

Pourtant, ce ne serait pas rendre justice à ton recueil que de focaliser sur cet effet, car voyez-vous, Raphaël m'a bel et bien agacée puisqu'il m'est arrivé à plusieurs reprises de relire ses nouvelles une seconde fois, non pas pour en comprendre le sens mais pour comprendre la technique de ce petit malin !

Comment avait-t-il pu réussir à m'entraîner l'air de rien au fil de ses mots, de ses intrigues, vers des dénouements, tenant parfois sur quelques lignes, qui étaient tout sauf ceux auxquels je m'étais préparée ?

Je dois dire que c'est finement joué… La lecture de ce recueil m'a fait sourire et m'a surprise, ce qui devient de plus en plus rare.

Je retiens particulièrement « Adaptation », « Eclosion » et « Concision » bien sûr, lequel amène à ce final absolument inattendu, intitulé « Monochrome » qui rappelle forcément une technique utilisée par nul autre que Barjavel en personne.

Je ne peux forcément rien dévoiler du contenu de ces nouvelles, ce serait comme dévoiler la fin de la saison 8 à venir de GOT, mais ce paragraphe-ci , tiré de la nouvelle « Eclosion » mérite, à mon sens, d'être souligné pour la simple raison qu'il touche à une de mes préoccupations majeures en tant qu'auteure:

« 4 avril 2012. Kasinski est dur, mais peut-être a-t-il raison. « Votre problème, insiste-t-il, c'est que vous n'osez pas écrire une ligne de peur qu'elle ne soit pas d'emblée parfaite. Vous n'acceptez pas le fait qu'il faut transitoirement écrire de la merde pour parvenir, après de multiples itérations, à quelque-chose de décent. » Et il ajoute, dans un style résolument pop : « Il n'y aurait jamais eu Hey Jude s'il n'y avait pas d'abord eu Love Me Do. » »

L'écriture de Raphaël Morgano est fluide, douce, précise, avec une vraie espièglerie par moment.
En achevant son recueil, j'ai fermé les yeux puis l'ai imaginé tel un artiste peignant par petite touches de couleur un des nombreux détails hypnotiques d'un tableau que seul lui-même visualise dans son ensemble.

A la façon de Monet peignant ses nymphéas. Douceur, délicatesse et espièglerie…
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Sous la couverture tire son épingle du jeu en proposant, une écriture déjà pensée, réfléchie et travaillée – oui, aboutie – qui donne l'impression au lecteur que, pour une fois, on ne s'est pas foutu de sa gueule. Et en définitive, ce n'est pas qu'une impression. Raphaël Morgano sait ce qu'il raconte et comment il doit le raconter. Loin d'être timide, cette écriture ose et s'impose, se dissociant totalement du contenu pour devenir unique et fait à part entière, se retrouvant donc, dans cette chronique, à part de ce qu'elle raconte. L'écriture fait partie de l'identité de l'auteur, ça se voit, ça se sent et surtout, ce n'est pas forcé.

Loin d'uniquement se reposer sur une écriture fiable, capable de porter, j'en suis certaine, nombre de sujets et d'histoires, Raphaël Morgano a fait de son recueil un ensemble d'intrigues qui sont loin de se lire indépendamment les unes des autres (même si dans les faits, on peut), mais au contraire, qui forment un tout cohérent. Une fois le livre terminé, on ne se dit pas que l'auteur a posé sur papier plusieurs petites histoires qu'il avait en tête, mais plutôt que le tout a été organisé et construit de sorte que tout s'entrelace pour ne former qu'une grande histoire. En somme, il serait assez dommage de séparer chaque nouvelle, je trouve, et c'est sûrement ce qui explique le fait que je ne me suis posé aucune question quant à la façon de chroniquer ce recueil : pour moi, c'est un livre complet et non une succession de nouvelles indépendantes.
Concernant les histoires, je ne dirais rien de plus que ce que l'auteur a bien voulu offrir à ses lecteurs potentiels sur la quatrième de couverture. Cependant, je ne pense briser aucun secret en révélant le thème principal de recueil : la littérature. le lecteur se retrouve confronter à tous les cas de figure, aussi bien de son côté à lui, lecteur, que du côté de l'écrivain ou de l'éditeur (et bien plus encore), le tout, parfaitement exploité. Oui, c'est la lectrice qui râle quand un écrivain écrit sur la littérature ou utilise le personnage écrivain, qui dit ça.
Finalement, le thème est abordé de façon complète faisant de ce recueil, un ensemble de nouvelles qu'on lit finalement comme un roman court.

C'est fin, bien écrit et intelligent, et s'il fallait le préciser : oui, évidemment que c'est réussi.
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J'ai pris l'habitude de laisser quelques mots par nouvelles lorsque je lis un recueil mais je ne vais pas le faire cette fois.

D'une part, la présentation du livre est déjà très claire, ensuite parce que j'aurais peur d'une révélation malvenue.

Une nouvelle est disponible gratuitement dans L'Indé Panda numéro 7. Il s'agit d'Indécision. Si vous souhaitez la découvrir pour vous faire une idée du contenu, ça me paraît un bon plan.

Chaque nouvelle est divertissante mais saura encore plus toucher un lecteur qui reconnaîtra à l'avance des éléments/oeuvres utilisés par l'auteur pour parler du livre. Je ne vais pas vous dire que je suis passée à côté mais forcément, je n'ai pas cette culture littéraire pour prétendre faire le parallèle. Heureusement, nul besoin pour en apprécier l'ensemble. Au contraire, ça peut même pousser à découvrir des écrivains qu'on ne connaît pas ou qu'on n'a jamais osé lire.

J'ai beaucoup aimé la tentative de réécriture de Continuité des parcs qui est un texte que j'ai déjà eu l'occasion de lire.

Mais le concept général est très original et vaut le détour. Vous aimez les nouvelles ? Alors, foncez !
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Un livre qui rend hommage aux livres ne peut que me plaire !



"Sous la couverture" est un titre quelque peu curieux ne trouvez-vous pas ? Pour ma part, je me suis posée des questions, je me demandais à quelle couverture l'auteur faisait référence. A celles des livres ? A celles qui se trouvent sur notre lit ? D'une boîte hermétique... Bref, il y a de quoi se poser des questions mais en ouvrant le livre on comprend vite que l'auteur veut nous entraîner avec lui dans des histoires où les livres et les mots tiennent une très grande place.



La première nouvelle "Fellation" est là pour marquer le lecteur d'entrée de jeu. L'auteur a pris un pari risqué parce qu'avec un titre pareil, j'aurai pris mes jambes à mon cou depuis belle lurette mais je l'ai lu et j'ai bien fait ! L'auteur nous montre à quel point les mots pris au premier degré peuvent être trompeurs et traîtres à la fois. J'ai été étonné par le chemin emprunté par l'auteur mais ça marche.



Ce recueil n'est pas linéaire, il n'y a pas de fil conducteur et c'est la force de ce livre. L'auteur fait ce qui lui plaît, comme bon lui semble et ça fonctionne ! Il a su rendre son récit intéressant, nous offrir un livre surprenant.



Pour découvrir cet ouvrage, il faut se laisser porter par la rivière de mots qui tombent ligne après ligne, pages après pages pour arriver au final.



Je ne vous parle pas volontairement des nouvelles car je préfère vous laisser le soin de le découvrir par vous-même. J'ai fait une exception pour "Fellation" car l'auteur en parle dans la première de couverture mais j'ai tout fait pour garder le secret.



Je vais vous parler de l'ouvrage en général. le récit est de qualité, une plume intéressante, jeune et dynamique. Vous dire que j'ai été charmé par toutes les nouvelles seraient un mensonge. Certaines m'ont plu comme "Monochrome", d'autres un peu moins comme "Fiction" mais il en faut pour tous les genres et tous les goûts. La continuité est bien, c'est réglé comme une chanson de Chopin.



En conclusion, "Sous la couverture" est un ouvrage original qui rend hommage aux mots comme seuls les livrauvores pourraient apprécier...
Lien : http://leslecturesdeladiablo..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Depuis le jour de la promesse, Judith n’avait jamais reparlé du mariage. Elle craignait qu’une insistance maladroite soit plus de nature à braquer Alexandre qu’à l’encourager ou le convaincre, et elle n’aurait de toute façon pas voulu qu’il consente juste par pitié ou par faiblesse. Mais l’absence de discussion et les non-dits la rendaient nerveuse. D’autant qu’elle n’avait maintenant plus le moindre doute sur ce qu’elle voulait. Alexandre, lui, n’en parlait pas, et il n’avait rien laissé transparaître de son intention. On aurait dit qu’il avait oublié.
Trois semaines avant l’échéance, Judith partit rejoindre une amie dans sa maison de vacances des Alpilles pour réviser son prochain examen et terminer son mémoire sur la valve mitrale. L’excitation d’Alexandre autour de sa thèse, couplée à l’angoisse du verdict final qui se rapprochait, la paralysait trop pour qu’elle puisse sereinement travailler à Paris. Elle comptait s’isoler un mois entier.
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« Si vous voulez savoir si mon premier roman parle de vous, vous n’avez qu’à l’acheter ! »
Par ce teaser posté sur son mur Facebook, qui semblait n’avoir qu’une simple finalité commerciale, Pauline n’imaginait pas susciter une telle panique dans la horde de ses nombreux amis et contacts sur le réseau. Et pour cause. Que Pauline soit franche du collier et ne mâche pas ses mots, c’était une donnée bien connue de ce petit monde habitué à la voir diffuser à la terre entière ses états d’âme à l’emporte-pièce. Qu’elle soit dotée d’une mémoire exceptionnelle capable d’exhumer des fragments d’anecdotes savoureuses ou embarrassantes des années après les faits, déjà moins. Qu’elle ait la rancune tenace et une certaine propension perverse à la vengeance, là, pour le savoir, il fallait l’avoir fréquentée de beaucoup plus près.
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Evidemment, on ne trouve pas dans Le Mort et la Pendule l’invraisemblable et inatteignable érudition qui est la marque borgésienne. Mais on y trouve une semblable singularité, qui tient au quatrième meurtre. Il est absent du livre, tout en y étant profondément inscrit. Je vous ai dit tout à l’heure que le dénouement mêlait déception et suspense. Déception, car le tueur n’est pas démasqué et que l’énigme reste entière. Mais aussi suspense car il y a un bref épilogue à la fin du livre, dans lequel on est projeté quelques années en avant, dans les pas du tueur jusqu’au palier de l’appartement de ce qu’on soupçonne être sa probable quatrième victime. Le livre se termine brutalement sur le seuil de la porte. On ne sait pas ce qui se passe ensuite.
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Vers 18 heures ce jour-là, une jeune femme m’emporta. Elle se nommait Mary Anderson et vivait dans l’East End. Sans doute avait-elle été séduite davantage par le concept que par ce que j’avais à lui offrir, car moins d’une heure après, sans même m’avoir feuilleté, elle m’abandonnait déjà sur un siège dans une rame de la Piccadilly Line. Je crois l’avoir entendue se retourner vers moi et me souhaiter bonne chance dans un dernier soupir romantique. J’étais un peu triste car ses mains étaient douces et j’aurais bien voulu faire un bout de route un peu plus long avec elle. Moins d’une minute après, quelqu’un d’autre me saisissait.
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Il reconnaissait pour sa part que c’était de mieux en mieux. La lassitude et l’ennui ont souvent raison des affaires trop fragiles, et il arrive que l’excitation initiale retombe mollement sous le poids de l’erreur. Mais dans le cas précis, il trouvait véritablement que c’était chaque fois mieux. A chaque rencontre, à chaque rendez-vous, on améliorait quelque chose. Parfois, l’introduction d’un élément accessoire complétait avantageusement une mise en scène. Parfois, une position radicalement différente de celle adoptée la veille ouvrait de nouvelles voies.
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