Le titre est bien choisi. "Chien de fusil" : l'élément déclencheur, percutant, la partie de l'arme qui fait partir le coup, et en même temps, l'idée d'être recroquevillé sur soi-même, vulnérable... C'est un recueil de poésie écrit en prose et en vers, qui raconte une fuite en forêt — réelle ou métaphorique? — mettant en scène des personnages en guerre contre eux-mêmes et contre le monde entier.
J'ai bien aimé l'atmosphère dégagée par ce récit. J'ai été intriguée par les non-dits, troublée par les mots remplis de silence. Mais j'aurais aimé en savoir davantage sur les motivations des personnages, sur la suite... C'est un peu insatisfaisant de ne pas savoir!
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Difficile de qualifier la puissance de ce texte qui se trouve à mi-chemin entre le roman et la poésie. L'efficacité poétique avec la parcimonie de mots, le rythme fantastique, une cavalcade soutenue du début à la fin, font en sorte que je retrouve ce texte, le parcourt parfois du début à la fin, parfois au milieu, de façon impromptue, impatiente, comme je mettrais un disque de Coleman ou de Chopin, me laisser ensorceler par la beauté sauvage, voyager dans cette nature indomptable, dans tout ce qu'elle a de plus beau, la froideur vivifiante et automnale de ce pays qui nous inspire et nous confronte à ce qu'il y a peut-être de plus important.
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Ça cesse comme ça a commencé. Je supporte un autre jour avec toi, mais je n'y arriverai plus très longtemps, on ne peut rester si près d'une telle magie sans se laisser contaminer, ça fait trop peur et je ne veux pas mourir.
Chaque battement de mon coeur fait vibrer les feuilles, et moi je suis immobile, j'ai envie de vivre mais je ne sais plus me lever, inspirer fort et avoir faim.
je me retourne pour surprendre
un de tes gestes
tu ne bouges pas
je n'aurais qu'à disparaître
pour que tu disparaisses
[...] le futur est arrivé et il durera toute la vie.