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EAN : 9782081385542
380 pages
Flammarion (24/08/2016)
3.83/5   6 notes
Résumé :

"Si je survis" raconte un moment qui va durer sept ans - de 1938 jusqu'en 1945. L'auteur, Moriz Scheyer, est le rédacteur en chef des pages culture de l'un des plus prestigieux quotidiens de Vienne. Essayiste à succès, mélomane averti, il est un familier de Stefan Zweig, Gustav Mahler ou encore Arthur Schnitzler. C'est un esthète, fou de la France, de sa cuisine, de sa littérature...

De Vienne et ses humiliations à Paris, en passant par la S... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un livre original, qui vaut le détour. A la base ce manuscrit ne devait pas être édité, il a gardé la fraîcheur du " sur le moment", une réalité historique et vécue qui peut paraître bien loin des livres d'histoire . L'analyse du moment change. L'auteur y met tout son coeur . de Vienne a paris en passant par la Dordogne la fuite de cette famille est laborieuse .
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Bonjour les lecteurs ….
"Si je survis" est l'histoire de Moriz Scheyer, juif autrichien, qui a quitté sa patrie lors de l'anschluss de 1938.
Fuyant l'ennemi et la haine, il se réfugie en France, pays qu'il considère comme sur et accueillant pour les gens en fuite comme lui.
Il va aller de surprises en surprises !
Ce récit nous donne non seulement un aperçu de ce que les juifs pensaient des allemands, mais aussi l'attitude équivoque de nombreux français.
" Si je survis " n'est pas un témoignage écrit après .. ce journal a été écrit en direct, au fur et à mesure de l'exode, de la traque de l'auteur.
Ce livre n'est pas de la grande littérature mais éclaire de nombreux points de vue tant du côté persécutés que persécuteurs.
Y sont évoquées également les difficultés rencontrées par ces exilés vis-à vis de la population du pays " d'accueil".
Scheyer donne sa propre version de l'allemand, et de la France occupée.
Certaines réflexions sont incroyablement visionnaires ( le devenir du nazisme, du peuple juif.
Heureusement pour lui, tous les français n'étaient pas à mettre dans le même sac .. il a fait de belles rencontres qui lui ont permis d'échapper à l'horreur .. il les remercie chaleureusement.
A lire pour un peu mieux comprendre
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Un témoignage indispensable
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Rispal nous raconta ainsi un épisode sans gravité, mais très caractéristique. Il avait demandé à un paysan très fortuné de lui céder à un prix accessible deux kilos de lard pour les envoyer à des amis parisiens, des ouvriers. Le paysan ne voulut pas en entendre parler. Rispal tenta de toucher sa conscience, lui fit un tableau impressionnant des renoncements que devait accepter une famille dotée de nombreux enfants dans la grande ville. Le paysan écouta attentivement, réfléchit un instant et finit par déclarer, la mine chagrine : « Pauvres gens ! Mais à votre place, je n'enverrais rien du tout. Parce que voyez-vous, vos amis, à Paris, cela fait longtemps qu'ils sont habitués à avoir faim. Ça va leur faire combien de temps, un colis de vivres comme celui-là ? Quelques jours. Et ensuite, vos gens auront d'autant plus de mal à s'accoutumer de nouveau au ventre vide. Non, croyez-moi, vous feriez mieux de ne rien leur envoyer du tout, même si je vous l'offrais, ce lard ! »
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On avait l'impression de marcher dans une ville ensorcelée. Il ne fallut pas longtemps pour que l'on reprenne conscience de l'inexorable réalité. Le charme se dissipa : on frissonnait désormais sous le soleil chaud du mois de juin. Ce calme ensorcelé n'était rien de plus que cette peur qui vous coupe le souffle.
Le silence peut être plus pénétrant que le cri le plus strident. Cette immobilité vous faisait plus de mal qu'un accès de désespoir. Cet abandon rappelait la chambre où repose un être mort que l'on avait tant aimé. Tout est encore à sa place, rien n'a bougé, l'horloge au mur continue à produire son tic-tac indifférent et, pourtant, toute la pièce est emplie d'un vide
étouffant. Il n'y a plus qu'elle, la mort, invisible, mais partout présente, jusque dans le dernier recoin.
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Le Paris que je devais retrouver en septembre 1940 était une caricature lugubre, d'une indicible tristesse. Qu'était devenu le faste de cette ville majestueuse, si fière de ses traditions ? Qu'étaient devenus sa vitalité, son esprit pétillant, sa joie de vivre ?
Ici et là persistait quelque trace, comme un reste de mauvais maquillage sur un visage mal nettoyé, qui trahissait la déchéance d'une manière plus effrayante encore. Je repensais à Vienne. Comme là-bas, la botte allemande avait accompli un travail radical ; ici aussi, elle avait piétiné du jour au lendemain la ville. L'armature était restée ; mais la dévastation ne cessait d'y progresser. C'était une créature déclassée, dégradée, qui se laissait aller avec fatalisme.
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