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C'est un roman court mais néanmoins très intense que nous offre ici Toni Morrison. A la façon d'un road-movie, on suit le périple de Frank, vétéran afro-américain de la guerre de Corée, de Chicago à la Géorgie. On découvre également peu à peu quel est son passé, mais aussi celui de sa soeur, puisque le récit est l'occasion de donner la parole à d'autres personnages. En filigrane des tranches de vie se dessine une chronique douloureuse de la vie des Noirs dans l'intolérance des années 50. Car si l'armée a aboli la ségrégation, la coutume est, elle, toujours bien présente dans les Etats que Frank traverse. Méfiance, humiliation, agression, rien ne lui sera épargnée. Avec le portrait de cette Amérique inhumaine, la romancière propose un récit sans concession. Mais à ces réflexions engagées et ces passage parfois durs et souvent émouvants, l'auteur fait également alterner d'autres moments plus tendres. Beaucoup d'émotion et de réflexion donc, pour une lecture aussi abordable qu'enrichissante.
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C'est l'histoire d'un ancien soldat de Corée, qui ne peut s'empêcher d'être agressif face à la mort qu'il a côtoyé, à son enfance difficile il se raccroche à la vie en étant obnubilé par la protection de sa jeune soeur. Il va rentré vers le Sud , dans un climat de ségrégation raciale, des années 50. Il va faire ce long voyage, et finalement cette quête sur soi, chercher un but à sa vie .

Je viens de terminer le livre et je vais être honnête, mes sentiments sont partagés. J'ai éprouvé beaucoup de mal à entrer dans le livre, même si le style, l'écriture m'emportait par moment, il a été difficile de vraiment rentrer dans l'histoire.

C'est un énorme puzzle, où au départ, on reçoit des séries de pièces différentes, aucune n'a de point commun avec d'autre, mais aucune n'est laissée au hasard.. Petit à petit , de petits groupes se forment, s'assemblent mais toujours avec du mystère.

J'avoue n'être véritablement rentrée dans l'histoire qu'au 2/3, je ne parvenais pas toujours à savoir de quoi, de qui on parlait, pourquoi ces infos, impossible de me fixer sur les personnages, sur l'histoire, pas de chronologie, des flashback; le personnage principal qui s'adresse régulièrement à l'auteur par le biais du caractère italique.... et soudain, miracle, j'étais dedans, plus moyen de quitter le livre, ce jusqu'au bout. La magie a opéré, que de psychologie, une psychanalyse même , de mystère jusqu'à la dernière ligne. Tout s'éclaire progressivement avec beaucoup de poésie, de justesse. Un petit livre très dense qui au final est vraiment éblouissant, magnifique, cela valait la peine de s'accrocher c'est magistral.

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Lu en 2016. C'était le troisième roman de Toni Morrison que je lisais.
Je l'avais moins apprécié que Beloved et Délivrances. Rien à redire pourtant sur la plume, toujours aussi ciselée, introspective et envoûtante. Nous sommes au coeur des années 50, dans une Amérique ségrégationniste. Franck, ancien combattant enrôlé dans de nombreuses campagnes, dont la Corée, revient complètement brisé, cassé... Un récit sur le traumatisme, l'angoisse, le combat intérieur, la culpabilité, la reconstruction.

Une forme originale pour une voix puissante. Ce roman est assez atypique, tant dans l'intrigue que dans sa construction. Nous suivons en effet plusieurs personnages dans des chapitres qui ne s'enchainent pas toujours de manière structurée dans le temps. Cela fait un peu fourre-tout, cependant la qualité de l'écriture et la voix de l'auteur sont assez puissants pour faire oublier cette maladresse, qui en devient attendrissante.

Comme elle en a l'habitude, Toni Morrison signe un magnifique roman avec Home. J'ai eu plaisir à retrouver son style si unique et sublime. C'est vraiment une auteure que j'apprécie retrouver de temps à autres. Même si le livre est très court il n'en est pas moins très réussi.

Tony Morrison: Home (2012)
Retour douloureux d'un frère et d'une soeur dans l'Amérique de l'apartheid. Deux voix: l'interviewé et la narratrice. le thème, la densité et la justesse de Faulkner.

États Unis dans les années 50 : le périple, les rencontres, les galères de Frank Money, revenant de la guerre de Corée, pour sauver sa soeur Cee.... Histoire dure, touchante, déstabilisante.... qui fait référence à la ségrégation.... Belle lecture.

Un beau moment de lecture.
La trajectoire malheureuse d'un frère et d'une soeur dans l'Amérique des années, l'un hanté par la guerre de Corée, l'autre allant de naufrage en naufrage. Jusqu'à qu'ils reviennent at "Home" et découvrent la place qu'il est la leur dans l'ordre cosmique.
Une sorte d'Odyssée contemporaine empreinte de philosophie laïque dans laquelle une petite bourgade américaine prend l'apparence d'un Ithaque mythique.

Home est le récit d'une double reconstruction à travers le retour aux origines, une galerie de personnages incroyablement résiliants et surtout un manifest contre le racisme dans lequel la violence et l'horreur sont décrites sans concession.
Pourtant l'écriture de Toni Morrisson est subtile, aussi lyrique dans la forme qu'elle peut être implacable et âpre dans le fond.

En lisant la dernière ligne de ce roman, je me suis fait la même réflexion qu'en refermant Beloved, celle de me dire qu'il faudrait laisser passer du temps pour "digérer" ce livre et le relire pour mieux en appréhender les subtilités. C'est en tous cas une littérature qui ne peut pas laisser de marbre et fait s'interroger sur la condition du peuple noir dans les États Unis des années 50 et sur la condition humaine en général.

De retour de Corée, Franck Money va devoir retourner à Lotus, sa ville natale pour y retrouver et aider sa soeur. Mais qu'en est il du trajet? et qu'est il arrivé à cette petite soeur, "victime" de l'éducation d'un petit village de Georgie dans les années 40-50?
Très beau livre, terrifiant mais calme, concis qui nous plonge dans une certaine Amérique des années 50.