AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,82

sur 1606 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Home c'est l'histoire de Frank qui revient de la guerre de Corée , le seul survivant , ses deux amis sont morts pendant le conflit , Frank qui ne comprend plus le monde qui l'entoure et n'est plus compris lui même .Il rencontre une jeune femme , ils sont amoureux mais leur amour ne résistera pas à l'apathie de Frank perdu dans ses souvenirs de la guerre , il pense à ses amis et puis se rend compte qu'ils sont morts .Il va commencer un long voyage , il a reçu une lettre étrange qui lui dit que sa soeur adorée Cee est en train de mourir .
Tout est suggéré , c'est par petites touches qu'on se rend compte que pour certaines personnes Frank n'est pas un homme , à la guerre c'est un chien , aux Etats-Unis dans les années 50 , c'est un sous-homme qui n'a pas les mêmes droits , c'est la ségrégation .
Cee trop naïve a travaillé pour un médecin , elle l'a laissé faire toutes sortes d'expérience sur son corps , elle sera sauvée par Frank qui arrivera à temps pour la sauver , presque trop tard , elle sera soignée par un groupe de femmes efficaces mais sans aucune empathie ' Regretter n'arrangerait rien , s'en vouloir non plus , mais réfléchir , peut-être . Si elle ne respectait pas elle-même , pourquoi quelqu'un d'autre devrait-il le faire ?
C'est cette partie du livre que j'ai le plus aimée , c'est un bel hommage des noirs américains des années 50 , qui ' Nettoieraient , cuisineraient , serviraient , surveilleraient , blanchiraient , désherberaient et tondraient .
Mais surtout un beau portrait de femmes qui n'ont aucun droit , mais qui ont compris qu'elles pouvaient rester dignes ' Quelque part au fond de toi , il y a cette personne libre dont je parle .Trouve là et laisse la faire du bien en ce monde '
Femmes admirables que rien ne peut abattre malgré l'adversité , elles travaillent sans arrêt , ne gaspillent rien , elles cousent , tricotent , cuisinent mais ne rêvent jamais , comme si elles étaient conscientes qu'elles avaient besoin de toutes leurs forces pour survivre ;
Je ne connaissais pas l'auteur , et son style m'a un peu déroutée mais ce qui m'a plu c'est sa concision , si peu de mots pour dire beaucoup , je lirai d'autres livres de cet auteur pour mieux la connaître .
Commenter  J’apprécie          640
C‘est le retour « à la maison » du jeune soldat après la traumatisante guerre de Corée. Il quitte Seattle pour Lotus en Géorgie où il doit retrouver sa soeur malade. La route est longue et difficile pour un jeune Noir dans l'Amérique ségrégationniste des années 50, et en chemin les souvenirs qui affleurent ne sont pas toujours agréables. Heureusement que le Green Book, le guide de voyage des Noirs, est là pour lui indiquer les bonnes étapes.

Dans ce court roman (une fois n'est pas coutume) Toni Morrison aborde avec concision et brio des thèmes qui lui sont chers : elle pointe le racisme érigé en règles sociales et s'intéresse au sort des plus faibles et des démunis. Sa lutte est celle d'une militante qui dénonce la domination des Blancs sur les Noirs, des hommes sur les femmes, la chasse aux sorcières du maccarthysme, un combat visant la réhabilitation des victimes de toutes formes d'oppression.
Commenter  J’apprécie          560
Les Matchs de la rentrée littéraire 2012.

Ma première participation a un tel évènement, retransmission mondiale et at home. L'engouement est là mais suis-je prêt à monter sur le ring et affronter des adversaires sans doute plus prestigieux que moi. Je me prépare, je m'entraîne. Un régime astreignant à base de céréales (surtout du malt au pouvoir énergisant et euphorisant incontestable), je n'oublie pas une hydratation sans modération, car je sens déjà les perles de sueur couler sur mon front…

Face à moi, Cassius Clay ou son grand-frère. Mon objectif : rester sur le ring et ne pas tomber KO dès le premier coup de gong. Serais-je à la hauteur de l'évènement ? le trac, la pression (mais la pression a du bon, j'aime la pression sous toutes ses formes, j'aime les pressions). Je ne reviens pas sur les choix proposés, il y avait du lourd, du très lourd pour ce match – c'est un combat pas une réunion Tupperware. Pour ma part, j'ai décidé d'aller sur le terrain de Toni Morrison avant de rentrer à la maison. Home.

Frank Money est un vétéran noir de la guerre de Corée. Il a réussi à rentrer en vie alors que ses camarades ont succombé dans la jungle. Peut-il refaire sa vie ? Il le pense, il le croit. L'Amérique a changé, du moins l'espère-t-il ? C'est alors que sa soeur Ycidra dite « Cee » l'appelle au secours. Un SOS lancé dans une bouteille à la mer qui va plonger Frank dans le doute et l'obliger à un voyage à travers le Sud et le passé.

« Home » commence par une vision presque fantasmagorique : deux enfants assistent à un combat entre des chevaux, et à la mise en terre d'un cadavre, à la sauvette. Je ne comprendrai cette histoire que bien plus tard, à la toute dernière page du roman. Mais de cette entrée en scène découle toute l'obsession et la peur de Frank Money. Sa vie sera marquée à tout jamais de ce qui pourrait ressembler à un cauchemar et que l'enfer de la Corée n'a fait qu'entretenir. D'ailleurs, une fois le livre achevé, je relis cette première page. Elle est l'essence même du roman de Toni Morrison.

Je découvre donc l'écriture de Toni Morrison. J'ai passé pas mal de temps avec Jim, ce bon vieux Jim homonyme dont sa musique m'enlace encore des nuits et des jours. La musique de Toni place ses sonorités dans le jazz version be-bop. Question d'époque aussi, certainement, question de racines aussi. Celles de Toni sont afro-américaines avec tout ce que cela entraîne : l'esclavage, la ségrégation, le racisme et la misère. le Sud profond de l'Amérique où les moeurs ne sont pas les mêmes notamment à l'encontre de la « communauté » noire (entre guillemets de bien-entendu, parce que pour fédérer une communauté, il faut des êtres, des hommes, des âmes ; mais là-bas, les nègres sont loin d'appartenir à cette catégorie).

L'Amérique de Frank est celle d'avant l'ère Kennedy. Mais c'est aussi celle du douloureux maccartisme. Chaque ère a sa part d'ombre et de lumière. Il ne valait mieux pas être nègre, mais il ne valait mieux pas être un coco, non plus. Sud natal ou Nord adopté, je découvre ce pays bien différent de l'Amérique d'Obama, fraîchement réélu ou déchu (réponse ce soir). Barak et Toni. Comme avant, Malcom et Martin Luther. Et Rosa Parks, surtout Rosa Parks.

J'ai survécu au premier round. Je suis chaud, la foule m'encourage, m'harangue. Je suis debout, encore. Nul doute que je remonterai à nouveau sur le devant de la scène. Je n'ai pas la ceinture dorée du champion, mais je continuerai sur la voie Toni Morrison. le gong retentit. Est-ce la fin du match ? Non, j'entends derrière une musique, une trompette s'élève, celle de Dizzie Gillespie, un saxo s'envole, celui de Charlie Parker, le piano gronde, celui de Thelonious Monk, la contrebasse frappe, celle de Charles Mingus, la batterie cogne, celle d'Art Blakey. le roman de Toni Morrison s'achève sur cette musique noire, chargée de sueur et de liberté, sur ces notes de be-bop.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
Commenter  J’apprécie          561
J'ai toujours hésité à lire un livre de Toni Morrison, je crois que cette dame m'impressionnait et c'est une fois de plus "ma" bibliothécaire qui m'a fortement conseillée" Home". Merci à elle.
"Home", c'est le retour de Frank Money de la guerre de Corée. L' alcool sera son refuge pour réussir à survivre. Il n'arrive pas à vivre avec les souvenirs des atrocités de la guerre et celles qu'il a commise aussi.
C'est sa petite soeur Cee, tant aimée, qui le fera revenir dans sa vile natale qu'il voulait pourtant fuir à jamais. C'est là qu'il pourra enfin retrouver "la paix".
La construction du livre est un peu déroutante, on passe d'un point de vue à un autre, ce qui m'a parfois rendu la lecture un peu "difficile". Ce que je garderai en mémoire de ce livre n'est sans doute pas ce bémol mais l'écriture extrêmement forte, incisive et bouleversante de Toni Morrison.
Commenter  J’apprécie          464
La plume de Toni Morrison pour le peu que j'en sache est décidément très picturale. Ses livres sont des tableaux usant de la technique du pointillisme : de petites touches qui nous sont livrées éparses et bigarrées qui nous perdent un peu jusqu'à ce que se dessinent progressivement sous nos yeux l'histoire et ses protagonistes.

Cette auteure sensible me déroute et m'accapare. Elle me sort un peu de ma zone de confort et sa réputation me donne envie de poursuivre la connaissance de son oeuvre.

Home brasse des sujets récurrents chez Toni Morrison, des sujets sombres qu'elle habille de la lumière du courage et qu'elle drape d'humanité.
Commenter  J’apprécie          462
Dans une langue concise, poétique et implacable, dévidant son propos avec subtilité, Toni Morrison démontre une fois de plus la liberté de création dont peut jouir un bon écrivain.

La trame narrative menée par une double temporalité et une double voix, impose un rythme poisseux, immersif, où les mots s'imprègnent créant une atmosphère étouffante, parfois dérangeante dans ce court récit aux allures de conte.
La romancière choisit avec soin les mots pour capturer les images obsédantes de ses personnages confrontant le lecteur à une sorte de détresse paralysante emplie de désarroi, de rage et de honte.

Avec une économie de mots particulièrement remarquée, , la célèbre »romancière de l'Amérique » ,voix singulière de la communauté afro-américaine, aborde et rappelle plusieurs des thèmes qui lui sont chers comme la ségrégation raciale, la discrimination, et la maltraitance.
La littérature est pour elle un véritable outil d'engagement politique. C'est son devoir de mémoire, pour ne pas oublier!

Le retour au pays du héros revenu de la guerre de Corée devient une traversée du pays, mais elle est avant tout une traversée humaine, de guérison, et de reconstruction où des questions essentielles se posent: Où est-on véritablement chez soi?
Sommes-nous condamnés à devenir ce que la société a voulu faire de nous?

Réussite éclatante, ce court roman ancré dans la réalité et dans les petites mécaniques de l'existence, concis et maîtrisé permet une traversée intime des fracas d'une période de l'histoire américaine.


Commenter  J’apprécie          450
Frank Money revient de la guerre de Corée. Il ne sait plus vraiment quel genre d'homme il est, ni ce qu'il veut. Il sait qu'il exècre la ville dont il est origianire et qu'il veut la fuir encore plus que les champs de batailles dont il est rescapé.
Mais l'Amérique des années 1950, en dehors de l'effervescence post seconde guerre mondiale et publicités aux sourires figées, n'a rien à offrir aux Noirs. Au contraire. Et le fait d'avoir défendu la bannière étoilée n'y change rien...
Mais dans ce pays où il n'est pas le bienvenu, une personne le rattache à son essence humaine : Cee, sa soeur. Et lorsqu'il apprend qu'elle a des ennuis, il met de côté de sa rancoeur, toute sa colère pour la retrouver.


Une fois n'est pas coutume, avec sa prose d'une beauté si particulière, à la fois lyrique et très orale mais d'une précisions chirurgicale, Toni Morrison m'a totalement transportée. Beaucoup touchée avec ses personnages si pénétrants qu'ils en deviennent plus réels que des personnages joués à l'écran.
Home est un roman avec un rythme à couper le souffle, dont les voix sont pénétrantes, à la fois distantes et familières. Sans doute parce que Toni Morrison a un don pour capter l'humanité dans toute sa complexité et la retranscrire avec une simplicité déconcertante.
Les personnages de Home luttent contre les fantômes de leur passé, le genre de fantômes qui empêchent d'avancer. Mais la beauté de ce roman, c'est que dans ce voyage (temporel comme spatial) qu'entreprend Frank, on peut espérer une résilience, la possibilité de quelque chose de meilleure une fois la réconciliation faites avec ces fantômes...

Un grand roman dont on ne sort pas indemne.



Challenge USA 2019
Commenter  J’apprécie          410
Frank est noir et il habite l'Amérique des années 50, un monde dans lequel « les flics tirent sur tout ce qu'ils veulent », fouillent les pauvres types dans la rue et les rackettent. de retour de Corée, il essaie de se reconstruire après une guerre horrible loin des siens jusqu'au jour où il reçoit un courrier lui annonçant la mort imminente de sa soeur.

Dans ce court roman, efficace et intense, Toni Morrison nous donne la vision d'une Amérique à la fois dure et raciste, mais aussi généreuse et accueillante. Un livre pour ne pas oublier, pour continuer la lutte, pour rester humain.
Commenter  J’apprécie          360
Je découvre Toni Morrison dans ce petit roman formidable de concision et d'intensité elliptique qui évoque la condition des Noirs dans l'Amérique en noir et blanc des années 50 et les terribles cicatrices imprimées par la guerre de Corée. Et un constat universel : jusqu'aux premiers combats pour leurs droits civiques, les Noirs n'ont été considérés comme des citoyens à part entière que pour les envoyer au casse-pipe.
Cependant, pas de manichéisme dans cette histoire pathétique qui voit un jeune soldat noir revenir brisé de la guerre de Corée et aller secourir sa petite soeur en danger de mort : la misère a creusé un chemin pour l'indifférence et la malveillance, y compris dans une communauté noire exsangue qui tente de trouver sa place au sein d'une communauté blanche prospère et raciste, mais parfois capable de solidarité.
A une époque où on pouvait impunément assassiner un homme parce qu'il était noir, Frank, en quête de rédemption, essaie péniblement de traverser l'Amérique avec l'aide du "Guide de Green", qui répertorie les adresses réservées aux Noirs, pour rejoindre sa soeur, Cee, et la sauver d'une mort certaine : et c'est à Lotus, le bourg haï de leur enfance, qu'ils finiront tous deux par trouver la sérénité.
Puissant, laconique et réaliste, un beau roman sur la ségrégation, l'enfance et la rédemption.
Commenter  J’apprécie          350
Première rencontre avec Morrison pour moi, si l'on excepte le film Beloved, vu il y a longtemps et qui ne m'a pas laissé de souvenirs impérissables. Home est un court roman qui ne fait pas dans le détail et qui se soucie peu de ménager son lecteur. En d'autres termes, attendez-vous à avoir la gorge et les poings serrés pendant cette lecture.

Nous sommes dans les années 50 aux États-Unis, suivant Franck Money, récemment revenu de la guerre en Corée, et l'on va pouvoir goûter toute la violence et les horreurs de cette période foireuse de l'histoire américaine, à travers l'histoire de ce vétéran.
Souffrant de traumatismes et incapable de se réinsérer dans la société civile, Franck subit aussi les fantômes de son passé. Car à l'époque, nul besoin de partir au front pour subir la violence et craindre pour sa vie et celle de ses proches, surtout quand on est un afro-americain ayant grandi au Texas et en Géorgie.

Sur fond de ségrégation raciale et de lutte contre le communisme, hors et à l'intérieur des frontières, on suit la lente déchéance de notre personnage, qui intervient parfois à la première personne pour reprendre le récit en main. Celui-ci apparaît parfois comme décousu, avec des transitions dans le temps et l'espace sans logique apparente, mais qui va prendre progressivement tout son sens.
On ressort évidemment meurtri de cette lecture. La narration, souvent glaciale, nous plonge alternativement dans l'horreur et l'affliction, bien aidée par des personnages à fleur de peau, à qui la vie n'a bien souvent jamais fait de cadeaux.

Pas simple de faire une critique de cette oeuvre pour ma part, n'arrivant pas mettre des mots exacts sur mon ressenti, ni à en décrire vraiment ce qui m'y a plu. Ou ce qui m'a pris aux tripes, plutôt.
Des thèmes souvent vus dans la littérature américaine, mais abordés et développés de manière habile et puissante. Un livre à mettre entre toutes les mains, passé un certain âge évidemment.
Commenter  J’apprécie          340




Lecteurs (3812) Voir plus



Quiz Voir plus

Beloved de Toni Morrison

De quoi s'inspire ce roman ?

D'un fait divers
De rien
De la vie de l'auteur

7 questions
75 lecteurs ont répondu
Thème : Beloved de Toni MorrisonCréer un quiz sur ce livre

{* *}