Je sais que j'ai un peu traîné à lire ce roman, parce que je me méfie toujours un peu d'un livre qui est hyper conseillé par tout le monde (typiquement, je n'ai toujours pas lu L'Amie prodigieuse d'
Elena Ferrante, qui est dans ma pile à lire depuis sa sortie poche)… Mais là, je dois dire qu'il y a des exceptions à la règle du « si ça plaît à tout le monde c'est que c'est de la soupe » (oui, j'ai un côté élitiste chiant, je l'admets). Clairement, Sauveur & Fils est une de ces exceptions.
Alors, qu'est-ce qu'on y trouve ? On y trouve plein d'histoires différentes. L'une est celle de Sauveur St Yves et de son fils Lazare, et les autres sont celles des patients du premier. C'est peut-être le fait d'avoir suivi une thérapie qui fait que j'ai envie de me mettre dans la tête du psychologue, je ne sais pas, peut-être aussi un petit côté voyeuriste qu'on a tous (ne mentez pas, je vous grille). Connaître les histoires intimes et les secrets des personnages nous met dans la peau d'un confident, dans la peau du psychologue lui-même, et cela satisfait beaucoup ma curiosité. de plus, comme la plupart des patients sont adolescents, on peut se permettre des parallèles avec sa propre expérience et son passé de jeune en difficulté (ou bien de personne ayant connu des jeunes en difficulté, ou bien les deux). Donc… Ce roman, même s'il est plutôt destiné à un public adolescent, fonctionne aussi carrément pour les adultes.
Ce que j'ai beaucoup apprécié, c'est son point de vue bienveillant. Les sujets traités sont tous assez compliqués, l'homosexualité, la négligence parentale, les violences sexuelles ou encore la transidentité. Et tout ça, c'est exposé avec douceur, empathie… Je ne dis pas que les thèmes ne sont pas difficiles à lire, que les séances des patients sont toujours agréables non plus ; s'ils sont là, c'est parce qu'ils ont un vrai problème. Et l'accompagnement que leur propose Sauveur est extraordinaire. Moi, après un bouquin comme ça, j'ai envie de faire un câlin géant !!
Et Sauveur, parlons-en. On dit souvent que les psys et leurs enfants ont des problèmes psychologiques (parce que les cordonniers sont les plus mal chaussés, blablabla), ici c'est le cas. Papa psy n'arrive pas à parler avec son fils de la mort de sa mère, comme l'indique la 4ème. Et il ne voit pas non plus que Lazare lui cache des choses… Ni que la nounou est raciste. le roman propose une progression dans la rémission des patients de St Yves, mais aussi dans la relation de Sauveur et Lazare. Encore une belle histoire (un peu triste) à raconter, qui amène père, fils et lecteur jusqu'en Martinique, berceau de leur aventure familiale. Je n'en dirai pas plus, mais leur intrigue est aussi passionnante que les autres, sinon plus.
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