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3,57

sur 666 notes
Ce livre est resté très longtemps dans mes livres en cours...heureusement que ce sont des nouvelles. Mais j'ai vraiment eu du mal à entrer dans ces histoires...assez inégales. Les plus intéressantes annoncent l'auteur qu'est devenu Murakami... dont le Meurtre du Commandeur me semble largement au-dessus de ses précédents écrits.
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Une suite de plusieurs nouvelles sur ce même thème, celui donné en titre... J'ai tout lu de Murakami, mais là, je n'y ai pas retrouvé la fantaisie, la réalité toujours prête à sombrer ailleurs et sauf ici ou là, même pas toujours la poésie, sauf dans deux récits, "Shéhérazade" et "Le bar de Kino" qui n'échappent pas pour autant à ce qui est un point commun à toutes les nouvelles ici, la fin escamotée... presque comme un gimmick.
On attendra le prochain roman (Murakami n'est jamais meilleurs que dans les longs récits) pour se rattraper.
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C'est toujours un plaisir de retrouver Haruki Murakami.

Son dernier titre, présent sur ma PAL, étant un recueil de nouvelles, l'activité organisée par Marie-Claude et Electra autour de ce genre littéraire était l'occasion rêvée de l'en sortir. Et j'en suis ravie, puisque cette fois encore, le charme a opéré.

Les textes de ce recueil sont des variations autour de la perte d'une femme aimée, provoquée par la mort, la trahison, l'abandon, ou par les hasardeuses circonstances de la vie. Divorce, veuvage, rupture, regret d'un amour de jeunesse constituent ainsi le fondement de la plupart de ces histoires, dans lesquelles l'auteur met surtout en évidence leurs répercussions, après leur survenance, sur l'existence des personnages et sur la perception qu'ils ont d'eux-mêmes.
"Voilà au fond ce que signifiait perdre une femme. Les femmes vous dispensaient des moments très particuliers, durant lesquels vous étiez plongé en pleine réalité alors qu'en même temps cette réalité était annulée".
Ces séparations mettent en évidence l'importance, pour ces hommes, de la rencontre et de la relation entretenue avec l'être aimé, et de la manière parfois radicale dont elles ont modifié le cours de leur vie. Ainsi ce médecin coureur de jupons qui, faisant tardivement l'expérience du coup de foudre, pour une femme qui finit par le rejeter, se laisse littéralement mourir de faim, en quête d'un absolu dont il a perçu la possibilité à travers sa découverte du sentiment amoureux. La plupart affrontent cependant leur solitude moins drastiquement, en concrétisant des envies jusqu'alors restées à l'état de projet -comme cet homme qui reprend le bar de sa tante pour en faire un lieu intimiste, qui lui ressemble-, ou en cherchant à percer les mystères de la disparue, tel cet autre qui noue une curieuse amitié avec le dernier amant de sa défunte femme.
"Peut-être que persévérer à travailler sur de toutes petites choses, honnêtement, consciencieusement, permet de garder toute sa tête tandis que le monde se défait".
Mais que ces récits évoquent des tragédies ou des expériences simplement marquantes, ils s'inscrivent tous dans l'univers "Murakamien", que façonne ce ton si reconnaissable, oscillant entre une mélancolie étrangement apaisée et l'évidente volonté de porter sur les héros un regard sincère, lucide, sans complaisance et en même temps très respectueux. Ces derniers affichent généralement une maturité et une nature pacifique les rendant capables d'une vraie capacité à l'introspection et à la remise en question, mais aussi d'une réelle ouverture aux autres. A l'image de leur caractère, "Des hommes sans femmes" est ainsi dénué de toute hystérie, de tout parfum de scandale, ou de vengeance : même si la passion, la détresse, et certaines formes de folie ou d'obsession y sont présentes, elles sont comme reléguées à l'arrière plan, l'auteur préférant analyser la manière dont ses héros assument et dépassent -ou pas- ces épreuves avec le recul que permet le temps ou la distance, en faisant intervenir un narrateur indirectement impliqué dans les événements relatés, ou en reléguant ces derniers dans un passé plus ou moins proche.

On retrouve aussi dans ce recueil nombre d'éléments qui seront familiers aux lecteurs de Murakami : la musique y est omniprésente, ponctuant de références significatives instants et souvenirs, et forcément, avant la fin de l'ouvrage, vous aurez croisé au moins un chat, surgi comme par hasard au moment opportun, et trouvé dans quelque tiroir de banals objets du quotidien -une gomme, un badge de foot...- se parant d'une dimension symbolique, voire érotique...

Si vous espérez vivre avec ce titre des sensations fortes, sombrer dans la violence des déboires conjugaux, assister au grandiloquent désespoir des délaissés de l'amour, passez votre chemin. En revanche, si comme moi, vous appréciez la musicalité douce amère, sans ostentation, de l'écriture d'Haruki Murakami, et sa capacité aux analyses à la fois sensibles et intelligentes de la psychologie humaine, ce titre est pour vous !
"Seuls les hommes sans femmes peuvent comprendre à quel point il est déchirant et horriblement triste d'être un homme sans femmes. D'avoir perdu le merveilleux vent d'ouest. D'être privé pour l'éternité (...) de ses quatorze ans. D'entendre dans le lointain le chant des marins, chargés d'une douloureuse mélancolie. (...) D'être appelé à 1 heure du matin. (...) de verser des larmes sur une route sèche tout en vérifiant la pression de ses pneus."

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Recueil de 7 nouvelles, ce n 'est pas mon genre littéraire préféré mais elles sont bien écrites. Elles parlent des femmes, de l'amour, d'incomprehension, de solitude.
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Enfin je découvre cet auteur!
Après avoir lu de nombreux articles positifs sur l'un ou l'autre de ces livres, je me suis finalement décidée pour le dernier.

Il se compose de plusieurs nouvelles, format de lecture qui m'a semblé une bonne façon de découvrir son univers .
Leur point commun ? Des hommes sans femmes... ils vivent différemment leur absence et la solitude, les uns se replongent dans le passé, d'autres rêvent ou errent... une certitude, l'amour n'y est guère heureux.

Certaines nouvelles m'ont plus ou moins touchées mais j'ai aimé l'atmosphère globale qui se dégage de ces textes et l'écriture de l'auteur.
Les chutes sont parfois assez abruptes, format de la nouvelle oblige, il reste du mystère autour de ces personnages saisis à l'instant T. Je ne suis pas certaine qu'elles me laissent un grand souvenir, si ce n'est celui de l'univers de l'auteur... réponse dans quelques temps!
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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Haruki Murakami né à Kyoto en 1949, est un écrivain japonais. Fils d'un enseignant de littérature japonaise en collège, il opte pour les arts théâtraux et souhaite devenir scénariste de cinéma. Après ses études à l'université il est pendant huit ans, responsable d'un bar de jazz à Tokyo, l'une de ses passions avec les chats. Après un premier ouvrage publié au Japon en 1979 et sa renommée établie après plusieurs romans à succès, il part vivre à l'étranger, en Europe (Italie et Grèce), puis aux Etats-Unis. Il revient vivre au Japon en 1995, marqué par le tremblement de terre de Kobe et l'attentat au gaz sarin de la secte Aum dans le métro de Tokyo. Haruki Murakami est également traducteur en japonais de plusieurs écrivains anglo-saxons parmi lesquels Scott Fitzgerald, John Irving ou encore Raymond Carver.
Dernier ouvrage paru, Des hommes sans femmes est sorti en 2017. Il s'agit d'un recueil de sept nouvelles.
Voilà le genre de bouquin qui devrait plaire à tout le monde, me semble-t-il. Haruki Murakami nous offre des moments de lecture sans heurts, comme un diseur d'histoires qui n'élève jamais le ton – sans être monocorde pour autant -, il nous entraine dans des textes bizarres mais pas trop, mystérieux un peu ; sans être complètement déstabilisé le lecteur se sent parfois sur le fil du rasoir, il n'y a pas danger mais il est intrigué : dans ce genre, Samsa amoureux, est une nouvelle-hommage à La Métamorphose de Kafka mais ici, dans le sens inverse ; de même, dans le bar de Kino, qui est cet étrange client venant en aide au propriétaire ? On ne le saura pas et l'on s'en réjouit, c'est la fête à l'imagination.
Toutes les nouvelles ne sont pas teintées d'étrange, ce n'est pas le thème du recueil. Comme l'indique le titre du livre et de la dernière nouvelle, l'écrivain s'attache à croquer le portrait d'hommes seuls, ils ne sont pas en recherche de femmes absolument mais c'est ainsi, certains ont été mariés un autre célibataire endurci. Pourtant, il y a toujours une femme, dans chaque nouvelle, qui va marquer ou a marqué leur vie.
Comme le plus souvent chez l'écrivain, on retrouve des références musicales précises (jazz et pop rock), une écriture d'apparence très simple et classique au service de récits presque banals s'ils ne bifurquaient délicatement. Ses personnages sont tous sympathiques, on les devine non violents et calmes, ce qui induit une lecture apaisée dont on ne cherche pas à accélérer le rythme pour rester dans le tempo suggéré par le chef d'orchestre.
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Un vieil acteur veuf se voit dans l'obligation de prendre un chauffeur. Celui-ci sera une femme, qui aurait eu l'âge de sa fille si celle-ci avait survécu.

Un jeune homme convainc son meilleur ami de sortir avec sa petite amie. Il ne comprend pas pourquoi il ne peut se donner à elle et, quitte à ce qu'elle vive sa première fois sans lui, autant que ce soit avec une personne qu'il a choisi.

Un médecin séducteur, cumulant nombre de maîtresses, tombe amoureux d'une femme à son image.

Un homme, contraint de vivre enfermé dans son appartement, vit au rythme des visites d'une aide à domicile qui va jusqu'à faire l'amour avec lui. Avec chaque "séance", elle lui raconte des histoires.

Après son divorce, un homme tourne la page en ouvrant un bar tranquille.

Dans un monde post-désastre, une serrurière bossue dépanne un jeune homme naïf qui semble de réveiller dans ce monde inconnu.

En pleine de nuit, un homme apprend la mort d'une de ses anciennes maîtresse. C'est la troisième femme avec qui il a tissé des liens qui met fin à ses jours.

Ce recueil contient 7 nouvelles. On y sent la solitude et l'incompréhension des hommes face aux femmes d'aujourd'hui. Ils semblent perdus, désorientés, dépassés aussi.

Mon avis
A chaque nouvelle, je m'interrogeai sur le sens de celle-ci par rapport au thème du recueil. Les personnages des nouvelles sont très attachants. Chaque nouvelle pourrait donner lieu à un roman. de plus, ce ne sont pas de nouvelles à chute, elles présentent souvent des fins ouvertes que j'apprécie beaucoup car cela donne lieu à réflexion.
J'ai écouté le CD deux fois car des détails m'avaient échappés la première fois (il faut dire que j'écoute des livres audio en conduisant). Toutefois la voix du narrateur et le style de Murakami sont très clairs.
Un agréable moment donc avec ce recueil de nouvelles qui montre la complexité des femmes aux yeux des hommes.
Lien : http://christine-lecture.blo..
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Écouté dans le cadre d'une opération masse critique
Mélancolique et beau. Subtil mais simple.
J'ai retrouvé dans ces 7 nouvelles la musicalité très particulière des romans de Haruki Murakami.
Je ne sais pas si l'atmosphère qui règne dans ces textes est propre à l'auteur ou à la civilisation japonaise mais pour moi elle correspond tout à fait à l'idée que je me fais des japonais après la lecture de différents auteurs contemporains.
Il ne se passe presque rien ou que du très banal dans ces nouvelles. Ces hommes sans femmes sont tous cultivés mais n'ont pas une vie bien exaltante. Ils nous parlent de leurs amours passés, de leurs deuils, de leurs rêveries et de leur difficulté d'être. Ce sont des réflexions sur la solitude où la femme toujours physiquement absente est néanmoins omniprésente. le quotidien est décrit minutieusement, toujours d'un point de vue masculin. Ce n'est jamais moraliste. Il reste toujours une part de mystère.
Il s'agit de l'éternelle incompréhension homme-femme, sans doute accentuée par le poids de la tradition japonaise, mais qui est universelle. Bien que je n'ai pas lu ce livre mais l'ai écouté j'ai entendu beaucoup de silence caché sous les mots.
On imagine l'auteur derrière ses personnages. Lui aussi doit aimer passionnément la musique et connaît très bien le monde occidental car il y fait de nombreuses références.

C'est le deuxième livre que j'écoute. Etienne Beydon lisant sur un ton toujours égal n'a jamais interféré dans mon imaginaire ce que j'ai beaucoup apprécié. le seul problème est que ce CD MP3 n'est pas lu par tous les lecteurs de CD et que je n'aime pas lire assise devant mon ordinateur !
Merci Babelio.
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Alors je vais sûrement détonner dans ce parterre de louanges, mais je viens de le terminer et je suis mitigée. Pour être tout à fait honnête, je n'ai pas trop aimé, peut être sont-ce les nouvelles en elles mêmes, il est vrai que ce n'est pas mon genre préféré. Je suis plutôt attirée pas les ouvrages "complets", et non divisés par petites nouvelles. Trop petites, c'est bien cela, je viens de m'en rendre compte en écrivant cette critique. Oui c'est ça.
Mais pas que.
Le style est certes fluide, ça se lit tout seul, mais les sujets des nouvelles ne m'ont pas du tout intéressés, et j'en suis bien désolée car je n'aime pas rater un rendez vous avec un auteur. Surtout un premier rendez vous...
Les nouvelles sont inégales ; par exemple rien à voir entre "Un organe indépendant" (que j'ai beaucoup apprécié) et "Le bar de Kino", qui m'a rendue mal à l'aise, tant l'histoire que les personnages. Pas compris la fin d'ailleurs, mais y a t il une fin ??
Il se dégage de tout cela comme une impression de malsain, qui m'a fait un peu penser parfois à Mo Hayder...
Pour tout dire, je me suis forcée à le finir, globalement ce livre ne m'a pas intéressé, tout simplement.
Comme je dis souvent, vite lu, vite oublié....
Mais je me pose tout de même la question : n'y aurait il pas un peu de snobisme à suivre et encenser cet auteur ?
Non, c'est vraiment une histoire de goût, et d'ambiances crépusculaires malsaines insupportables.
PS : je viens de m'apercevoir en relisant cette critique que mon commentaire est "mitigé" à son début, mais carrément orienté à la fin. Je trouve cela assez comique.
Comme quoi ce livre ne m'aura pas tant alourdi que cela ! :)
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ept nouvelles,dont la dernière donne son titre au recueil, où il est effectivement de veufs, de divorcés, de célibataires, avec des statuts plus ou moins flous: comment appeler celui qui apprend la mort de son ancienne amante par le mari de cette dernière ?
Au fil des textes,l'onirique se fait de plus en plus présent, les situations sont à la fois ancrées dans le réel mais se laissent aussi progressivement envahir par le fantastique: une Shéhérazade prend soin de diverses façons d'un reclus dont les motifs de l'enfermement sont laissés à notre imagination ; des serpents envahissent un jardin et conduisent un tenancier de bar à reconnaître enfin qu'il a été blessé par l'attitude de sa femme. le fantastique culmine enfin dans les deux derniers textes "Samsa amoureux"où Murakami s'approprie le texte de Kafka en inversant la proposition initiale: "Lorsqu'il s'éveilla", il s'aperçut qu'il était métamorphosé en Grégor Samsa et qu'il était allongé sur son lit." Quant à la nouvelle éponyme, elle semble donner les clés des autres textes et le narrateur nous confie :"(il y a toujours, sur le parcours de mes promenades, des jardins qui abritent une statue de licorne)".
Avec une extrême sensibilité et beaucoup de pudeur, sans oublier quelques pointes d'humour, Murakami nous entraîne dans son univers si particulier où il est question de musiques, de mélancolie, et de femmes bien sûr. Et zou sur l'étagère des indispensables !
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