AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,62

sur 888 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quelle femme extraordinaire que cette Marianne!
Un personnage qui m’attendris à chaque fois que je lis et relis le passage sur la condition de la femme commençant ainsi :"Qu’est-ce après tout qu’une femme ? L’occupation d’un moment, une coupe fragile qui renferme une goutte de rosée, qu’on porte à ses lèvres et qu’on jette par-dessus son épaule. Une femme ! c’est une partie de plaisir !
Ne pourrait-on pas dire, quand on en rencontre une : voilà une belle nuit qui passe ? Et ne serait-ce pas un grand écolier en de telles matières que
celui qui baisserait les yeux devant elle, qui se dirait tout bas : «
Voilà peut-être le bonheur d’une vie entière », et qui la laisserait passer ?".

Une féministe avant l'heure,si lucide sur sa condition,qui se rebelle contre toutes les normes sociales en vigueur à son époque.

Que d'esprit,que de raffinement dans ce petit bout de femme qui fait fi de toutes les contraintes pour être elle-même dans toute sa splendeur.
Elle s'affirme,s'affiche telle qu'elle est au plus profond d'elle-même et se moque de ce que les autres peuvent penser d'elle car elle ne souffre pas,elle n'est pas triste des projections que les autres peuvent avoir sur elle..C'est une splendeur d’authenticité qui vibre et livre des messages qui ne peuvent que toucher ma sensibilité de femme.
"Les caprices de Marianne" me transporte dans un univers de liberté assumée et délicate.
Un bijou de littérature dont je ne me lasse pas.
Commenter  J’apprécie          638
Je m'attendais d'autant moins à apprécier cette pièce que je m'étais ennuyée à la lecture de "On ne badine pas avec l'amour". C'est donc une bonne surprise qui m'attendait.

On le sait, il n'est pas évident de lire du théâtre, mieux vaut le voir jouer, c'est son essence même. Je pense avoir trouvé un bon compromis avec le remarquable travail de mise en scène audio des donneurs de voix du site référence litteratureaudio.com #pagedepub dont je vous mets le lien ci-après. Grâce à leur talent, l'heure de repassage hebdomadaire n'est plus une galère !

Concernant la pièce - car vous êtes quand même là pour ça - il s'agit d'un romantique trio amoureux, romantique au sens littéraire bien sûr. Ce qui m'a le plus frappée, c'est qu'on oscille constamment entre comédie et tragédie avec un excellent équilibre entre ces deux dimensions opposées. Je me suis prise au jeu sentimental de Marianne, Octave et Coelio avec grand plaisir.


Challenge MULTI-DÉFIS 2020
Challenge XIXème siècle 2020
Challenge SOLIDAIRE 2020
Lien : http://www.litteratureaudio...
Commenter  J’apprécie          387
Je me suis régalé, dans cette période de retour au théâtre, en revenant encore à ce sacro-saint XIXe siècle, et avec un auteur que j'oublie beaucoup trop souvent, dans ma foi aveugle et obsessionnelle pour Hugo, Baudelaire et Rostand (et à l'étranger, Pouchkine, Goethe...). J'avais adoré On ne badine pas avec l'amour, bien apprécié Lorenzaccio, mais Musset tend à s'effacer souvent dans mon esprit parmi mes références, et j'ai pris une leçon et piqûre de rappel dont j'avais besoin.

Le principe est très simple : Coelio est amoureux fou de Marianne mais ne fait qu'essuyer refus et indifférence, puisqu'elle est de toute façon mariée à Claudio. Coelio dépêche Octave pour porter à Marianne le message de l'amour, mais Octave, débauché et fou shakespearien, sans le vouloir, provoquera l'amour de Marianne pour sa propre personne, et les aléas multiples du coeur de Marianne causeront la fin funeste de Coelio, d'où le titre. Ce triangle improbable avait un peu des allures du Cyrano de Rostand soixante ans avant, à quelques différences près. La quatrième de couverture qui explique cela m'a instantanément rappelé le badinage fatal d'On ne badine pas avec l'amour, avec cette simplicité du dispositif théâtral autour de trois personnages, ce début dans la comédie et cette fin dans la tragédie. Je trouve que les deux pièces peuvent se rapprocher pour cette raison, mais beaucoup d'autres choses m'ont frappé avec Les Caprices de Marianne. Musset est un fan de Shakespeare, comme Hugo l'était, mais l'oeuvre De Musset rend beaucoup plus hommage au grand William par une parenté de leurs théâtres, de leurs univers, et un hommage constant, appuyé, de la part De Musset.

La pièce est qualifiée de "comédie" en première page, mais elle est comédie au sens qu'elle est jeu théâtral, bien plus qu'elle ne serait farce ou vaudeville, même si l'on s'amuse au départ. Lorenzaccio permettait les comparaisons avec Hamlet ou Jules César, cette fois, ça va encore plus loin : Il y a des mentions d'une Rosalinde (Comme il vous plaira) d'un Malvolio (en contraste avec Benvolio de Roméo et Juliette) et même le style De Musset, poétique, fou, parfois même un peu vague, notamment dans les répliques d'Octave, rappelait bien souvent celui que nous prêtons au grand William, via les traductions. L'obsession du double chez Musset est ici extrêmement présente. Tous les personnages peuvent être des doubles ou des miroirs inversés de l'un et l'autre, pas seulement Octave et Coelio, c'est fascinant. Il y a même mention d'une réversibilité des genres pour Octave, ce qui est très shakespearien.

On trouve des allusions et métaphores salaces osées, dont une fut censurée à l'époque. le personnage secondaire d'Hermia est très intéressant et à mon sens sous-utilisé. C'est la mère de Coelio, et le récit de son passé préfigure ce qu'il va arriver à son fils, comme pour rappeler la présence du Destin qui veille, le sort et le temps qui se répètent, mais surtout, la relation Hermia/Coelio est des plus ambigues et malsaines. Je ne peux pas ne pas mentionner l'échange savoureux entre Octave et Claudio digne des duels verbaux d'un Cyrano. Marianne, dans certains passages, par ses répliques, satisfera les plus progressistes parmi nous, de par l'indépendance qu'elle proclame, même si ses changements peuvent aussi être lus dans l'autre sens.

En somme, ce fut vraiment un plaisir comme il y avait longtemps. Je suis vraiment fana du XIXe romantique jusqu'à tomber dans l'auto-caricature, et cette pièce m'a rappelé mon enthousiasme perpétuellement renouvelé pour cette période, avec un auteur que j'ai trop tendance à délaisser, au privilège de mes plus grandes idoles.

Commenter  J’apprécie          195
Qu'on ne s'y trompe pas : les « caprices » évoquent ici plus ceux de Goya que le théâtre de boulevard.

Marianne est une figure féminine passionnante et d'une extrême modernité par son indépendance et son refus de se laisser enfermer dans les rôles que la société lui a attribués. Octave et Coelio construisent un rare duo amical, un jeu d'échos nourri de contrepoints, qui interroge notre propre dualité. La simplicité des thèmes abordés (l'amour, l'amitié, le désir, la trahison…) s'associe à la complexité des responsabilités, des culpabilités (car tous sont responsables autant qu'innocents) pour construire une intrigue à la fois épurée et subtile et une pièce qui conserve toute son humanité et son actualité.

Malgré le rire d'Octave et l'ambiance de Carnaval, sous la légèreté apparente, Musset refuse ici le dénouement heureux et place le destin de ses trois personnages sous le signe de la mort et de la tragédie : Coelio repose au cimetière, Octave choisit de mourir au monde, de renoncer à tout ce que la vie pourrait offrir, et Marianne est confrontée à la mort de tout espoir de bonheur. L'écriture De Musset est magnifique.
Une grande pièce.
Commenter  J’apprécie          150
C'est la première pièce que j'ai vu en représentation et qui m'a donné envie de lire des pièces de théâtre. Aujourd'hui encore je peux en citer quelques passages. Avec mon coeur d'adolescente de l'époque, je trouvais révoltant la vie de Marianne et désolant de voir qu'elle ne saisissait pas sa chance. A présent j'en apprécie toujours l'histoire mais j'aime ces caractères, ces personnages.
Commenter  J’apprécie          142
Je redécouvre cette oeuvre De Musset avec beaucoup de plaisir et je n'ajoute rien de plus à la critique rédigée par Solasub introduite par : "Qu'on ne s'y trompe pas : les « caprices » évoquent ici plus ceux de Goya que le théâtre de boulevard".
Commenter  J’apprécie          130
Pièce beaucoup plus subtile que sa trame narrative assez simple et classique.
Coelio est follement amoureux de la belle Marianne, 19 ans, mariée au vieux juge Claudio. Coelio, héros romantique par excellence, amoureux transi de Marianne charge son ami Octave, son exact opposé de servir d'intermédiaire.
Octave sceptique et flamboyant jeune homme jouissif cache sa gravité et ses blessures sous une apparente légèreté.
Quant à Marianne, est-elle véritablement "capricieuse", froide "comme des roses du Bengale sans épines et sans parfum" ? Elle exprime son dilemme dans de très belles tirades sur l'éducation et le statut des femmes.
Commenter  J’apprécie          90
Et dire qu'Alfred de Musset a dit et écrit qu'avec "Les Caprices de Marianne", il avait commis une comédie... Menteur! Dramaturge perfide! Une comédie, tu parles Alfred! Une comédie? Une comédie! Mais c'est un drame "Les Caprices de Marianne"! Un drame qui a la beauté du diable, un drame désenchanté. Certes, c'est un drame qui commence comme un marivaudage, tout en légèreté... mais c'est un drame quand même ou l'amour et l'amitié ont leur part, où les personnages -un peu comme dans Lorenzaccio- avancent masqués sans pouvoir dire tout ce qu'ils voudraient dire et sans pouvoir être pleinement ce qu'ils sont.

Coelio est un jeune homme ardent, romantique et timide qui s'est épris de la jolie Marianne, l'épouse sage et vertueuse du juge Claudio. C'est, comme souvent, un mariage sans amour, une union de convenance et l'amoureux transi espère pouvoir ravir au mari sa belle épouse. Si seulement, il osait lui parler. Si seulement, il avait la superbe et le verbe haut d'un séducteur, d'un Roméo, d'un Cyrano! Mais il n'a que son amour trop grand pour lui, sa pudeur et sa gaucherie. Coelio, désespéré, se confie alors à son ami Octave. Octave, bohème et libertin, qui est tout ce qu'il n'est pas: séducteur, beau parleur, vivant, jouisseur, ne croyant pas en l'amour. Ce dernier accepte de se faire le messager de son ami auprès de la belle Marianne, d'autant plus aisément qu'elle est sa lointaine cousine. L'ambassade n'aura pas les effets escomptés: la jeune femme tombera sous le charme du messager qui tout cynique qu'il soit ne lui reste pas insensible non plus. Marianne qui se voulait vertueuse succombe à l'amour et propose à Octave un rendez-vous. Déchiré, tiraillé entre son amour naissant -lui qui pensait ne jamais y succomber- et son amitié pour Coelio, Octave perd pied et se tourmente. Finalement, c'est sa loyauté qui l'emportera sur son désir. C'est Coelio, par son entremise, qui se rendra au rendez-vous de Marianne. Il en mourra. le mari jaloux avait flairé l'intrigue amoureuse, les yeux plus lumineux et l'air plus rêveur de sa femme. Il ne lui en fallait pas plus pour faire de sa maison le piège qui se referme sur l'amant transi. Octave ne se remettra pas de la mort de Coelio, son ami, son double inversé, le reflet de la part de lui-même qu'il tenait caché au monde et lorsque Marianne, ô cruelle, viendra s'offrir et lui déclarer son amour, il fera fi de ses propres sentiments et la repoussera: "Je ne vous aime pas Marianne, c'était Coelio qui vous aimait".
Il n'y a rien de plus triste ni de plus beau que ce gâchis, que ce triangle amoureux qui se condamne à la souffrance et à la douleur. Rien de plus beau ni de plus triste que cette amitié plus forte que l'amour et que cette femme qui ose enfin être elle-même et assumer son désir, sans espoir.
Les tirades d'Octave sont tout au long de la pièce d'une beauté et d'une profondeur à couper le souffle et je lui trouve, encore aujourd'hui, une parenté avec Lorenzaccio, dans leur désir d'être au monde autrement que comme le monde les voudrait, dans leur mélancolie noire et leur désespoir. Les deux ne croient plus en rien ou en tout cas plus à grand chose et cela leur confère autant de richesse que d'ambiguïté. Face à Octave, Coelio parait plus fade, plus lâche aussi. Il n'en demeure pas moins attachant. Son introversion le rend entier, extrême... Si Octave, ambigu, est capable de jouer la légèreté et la désinvolture, de se jouer du monde et de ce qu'il lui fait subir, Coelio en est incapable. Il est entier, avec ce que cela suppose de puissance, aussi dissimulée fut-elle. C'est peut-être cela aussi, autant que sa fragilité, qui l'attache si fort à Octave... Quant à Marianne, elle est le personnage le plus fort de la pièce, sous ses dehors candide et si elle agace par ses caprices et ce qui ressemble à de l'égoïsme, elle demeure superbe et ses tirades sur la condition féminine sont de véritables joyeux.

Une comédie... Une comédie? La comédie humaine alors, avec son lot de douleurs et d'ambiguïté, de passions inabouties et de cris étouffés, d'amours blessés, d'incertitudes et de douleurs d'être au monde.

Quelque soit l'étiquette qu'on lui colle, "Les Caprices de Marianne" est une pièce d'une beauté et d'une mélancolie rares, un long sanglot déchirant et faussement léger comme savait si bien les ciseler Alfred de Musset, comme une tarentelle des temps anciens où le rythme de la danse peinait à en masquer les élégiaques accents.

Commenter  J’apprécie          80
Une très belle pièce de théâtre, qui a été pour moi très agréable à lire.

On y trouve un triangle amoureux, et certains passages nous font penser à de la poésie.
L'amour y est lié à la cruauté. Marianne joue avec les sentiments qu'on lui porte faisant mine d'être dévote, elle n'est poussée que par son orgueil. Mais cet orgueil finit par céder et c'est à ce moment qu'elle finit par s'offrir. Ses caprices de vertu sont l'âme de l'oeuvre. Si au début Marianne m'a laissé insensible, elle a fini par me charmer avec ces fantaisies.
L'oeuvre s'achève sur les derniers mots d'Octaves, qui résument avec force et simplicité la situation entière de la pièce.

Un très beau drame romantique, riche en vocabulaire.
Commenter  J’apprécie          80
Deux pièces de théâtre autour de l'amour mais des fins bien tristes !
Marianne, mariée à Claudio, est un dragon de vertu mais quand Octave devient le messager de Coelio et lui rapporte ses sentiments, elle se laisse tenter, autorise un homme à la courtiser … Mais Claudio est fou de jalousie et ses petits jeux ont une fin tragique !
Quant à la deuxième pièce, tout aurait dû être simple entre Perdican et Camille, promis l'un à l'autre … Encore une fois, ils jouent un peu trop avec les sentiments l'un de l'autre et avec ceux d'une victime collatérale, la petite paysanne Rosette.
Deux pièces très courtes mais avec une tonalité très tragique.
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (4578) Voir plus



Quiz Voir plus

Le Cid (Corneille)

Que signifie "Le Cid" en arabe ?

le seigneur
le voleur
le meurtrier

10 questions
821 lecteurs ont répondu
Thèmes : théâtreCréer un quiz sur ce livre

{* *}