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sur 3392 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  

Je vais essayer de faire abstraction du nom de l'auteur. Guillaume Musso a de nombreux adeptes et tout autant de détracteurs. Je ne fais partie ni des uns ni des autres mais j'ai quand même lu la majorité de ses romans, tantôt avec un plaisir coupable, tantôt en restant très dubitatif.
En particulier lorsque l'auteur écrit des thrillers policiers. C'est ce que je lis la majorité du temps et quand je suis amené à lire du Musso, le but est plutôt de me détendre de façon sympathique entre deux polars, pas d'en lire un troisième.
Mais depuis 7 ans après ..., le genre policier est devenu récurrent dans sa bibliographie.
Donc je vais faire comme si cet écrivain était un nouveau venu, un petit jeune qui essaye de se faire un nom avec ce premier livre censé concurrencer Harlan Coben, et je vais rester le plus impartial possible en évoquant les qualités et défauts de ce soit-disant "roman de la maturité."

Gaspard Coutances et Madeline Greene arrivent à Paris. le premier est un auteur de théâtre qui a fait le voyage depuis Seattle ; il est venu s'isoler pour écrire. La seconde est policière. Elle vient d'Angleterre et est venue passer quelques jours de congés pendant les fêtes de fin d'année. Un bien pratique bug informatique va les réunir : ils ont inexplicablement loué le même appartement, où se situe l'ancien atelier du peintre Sean Lorenz. Et il n'est pas question pour eux de cohabiter. Vous la voyez arriver leur histoire d'amour ? Eh bien non, pas du tout, et même si le livre comporte quelques doses de bons sentiments, il est néanmoins assez sombre dans ses évènements et thèmes, et ça n'est pas la scène de suicide introductive qui dira le contraire. Aucun échange de portable par mégarde à l'aéroport n'est à signaler. Oui, Madeline avait eu le tour dans "l'appel de l'ange", mais Musso prend cette fois à contrepied ses manigances amoureuses habituelles.
Les deux ne se supportent donc pas mais enterreront rapidement la hache de guerre en se découvrant un intérêt commun pour ce peintre, décédé d'une crise cardiaque l'année précédente. Chacun découvrira la biographie de Sean Lorenz de son côté, ils mettront en commun leurs informations et se passionneront pour la vie tourmentée de l'artiste et ses fabuleux tableaux.
"Ils se vivaient physiquement, vous prenaient aux tripes, au coeur, vous faisaient perdre pied, vous hypnotisaient et vous renvoyaient à des sentiments contraires : la nostalgie, la joie, l'apaisement, la colère."
Lorenz est d'ailleurs le véritable personnage principal. Sa vie entière est décortiquée, qu'il s'agisse de ses débuts avec les artificiers ( une bande de trois tagueurs, avec Nightshift et Ladybird, deux noms qu'on retrouvera très vite dans le roman ) à New York, de son arrivée en France par amour pour Pénélope ou de sa notoriété grandissante notamment au travers des vingt-et-un portraits qu'il réalisera de cette femme. Ils auront un enfant, Julian, qui deviendra l'unique priorité de Lorenz, au détriment de son art. le jeune fils mourra cependant dans des circonstances atroces et, le peintre, submergé de douleur, finira par brûler ses toiles.
Benedick, l'agent et galeriste du peintre, chargera Madeline de retrouver les trois dernières oeuvres du peintre, qu'il aurait réalisées peu avant sa fatale crise cardiaque.
"Sa peinture était cannibale. Elle se nourrissait de votre vie et de votre éclat. Elle vous tuait pour pouvoir exister."
S'en suivra donc une enquête qui sera également une quête personnelle pour nos deux héros. Ils devront retrouver ces toiles perdues, avant que le roman ne prenne à mi-chemin une toute autre tournure, beaucoup plus sombre et bien plus sérieuse au niveau des enjeux.
Un livre en deux temps, en quatre parties, qui se déroule sur six jours, du 20 au 25 décembre. le miracle de Noël aura-t-il lieu ?
Pas forcément pour tout le monde.

En essayant de rester objectif, voilà ce qui m'a plu :
- En dépit d'une écriture très moyenne, le livre se lit bien. Faut peut-être pas exagérer en le comparant à Harlan Coben mais l'ensemble demeure fluide, et les rebondissements amènent à vouloir connaître la suite. de bonnes idées permettent de maintenir un peu de suspense, de créer la surprise. On ne s'ennuie pas, c'est déjà important.
- Pas d'amourette téléphonée ici mais en revanche il est question du suicide à plusieurs reprises ("C'est surtout que le seul endroit où je désire aller, c'est "n'importe où hors du monde.""), des enfants y sont torturés dans des conditions épouvantables, le sort réservé à certains protagonistes est plutôt funeste ... Bref une noirceur inhabituelle imprègne les pages, ce qui contribue à créer une tension.
- J'ai beaucoup aimé le personnage de Gaspard Coutances, cet alcoolique aux abords peu sympathiques : "Un misanthrope qui prétendait détester l'humanité, mais qui aimait plutôt les gens et qui n'avait pas été long à se sentir bouleversé par l'histoire d'un père brisé par la mort de son fils." Un personnage qui voit noël comme "un simple dégueulis commercial et vulgaire" mais qui gagne vraiment à être connu derrière son maque hautain et méprisant.
Le peintre maudit Sean Lorenz est quant à lui un peu tiré par les cheveux mais arrive à tirer son épingle du jeu en raison de ses tourments, de ses expériences de mort imminente.
Seule Madeline n'a jamais suscité de réel intérêt à mes yeux, jouant un simple rôle de faire-valoir féminin.
- Quelques réflexions intéressantes sur la parentalité - et notamment la paternité - parsèment toute l'histoire. L'amour envers son enfant est-il toujours inné ? Ca n'est en tout le cas pas le cas ici. Vous ferez la connaissance d'un fils battu par son père, et les mères ne  sont pas spécialement tendres quand elles parlent de leurs enfants ( "Tantôt lent et rêveur, tantôt agressif et pleurnichard. Egoïste comme ce n'est pas permis. Jamais reconnaissant de ce qu'on fait pour lui." ) ( "J'ai sincèrement essayé d'aimer mon fils, mais cela n'a jamais été une évidence" ). Au-delà, il y a une dualité entre les deux principaux personnages : Gaspard ne veut surtout pas d'enfant et juge totalement irresponsable de laisser grandir un être dans ce monde pollué et dangereux. Avoir un enfant c'est être sûr de pouvoir en prendre soin, et aucune certitude n'est possible dans le contexte actuel ( "Je refuse d'infliger à quiconque le fracas du monde dans lequel nous sommes obligés de vivre." ). Madeline quant à elle veut à tout prix devenir mère tant qu'il en est encore temps et faute d'homme dans sa vie elle est résolue à tenter une fécondation in vitro.

Passons maintenant aux quelques imperfections ( et c'est un euphémisme ) :
- le style est médiocre. Musso alourdit trop souvent son récit avec un étalage de culture inapproprié. Il continue à faire prononcer des citations à ses protagonistes de la façon la moins naturelle qui soit et nous inonde bien souvent de détails et de références, rarement à bon escient . En peinture bien sûr mais aussi en littérature, en musique, en cuisine, en vins et même en parfums ( "une giclée de Pour un homme millésime 1992" ... ). Les métaphores sont malheureuses, les adjectifs se juxtaposent trop souvent à grand renfort de virgules lors de longues descriptions et cette succession ne paraît jamais naturelle.
- C'est un détail mais une petite réplique m'a choqué :
"- Et quand est-il mort ?
- Il y a un peu moins de deux ans. Je m'en souviens parce que c'était le jour de la Saint-Valentin."
Sachant que la personne interrogée parle de son frère ... Je crois que quand un proche meurt, on n'a besoin d'aucun moyen mnémotechnique pour se souvenir d'une date qui restera gravée au fer rouge.
- Et puis il y a toutes ces grosses ficelles : l'histoire est cousue de fils blancs. Je ne suis pourtant pas très regardant sur la crédibilité d'habitude, plutôt bon public et pas à tout prix à la recherche de la petite bête rendant une partie d'un roman inconcevable. Mais là, c'est trop. Pour avancer dans son histoire, Musso a la finesse d'un bulldozer. Déjà, il y a la façon grossière dont Benedick attribue l'enquête à Madeline, juste parce qu'elle est flic, sans plus de cérémonie. Ensuite, les investigations pour retrouver les trois peintures emmènent Madeline et Gaspard d'interlocuteurs en interlocuteurs qui vont livrer progressivement des informations, des pistes que nos deux compères vont mettre en commun. Mais dans quel monde une voisine que vous commencez par engueuler à cause de son black metal tonitruant va ensuite vous faire rentrer chez elle, confier sa vie personnelle et vous montrer des photos relatives à l'art du bondage japonais ? Comment concevoir que lors d'une première visite dérangeante, vous allez confier à votre intrus que par le passé vous avez bu, que vous vous êtes drogué, que vous avez essayé l'héroïne et la cocaïne ? Ou encore que votre oncle tabassait sa femme et son fils ? Alors oui, ça apporte parfois des éléments à l'intrigue principale mais même une phrase comme "Se confier à un inconnu avait des vertus : une parole plus libre, débarrassée des barrières et du jugement" ne justifie pas qu'on livre sur un plateau son intimité ou ses plus noirs secrets au premier venu parce qu'il a une bonne bouille. Ca sonne faux. Il n'y a quasiment aucune subtilité.

Ce jeune auteur a donc de bonnes idées mais doit encore s'affirmer : le style est maladroit et les réactions de certains personnages totalement inconcevables. Difficile de croire qu'il a fallu des années pour parvenir à ce résultat qui sent à l'inverse le "vite fait". Mais on ne peut pas non plus enlever à Un appartement à Paris ses bonnes idées, une psychologie partiellement travaillée, une intrigue malgré tout prenante.
Le problème c'est qu'il ne s'agit pas d'un jeune auteur mais de l'auteur le plus lu en France. Et que ce thriller fait quand même très pâle figure comparé à mes lectures habituelles, impression déjà confirmée par La fille de Brooklyn l'an passé qui m'avait également laissé un arrière-goût amer.
Encore une lecture en demi-teinte donc, à moins que je ne sois simplement devenu un lecteur plus exigeant que par le passé.


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Bof
Un peu mieux que La fille de Brooklyn. Monsieur Guillaume Musso devrait retourner à ces premières plumes. Encore une fois dans cette histoire beaucoup d'incohérences et d'invraisemblances. Une fin complètement loufoque et bâclée.
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Décidément, ma relation avec Guillaume Musso est en dents de scie. Après avoir accordé 5 étoiles à "La fille de Brooklyn", voilà que j'ai failli stopper la lecture de son dernier roman, présenté pourtant comme un thriller, au bout d'une centaine de pages. le style très "mussolien" de ce qui s'annonçait comme une romance à deux balles m'irritait. Et puis j'ai persisté... tout en prenant une sage décision que je vous révèlerai à la fin de cette critique.

J'ai donc eu de grosses difficultés à accrocher à la rencontre parisienne et explosive entre Madeline, la flic venue d'Angleterre pour se remettre d'une tentative de suicide et Gaspard, l'auteur américain alcoolique et asocial venu s'exiler pour trouver l'inspiration. Leur cohabitation forcée dans l'ancien appartement d'un artiste-peintre, Sean Lorenz, décédé il y a un an tout juste va les entraîner dans une enquête à multiples facettes. Tombés sous le charme de ses oeuvres, ils vont d'abord partir à la recherche de ses trois derniers tableaux qui se sont évaporés dans la nature. Madeline et Gaspard vont tenter également de lever le voile sur les dernières années du peintre qui ne s'était jamais remis de la disparition de son jeune fils après un enlèvement.

Je vais être franche, ce n'est pas l'intrigue dans le milieu de l'art, si souvent utilisé de nos jours, qui m'a motivée. Elle est d'ailleurs plutôt improbable, même si elle a le mérite de ne pas faire appel au surnaturel (fait habituel chez Musso pour ouvrir le maximum de possibilités). Ce que j'ai aimé, c'est la construction de tout le roman autour de la relation parents-enfants. Gaspard est catégorique, il ne veut pas laisser sa descendance affronter la laideur du monde et la bêtise humaine. Il souffre encore du suicide de son père alors qu'il était enfant. Madeline, n'ayant pas trouvé le compagnon idéal et voyant son horloge biologique tourner, a choisi l'option de la FIV en Espagne. La disparition de son fils a également causé la mort prématurée de Sean Lorenz, le peintre. La plupart des personnages vivent avec des blessures qui trouvent leur origine dans le passé, ils agissent et réagissent en fonction de ces traumatismes de l'enfance.

Même si j'accorde un 12/20 à ce roman, ma décision est prise. J'ai décidé d'arrêter là ma lecture des romans de Guillaume Musso. Je n'en peux plus de ce style dit "populaire", reconnaissable entre mille. Il y a peu, j'appréciais encore les citations diverses en début de chaque chapitre. Maintenant, on a droit à une référence littéraire ou cinématographique toutes les 3 pages du récit comme si l'auteur ressentait le besoin d'étaler son inépuisable culture. Je comprends tout à fait qu'il puisse y avoir des inconditionnels mais moi, je suis désormais écoeurée par son style qui reste sirupeux même dans la version thriller.
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Dans "Un appartement à Paris", on retrouve Madeline Greene de "L'appel de l'ange". Si quelques allusions y sont faites, ils peuvent se lire indépendamment l'un de l'autre sans problème.

Après une période compliquée, Madeline, anciennement flic et fleuriste, quitte l'Angleterre pour Paris. Elle va s'installer dans la maison d'un peintre mondialement connu et décédé. Gaspard Coutances, dramaturge pessimiste, à cause d'un couac informatique, a loué la même maison. Malgré leur fort caractère diamétralement opposé, ils vont rechercher ensemble les trois derniers tableaux que le peintre a dissimulé. Mais leur enquête va les mener beaucoup plus loin, les mêlant à un drame familial sordide.

J'y ai totalement reconnu le style de l'auteur : une plume très plaisante, fluide, facile ; des chapitres compartimentés qui donnent le rythme ; de nombreuses citations et références culturelles disséminées ça et là tout au long du récit.

J'y ai relevé quelques incohérences/invraissemblances, sur de menus détails en général. Quelques événements sont également plus ou moins prévisibles. Et il y a des coïncidences qui tombent vraiment à pic. Ces quelques points négatifs font un peu défaut à la crédibilité de l'histoire.

En revanche, l'enquête que mène notre duo improbable tient ses promesses. le début titille notre curiosité et à partir du moment où les tableaux sont retrouvés, l'intrigue prend son envol et nous ne la lâchons plus. le suspense est maintenu jusqu'à la fin. Et une fois l'enquête résolue, le devenir des personnages prend un tournant plutôt inattendu, improbable, mais inattendu.

Les personnages principaux sont tous deux individuellement intéressants. Cabossés par la vie, l'un se renferme dans sa solitude quand l'autre cherche absolument à en sortir. Ils ont tous deux une personnalité bien affirmée. L'auteur appuie exagérément ce qui les oppose, les rendant parfois irritants quand ils sont ensemble. Je les ai préférés dans les moments où ils se partageaient les taches pour mener un bout d'enquête chacun de leur côté.

"Un appartement à Paris" est ce que j'appelle un thriller "soft" et j'aime bien de temps en temps. Ce n'est pas le meilleur que j'ai pu lire (je lui ai trouvé tout de même plusieurs petits défauts), et bien que je m'aperçoive en me relisant de mon ressenti plutôt mitigé, j'ai quand même bien aimé dans son ensemble.
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Je ne voulais pas mourir idiot, j'ai lu un Musso !

Guillaume Musso est l'auteur français contemporain le plus lu.

Parfois, il faut bousculer ses à-priori, comme, par exemple, de se méfier des écrivains qui font un carton dans le box office.
Avant de choisir ce roman, j'ai regardé la quatrième de couverture et, parmi les commentaires, il y avait celui de Pierre Lescure qui qualifiait ce roman de « thriller extraordinaire ». Alors, ni une, ni deux, comme j'aime bien Pierre Lescure, j'ai donc fait l'acquisition de ce thriller, histoire de me faire ma propre opinion.

A mon humble avis, Pierre Lescure a légèrement forcé le trait. Mais je ne lui en veux pas car, dans la vie, on a tous plutôt tendance à flatter son prochain : à quoi ça sert d'égratigner un auteur qui, de toute façon, n'a pas besoin de vous pour vendre ses romans comme des petits pains ?

Si Guillaume Musso plaît au plus grand nombre, c'est qu'il sait raconter les histoires. Là-dessus, il n'y a pas de doutes. J'ai l'impression qu'il fait partie de cette génération d'auteur qui a appris la technique pour écrire un bon roman : savoir maîtriser les ficelles de la narration, savoir soutenir l'attention du lecteur, relancer l'intérêt, ne pas perdre le lecteur dans des considérations trop alambiquées…

Tout commence à Paris, en 2017. Gaspard est un dramaturge franco-américain qui vit sur la côte ouest des États-Unis. Son éditeur français lui a trouvé un chouette appart dans le 15°, près de Montparnasse, où il pourra s'isoler et se mettre en mode « écriture ». Il se trouve que cet appart a été loué, par mégarde, à une autre personne pour les mêmes dates !
La tuile ! le voilà en face de Madeline, une jeune femme, ex-flic, ayant vécu pas mal de temps entre Londres et New-York. Ni l'un ni l'autre ne veulent quitter cet appart bien confortable.

Il se trouve que cet appart a une histoire. Un célèbre artiste de street art, mondialement connu, y a séjourné. Cet artiste est décédé en 2015 d'une crise cardiaque dans une rue de New-York et son histoire est singulière. Il a connu l'enfer : soumis à un chantage financier, son ex-femme a été séquestrée, défigurée et son jeune fils a été mutilé puis assassiné devant les yeux de sa mère !

Ouah, c'est chaud !

Gaspard et Madeline vont être emportés dans une enquête effrénée pour démêler le vrai du faux. Une enquête qui les mènera de Paris à Madrid puis à New-York. Un train d'enfer, des coups de bol qui s'enchaînent les uns après les autres pour découvrir une vérité qui les libérera définitivement. Tout ça en six jours, montre en main ! Chapeau l'artiste.

Pour moi, ce roman est à la frontière entre le roman et le scénario de film. Tout n'est que dialogues et indications cinématographiques par des descriptions nécessaires au bon déroulement. Tout va très vite : il faut condenser l'action au risque d'ennuyer le lecteur. Inutile de vous dire qu'en six jours, il va s'en passer des choses !

J'ai envie de dire que ce « page-turner » a les défauts de ses qualités. Cependant, à vouloir plaire au plus grand nombre, on risque d'être trop lisse et trop fade.
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Le début donne envie, tout est là: un bel écrivain antisocial, une ancienne flic en mal de maternité... les ingrédients sont présents pour démarrer une histoire qu'on a envie de dévorer. La description de l'appartement est superbe, le Paris contemporain très réaliste ... mais voilà: on y croit guère à cette histoire.
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Je suis une fidèle de Guillaume Musso depuis ses débuts! Il y a du bon, du moins bon, parfois de l'émotion à tirer des larmes et parfois juste une lecture rapide et agréable.

Un appartement à Paris fera partie de la seconde option.

Nous retrouvons Madeline Greene avec qui nous avions fait connaissance dans L'appel de l'ange. Elle est toujours un peu brute de décoffrage la demoiselle, voire malpolie et suffisante. Pas vraiment sympathique. Et elle ne l'est toujours pas à mes yeux quand pour « s'ancrer » dans la vie, elle troque la solution létale à son mal-être pour l'opposé, tout aussi égotique.

En quête de repos, Madeline se retrouve à Paris, dans un ancien atelier d'artiste, Sean Lorenz, peintre de génie décédé depuis un an, à la vie tumultueuse et tragique. Elle tombe sous le charme qui se rompt très vite lorsque un colocataire s'invite en la personne de Gaspard, auteur de théâtre misanthrope, porté sur la boisson et la solitude. Ce n'est pas le coup de foudre mais Sean Lorenz, ou plutôt son fantôme, s'invite entre les deux pour les unir dans la quête de ses trois dernières supposées peintures que personne n'a jamais vues. Cet artiste torturé par le rapt et l'assassinat de son jeune fils laissera un message posthume qui mènera notre duo aux States, sur les traces du kidnappeur et, pourquoi pas, à élucider cette affaire.

L'ensemble se lit bien, le style est fluide, ponctué de rebondissements et de réflexions.

J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié les tirades de Gaspard sur sa vision du monde et de la société, entre misanthropie et cynisme désabusé.
Tout comme les réflexions sur la parentalité: un homme qui aime peut-être trop son fils pour celui qui ne veut surtout pas d'enfant avec l'excuse que la société actuelle n'est pas parfaite, une femme pour qui aimer son enfant n'a jamais été une évidence pour celle qui en veut un à tout prix, pour trouver sa place en ce monde. Des avis abordés mais juste survolés.
Tout comme j'ai aimé le portrait de l'artiste, même un peu trop stéréotypé, dans son processus de création, ses souffrances et son existence torturée.
Car si Lorenz n'est plus, il est LE fil conducteur et un des personnages principaux du roman. On apprend à le connaître au gré de l'enquête, sa bonté, Pénélope, sa muse destructrice, son amour exclusif pour son fils, son exigence pathologique pour son art. Il est le reflet fidèle que le néophyte peut avoir sur la marginalité de l'artiste type, couplé des sentiments qui le rende attachant.

Par contre les références culturelles, entre citations littéraires et étalage de marques vestimentaires ou sur la déco sont quelque peu agaçantes! C'est, à mon sens, inutile, lourd et surfait.

Depuis L'Appel de l'ange, soit 5-6 romans, Guillaume Musso commençait à s'orienter timidement vers du thriller. Et avec Un appartement à Paris, je ne le sens toujours pas mature dans ce style. Si le tout reste agréable, il n'implique pas suffisamment son lecteur dans l'intrigue, la fin n'est tout simplement pas crédible et conclut une accumulation d'invraisemblances, comme l'effraction de l'école, l'appropriation arbitraire des toiles et j'en passe.

J'ai juste en vie de dire que l'auteur devrait se décomplexer, revenir à ses débuts ou se lâcher totalement dans le thriller. Mais à un moment donné, faut choisir car là, on navigue entre deux eaux et la nage n'est pas acquise.
Il y a du potentiel, de bonnes idées et des personnages intéressants si tant est que l'auteur puisse pimenter le tout avec davantage de profondeur à tous niveaux et moins de décorum. C'est mon humble avis.

J'ai lu ici et là que c'était le roman de la « maturité ». Absolument pas. Mais Guillaume Musso a tout en mains pour que le prochain le soit…
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Après Semprun, j'avais envie de quelque chose de très léger. L'occasion pour moi d'aller voir si Musso avait changé – ou mon regard sur lui -, depuis 15 ans que je n'en lisais plus.

J'ai retrouvé son style et son ambiance. Un monde toujours aussi BCBG. Des déplacements – fréquents - qui ressemblent au guidage d'un Waze que l'on aurait restreint aux plus belles avenues de la ville, et auquel on aurait greffé le guide Vert des endroits touristiques à ne pas manquer.

Des énumérations de marques, je suppose de luxe, sur tout et sur n'importe quoi : ici, chaque chaise, chaussure, chaussette, agenda, valise, parfum, divan… a son petit nom pour le décrire. Dire que j'ignorais que mes chaussettes pouvaient avoir une marque, autre que Tex ou Auchan…
Je passe sur toutes les références artistiques (picturales, musicales…) que j'aurais sans doute dû connaître, si j'avais été cultivé.

Tout cela donne un peu l'impression d'une écriture bling-bling, dans laquelle se reconnaîtront les initiés. Pour les autres, un livre Paris-Match qui veut vous faire rêver d'un monde qui vous est inaccessible…

Pour le reste du style, des phrases qui coulent bien, fluides, mais sans relief.

Côté intrigue, pourquoi pas. Malgré des personnages peu attachants – et à la psychologie parfois surprenante -, on se laisse prendre à l'histoire, et on tourne facilement les pages pour connaître la suite des rebondissements. Même si l'explication finale m'a cependant parue un peu tirée par les cheveux– lavés au shampooing Gucci, évidemment -.

Bref, un polar moyen.

Je referai un autre essai dans 15 ans.

Lien : https://marc-torres.fr
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Un nouveau roman de Musso qui démarre doucement comme à son habitude pour monter crescendo dans le suspens de l'enquête menée. A travers celle-ci, les deux protagonistes vont devoir faire leur propre exploration humaine, de leur passé, leur espoir et leurs attentes futures. Pour ce qui est de l'intrigue, il y a des bons rebondissements mais la fin est un peu décevante. Un happy end qui arrive d'un coup et qui me laisse sur ma fin. Alors oui c'est un livre agréable car Musso est rodé dans l'écriture mais il n'y a rien d'extra ordinaire et je trouve dommage que les critiques l'encensent et le comparent à H.Coben dans le genre. Ce dernier étant à mon goût nettement supérieur à Musso.
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Vendu comme un thriller (c'est même écrit sur la couverture), Un appartement à Paris n'en est finalement même pas l'ombre. N'espérez pas y trouver le moindre suspense, la moindre tension, et encore moins trembler pour les protagonistes. On est même à peine dans le polar, bien que l'histoire soit parsemée d'enquêtes. Oui, d'enquêteS avec un S, car plus d'un mystère et d'un drame entourent le peintre Sean Lorenz.

Le fantôme de l'artiste maudit plane tout au long du livre, commençant à hanter Gaspard et Madeline à la seconde où ceux-ci pénètrent dans son ancienne maison, où se trouvent encore tous ses biens. Cette plongée en apnée dans l'intimité d'un inconnu suscitera la curiosité aussi bien du dramaturge désabusé que de l'ancienne flic. Chassez le naturel... Avant même qu'ils ne s'en rendent compte, les voilà lancés dans une véritable chasse au trésor à travers Paris, suivant les petits cailloux laissés par le peintre, faisant plus ample connaissance avec lui et son œuvre.
Cette première enquête suit le cheminement croisé des deux héros, reconstituant chacun de son côté le parcours de Lorenz, donnant au récit des allures de biographie fictive. Mais ce puzzle d'une vie n'est jamais lassant à lire, les personnages croisés par Gaspard et Madeline se révélant hauts en couleur. A l'image des toiles de Lorenz.

Car si la plume de Guillaume Musso se révèle simple et accessible, presque sans fioritures en dehors de l'avalanche de références culturelles qui émaillent le récit, la voilà qui devient plus étoffée voire même poétique dès qu'il est question de décrire les œuvres de ce maître imaginaire de l'art contemporain. A tel point que l'on n'a aucun mal à les visualiser, comme si les tableaux, les tags, prenaient soudain forme devant nos yeux. Et, mine de rien, ça immerge complètement dans le récit, en rendant tangible ce qui est par nature insaisissable : l'essence même d'une œuvre d'art.

Mais l'art n'est finalement pas au centre de cette histoire.
Brièvement évoqué à travers les projets de Madeline ou les souvenirs de Gaspard, le véritable thème se révèle à travers la seconde enquête, celle de la disparition du fils du peintre : la parentalité. A ce stade, Un appartement à Paris prend (enfin !) des allures de roman policier, même si les recherches ne sont en fin de compte qu'un prétexte pour balayer la question de la famille sous tous les angles.
Adoptive, soudée, éclatée ; aimante, indifférente ou tortionnaire ; les réponses aux questions des deux fouineurs se trouvent souvent bien plus loin qu'à la date des faits qui les intéressent. Et quand l'auteur introduit vaguement un tueur en série, il est trop tard : tout ça remonte à loin, les personnages ne se sentent pas plus impliqués que ça, il n'y a pas ou plutôt plus de danger pour personne. La troisième quête, celle des réponses, n'arrive que tardivement et, bien que son dénouement soit satisfaisant et offre au roman une jolie conclusion, on regrettera son côté un peu expédié.

Un appartement à Paris n'est donc pas du tout ce à quoi l'on pouvait s'attendre d'après la quatrième de couverture. Vous vouliez des secrets, des cadavres dans les placards ? Que pouic. Vous aurez plutôt une intrigue à tiroirs, où l'on décortique la vie d'un homme avant d'achever la quête de réponses qu'il n'a pas pu mener à bien. Grâce à ses enchaînements d'évènements, Guillaume Musso parvient à rendre son récit suffisamment accrocheur pour qu'il se lise tout seul, malgré une absence de tension. C'est l'anti-cliffhanger : le rythme est lent, posé, mais l'histoire avance tout du long de façon régulière. Le seul vrai gros point négatif, c'est qu'on nous répète à tout bout de champ et malgré un paquet de contre-exemples qu'avoir un gamin, c'est merveilleux, ça change la vie, patatipatata. Outre le fait d'être un poil gonflant à la longue, c'est surtout souvent contradictoire avec les évènements du livre !

Un appartement à Paris n'est donc pas du tout un thriller, pas complètement un polar, mais un roman somme toute bien foutu qui parle d'art, de famille et de l'éclatement de celle-ci à travers une enquête toute simple où les personnages sont autant à la recherche de réponses que d'eux-mêmes.
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